vendredi 6 octobre 2017

Les français veulent du parler vrai de la part de leurs présidents mais ils s'offusquent :

Teyssier : "On parle de dérapage, car on ne sait pas par où attaquer Macron"

Pour l'auteur d'une bio de Philippe Séguin, les observateurs se contentent de relever les écarts de langage du président plutôt que de l'affronter sur le fond.


Quand Macron dit : « Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas parce qu'il y en a qui ont les qualifications et ce n'est pas loin de chez eux », s'agit-il d'un dérapage selon vous, comme l'ont dit et écrit de nombreux observateurs ?
Arnaud Teyssier : Non, je pense que c'est décalé par rapport à la fonction, aux positions et aux circonstances, mais cela fait partie du personnage qui est encore peut-être un peu jeune. Cela n'a rien à voir avec le « Casse-toi pauv'con ! » de Sarkozy. À mon avis, le parallèle le plus venimeux que l'on pourrait faire est avec la phrase de Raymond Barre quand il est Premier ministre de Giscard en 1978 et qu'il lâche : « Les chômeurs n'ont qu'à créer leur entreprise. » C'était évidemment calculé, car Barre était un peu dans la provoc. Cela avait fait toute une histoire à l'époque, mais il était Premier ministre et c'était son personnage.
Emmanuel Macron, lui, est président de la République…
Oui et c'est précisément le problème ici. Sa phrase ne cadre pas avec la fonction de président de la République et il se met dans la position de se voir reprocher son arrogance et sa brutalité. Cet épisode souligne à mon sens une contradiction chez lui : il a voulu dès le départ redonner de la hauteur à la fonction et remettre de la distance entre la fonction et le tumulte quotidien – ce qui est conforme à ce que les gens attendent du président, resacralisé par de Gaulle – et en même temps, il descend lui-même dans une arène de médiatisation trop déliée.
Mais à l'inverse de Barre, je crois que Macron a fait preuve d'une certaine spontanéité. Cela ne semblait pas calculé. À la différence de sa phrase sur les « fainéants » qui était un message politique.
Ne trouvez-vous pas que cet emploi intempestif du terme « dérapage » pour la moindre maladresse, le plus petit mot de travers est symptomatique de notre société médiatico-politique qui continue à se faire la gardienne du politiquement correct ?
Ce n'est pas un problème de politiquement correct mais de quasi-surveillance de la parole publique par les observateurs. Macron est observé, scruté, et ce qui provoque de l'énervement, paradoxalement, ce ne sont pas ses idées mais son attitude. Ce n'est pas très bon signe : on n'ose pas l'attaquer sur les sujets politiques, on manque d'armature intellectuelle sur les sujets à propos desquels il serait légitime de le titiller, mais on lui tombe dessus pour pointer du doigt un problème de comportement.
Le terme de dérapage est assez commode, mais vient du fait qu'on ne sait pas par où l'attaquer. En fait, le politiquement correct fait l'impasse sur des sujets fondamentaux. Son discours sur l'Europe a suscité dans les médias une révérence totale. L'interroger, le critiquer aurait été pourtant bien plus important que d'en faire des tonnes sur un écart de langage.
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Quand ceux-ci dérapent par un langage populaire que beaucoup emploie dans leur vie quotidienne !

Car ce type d'expressions diverses semble réservées au peuple lambda et cela forcement vexe les bobos bien-pensant hypocrites !?

Pourtant cela, a le mérite d’amener nos dirigeants vers le parler vrai bien compris de tous, sans ambages plutôt que de cacher leurs pensées derrières des phrases alambiquées qu’il faut quelquefois décoder (appelées aussi langue de bois…)

Ceci étant, ce n’est pas à sens unique, car la principale occupation des français, c’est de critiquer leurs dirigeants quel qu’il soit dès qu’ils sont élus par leurs petites phrases ou langage fleuri divers et nos ex présidents y ont tous eu droit : N. SARKOZY F.HOLLANDE etc.

Et se plaigne aussi quand nos présidents se prennent pour des monarques de l’ancien régime, il faut savoir ce que l’on veut, des dirigeants qui passent de la pommade pour endormir la chienlit ou d’autres qui appelle un « chat un chat » ?!

Et surtout on a tort de vouloir mettre un homme quel qu’il soit car élu par les français sur un piédestal, car souvent, il attrape la grosse tête avec égo démesuré, les exemples ne  manque pas !


Jdeclef 06/10/2017 09h24 LP

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