Teyssier : "On parle de dérapage, car on ne sait
pas par où attaquer Macron"
Pour l'auteur d'une bio de Philippe Séguin, les observateurs
se contentent de relever les écarts de langage du président plutôt que de
l'affronter sur le fond.
Quand Macron
dit : « Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient
mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas parce qu'il
y en a qui ont les qualifications et ce n'est pas loin de chez eux »,
s'agit-il d'un dérapage selon vous, comme l'ont dit et écrit de nombreux
observateurs ?
Arnaud Teyssier :
Non, je pense que c'est décalé par rapport à la fonction, aux positions et aux
circonstances, mais cela fait partie du personnage qui est encore peut-être un
peu jeune. Cela n'a rien à voir avec le « Casse-toi pauv'con ! »
de Sarkozy. À mon avis, le parallèle le plus venimeux que l'on pourrait faire
est avec la phrase de Raymond
Barre quand il est Premier ministre de Giscard en 1978 et qu'il
lâche : « Les chômeurs n'ont qu'à créer leur entreprise. »
C'était évidemment calculé, car Barre était un peu dans la provoc. Cela avait
fait toute une histoire à l'époque, mais il était Premier ministre et c'était
son personnage.Emmanuel Macron, lui, est président de la République…
Oui et c'est précisément le problème ici. Sa phrase ne cadre pas avec la fonction de président de la République et il se met dans la position de se voir reprocher son arrogance et sa brutalité. Cet épisode souligne à mon sens une contradiction chez lui : il a voulu dès le départ redonner de la hauteur à la fonction et remettre de la distance entre la fonction et le tumulte quotidien – ce qui est conforme à ce que les gens attendent du président, resacralisé par de Gaulle – et en même temps, il descend lui-même dans une arène de médiatisation trop déliée.
Mais à l'inverse de Barre, je crois que Macron a fait preuve d'une certaine spontanéité. Cela ne semblait pas calculé. À la différence de sa phrase sur les « fainéants » qui était un message politique.
Ne trouvez-vous pas que cet emploi intempestif du terme « dérapage » pour la moindre maladresse, le plus petit mot de travers est symptomatique de notre société médiatico-politique qui continue à se faire la gardienne du politiquement correct ?
Ce n'est pas un problème de politiquement correct mais de quasi-surveillance de la parole publique par les observateurs. Macron est observé, scruté, et ce qui provoque de l'énervement, paradoxalement, ce ne sont pas ses idées mais son attitude. Ce n'est pas très bon signe : on n'ose pas l'attaquer sur les sujets politiques, on manque d'armature intellectuelle sur les sujets à propos desquels il serait légitime de le titiller, mais on lui tombe dessus pour pointer du doigt un problème de comportement.
Le terme de dérapage est assez commode, mais vient du fait qu'on ne sait pas par où l'attaquer. En fait, le politiquement correct fait l'impasse sur des sujets fondamentaux. Son discours sur l'Europe a suscité dans les médias une révérence totale. L'interroger, le critiquer aurait été pourtant bien plus important que d'en faire des tonnes sur un écart de langage.
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Quand
ceux-ci dérapent par un langage populaire que beaucoup emploie dans leur vie
quotidienne !
Car
ce type d'expressions diverses semble réservées au peuple lambda et cela
forcement vexe les bobos bien-pensant hypocrites !?
Pourtant
cela, a le mérite d’amener nos dirigeants vers le parler vrai bien compris de
tous, sans ambages plutôt que de cacher leurs pensées derrières des phrases
alambiquées qu’il faut quelquefois décoder (appelées aussi langue de bois…)
Ceci
étant, ce n’est pas à sens unique, car la principale occupation des français,
c’est de critiquer leurs dirigeants quel qu’il soit dès qu’ils sont élus par leurs
petites phrases ou langage fleuri divers et nos ex présidents y ont tous eu
droit : N. SARKOZY F.HOLLANDE etc.
Et
se plaigne aussi quand nos présidents se prennent pour des monarques de l’ancien
régime, il faut savoir ce que l’on veut, des dirigeants qui passent de la
pommade pour endormir la chienlit ou d’autres qui appelle un « chat un chat » ?!
Et
surtout on a tort de vouloir mettre un homme quel qu’il soit car élu par les français
sur un piédestal, car souvent, il attrape la grosse tête avec égo démesuré, les
exemples ne manque pas !
Jdeclef
06/10/2017 09h24 LP
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