"Mamie Djihad" : son indéfectible amour pour
son fils et les armes
Christine Rivière, 51 ans, est jugée ce
jeudi 5 octobre pour s'être rendue en Syrie à trois reprises. Cette
mère de deux garçons s'est convertie à l'islam.
Cet homme de 27 ans, interpellé au mois de juillet 2015 en Turquie, muni d'un (vrai) passeport suédois – alors qu'il venait de repasser la frontière syrienne –, est soupçonné d'avoir voulu regagner la France pour y commettre des attentats. Son arrestation est intervenue quatre mois avant le 13 novembre. Sa mère, qui l'a toujours accompagné, encouragé et soutenu dans son adhésion à l'idéologie mortifère de l'organisation État islamique, s'est convertie à l'islam, sous son influence, en 2011. À l'époque, son fils gagne la Tunisie après avoir abandonné sa formation de maçon, puis participe à l'automne 2012 au saccage de l'ambassade des États-Unis à Tunis. Une première action violente en réponse à l'appel du groupe djihadiste Ansar al-Charia. Celle qui n'est pas encore « Mamie Djihad » fait plusieurs allers-retours pour le voir, avant de s'installer de l'autre côté de la Méditerranée.
Là-bas, c'est comme en France, il faut
se dévoiler si on veut travailler
Mais,
rapidement, le quotidien dans cet ancien protectorat français ne convient guère
à cette « jeune » convertie qui se réclame d'un islam rigoriste en
tant que salafiste. « Sur place, je ne faisais rien de spécial. Je vivais
tranquillement, mais je cherchais du travail car je voulais m'y installer, mais
ce n'était pas évident, car là-bas, c'est comme en France, il faut se dévoiler
si on veut travailler, regrette-t-elle. En France, c'est normal que j'enlève le
voile, mais là-bas, je trouve cela pas normal. De toute façon, j'avais l'argent
des Assedics. »La même qualifie la Tunisie de « petite France » et soutient que ce « n'était pas un pays musulman ». « On ne peut pas vivre l'islam. Les personnes barbues sont mal vues, ainsi que les femmes qui portent le niqab », juge-t-elle pour expliquer son retour dans l'Hexagone. Décrite par les services de renseignements comme « une fervente partisane de l'application de la Charia dans les pays musulmans », Christine Rivière considère qu'elle se doit d'aider son fils quand celui-ci décide de mener le djihad « en terre de Sham ».
Messages
skype épluchés
Leur
« cause commune » s'étale, se cimente et se fige au fil de plus
de 4 000 messages, via Skype, épluchés par les enquêteurs
antiterroristes. Quand « Abu Hafs Al Faransi », le pseudonyme de
Tyler Vilus – né de l'union avec un Guadeloupéen évangéliste, tandis que son
aîné est, lui, issu d'une première relation –, exprime sa satisfaction de
repartir en Syrie, elle lui fait cette réponse, telle une mère
rassurante : « Je le sentais que tu en avais besoin et envie. »Après un premier séjour de quelques mois à la fin de l'année 2012 en zone syrienne, son cadet, pionnier du djihad, s'y fixe, en mars 2013, comme dans un ultime voyage. D'ailleurs, en signe de non-retour, il revendique ouvertement, sur les réseaux sociaux, son affiliation à l'organisation État islamique (EI) et va même jusqu'à clairement évoquer, via son compte Facebook intitulé « Situ-veux Mon Avis », ses activités de combattant avant de publier de nombreux messages incitant à la haine et à la commission d'attentats sur le sol français. « Il m'a appris qu'il combattait dans les rangs djihadistes, reconnaît simplement sa mère. Je peux vous dire qu'il était heureux. » La même lui envoie ses encouragements, à l'été 2013, alors qu'il part combattre. « Je pense à toi, qu'Allah vous aides dans c combat et vous donne la victoire, maman [sic]. »
Émir
d'un groupe de combattants
Tyler
Vilus est rapidement nommé émir d'un groupe de combattants français et voit
encore sa mère ravie et fière de cette « promotion ». « Je
savais que tu monterais, lui écrit-elle, admirative. Tu es fait pour ça. Ce
n'est pas pour rien que tu es là-bas. Tu joues ton rôle. Eh bien, bravo, mon
fils, tu arrives à tout gérer. » Soutien inconditionnel de son cadet,
Mamie Djihad a même déjà accepté l'idée de sa mort probable. « Il a choisi
de combattre, de faire la guerre. Je ne vais pas le pousser à tomber en martyr,
mais je sais que cela va arriver bien sûr », admet-elle, au mois de
septembre 2014, devant le juge d'instruction qui l'interroge, avant de
renchérir : « Et si cela arrive, je serai contente pour lui, parce
que je sais ce que ça signifie pour lui. Je sais que c'est une place au
paradis, proche d'Allah. »Salariée dans une usine dès l'âge de 16 ans, puis surveillante de nuit avant de se retrouver au chômage, Christine Rivière justifie cette « symbiose » avec son fils en assurant « vouloir ce que lui veut, comme toute bonne mère ». Il en va de même quand ce dernier lui propose de se marier, à distance, avec un combattant de l'organisation État islamique, 15 ans plus jeune qu'elle. Qualifiée par un psychologue comme étant dans une « pathologie de la croyance » et évoquant un « délire à deux », elle n'hésite pas une seconde.
Fusil
d'assaut kalachnikov
En
guise de dot, celle qui est aussi, depuis des années, fascinée par les armes se
réjouit à l'idée de se voir remettre... un fusil d'assaut kalachnikov. Une arme
de guerre qu'elle appelle affectueusement « son petit joujou »...
Elle s'enthousiasme également d'apprendre que son futur époux est employé comme
sniper dans les rangs de l'EI... « J'ai choisi cet Ahmed, non pas parce
que c'était le plus beau, mais parce que c'était le meilleur des frères,
reconnaît-elle. Je veux dire par là le plus pratiquant, celui sur qui j'aurais
pu compter et je sais que Tyler ne me propose pas n'importe qui. »Toujours prête à tout pour son fils, elle joue les entremetteuses et lui déniche quatre compagnes via Internet. Sur ses séjours en Syrie, Mamie Djihad, qui aime s'afficher armes à la main, confie encore que « cela [lui] avait plu, [elle] étai[t] bien là-bas, [elle] discutai[t] avec les sœurs ». « J'étais avec d'autres musulmanes et je me sentais bien, assure-t-elle. Je préfère vivre en Syrie plutôt qu'en France malgré les bombardements et les tirs. »
Grève
de la faim
Non
contente de son indéfectible soutien à son fils, Mamie Djihad a aussi tenté
« de fédérer autour d'elle les détenues incarcérées pour des faits de
terrorisme » comme l'atteste l'administration pénitentiaire. Les
personnes, chargées de son suivi en détention, déplorent n'avoir « aucune
prise sur cette détenue, parfaitement adaptée au fonctionnement carcéral, et
qui rendait le travail de déradicalisation impossible par son refus d'y
adhérer ».
Déterminée à revoir son fils, elle
a entamé, un temps, une grève de la faim après s'être vue refuser son transfert
dans le même établissement pénitentiaire. Elle aurait finalement pu croiser son
regard à son procès, si Tyler Vilus avait été cité comme témoin. Mais la
justice n'a pas estimé nécessaire de le faire. Christine Rivière, au casier
judiciaire vierge, encourt jusqu'à 10 ans de prison.
On
perd beaucoup trop de temps avec de telles personnes déjantées mais surtout
dangereuses !
Elle
est bien près d’un cas psychiatrique et déséquilibrée pourvu que l’on ne la considère
pas comme malade et qu’on ne la relâche
pas avec un bracelet électronique avec
obligation de soin !
JDECLEF
05/10/2017 11h18 LP
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