Emmanuel Macron combat les maux avec ses mots
Pendant un peu plus d'une heure, le président s'est mué en
pédagogue pour expliquer sa politique et sa méthode. Il réclame du temps et de
l'audace.
Paradoxe
français
Le
chef de l'État est aujourd'hui confronté à l'un de ces paradoxes dont les
Français cultivent jalousement le secret : plus il tient ses promesses de campagne,
plus sa popularité se réduit comme une peau de chagrin. Opinion
versatile ? Poids des réalités ? Défaut de communication ?
Abus d'une pensée complexe ? Un peu des quatre probablement ; toujours
est-il qu'Emmanuel Macron semble rencontrer aujourd'hui des difficultés pour
susciter la confiance au-delà de son socle électoral du premier tour.
« Je suis le président de tous les Français », a-t-il répété en
boucle pendant toute l'interview, espérant ramener à la raison républicaine ceux
qui doutent des vertus thérapeutiques du macronisme.
Franc-parler
Sur
la forme, il a tenté de dissiper le malaise que son franc-parler suscite chez
certains Français. Ses sorties régulières (« bordel »,
« fainéants », « ceux qui ne sont rien »)
agacent ? « Je suis très indifférent à tous les
commentaires », a-t-il attaqué. Fidèle à sa ligne, Emmanuel Macron dément
toute forme de mépris social dans son expression publique :
« J'assume totalement ce qui a été dit. Je n'ai pas cherché à humilier.
[...] Nos élites se sont habituées à ne plus nommer les choses et à considérer
que ce sont les mots qui sont intolérables, et pas la réalité qui est
derrière », justifie-t-il.
Femmes
harcelées
Sur
le fond, le président de la République a voulu démontrer que son action
politique n'était pas menée au seul profit des plus favorisés. « Libérer
et protéger », a-t-il martelé. Mais c'est sur la protection qu'il a voulu
insister. Habitants des zones rurales, chômeurs sans formation, employés de
banque à l'avenir menacé et femmes harcelées dans les transports ont été
invoqués comme les prochains bénéficiaires de la politique du gouvernement
emmené par Édouard
Philippe. L'occasion de corriger au passage quelques métaphores
malheureuses : le « ruissellement » a ainsi cédé la place à la
« cordée » pour qualifier les réformes menées en direction de ceux
qui sont chargés d'ouvrir les voies du mont croissance.
Rendez-vous
Certaines
formules se transforment instantanément en épée de Damoclès pour celui qui les
prononce. Si François
Hollande a amèrement regretté son « inversion de la courbe du
chômage », Emmanuel Macron pourrait bien un jour regretter d'avoir pris
ce rendez-vous avec les Français : « La plénitude des réformes, vous
la verrez dans un an et demi », tout en rappelant que l'on ne juge pas
l'action du président de la République au seul indicateur du chômage. Le temps
fera l'affaire.
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Pas
de surprise et annonce fumeuse, il veut faire croire, qu'il fera ce qu'il dit !
Et
est « droit dans ses bottes » avec son langage qu'il assume, mais d’autres ont fait la même chose avant
lui..!
Les
français ne sont pas convaincus on peut les comprendre, tant ils ont été
échaudés depuis 30 ans par ses prédécesseurs !
De
toute façon son parcours de quinquennat ne sera pas « un long fleuve
tranquille », d’ailleurs le début a déjà été difficile, et la
méfiance des français qui voulaient le changement seront plus exigeants que
dans le passé, et ont déjà commencé à le montrer !
Jdeclef
16/10/2017 07h01
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