L'amiral Rogel rétrogradé dans la hiérarchie élyséenne
Du jamais-vu ! Bernard Rogel, chef de l'état-major
particulier du président, perd une place dans le protocole. Encore une marque
de défiance envers un militaire.
Or, dans l'arrêté définitif « relatif à la composition du cabinet du président de la République », publié le 19 septembre au Journal officiel, le CEMP recule d'une case et passe en troisième position. Devant lui se trouvent le secrétaire général Alexis Kohler, comme c'est habituel, mais aussi le directeur de cabinet Patrick Strzoda, 65 ans, ce qui est inédit. Dans l'organigramme des précédentes présidences, ce poste de directeur de cabinet est en position hiérarchique nettement inférieure. Sylvie Hubac se trouvait en sixième place dans le premier cabinet de François Hollande et Emmanuelle Mignon figurait au huitième rang dans le premier cabinet de Nicolas Sarkozy. Autres temps, autres mœurs ? Sans doute. Et le président est maître du placement de ses collaborateurs. Mais de là à faire régresser pour la première fois un militaire d'un si haut rang que celui de Bernard Rogel, il y a de la marge.
Le gardien du temple
La position hiérarchique du CEMP
n'est pas le fruit du hasard. Rogel, comme ses prédécesseurs, est classiquement
– avec tout le personnel de l'état-major particulier – le seul haut
fonctionnaire restant en place lors de la transition d'un président à l'autre.
Bien des raisons expliquent cette position très particulière du CEMP, la
première étant son rôle éminent dans des domaines de la plus haute importance,
au cœur des prérogatives régaliennes du chef de l'État et chef des
armées : l'arme nucléaire, les opérations à l'étranger (OPEX) et le
renseignement extérieur. Lors de sa prise de fonction, c'est Bernard Rogel qui
a présenté à Emmanuel Macron les plans de frappes nucléaires et a préparé leurs
évolutions. Il ne saurait être question d'une carence à ce niveau auprès du
nouveau chef de l'État. À l'Élysée, le CEMP joue donc le rôle de gardien du
temps dans une relation exclusive de conseiller personnel du président, ayant
accès à lui en permanence et en direct. L'amiral est d'ailleurs le plus souvent
présent lors des déplacements présidentiels à l'étranger. Cette dimension
exclut tout aspect politicien ou partisan : le chef de l'état-major
particulier est un militaire discipliné et compétent, une incarnation de la
dévotion des militaires à l'autorité politique. Le CEMP n'a pas de relation de
dépendance avec quiconque, sinon le président en personne, et surtout pas avec
le chef d'état-major des armées, François Lecointre, qui, lui, doit faire
marcher la boutique militaire au jour le jour. Traditionnellement, il n'en a
pas non plus avec le personnel civil de l'Élysée, qu'il s'agisse du secrétaire
général ou de tout autre collaborateur présidentiel. En ira-t-il différemment à
l'avenir ? Nous verrons.
Difficulté avec les militaires
Une chose est sûre : Emmanuel
Macron a une difficulté avec les militaires. Manifestée durant l'été, lors de
la crise paroxystique avec le chef d'état-major des armées démissionnaire
Pierre de Villiers, cette défiance trouve clairement sa source dans la crainte
exprimée lors du discours présidentiel à l'hôtel de Brienne
le 13 juillet : « Je suis votre chef. Les engagements que
je prends devant les concitoyens, devant les armées, je sais les tenir et je
n'ai à cet égard besoin de nulle pression, de nul commentaire. » Il
continue d'avoir curieusement besoin de démontrer que l'autorité civile qu'il
incarne doit faire marcher les militaires sans murmure ni discussion. Il le
signifie concrètement par cette rétrogradation hiérarchique qui n'est pas
seulement symbolique. En démontrant à tout le moins que ce militaire croisé
tous les jours par le président était placé dans une position trop élevée à ses
yeux. Commentaire d'un spécialiste chevronné de la relation politico-militaire,
connaissant bien les deux hommes : « Je suis certain d'une
chose : Puga n'aurait jamais accepté, il serait parti ! Personne
n'aurait osé lui faire subir ça… »
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Il a
semble-t-il des problèmes avec la haute hiérarchie militaire qu'il ne supporte
pas?!
Mais
c'est lui « le chef » des
armées comme il a dit et veut le montrer une fois de plus!
Cette
attitude de « coq » sur ses
ergots est un peu puérile ?!
Il
faut croire que la fonction de président de la république rend ces politiciens
élus encore plus orgueilleux qu'ils ne sont, jusqu’à ce prendre pour des
monarques de l'ancien régime !
JDECLEF
17/10/2017 10H17 LP
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