Un manifestant à Istanbul (Turquie), le 31
mai 2013.
«La question du parc, secondaire, cristallise des mécontentements qui n’arrivent pas à s’exprimer, analyse Didier Billion, spécialiste de la Turquie et directeur adjoint de l’Iris. Les manifestants ne supportent plus l’autoritarisme croissant du pouvoir». Galvanisé par ses trois victoires consécutives aux élections législatives, avec un score record de 49,9% des voix lors du dernier scrutin en juin 2011, l’AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est «devenu arrogant et sourd aux critiques», affirme le chercheur.
Pourquoi la Turquie s’enflamme soudain ?
DÉCRYPTAGE - Un projet d'aménagement urbain est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, dans un contexte de dérive autoritaire du pouvoir...
L’origine des manifestations qui secouent Istanbul et se sont propagées à d’autres villes peut paraître anecdotique: un projet d'aménagement urbain du centre de la métropole turque, qui prévoit la suppression d'un petit parc et de ses 600 arbres. Le projet a été mené sans concertation par la municipalité, tenue par le parti islamo-conservateur (Parti de la justice et du développement AKP), au pouvoir depuis 2002, et prévoit la construction d’un centre culturel ou commercial à la place. Dans un contexte de polarisation politique, de développement urbain anarchique et de dérive autoritaire du pouvoir, c’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.«La question du parc, secondaire, cristallise des mécontentements qui n’arrivent pas à s’exprimer, analyse Didier Billion, spécialiste de la Turquie et directeur adjoint de l’Iris. Les manifestants ne supportent plus l’autoritarisme croissant du pouvoir». Galvanisé par ses trois victoires consécutives aux élections législatives, avec un score record de 49,9% des voix lors du dernier scrutin en juin 2011, l’AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est «devenu arrogant et sourd aux critiques», affirme le chercheur.
«Dictateur démission!»
Craintes d'une «islamisation» de la société
Je crois que ce pays est nettement différent par son
histoire moderne des autres pays (arabisant) de cette région de la méditerranée
75 millions d'habitants république laïque
La Turquie moderne, fondée sous l'impulsion de Mustafa
Kemal Atatürk en 1923 sur les ruines de l'Empire ottoman défait par la Première
Guerre mondiale, est une république démocratique, unitaire et
constitutionnelle.
Depuis lors, elle n'a eu de cesse de se rapprocher de
l'Occident en se joignant, par exemple, à des organisations de coopération :
l'OTAN, l'OCDE, l'OSCE, le Conseil de l'Europe ou le G20. La Turquie est
officiellement candidate depuis 1963 à l'entrée dans la Communauté économique
européenne (CEE), l'actuelle Union européenne (UE)
La Turquie n'a qu'une langue officielle qui est le turc
écrit en alphabet latin depuis 1928.
96 % des Turcs se définissent comme musulmans et 72 %
observent les prescriptions de l’islam.
Deux tiers des femmes turques portent
le voile islamique
Pour résumer la situation, ces émeutes sont dues à un
prétexte d'aménagement urbain contesté par une partie des habitants d 'Istanbul
mais surtout aussi dans d'autres villes, contre le gouvernement actuel et son
1er ministre autoritaire qui voudrait restreindre les libertés (au nom d'un islam plus rigoriste) d’où
la crainte d'une partie la population (notamment
estudiantine et jeune)
(Si cela devait arriver
Atatürk fondateur de la Turquie moderne se retournerait dans sa tombe) et l'équilibre et la paix dans la région déjà fragile
nettement hypothéquée!
Il faut donc prendre au sérieux les mouvements d'humeur
d'une population qui veut garder sa liberté et ne pas se laisser museler par un
islamisme grandissant au sein de son gouvernement
jdeclef03.06.2013 -
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