Allemagne : quelles issues après l'échec des
négociations gouvernementales ?
Angela Merkel est en mauvaise posture. La CDU-CSU pourrait
former un gouvernement minoritaire ou le président allemand convoquer de
nouvelles élections.
Le
grand écart était trop difficile. Pendant un mois, quatre partis aux idéologies
souvent à l'opposé l'une de l'autre ont tenté l'impossible : ficeler tous
ensemble le programme d'une coalition hétéroclite capable de tenir la route
pendant les quatre prochaines années sous la houlette d'Angela Merkel. Mais
dimanche, peu avant minuit, après
des heures et des heures de débats, de
deadlines annoncées et plusieurs prolongations, c'est le petit parti
libéral-démocrate FDP qui a fini par rendre son tablier. « Nous nous
retirons », a annoncé en substance son chef Christian Lindner. Les
traits tirés, l'air grave, le jeune dirigeant qui a ramené les libéraux au
Bundestag après quatre ans de traversée du désert, est apparu devant la presse
un papier à la main en lançant : « La coupe est pleine et notre
décision est prise. » Lindner invoque comme raison majeure de ce
désistement le manque de confiance réciproque entre les différents
négociateurs. « Nous ne sommes pas parvenus, a-t-il dit, à trouver une
idée commune pour moderniser le pays. Or, sans programme commun, pas de
gouvernement stable. »C'est sur les dossiers de l'environnement et de la politique migratoire que les différends semblent insolvables. Avec les Verts, les clashs ont été particulièrement violents. Quand les Verts réclament la fin de l'énergie charbonnière trop polluante, les autres partis invoquent la protection de l'emploi. Sur la question des réfugiés, les Verts exigent le regroupement familial pour tous. La CDU-CSU ainsi que libéraux veulent imposer de fortes restrictions à l'afflux de réfugiés et limiter leur nombre à 200 000 par an. La patience des libéraux s'est effritée. Ils regrettent que des compromis déjà obtenus aient été soudain remis en question dimanche. « Il vaut mieux ne pas gouverner que mal gouverner », a conclu Christian Lindner en quittant la table des négociations.
Et
maintenant ?
Angela
Merkel, qui est apparue à son tour peu après devant la presse, a beau déplorer
cette décision « si près du but » et promettre que, même en ces temps
difficiles, le pays sera gouverné d'une main responsable, il n'en reste pas
moins que, depuis sa création, la République fédérale allemande n'avait jamais
connu un tel coup de théâtre. Les différents partis ont toujours fini par
trouver un compromis pour pouvoir gouverner ensemble au sein d'une coalition,
quelle que soit sa constellation politique. Dans cette Allemagne si avide de stabilité
et de continuité en politique, la rupture des négociations de coalition
inquiète. Nous assistons à « une journée presque historique », a
déclaré Angela Merkel.Et maintenant ? s'interrogent les Allemands. Personne ne sait clairement ce lundi de quoi sera fait l'avenir. La situation est tout à fait inédite. Angela Merkel devrait commencer par s'entretenir avec le président Frank-Walter Steinmeier qui jouera un rôle-clé dans les prochaines semaines. C'est à lui qu'il appartient – en dernier recours – de dissoudre le Parlement et de convoquer de nouvelles élections. En effet, les scénarios envisageables ne sont pas nombreux et la marge de manœuvre de la chancelière très réduite.
Gouvernement
minoritaire ou nouvelles élections
Si
les sociaux-démocrates persistent dans leur volonté de regagner les rangs de
l'opposition – ce qu'ils répétaient dimanche soir encore –, il ne reste
que deux solutions :1. La CDU-CSU forme un gouvernement minoritaire avec les Verts ou avec les libéraux démocrates, et tente d'obtenir le support des autres partis au coup par coup.
2. La tenue de nouvelles élections au début 2018. C'est l'option la plus vraisemblable. Elle comporte le risque de consolider encore le score de l'AfD, le parti d'extrême droite. Quant à Angela Merkel ? C'est son avenir politique qui serait en jeu. La CDU pourra-t-elle faire campagne avec une candidate non seulement très affaiblie par le mauvais score engrangé aux élections du mois de septembre, mais aussi fragilisée par son incapacité à mener à bien les négociations de coalition ? Selon un sondage publié par le journal Die Welt, 61,4 % des Allemands ne pensent pas qu'Angela Merkel pourrait se maintenir si les négociations échouaient.
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On
critique notre système électoral majoritaire, mais il empêche cette situation
ambiguë, car si cela était pareil en Allemagne, elle pourrait gouverner sans
problème, comme quoi rien n’est parfait !
Parallèlement
à cela on voit aussi que c’est les verts « empêcheurs
de tourner en rond » comme chez nous qui bloquent leur système par
consensus de partis politiques pour pouvoir gouverner ensemble !
Ceci
étant les derniers choix de la chancelière sur l’immigration trop ouverte
importante et l’utilisation du charbon pour compenser la fermeture des
centrales nucléaires a été trop rapide !
Et puis
le retour de l’extrême droite au parlement depuis la dernière guerre est un
événement qui blesse le cœur des allemands de par leur histoire passée !
Alors
Mme MERKEL a commis la même erreur qu’en France en n’écoutant pas assez le
peuple allemand, tout comme notre ancienne classe politique chez nous en
croyant enfoncer une porte ouverte du fait de ses succès passés !
Un
défaut inhérent souvent à nos politiciens dirigeants se croyant indispensables et
croyant tout savoir en n’écoutant pas assez leurs concitoyens !
Il
faudra qu’A.MERKEL « mette de l’eau
dans son vin » et cela permettra peut-être de la rendre moins rigide
au niveau européen et mieux travailler avec la France du président MACRON !
(Belle
leçon de démocratie tout de même…)
Jdeclef
20/11/2017 09h39 LP
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