jeudi 9 novembre 2017

C’est plus fort qu’eux, pour certains élus, ils s’ingénient à mettre toute leur intelligence à contourner la loi pour ne pas perdre leurs avantages d’emplois familiaux, malgré la loi de moralisation de la vie publique !

Emplois familiaux : les petits arrangements des députés

StreetPress révèle ce mercredi que plusieurs députés, de différents bords politiques, ont trouvé une parade à la loi de moralisation.


La loi de moralisation promettait la fin des mauvaises habitudes en politique. Parmi les points phares de cette nouvelle ère portée notamment par les députés LREM, l'interdiction des emplois familiaux, qui avaient tant fait couler d'encre quelques mois plus tôt pendant l'affaire Fillon. Tout député récalcitrant s'exposera, à compter du 15 décembre prochain, à une amende de 45 000 euros et à trois ans d'emprisonnement. De quoi en décourager plus d'un.
Sauf que, selon le site StreetPress, certains députés ont déjà trouvé une parade légale, mais pas tout à fait morale, à cette interdiction. Si embaucher son propre enfant est désormais interdit, il est toutefois possible de donner un emploi à l'enfant d'un autre député. En épluchant les déclarations transmises à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), StreetPress a ainsi découvert que Christophe Arend, député LREM de Moselle, par ailleurs accusé d'agression sexuelle par une ex-collaboratrice, a embauché la fille de Nicole Trisse, députée LREM… de Moselle également. Bertrand Sorre, député de la Manche, serait quant à lui l'employeur de Maryll Vignal, fille de Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault. Formule plus complexe pour Valérie Bazin-Malgras, députée de l'Aube, qui embauche la fille et la belle-fille de Jean-Claude Mathis, député sortant qui est devenu son suppléant.
En juillet dernier déjà, une affaire similaire avait éclaté : Sophie Panonacle, élue LREM en Gironde, qui s'est présentée à la place de son mari dans sa circonscription pour honorer la parité voulue par Emmanuel Macron, avait fait de son mari son directeur de cabinet bénévole, avec une assistante parlementaire sous ses ordres. « Christian, mon époux, directeur de ma campagne lors des élections législatives, est aujourd'hui collaborateur bénévole dans mon équipe parlementaire. […] Cela a été fait en toute transparence », avait fait valoir Sophie Panonacle au journal Sud Ouest.

Le « vieux monde » encore réticent ?

À la même époque, le Sénat avait émis des réticences, estimant qu'en termes d'emplois familiaux il valait mieux contrôler qu'interdire : « La priorité est plutôt de s'assurer que les moyens alloués aux parlementaires pour rémunérer leurs collaborateurs soient utilisés à rémunérer des personnes qui assistent effectivement les parlementaires dans leurs fonctions, plutôt que d'introduire des dispositions discriminantes dont les effets sur l'amélioration du travail législatif sont hypothétiques », avaient fait valoir les sénateurs, avant de finalement interdire les emplois familiaux le 13 juillet dernier.
Et le Sénat n'est pas le seul à avoir du mal à faire son deuil du « vieux monde ». Comme le souligne StreetPress, certains parlementaires attendent la dernière minute avant de se séparer de leurs proches. La pratique est en effet tolérée jusqu'au 15 décembre prochain. Parmi eux, Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France), Yves Jégo (Constructif), Jérôme Lambert (PS), qui embauchent tous leurs conjointes, ainsi que Jean-Luc Reitzer, qui travaille à la fois avec son épouse mais aussi avec son fils. À noter également que François-Michel Lambert, député LREM des Bouches-du-Rhône qui n'était pas présent lors du vote de la loi de moralisation, embauche lui aussi toujours sa femme comme assistante parlementaire.
Moralisation de la vie publique : ce que dit la loi

Légal vs moral

Dans l'opinion publique, emplois familiaux (jusqu'alors légaux) riment beaucoup avec emplois fictifs (formellement interdits) depuis la médiatisation de certaines affaires. Le cas Fillon en est le parfait exemple et surtout le plus mémorable. Début 2017, l'explosion du #Penelopegate a fait entrer la moralisation dans la campagne et créé un argument fort et parlant pour le grand public au candidat Macron. Depuis, l'affaire Michel Mercier (ancien sénateur visé par une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs de ses filles) a également fait couler beaucoup d'encre.
Les révélations de StreetPress mettent quant à elles en lumière des pratiques bel et bien légales mais qui posent une nouvelle fois la question : si c'est légal, est-ce pour autant moral ? Et ce type de pratiques n'est-il pas exactement ce que cherchait à gommer la loi de moralisation de la vie publique ?

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Cela montre que les contrôles (s’ils y en a ? Ne sont pas efficaces !)

Et que ces élus indélicats travaillent plus à compenser ce manque à gagner par d’autres méthodes !

Et qu’ils sont assez malins pour ne pas se faire prendre et que les sanctions ne leur font pas peur, car peu efficaces !

Le vieux proverbe qui dit « qui a bu boira », se vérifie : il faudrait que quand c’est avéré que les contrevenants perdent leurs mandats électifs de députés ou autres, car là, c’est délibéré !

Ils devraient employer leurs intelligences au service des français qui les ont élus, plutôt qu’à se protéger eux-mêmes ainsi, que leurs avantages indus !


Jdeclef 09/11/2017 10h45

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