lundi 20 novembre 2017

Quoi que l'on dise de cette royauté britannique :

Il y a 70 ans, les noces d'Elizabeth II enthousiasmaient l'Angleterre

Elizabeth II fête ce lundi ses soixante-dix ans de mariage avec le prince Philip. Retour sur une cérémonie qui marqua une nouvelle ère au Royaume-Uni.

Quand la princesse Elizabeth annonce ses fiançailles avec Philip, à l'été 1947, une brise de fraîcheur souffle soudain sur le Royaume-Uni. On sort de la guerre, les privations et le rationnement perdurent, le charbon manque, la rigueur budgétaire est de mise, à tel point qu'on envisage un simple mariage au château de Windsor, pour faire des économies. Mais Elizabeth et sa mère tiennent à un grand mariage pour renouer avec les fastes d'antan et oublier justement les souvenirs amers du conflit mondial. Le gouvernement travailliste cède, mais réduit les illuminations électriques au minimum ainsi que le nombre de tribunes, en raison de la pénurie de bois. Le repas sera limité à 150 couverts, avec des soles et des perdreaux en casseroles. On se lâche uniquement sur le gâteau : quatre étages de sucre sur deux mètres soixante-quinze de haut. Il faut bien faire rêver dans les chaumières...
L'intuition de la reine est bonne : à part les communistes, l'Angleterre se réjouit du mariage à venir, décrit par Winston Churchill comme « un éclair de couleur sur la route ardue que nous empruntons ». Les cadeaux arrivent de toute part, modestes ou somptueux, c'est selon : des dizaines de bas nylon, un aspirateur (grande nouveauté de l'époque), des pipes, des pantoufles tricotées, des rouges à lèvres, un pur-sang, un manteau de vison, une paire de pistolets pour Philip, des joyaux pour Elizabeth, et un métier à tisser envoyé par le Mahatma Gandhi... Une jeune Américaine, inquiète d'apprendre qu'on souffre encore de la faim en Angleterre, expédie même une dinde à Buckingham  !
« La reine Elizabeth II et le prince Philip fêtent leurs noces de platine  ».

Un million d'Anglais dans les rues

Le 20 novembre 1947, la foule est là, compacte, serrée, dans les rues de Londres. Beaucoup ont dormi sur les trottoirs du Mall et de Whitehall pour s'assurer la meilleure place. Pour rien au monde les Anglais n'auraient raté le premier mariage d'un héritier du trône – en l'occurrence la princesse Elizabeth – depuis plus de quatre-vingts ans... Les Windsor déroulent leur pompe sous une météo frisquette et devant un million de personnes : les vieux carrosses astiqués comme des sous neufs emportent la noce vers l'abbaye de Westminster, où 2 250 invités – dont plusieurs souverains – ont ressorti leurs tenues d'apparat des coffres où elles croupissaient depuis 1939.
L'enthousiasme est tel que des Anglaises n'ont pas hésité à envoyer leurs coupons d'habillement pour confectionner la robe de mariée d'Elizabeth. Mais tous seront scrupuleusement renvoyés puisque le couturier royal a obtenu une allocation de bons de textile pour l'occasion. La robe reste plutôt simple, mais brillante, en satin blanc, avec des broderies inspirées du tableau Le Printemps de Botticelli. La Renaissance, comme un clin d'œil à l'histoire et une promesse de jours meilleurs.

Les caméras de la BBC

Pour donner encore plus d'éclat à la cérémonie, il a été décidé de la retransmettre à la télévision, une première pour un mariage royal. On avait bien envisagé de diffuser celui du futur George VI à la radio, vingt-quatre ans plus tôt, mais le doyen de Westminster s'y était à l'époque opposé, craignant qu'on ne suive la cérémonie depuis les bars enfumés... Cette fois, les caméras de la BBC sont invitées et reviendront régulièrement dans la vie des Windsor, habile stratégie pour populariser la famille régnante. Elizabeth et Philip incarnent soudain la modernité, l'avenir de la monarchie, et tournent définitivement les pages sombres des années 1930...

Le stress de Philip d'Édimbourg

On a pourtant limité les invitations du côté de Philip, prince de Grèce et de Danemark, dont les sœurs ont épousé des Allemands. Pas question de réveiller de vieux bruits de bottes... Le duc d'Édimbourg sait qu'il franchit une marche décisive, il est stressé, inquiet, conscient d'entrer « dans l'antre du lion », à savoir une cour pesante, faite de devoirs et d'obligations. N'a-t-il pas lancé à des proches, avant d'épouser l'héritière du trône : « Je ne sais pas si je suis très brave ou très fou » ? Juste avant d'entrer dans l'abbaye de Westminster, il grille cigarette sur cigarette pour calmer son angoisse... Il est amoureux, mais il sait aussi que, pour lui, tout va changer. Devenu l'éternel second, il attendra dix ans avant d'être officiellement élevé au rang de « prince du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ».
Voilà soixante-dix ans que Philip est resté fidèle au poste. En 1997, pour leurs noces d'or, la reine lui avait rendu le plus beau des hommages : « Il a été, tout simplement, ma force et mon soutien tout au long de ces années. Et moi, et sa famille entière, et ce pays, et beaucoup d'autres pays, nous lui devons plus qu'il ne le dira jamais. » Vingt ans plus tard, elle ne changerait aucun mot à cette déclaration. Pour fêter leurs noces de platine, bien loin des fastes de 1947, ils ont simplement posé côte à côte dans les salons de Buckingham. Âgés de plus de 90 ans et soudés comme au premier jour.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Cela représente bien par cette monarchie constitutionnelle d'un grand pays qui a marqué l'histoire de l'Europe et du monde par son histoire ancienne et contemporaine!

Un événement sur la longévité de ce pouvoir honorifique et ce couple royal et sa famille qui a fait encore la une des médias spécialisées et l'union du peuple britannique et de son Commonwealth derrière leurs souverains !

Ce n'est pas banal, même si l'on peut être des républicains démocratiques convaincus!

« God Save the Queen et son prince d'époux » !


JDECLEF 20/11/2017 09h59 LP

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire