Il y a 70 ans, les noces d'Elizabeth II
enthousiasmaient l'Angleterre
Elizabeth II fête ce lundi ses soixante-dix ans de mariage
avec le prince Philip. Retour sur une cérémonie qui marqua une nouvelle ère au
Royaume-Uni.
Quand
la princesse Elizabeth annonce ses fiançailles avec Philip, à l'été 1947, une
brise de fraîcheur souffle soudain sur le Royaume-Uni. On sort de la
guerre, les privations et le rationnement perdurent, le charbon manque, la
rigueur budgétaire est de mise, à tel point qu'on envisage un simple mariage au
château de Windsor, pour faire des économies. Mais Elizabeth et sa mère
tiennent à un grand mariage pour renouer avec les fastes d'antan et oublier
justement les souvenirs amers du conflit mondial. Le gouvernement travailliste
cède, mais réduit les illuminations électriques au minimum ainsi que le nombre
de tribunes, en raison de la pénurie de bois. Le repas sera limité
à 150 couverts, avec des soles et des perdreaux en casseroles. On se
lâche uniquement sur le gâteau : quatre étages de sucre sur deux mètres
soixante-quinze de haut. Il faut bien faire rêver dans les chaumières...L'intuition de la reine est bonne : à part les communistes, l'Angleterre se réjouit du mariage à venir, décrit par Winston Churchill comme « un éclair de couleur sur la route ardue que nous empruntons ». Les cadeaux arrivent de toute part, modestes ou somptueux, c'est selon : des dizaines de bas nylon, un aspirateur (grande nouveauté de l'époque), des pipes, des pantoufles tricotées, des rouges à lèvres, un pur-sang, un manteau de vison, une paire de pistolets pour Philip, des joyaux pour Elizabeth, et un métier à tisser envoyé par le Mahatma Gandhi... Une jeune Américaine, inquiète d'apprendre qu'on souffre encore de la faim en Angleterre, expédie même une dinde à Buckingham !
« La reine Elizabeth II et le prince Philip fêtent leurs noces de platine ».
Un
million d'Anglais dans les rues
Le 20 novembre
1947, la foule est là, compacte, serrée, dans les rues de Londres. Beaucoup ont
dormi sur les trottoirs du Mall et de Whitehall pour s'assurer la meilleure
place. Pour rien au monde les Anglais n'auraient raté le premier mariage d'un
héritier du trône – en l'occurrence la princesse Elizabeth – depuis plus de
quatre-vingts ans... Les Windsor déroulent leur pompe sous une météo frisquette
et devant un million de personnes : les vieux carrosses astiqués comme des
sous neufs emportent la noce vers l'abbaye de Westminster, où 2 250
invités – dont plusieurs souverains – ont ressorti leurs tenues d'apparat des
coffres où elles croupissaient depuis 1939.L'enthousiasme est tel que des Anglaises n'ont pas hésité à envoyer leurs coupons d'habillement pour confectionner la robe de mariée d'Elizabeth. Mais tous seront scrupuleusement renvoyés puisque le couturier royal a obtenu une allocation de bons de textile pour l'occasion. La robe reste plutôt simple, mais brillante, en satin blanc, avec des broderies inspirées du tableau Le Printemps de Botticelli. La Renaissance, comme un clin d'œil à l'histoire et une promesse de jours meilleurs.
Les
caméras de la BBC
Pour
donner encore plus d'éclat à la cérémonie, il a été décidé de la retransmettre
à la télévision, une première pour un mariage royal. On avait bien envisagé de
diffuser celui du futur George VI à la radio, vingt-quatre ans plus tôt, mais
le doyen de Westminster s'y était à l'époque opposé, craignant qu'on ne suive
la cérémonie depuis les bars enfumés... Cette fois, les caméras de la BBC sont invitées et reviendront
régulièrement dans la vie des Windsor, habile stratégie pour populariser la
famille régnante. Elizabeth et Philip incarnent soudain la modernité, l'avenir
de la monarchie, et tournent définitivement les pages sombres des années
1930...
Le
stress de Philip d'Édimbourg
On
a pourtant limité les invitations du côté de Philip, prince de Grèce et de
Danemark, dont les sœurs ont épousé des Allemands. Pas question de réveiller de
vieux bruits de bottes... Le duc d'Édimbourg sait qu'il franchit une marche
décisive, il est stressé, inquiet, conscient d'entrer « dans l'antre du
lion », à savoir une cour pesante, faite de devoirs et d'obligations.
N'a-t-il pas lancé à des proches, avant d'épouser l'héritière du trône :
« Je ne sais pas si je suis très brave ou très fou » ? Juste
avant d'entrer dans l'abbaye de Westminster, il grille cigarette sur cigarette
pour calmer son angoisse... Il est amoureux, mais il sait aussi que, pour lui,
tout va changer. Devenu l'éternel second, il attendra dix ans avant d'être
officiellement élevé au rang de « prince du Royaume-Uni de Grande-Bretagne
et d'Irlande du Nord ».Voilà soixante-dix ans que Philip est resté fidèle au poste. En 1997, pour leurs noces d'or, la reine lui avait rendu le plus beau des hommages : « Il a été, tout simplement, ma force et mon soutien tout au long de ces années. Et moi, et sa famille entière, et ce pays, et beaucoup d'autres pays, nous lui devons plus qu'il ne le dira jamais. » Vingt ans plus tard, elle ne changerait aucun mot à cette déclaration. Pour fêter leurs noces de platine, bien loin des fastes de 1947, ils ont simplement posé côte à côte dans les salons de Buckingham. Âgés de plus de 90 ans et soudés comme au premier jour.
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Cela
représente bien par cette monarchie constitutionnelle d'un grand pays qui a marqué
l'histoire de l'Europe et du monde par son histoire ancienne et contemporaine!
Un
événement sur la longévité de ce pouvoir honorifique et ce couple royal et sa
famille qui a fait encore la une des médias spécialisées et l'union du peuple
britannique et de son Commonwealth derrière leurs souverains !
Ce
n'est pas banal, même si l'on peut être des républicains démocratiques
convaincus!
« God
Save the Queen et son prince d'époux » !
JDECLEF
20/11/2017 09h59 LP
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