Tunisie – Attaque au couteau devant l'Assemblée
Un homme a poignardé deux policiers en faction. Un mode
opératoire nouveau pour ce pays, tragiquement frappé en 2015 au
Bardo, à Sousse et à Tunis.
L'incident s'est déroulé ce matin dans un des lieux les plus sécurisés du pays : le Bardo. Le lieu se découpe en deux institutions : le musée, ciblé en mars 2015 par une attaque terroriste qui fit 22 morts, et l'Assemblée des représentants du peuple, qui compte 217 députés. Un homme, présenté comme un takfiriste par le ministère de l'Intérieur, s'est jeté sur les deux membres des forces de l'ordre qui stationnaient sur la grande place, avec un important rond-point en son centre. L'un est dans un état critique sans que son pronostic vital soit pour le moment engagé, l'autre est moins gravement blessé. L'agresseur de 25 ans est originaire de la cité Ettadhamon en banlieue de Tunis. Une cité défavorisée où l'extrémisme religieux tutoie la délinquance et la grande misère.
Un
lieu ultra-sécurisé
Cette
ville, fichée en bordure de Tunis, abrite un musée prestigieux et le réacteur
nucléaire de la démocratie tunisienne : le Parlement. Ils sont sous
étroite surveillance. En permanence, des dizaines de policiers surveillent
l'accès à l'ARP – protégé par des barrières et une lourde grille en fonte. Des
estafettes bordent les lieux. L'individu, appréhendé après son forfait, a poignardé
le commandant Riadh Barouta au cou avant de blesser le capitaine Mohamed Aïed à
l'œil. Le commandant est actuellement soigné à l'hôpital de La Rabta. La
mouvance salafiste fait profil bas depuis plusieurs années. Notamment depuis la
mise à sac de l'ambassade des États-Unis, en septembre 2012, qui avait fait
quatre morts après plusieurs heures d'un assaut féroce. Sous haute surveillance
des services de police et de renseignements, elle se fait discrète, mais elle est présente. L'attaque survient au surlendemain de la
visite d'Antonio Tajani,
le président du Parlement
européen, qui a prononcé un discours à l'ARP. Il a beaucoup insisté sur
la lutte contre le terrorisme et le retour des « foreign
fighters », les combattants de Daech en Syrie et en Irak. L'enquête dira si l'auteur de
cette attaque agissait seul. A contrario des pays européens frappés depuis
quelque temps par ce type d'attaque – un homme seul armé d'un couteau ou au volant
d'un camion (Berlin, Marseille...)
–, la Tunisie n'avait jamais subi ce modus operandi. S'agit-il d'un acte isolé
ou du passage à l'acte de la mouvance tafkiriste ? Pour mémoire, les
attentats de Berlin, de Nice ou de Marseille furent commis par des
ressortissants tunisiens.
Une
première en Tunisie
Si 2015 fut
une année de sang pour la jeune démocratie tunisienne, avec les attentats du
Bardo, de Sousse puis de Tunis, la situation sécuritaire s'était nettement
améliorée depuis. Sous la houlette de l'ancien chef de gouvernement Habib
Essid, ancien haut cadre du ministère de l'Intérieur, l'appareil sécuritaire
avait été remis en ordre. L'attaque de ce matin n'a rien de commun avec les
attentats de 2015. Elle est le fait d'un homme qui considère, selon les propos
du ministre de l'Intérieur, les forces de l'ordre comme des mécréants. Une
vieille rengaine salafiste qui a coûté la vie à de nombreux policiers et
militaires notamment dans le centre du pays, aux environs de Kasserine, depuis
2012.---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ce
pays est, malgré sa frontière avec la Lybie, et des pays du Maghreb est peut-être,
le moins stable de cette région !?
D’ailleurs
des djihadistes d’origine tunisienne sont souvent vus ou retrouvés dans des
actions terroristes avérées ou avortées..?!
Le phénomène
religieux n’est pas totalement édulcoré dans ce pays et sa nouvelle démocratie
après la dictature de BEN ALI !
Peut-être
des coïncidences, mais pas seulement ?
On peut se poser des questions ..?
Jdeclef
01/11/2017 14h59
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