jeudi 7 mai 2020

La confiance envers le gouvernement étant loin d'être acquise et le confinement n’a pas un résultat probant ni prouvé le déconfinement ne rassure personne !


Ce que pense la France confinée : « À quelle sauce allons-nous être mangés ? »

École, travail, transports… Les 30 Français interrogés par l'Ifop, « Le Point » et la Fondation Jean-Jaurès préparent le déconfinement la peur au ventre.

A quelques jours du 11 mai, l'incertitude l'emporte sur tout le reste. L'épreuve du confinement avait ceci de collectif que les mêmes règles s'appliquaient pour tous, partout en France. Mais l'approche se veut finalement plus différenciée à la fois localement, selon les écoles, les secteurs d'activité et les entreprises, de sorte qu'il est extrêmement compliqué de savoir « à quelle sauce nous allons être mangés ».
Le plan du gouvernement dessine quelques grandes lignes, mais les conditions requises et les adaptations possibles sont telles qu'il est difficile de se projeter personnellement. Rouge, vert : ces nouveaux codes couleurs s'invitent dans les discussions, comme si tout était suspendu à cette mention chromatique. « Nous avons besoin de clarté… On entend des nouvelles rassurantes, mais aussitôt après rien ne va plus. Un moment on se prend à espérer et, dans la minute qui suit, on se demande quand est-ce que cela va s'arrêter », commence Maryvonne, retraitée dans le Morbihan.
Déconfinement : les prudences d'Édouard Philippe
« J'avais des questions avant l'allocution du Premier ministre. J'en ai davantage après », ajoute Nicolas, jeune Parisien qui travaille dans le secteur culturel et qui se sent totalement oublié, « mis de côté ». « C'est comme si mon travail, ce que je fais depuis 10 ans, ne nécessitait pas autant d'attention que le sort réservé aux hôtels, restaurants. » Son constat fait écho à la tribune publiée dans Le Monde du 30 avril, par un collectif de nombreuses personnalités du monde de la culture, qui appelle à une prolongation des droits des intermittents du spectacle d'une année, au-delà des mois où toute activité aura été impossible.

Défiance

Ce flou persistant sur l'après-11 mai, même si on en comprend les raisons, maximise les inquiétudes et renforce chez certains la défiance vis-à-vis du gouvernement. L'absence de masques dans les pharmacies à quelques jours de la « reprise » enfonce le clou et alimente le doute sur son niveau de maîtrise. « Ce matin, j'ai écouté Olivier Véran sur France Inter. Qu'est-ce qu'il a dit ? Mais rien, rien, rien de nouveau. Il tourne en boucle avec ses gestes barrières et ses masques qu'on n'a pas. Mais on fait comme si on les avait », s'agace Anne, habitante du Val-de-Marne. D'après un sondage Ifop (*), réalisé les 28 et 29 avril, soit après la prise de parole d'Édouard Philippe devant l'Assemblée nationale, plus de six Français sur dix (62 %) ne font pas confiance au gouvernement pour préparer le pays au déconfinement à partir du 11 mai.
Déconfinement : la très discrète « cellule Castex »
Il faut continuer à vivre mais le déconfinement me terrorise.
Certes, l'adhésion est massive à l'idée qu'il faut déconfiner sans trop tarder et apprendre à « vivre avec le virus ». « Nous n'allons pas rester 12 ou 18 mois enfermés dans nos maisons à attendre qu'on trouve un vaccin. » Pour de nombreuses raisons, à la fois économiques, sociales et psychologiques, il semble important d'amorcer cette nouvelle étape. En ce début de mai, le sentiment d'oppression et le manque de liberté s'expriment d'ailleurs avec force dans les foyers confinés. Les tensions sont visibles et les témoignages plus nombreux sur les disputes qui s'invitent au sein des couples ou des huis clos familiaux.
« Les crises sont journalières, c'est très très dur », avoue Juliette, mère de deux enfants en bas âge. « C'est le printemps, bientôt l'été, mais tout est gelé. Hier, il y a eu un clash entre mon beau-frère et sa mère, cela a mis tout le monde KO », raconte Arnaud, confiné avec sa femme, ses enfants et sa belle-famille. Pour toutes ces raisons, certains veulent aller vite, avouent que si le confinement était prolongé, ils n'hésiteraient pas à braver certains interdits. « Quand j'entends des gens qui disent que le déconfinement est trop tôt, comment peuvent-ils dire cela ? Vivent-ils dans un appartement sans balcon ? À 4 ou 5 dans 30 m² ? Sont-ils seuls ? […] Si nous respectons les règles sanitaires, il n'y a pas de raison à ne pas sortir du confinement », s'agace de son côté Catherine, qui vit à Saint-Jean-de-Luz et reconnaît les avantages d'être en « zone verte ».
Trop rapide, trop flou, trop risqué… Quand le déconfinement angoisse
Chez d'autres, la perspective du déconfinement inquiète, voire « terrorise ». L'oppression qu'ils ressentent ne vient pas tant du fait de se sentir enfermé, que de l'extérieur. Ils évoquent les gens déjà très nombreux dans les rues, ne portant pas de masques, ne respectant pas la distanciation ; autant de signes inquiétants pour la suite. Ils sont plusieurs aussi, notamment parmi ceux qui vivent avec des personnes à risque, à craindre d'être obligés de retourner travailler, avec l'angoisse d'être contaminés dans les transports, au contact d'une poignée de porte mal nettoyée, au moment de croiser un collègue dans un couloir exigu, etc. À l'approche du déconfinement, le sentiment d'inquiétude face au coronavirus pour soi et sa famille remonte. D'après nos sondages, il concerne 78 % des Français, soit 3 points de plus, par rapport à la précédente mesure effectuée il y a quinze jours.
Paris (encore) confiné, mais Paris (déjà) libéré
« C'est un vrai casse-tête »
Qu'on l'attende ou le redoute, au-delà de l'adhésion de principe, le déconfinement se révèle dans la pratique un véritable « casse-tête ». Plus on se projette dans son organisation concrète, plus l'abîme de questionnements est immense. Les nouvelles contraintes anticipées et la discipline imposée au quotidien ont tout sauf le goût de la liberté retrouvé. « Aller au resto avec un masque, me laver 36 fois les mains au gel hydroalcoolique et me méfier de tout et de tout le monde, dans ces conditions, ça n'aura aucune saveur », regrette Khaled, qui travaille dans le domaine de la grande distribution à Roubaix.
Déconfinement : vers une société parano ?
Les protocoles auxquels certains ont déjà eu accès pour préparer leur retour au travail suscitent parfois une forme d'abattement devant l'ampleur de la tâche. « Je suis découragée à l'avance en pensant à la nouvelle vie qui nous attend, j'ai perdu mon esprit combatif », s'inquiète Laurence, confinée avec ses parents âgés, en pensant à sa rentrée prochaine dans l'école où elle travaille en tant qu'assistante de vie scolaire. Valentine, assistante maternelle dans le Grand Est, est plutôt rassurée de ne pas reprendre le travail tout de suite devant le nombre de consignes à respecter pour accueillir les enfants : « Je ne dois pas accueillir les parents dans la maison. Les enfants doivent se changer en arrivant dans une pièce, lavage des mains et du visage. Les parents doivent fournir le repas qui doit être industriel. Désinfection plusieurs fois par jour, des jouets, toilettes, robinets… Le soir quand ils sont partis, désinfection du sol, jouets, lits, chaises… ça va être une sacrée charge de boulot ! »
Le Danemark, premier de la classe du déconfinement
Le retour à l'école occupe une place importante dans les préoccupations. Les parents se montrent très partagés. Certaines familles craignent d'exposer leurs enfants au virus et n'envisagent pas de les remettre à l'école pour le moment, surtout quand il y a des personnes à risque ou des facteurs de comorbidité à l'intérieur du foyer. D'autres sont en revanche impatients d'un retour en classe pour limiter l'effet « cocotte-minute » du confinement et pouvoir continuer à travailler dans de meilleures conditions.
Mais, sur le retour à l'école, comme sur beaucoup d'autres choses, tout est justement question de « conditions ». Si les parents concernés se sont prêtés au jeu du questionnaire municipal pour savoir s'ils avaient ou non l'intention de mettre leurs enfants à l'école après le 11 mai, tous se montrent extrêmement perplexes sur la pertinence de cette démarche. Car leur décision finale est bien entendu conditionnée par ce qui sera mis en place localement. La litanie des questions qui se posent paraît sans fin : « Les enfants seront-ils accueillis tous les jours ? Toute la journée ? Comment se passera la cantine ? Les temps périscolaires seront-ils assurés ? Comment seront organisées les entrées et sorties de classe ? »
École : pourquoi la reprise n'aura pas (vraiment) lieu

Cette « drôle de rentrée »

À deux mois des vacances scolaires, les problèmes d'organisation l'emportent largement sur la question des apprentissages. Le retour au travail des parents n'est possible que si les conditions d'accueil des enfants le permettent. Or, en l'état, beaucoup de parents doutent de cette réalité. Les enseignants, de leur côté, s'inquiètent de la charge de travail supplémentaire que demandera la poursuite des cours à distance en même temps que les cours en présentiel. Ceux qui ont déjà réinvesti les locaux pour préparer cette « drôle de rentrée » mesurent également la complexité des aspects pratiques.
Anne, enseignante dans un collège du 94, raconte : « Lundi, nous étions entre 20 et 30 dans un lieu qui accueille chaque jour 500 élèves et environ 50 adultes. Et on se rend très vite compte que porter un masque toute la journée, c'est compliqué, surtout quand on doit beaucoup parler. Et puis il en faudrait plusieurs, car quand on veut boire ou manger, on enlève son masque, on le pose sur une table puis on le remet. Très vite, on oublie les gestes barrières, quand un collègue vous montre par exemple quelque chose sur son ordinateur… »
Cette complexité organisationnelle, associée à l'idée qu'il sera impossible d'éviter les risques de contamination, rend également perplexes ceux qui n'ont pas d'enfants et qui voient dans ce « branle-bas de combat » une perte d'énergie et une prise de risque injustifiée, voire inutile.
D'après un sondage Ifop, réalisé juste après l'intervention du Premier ministre le 28 avril, plus de deux Français sur trois sont opposés à la réouverture des écoles primaires à partir du 11 mai (68 %). Ils sont également une majorité à être opposés à la réouverture des collèges à partir du 18 mai dans les départements où la circulation du virus est faible (55 %), ainsi qu'à la réouverture conditionnelle des lycées repoussée au moins de juin avec une prise de décision fin mai (51 %). Le fait que l'AP-HP confirme récemment le lien entre le Covid-19 et l'inflammation cardiaque touchant des enfants accueillis en réanimation dans certains hôpitaux, notamment à Paris, ne fait que renforcer les inquiétudes
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« Quoi que l'on fasse, il y aura toujours une faute »

Quant à la reprise du travail sur site, elle se révèle également complexe dans de nombreux cas, les locaux n'étant pas toujours adaptés pour respecter la distanciation sociale, les matériels pas toujours disponibles pour protéger les salariés. « On imagine bien que quoi que l'on fasse il y aura toujours une faute », confie Claudie, qui vit dans l'Hérault. Dans la continuité des mesures présentées par Édouard Philippe le 28 avril, de nombreuses entreprises ont déjà annoncé vouloir prolonger les mesures de télétravail au-delà du 11 mai.
Cela réjouit ceux qui se sont très bien adaptés à ce nouveau mode de travail, notamment parmi les cadres, et aimeraient qu'il soit davantage développé à l'avenir. D'après un sondage Ifop, 70 % des cadres (en télétravail depuis le début de la période) aspirent à ce que cette organisation du travail dictée par la crise sanitaire se prolonge et ne soit pas passagère. « Cette période de deux mois démontre que les salariés peuvent le faire, que les entreprises peuvent sauter le pas, et que les dernières barrières pourront alors céder. Il faudra évidemment structurer ces nouvelles façons de travailler, mais j'ai espoir que le monde professionnel y parvienne », espère Laurent, chef de service dans une collectivité locale.
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« On a décidé de manière collégiale que le télétravail va devenir une vraie composante de notre future façon de travailler, et pas seulement pour les trois prochaines semaines, mais plutôt pour les trois prochaines années », se réjouit de son côté Jean-Louis. Ce Parisien de 58 ans apprécie, cependant, de pouvoir cumuler le télétravail et le travail sur site. Il reconnaît que la réintégration des bureaux nécessite une logistique et une discipline importantes, mais que « la joie de retrouver une partie des collègues » lui fait le plus grand bien. La situation n'est évidemment pas identique pour ceux qui vivent de plus en plus mal le confinement et aimeraient reprendre leur activité professionnelle à l'extérieur. C'est évidemment plus souvent le cas des parents de jeunes enfants qui éprouvent de réelles difficultés à cumuler télétravail, école à la maison et gestion des enfants.
Pour tous ceux qui, de leur côté, s'apprêtent à repartir travailler sur site après une période de chômage partiel, la question des transports en commun, quand elle se pose, est particulièrement délicate. Beaucoup ont du mal à s'imaginer de voir les mesures barrières respectées dans cet environnement, sans par ailleurs créer des temps d'attente supplémentaires. Au stress d'être contaminé se rajoutera donc celui d'arriver en retard, preuve que la situation risque d'être rapidement tendue. Dans ce contexte, certains espèrent que les mobilités douces auront de beaux jours devant elles, mais le recours à la voiture risque aussi de repartir de plus belle… ce qui viendrait mettre à mal les bénéfices en matière de pollution que la crise du Covid-19 a générés malgré elle. « À l'heure de l'écologie, il faudra sans doute prendre son véhicule plus souvent, et les masques jetables dans les transports vont engorger nos poubelles. » Le déconfinement s'annonce donc comme un véritable nœud gordien, pour l'État comme pour les Français.

(Le chômage partiel a endormi les salariés qui y ont droit!)

Par le manque de décisions fermes du gouvernement et surtout de nos dirigeants qui ne sont déjà pas totalement d'accord entre eux et toujours dépassé par ce problème sanitaire qu’ils n’ont jamais vraiment rencontrés à ce point dans le passé et pour ceux qui ont été subi par les gouvernements passés ont été traité médiocrement, alors que pourtant cela aurait dû donner des leçons de prévoyances qui n’ont pas été faites par laxisme habituel !

Surtout il faut prendre en compte hormis le coté pandémie, le coté économique sur le marché du travail qui est catastrophique et s’amplifie car ces milliers de salariés en chômage partiel rien ne dit qu’ils seront repris dans des entreprises qui ne se relèveront pas sans compter les chômeurs qui augmentent très vite depuis 2 mois ce qui est court, mais déjà trop long qui s’ils s’allongent avec des conditions drastiques de reprise sanitaires, car certaines entreprises feront faillites !

Le gouvernement aboie avec son télé travail, mais ce n’est pas possible partout, et pas une panacée, car ce confinement qui a bloqué le pays partout pouvait se supporter, avec des mesures sparadrap qui ne collait pas , mais en fait gênait trop le monde du travail et ce déconfinement est forcé parce que ce confinement ne peut durer économiquement surtout avec chômage partiel pis-aller, pas de vraies solutions fiables de la part de nos gouvernants pas au niveau du quotidien des français ne sera pas une reprise totale et égale à avant la crise !

Et si cela dure trop longtemps, car on parle de vacances d’été annulées, mais il y a plus grave que mettre des kirielles de français lambda dans la misère comme pendant des crises mondiales économiques de 1929 ou autres ou les gens faisait la queue pour simplement manger, car le patronat ne fera pas de cadeau à la reprise, et l’état est déjà exsangue !

La France n’a jamais été aussi mal dirigé ou mal protégé par ce gouvernement macronien de politiciens amateurs que nous avons élu !

Jdeclef 07/05/2020 10h05LP

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