samedi 23 mai 2020

Les intellectuels sont souvent des bavards qui s'écoutent parler et ne servent pas à grand-chose, surtout en cette période de crises !


Comment Onfray, Finkielkraut et les autres se font entendre

Que peuvent nos intellectuels à l'heure du coronavirus ? Certains sont prudents, d'autres beaucoup plus offensifs. Nous sommes allés à leur rencontre.


« Qu'en dit Sartre ? », « Qu'en pense Aron ? » demandait-on jadis quand il fallait dissiper les brouillards, même les plus épais. 2020 restera donc dans l'Histoire comme étant l'année du Covid-19. Dans l'analyse de cette crise, les blouses blanches ont remplacé les lorgnons et les professeurs de médecine, « les maîtres » de nos amphithéâtres ». On parle moins de Platon que de Raoult. L'insécurité n'est plus « culturelle », mais sanitaire. Nos clercs ont dominé la décennie, faisant de leurs analyses et prédictions les aiguillons de notre société. Cette décennie, ils l'ont entamée en pensant l'identité de la nation dans un monde globalisé. Avec les Gilets jaunes, ils ont été rattrapés par les fractures sociales et territoriales.
Comment l'intellectuel peut-il aujourd'hui se faire entendre ? Que peuvent les idées dans un débat qui exige de la précision scientifique et de l'action politique ? On songe à cette déclaration de Michel Houellebecq, lors d'une conférence en Argentine : « Les intellectuels de ma génération sont toujours aussi ignorants des choses scientifiques. »
Pascal Bruckner – La société du mètre et demi
Se mettre à la place des gouvernants avant de porter un jugement.
D'abord, pour eux, cette évidente contrainte : certains de ceux que nous avons joints avouent une inquiétude pour leurs proches et pour eux-mêmes, et confient que cette angoisse bride un peu et ramène forcément à soi. Ensuite, la qualification d'intellectuel, qu'on croyait être un titre de noblesse qui inscrit son titulaire dans une tradition singulièrement française, suscite rejet ou redéfinition. Régis Debray : « Je déteste les intellectuels, et ne me comptez pas parmi eux, de grâce ! » Pierre Manent : « Les intellectuels n'existent pas. Ou plutôt, c'est une notion datée, elle renvoie à cette période où des auteurs mettaient leur prestige personnel au service de causes politiques, bonnes (l'innocence de Dreyfus) ou mauvaises (le communisme). Si j'applique ce critère à ma petite personne, je ne suis pas un intellectuel. Je suis un enseignant dont les travaux portent sur la philosophie politique. »
En dépit de leurs angoisses et de leurs réserves sémantiques, les intellectuels, aujourd'hui déconfinés, tentent d'être actifs. Mais quelle tonalité leur faut-il emprunter ? Elle a son importance, puisque nous sommes en « guerre » et que « l'après », ce mot qui n'est désormais plus que conceptuel, s'annonce tout aussi belliqueux. « En cette époque opaque et terrifiante, je fais, plus que jamais, mienne l'injonction de Raymond Aron : se mettre à la place des gouvernants avant de porter un jugement, confie Alain Finkielkraut. Certes, ils commettent des erreurs, mais, comme l'a dit justement le Premier ministre : Il n'y a pas de certitude, nous devons faire des choix fondés sur des incertitudes. » L'académicien déplore l'attitude de ceux qui blâment et croient savoir, avec leurs airs de docteur Knock. « Ce qui sévit malheureusement sur les réseaux sociaux, dans les médias comme chez nombre d'intellectuels, c'est la certitude d'une clarté totale, poursuit-il. C'est l'idée que l'imprévisible n'existe pas, que rien de ce qui nous arrive n'est aléatoire, contingent ou tragique. La tragédie est immédiatement convertie en culpabilité. »

« Populisme »

L'heure est, en réalité, davantage à la maîtrise des pulsions qu'à l'humilité stérile, y compris chez ceux dont l'œuvre légitime la prise de parole. Pascal Bruckner est de ceux-là, qui questionna notre rapport au grand âge et à la mort dans un excellent essai, Une brève éternité, paru l'an dernier. « Pour moi, une double consigne : rester lucide, mais ne pas la ramener, ne pas tomber dans l'imprécation et le sarcasme faciles », assure le philosophe. Lui aussi se veut sévère à l'endroit des décroissants, des anticapitalistes et autres souverainistes, qui, eux, pour le coup, la ramènent. « C'est le défilé des marottes : chacun y va de son petit couplet. Le catastrophiste, le souverainiste, l'anticapitaliste… Sans oublier les complotistes… Le monde d'après, c'est le pire du monde d'avant ! » s'agace Bruckner.
« Populisme », le mot est lâché par Gaspard Kœnig, auteur d'un texte sur le « ralentissement » paru dans la collection Tracts de Gallimard. La moindre défaillance politique, fût-elle reconnue, est bonne à attiser la fureur des peuples et à désigner un « en haut » qui ne serait pas à la hauteur et qui, de surcroît, nous cacherait des choses… « Je m'inquiète du grand retour des idéologues transformateurs qui voudraient appliquer leurs utopies au réel, explique le penseur libéral. Du populisme intellectuel qui finit généralement dans le sang. » Pour Finkielkraut, le mal est plus ample encore : « La France est, hélas, le pays de la fureur accusatoire et du populisme pénal. Cet événement devrait être un rappel à la finitude. Or, c'est par un déni de la finitude que réagissent ceux qui croient faire preuve de vigilance et de clairvoyance. »
Barochez – Le virus affaiblit les hommes forts
Ceux qui se prévalent d'une parole « experte » occupent, eux aussi, l'espace, non sans exposer quelques travers : trop techniques, sectaires, déconnectés ou prétentieux. Pour le cofondateur de la revue Le Débat, Marcel Gauchet, « il n'y a pas “un rôle des intellectuels”, mais plusieurs, et chacun choisit le sien. Il y a les prophètes, il y a les démagogues, il y a les experts qui prétendent parler au nom de la science et puis il y a les analystes qui s'efforcent d'introduire un peu d'intelligibilité dans l'obscurité de la situation. Je me range dans ces derniers, sans illusions sur la possibilité de faire entendre ce point de vue dans un contexte qui favorise le bruit, la radicalité et la prétendue “compétence”. »

Onfray offensif

Une approche globalement mesurée que ne partage pas – on s'en doute – Michel Onfray. Si la dengue, récemment contractée en Martinique, l'a fortement éprouvé, elle n'a en rien entamé sa fougue dialecticienne. Il n'est que de lire le récent texte qu'il a publié sur son site Internet et dans lequel il fait l'éloge du professeur Raoult en même temps que la critique de l'élite « maastrichtienne » pour s'en convaincre.
Qu'en est-il donc de ces grilles de lecture d'avant-Covid – Gilets jaunes versus Paris, par exemple – qui peuvent empêcher de bien saisir l'instant ? « On ne peut croire à cette idée d'une objectivité, d'une scientificité, d'une neutralité du penseur, répond le philosophe socialiste libertaire. Cette illusion universitaire est assez partagée ! Mais qui peut croire qu'on peut se défaire de ses présupposés quand on pense, comme s'il s'agissait d'une veste qu'on accroche au portemanteau pour la reprendre ensuite ! Le lecteur n'est pas bête, il sait qui lui parle et surtout de quel endroit… » Et quid du complotisme, qui fait des ravages et dont le clerc détient, comme le journaliste, l'antidote ? Parfois accusé d'alimenter ce genre de théories, Onfray refuse de se laisser intimider : « Dans un monde où la dénonciation d'une fausse nouvelle cache souvent l'occasion d'imposer une aussi fausse nouvelle, l'intellectuel devrait aider à ne pas s'en laisser conter. Or, ça n'est pas toujours le cas… » Son rôle dans cette crise réside, dit-il, dans l'apport d'« une multiplicité d'outils à même de permettre la construction de “machines” – à voir, à analyser, à concevoir, à penser, à démonter, à remonter, etc. »
Pour Onfray, le combat des idées, qui est aussi politique, ne marque pas de pause. C'est le battement d'un cœur qui, s'il s'arrête, meurt. Il vient de lancer, « avec [s]es amis », parmi lesquels des Gilets jaunes, une revue baptisée « Front populaire », qui a pour but de préparer les combats sociaux qui ne manqueront pas une fois la crise sanitaire terminée. Il est tout à fait « légitime », estime l'académicienne Danièle Sallenave, de penser l'événement selon ses propres certitudes idéologiques. « Pour ma part, dit-elle, je vois cette crise rendre criante une des pires figures qui, à mes yeux, marque nos sociétés développées : l'ampleur des inégalités sociales, économiques. L'inégalité devant la maladie, la mort, le travail… »
« Dès qu'il s'agit d'un but vertueux, les libertés passent à la trappe »
Le caractériel des Insoumis et la sotte du Rassemblement national.
Pascal Bruckner pose alors la question de la responsabilité politique de l'intellectuel dans un contexte où les « bruits » nationalistes et révolutionnaires risquent de recouvrir tous les autres. Macron, à son goût, « endosse trop de personnages contradictoires pour rassurer ». Ce disant, le penseur libéral s'interroge : « Qui pour le remplacer ? Aucune figure pour l'instant sinon le caractériel des Insoumis et la sotte du Rassemblement national. Non merci ! Donc mieux vaut tenter d'infléchir le chef de l'État que de le vomir, le maudire, l'abreuver d'injures comme le font certains. Qu'on l'aime ou non, c'est sur ses épaules que repose le destin de la nation. »
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
On y retrouve tout ou n'importe qui, ils s’engraissent en pérorant pour dire tout et n'importe quoi, en faisant le bonheur des médias !?

(Mais ne disons-nous pas quelque fois, « escroquerie intellectuelle pour des faits ou commentaires divers) de ses beaux parleurs !?

Le président semble-t-il ressemble à ces intellectuels par ses discours alambiqués (mais pas toujours écrit par lui) comme pour nos présidents passés, mais peut être influencé par son épouse, elle-même professeur de lettres !

Le défaut de ces personnages lettrés bobos donneurs de leçon bienpensant, c’est qu’ils ne sont pas au niveau des français lambda qui en ce moment n’ont pas besoin de cela ni d’eux !

Jdeclef 11h42 23/05/2020

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire