Comment le
« caprice » de Darmanin a chamboulé le remaniement
RÉCIT.
Lundi, à 10 heures, 80 % du gouvernement était bouclé. C'était
compter sans l'offensive du maire de Tourcoing sur Beauvau. Effet domino
garanti.
Les regards sont sombres ce mardi matin. On fixe, perdu,
les pierres baignées de soleil du perron de l'hôtel de Villeroy,
le siège du ministère de l'Agriculture. C'est jour de passation et ce
conseiller proche de Didier Guillaume pleure à chaudes larmes. Inconsolable,
presque, devant les premiers mots du désormais ex-ministre : « Je
sais que la vie politique est rude, je sais que dans la vie politique, les
choses bougent. Je sais, aussi, que les cimetières sont pleins de gens
irremplaçables. » Lui, le ministre socialiste parfois donné partant
et candidat éphémère à la mairie de Biarritz, à qui Emmanuel Macron avait
promis un rôle prépondérant pour la fin du quinquennat, quitte
donc le 78, rue de Varenne. Les ministres se font et se défont, ainsi
vont les remaniements, disent les sans-cœur, mais, de l'aveu de bien des
membres du gouvernement – et de néo-limogés –, celui-ci fut d'une
« indécence inouïe ». Retour sur un lundi désordonné…
10 heures, le plan Blanquer
L'Élysée le promet, le remaniement devrait se dérouler
« à la mi-journée ». Le nouveau pack gouvernemental est, dit-on
alors, composé à 80 %. Le Tout-Paris
politico-médiatique bruisse d'un mercato
« détonant » : Jean-Michel Blanquer prendrait le ministère
de l'Intérieur, remplaçant le décrié Christophe Castaner. Certains députés et
ministres, loin du secret des dieux, osent même le joindre : « Alors,
tu remplaces Casta ? » Le ministre de l'Éducation nationale se
contente de répondre mystérieusement : « Ce serait une
bonne idée, tu crois ? » Deux jours plus tôt, le samedi, lors du
déjeuner qu'il partageait avec le nouveau Premier ministre Jean Castex, ce
dernier lui confirme que son horizon se jouera du côté de la place
Beauvau : « Ça devrait être toi, mais ce n'est pas encore
bouclé. »Le maire de Pau François Bayrou, qui bombarde Emmanuel Macron de SMS depuis plusieurs jours, boit du petit-lait. Jamais avare de compliments au sujet du ministre de l'Éducation nationale, l'idée lui paraît d'autant plus excellente. « C'est formidable », jure-t-il à un proche, à qu'il confie même regretter de ne pas avoir eu l'idée plus tôt. L'opération est alléchante pour l'édile de Pau, puisqu'elle permet la promotion de Marc Fesneau, l'un des ministres MoDem. L'édile du Sud-Ouest aime qu'un plan se déroule sans accroc et celui-ci paraît particulièrement bien huilé : avec Blanquer à l'Intérieur, l'Éducation nationale irait à Julien Denormandie et l'Agriculture à Marc Fesneau, qui laisserait alors les clés du ministère des Relations avec le Parlement à Sibeth Ndiaye, Aurore Bergé ou Didier Guillaume, que le chef de l'État consent, un temps, à sauvegarder. Il n'en sera rien.
12 heures, l'oukase de Darmanin
Jean Castex se rend à l'Élysée pour un ultime déjeuner avec
Emmanuel Macron. Au menu, quelques asperges – c'est de saison –, mais surtout
un sujet de conversation : le cas Gérald Darmanin. Faute d'obtenir le
grand ministère du Travail qu'il convoitait, l'ancien ministre du Budget a jeté
son dévolu sur l'Intérieur. Coutumier des menaces de démission, ce proche
de Nicolas Sarkozy tente le tout pour le tout. « C'est Beauvau ou je
rentre à Tourcoing. Voilà, peu ou prou, les propos qu'il a tenus au président
de la République et au Premier ministre », raconte un proche de Macron.
Jean Castex s'avoue plus que séduit, appuie l'hypothèse du maire de
Tourcoing devant le chef de l'État et fait mouche. Avec Darmanin à
l'Intérieur, Blanquer restera au 110, rue de Grenelle et c'est toute
l'architecture dessinée ce week-end qui s'effondre. Exit Christophe
Castaner, quoi qu'il en soit. « Il aura un rôle clé dans la campagne de
2022 », promet une source. Mince consolation.Dans la majorité, nombreux sont ceux qui se demandent si on assiste à une annexion de l'Élysée par le 77, rue de Miromesnil (Paris 8e), siège des bureaux de l'ancien président. Outre le Premier ministre Jean Castex, les sarkozystes se taillent la part du lion avec Gérald Darmanin à l'Intérieur. « Le plan de Sarkozy est simple : il se sert de Macron pour empêcher quiconque de monter à droite », tonne un responsable de la majorité.
Les dessous de l'opération Castex à Matignon
16 heures, le pacte du centrisme
Sur le cas Darmanin, Emmanuel Macron n'est plus à convaincre.
François Bayrou fulmine et mitraille d'appels et de SMS courroucés le chef de
l'État, avec qui il pensait avoir « un deal ». « Le caprice de
Darmanin empêche la promotion de Blanquer, envoie Denormandie à l'Agriculture
et coince Fesneau aux Relations avec le Parlement. Pire pour le Béarnais, c'est
le signe qu'Emmanuel Macron a écouté Nicolas Sarkozy plutôt que lui »,
raconte un poids lourd du MoDem. Pour ne rien arranger à l'affaire, une
liste de noms détaillant le gros du prochain gouvernement circule sous le
manteau des rédactions et dans les couloirs du pouvoir. Au MoDem, le document
donne des sueurs froides : n'y figure que le nom de Marc Fesneau. Celui de
Jacqueline Gourault, fidèle historique de Bayrou, n'est pas mentionné. Dans
la foulée, les ministres MoDem – Gourault, Fesneau et Darrieussecq –
s'appellent et nouent un pacte inviolable : « C'est nous tous ou
aucun de nous. » Si l'un d'eux se voyait limogé,
ils claqueraient alors tous la porte du gouvernement.Emmanuel Macron n'a pas respecté sa parole
Au téléphone lundi avec François Bayrou, le président de la République dément le bien-fondé de la liste. Il n'empêche, Emmanuel Macron n'envisage pas de promotion pour Fesneau, mais plutôt un changement radical de maroquin, rétrogradé dans le protocole à un poste de ministre délégué au portefeuille peu fameux : ministre délégué à la ruralité auprès de son mentor Jaqueline Gourault. Bayrou n'hésite pas à dire tout le mal qu'il pensait de cette très mauvaise manière du président et menace même ce dernier de rompre l'accord majoritaire qui le lie à LREM. « Emmanuel Macron n'a pas respecté sa parole. C'est ce qui le différencie d'un mec droit comme Édouard Philippe », regrette un cacique du parti centriste.
Michel Richard – Jean Castex, le casting d'un accent
Le chef de l'État finit par céder : Marc Fesneau restera aux Relations avec le Parlement. Selon nos informations, ce dernier devrait même monter en grade dans les heures ou les jours qui suivent, passant de ministre délégué à ministre de plein exercice. D'ici la fin de semaine, une nouvelle salve de secrétaires d'État doit être annoncée et plusieurs MoDem devraient également y figurer. Si tout semble finir sur une bonne note, les hésitations d'Emmanuel Macron quant à son allié MoDem laisseront des traces.
19 heures, majorité et ministères amers
Dans les jardins de Matignon où Jean Castex a
convié l'ensemble des parlementaires de la majorité, les sentiments sont
partagés. Le secrétaire d'État vient, il y a quelques minutes, de
lister les noms de la nouvelle équipe gouvernementale, et la surprise du
chef – Éric Dupond-Moretti à la justice – déconcerte. « Ce gouvernement ne
tiendra pas plus de dix mois. Le chasseur de canards (une passion de l'avocat
pénaliste, NDLR) retournera à la pêche avant les régionales », peste
un élu LREM, qui garde le cœur à gauche et vit mal la droitisation de
l'exécutif. Un ministre de poids s'avoue dubitatif sur le choix de
Dupond-Moretti qu'il dit bien connaître : « c'est le Hulot de la
justice. La question n'est pas de savoir s'il va claquer la porte mais
quand ! »Éric Dupond-Moretti, présumé innocent
Et il y a Sibeth Ndiaye qui raccroche les gants non pas parce que la mission l'a usée, mais plutôt parce qu'elle jugeait la nouvelle équipe pas suffisamment équilibrée. « Elle part le cœur un peu lourd de se retrouver loin d'Emmanuel », souffle un proche. Un départ qui signe la fin des Mormons au gouvernement, cette garde rapprochée et décriée qui avait porté Emmanuel Macron au pouvoir, dont Ndiaye ou Griveaux. « Sibeth sera la dernière à partir, elle éteindra la lumière et elle retournera même voir s'il n'a rien oublié en partant », pariait pourtant un macroniste au début du quinquennat. C'était compter sans les soubresauts d'un remaniement.
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Notamment en
fustigeant l’islam politique mortel qu’il veut combattre !
C’est très
bien cela mais de la parole aux actes, il y a un long chemin à parcourir teinté
d’hypocrisie de nos dirigeants de tous bords depuis trente ans !
Car cet islâm
dit politique (ou plutôt extrémiste) on sait où il se trouve dans justement
certaines communautés que l’on connait et dont on sait où il se trouve dans nos
villes et quartiers dont certains sont même devenus de non droit ou la charia
islamique fait loi !
Et pour
lutter contre cet islam qui pollue nos sociétés, il faut que les musulmans eux-mêmes
fassent le ménage dans leurs rangs, mais ils ne semblent pas très enclins à le
faire, alors il faudra bien que ce soit les services d’ordres régaliens et de renseignements
efficaces sans entraves qui le fassent !
Car il y a
un écueil de taille notre justice laxiste et son nouveau ministre et nos
dirigeants bien-pensants donneurs de leçon, car les musulmans sont
indirectement une force électorale qui devient bien présente !
Notamment Les
6 millions d’algériens immigrés depuis la fin de la guerre d’Algérie auquel il
faut en ajouter 2 millions issu d’une immigration qui n’a jamais cessé depuis l’indépendance
de leur pays en 1962 et par l’antagonisme toujours présent de la France et l’Algérie
ravivé dernièrement par le nouveau président algérien sans compter les autres magrébins :
maroquins, tunisiens ou africains et tous
ceux issus d’immigrations dues aux guerres moyen orientales !
Donc Mr le
ministre DARMANIN semble dynamique en paroles, nous allons le voir dans la
réalité, mais ne soyons pas trop optimiste, tant on a été déçu par les ministres
de l’intérieur (et du culte) qui se sont succédés, ces spécialistes du « Karcher »
etc. (lol...)
Jdeclef 09/07/2020
10h37LP
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