Incendie
dans la cathédrale de Nantes : le bénévole du diocèse a avoué
VIDÉO. Il
avait de nouveau été mis en garde à vue samedi. La piste criminelle est
désormais privilégiée, selon le procureur de la République de Nantes.
(Suite et fin de cette regrettable vengeance
semble-t-il de cet individu !)
Un revirement lié aux avancées de l'enquête, a fait savoir dans Ouest-France Pierre Sennès : « On a pu déterminer qu'il était dans le secteur de la cathédrale, le matin, dans le créneau horaire où le feu s'est déclaré, grâce à des caméras aux alentours de l'édifice, celui-ci n'en étant pas doté. On a constaté, sur deux des trois sites où ont eu lieu des départs de feu des éléments troublants qui pouvaient corroborer une intervention extérieure et un geste criminel. On a retrouvé, par exemple, un produit inflammable, qui pouvait être utilisé pour allumer l'incendie. » Des images vidéo du « centre de supervision urbain de la ville » ont par ailleurs permis de « repérer un individu dans le secteur de la cathédrale sur un créneau horaire correspondant au départ du feu » et cet homme présentait « de fortes similitudes avec la personne mise en examen », a ajouté Pierre Sennès.
Obligation de quitter le
territoire
Le suspect de 39 ans était chargé de fermer la cathédrale la
veille de l'incendie. Il s'agit d'un « Rwandais venu se réfugier en France
il y a quelques années », avait expliqué la semaine dernière à l'Agence
France-Presse le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert
Champenois. Selon le recteur, le bénévole est « servant d'autel », et
il le connaissait « depuis quatre ou cinq ans ».Toujours d'après Ouest-France, il souhaitait obtenir le statut de réfugié en France et faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français depuis novembre 2019. Il avait épuisé tous les recours, dont le statut d'étranger malade et la commission d'appel des réfugiés. Au vu de sa situation, l'évêché avait demandé au préfet de la bienveillance le concernant. « Le suspect avait effectivement adressé un e-mail au diocèse, ainsi qu'aux autorités administratives, dans lequel il se plaignait fortement de sa situation administrative. Il y exprimait des reproches auprès de différentes personnalités, considérant qu'il n'était pas soutenu et qu'on ne l'aidait pas assez », a indiqué le procureur.
« Mon client a coopéré », a affirmé au quotidien Presse-Océan l'avocat du mis en examen, Me Quentin Chabert. « Il regrette amèrement les faits, et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd'hui rongé par le remords et dépassé par l'ampleur qu'ont pris les événements », assure-t-il. « Il y a une sorte de soulagement, c'est quelqu'un qui est apeuré, il est en quelque sorte dépassé », a aussi assuré Me Chabert. L'homme « a reconnu, lors de l'interrogatoire de première comparution devant le juge d'instruction, avoir allumé les trois feux dans la cathédrale : sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique », a précisé Pierre Sennès au quotidien. Les explications sont encore « très superficielles » et un « peu confuses », selon le procureur.
Les trésors perdus de la cathédrale de Nantes
Plus de trente personnes entendues
Le bénévole avait été placé en garde à vue une première fois,
quelques heures après l'ouverture de l'enquête, le 18 juillet, puis remis
en liberté le lendemain soir. Les enquêteurs souhaitaient l'interroger, car,
après l'incendie, aucune trace d'effraction n'avait été constatée sur les accès
à l'édifice dans lequel trois points de départ de feu avaient été constatés.
Dans le cadre de cette enquête, « plus de trente personnes » ont été
entendues et une vingtaine d'enquêteurs de la police judiciaire ont été
mobilisés, avec notamment le renfort du laboratoire central de la préfecture de
police de Paris, afin de déterminer la cause de l'incendie, a expliqué dans un
communiqué samedi soir le procureur de la République de Nantes. « Les
premiers résultats communiqués par le laboratoire central de la préfecture de
police de Paris amènent à privilégier la piste criminelle », a-t-il
ajouté. D'après le procureur, le suspect encourt « une peine de
dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende ».L'enquête avait révélé l'existence de trois points de feu distincts dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. « Entre le grand orgue, qui est sur la façade au premier étage, et les autres feux, vous avez quasiment toute la distance de la cathédrale. Ils sont quand même à une distance conséquente les uns des autres », avait relevé, le jour de l'incendie, le procureur. L'alerte avait été donnée le 18 juillet vers 7 h 45 par des passants qui avaient vu des flammes sortir de la cathédrale. Il a fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire le feu qui a notamment détruit un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe siècle et le grand orgue.
Cathédrale de Nantes : l'orgue qui faisait sonner les pierres
La plupart des œuvres ont été sauvées
En dehors du grand orgue dont « très peu, voire pas du tout d'éléments
seront sauvables », selon Philippe Charron, responsable du pôle patrimoine
à la Drac (direction régionale des affaires culturelles), « la plupart des
œuvres ont été sauvées » et sont remisées, « notamment dans le
château de Nantes ». « On va compter en semaines la mise en sécurité
du site […], en mois l'investigation qui va se faire pierre par pierre »
et, concernant la durée du chantier de reconstruction précédé d'une phase
d'études, « là, l'unité sera plutôt l'année », a estimé
Philippe Charron.
Quelques
heures avant l’incendie, le bénévole du diocèse mis en examen pour avoir mis le
feu à la cathédrale avait envoyé un long mail au diocèse et aux autorités
administratives. L'homme de 39 ans y évoque ses difficultés administratives
et se plaint d'un manque de soutien.
Il est dommage
que la police judiciaire ne soit pas agie assez vite pour l’empêcher de
commettre son acte incendiaire, pour le reste, il faisait l’objet d’une
obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis novembre 2019, il ne
fallait pas tergiverser sans attendre comme souvent on le fait, car maintenant
il va finir en prison et logiquement il faudra l'expulser après sans tarder !
Quant à la
justice et l'attitude du procureur est lamentable qui avait interrompu sa garde
à vue !
Jdeclef 27/07/2020
10h37LP
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