Remaniement :
Jean-Louis Borloo, l'éternel revenant
LA LETTRE
DU PALAIS. Matignon, ministère de l'Écologie… Le nom de l'ancien ministre
ne cesse de flotter dans l'air, mais peut-il sauver Emmanuel Macron ?
« Donnez-moi, deux minutes et je suis à vous. » À
l'autre bout du téléphone, le ton de Jean-Louis Borloo est enjoué. Il nous met
en attente. Les minutes passent. Il revient en ligne, hilare : « Doudou
à Matignon, c'est le champion ! » On hésite, un peu gêné :
s'est-il trompé de destinataire ? « Oui, monsieur Borloo, c'est Le Point. » Et lui de
répondre : « Je sais, je sais. Je faisais une blague sur mon ami
Édouard. » À vrai dire, on l'appelait pour qu'il nous parle d'un
autre ami à lui – Yannick Jadot –, mais puisque l'ancien ministre met les pieds
dans le plat, parlons-en de ce remaniement…Car voilà plusieurs jours que le Tout-Paris politique, et plus encore, glose sur l'éventuel retour de l'ancien ministre au sein du prochain gouvernement d'Emmanuel Macron. Les uns l'imaginent ainsi remplacer Édouard Philippe à Matignon quand d'autres jurent qu'il ira au ministère de la Transition écologique. « Sur le papier, les deux options se tiennent, observe un ministre de premier plan. Le président de la République n'a personne sur le banc de touche. Il a d'autant plus besoin de faire rentrer des personnalités fortes, très politiques, capables de faire une matinale par semaine sans fausses notes et, surtout, de faire campagne le moment venu. » Jean-Louis Borloo serait donc de ceux-là et remplirait également une mission très chère à Emmanuel Macron : assécher les écologistes qui, après le regain de force aux européennes, ont surfé sur le deuxième tour des municipales en remportant plusieurs grandes villes. L'homme du Grenelle de l'environnement – qui avait fondé Génération écologie, un mouvement politique non rattaché aux Verts – permettrait au chef de l'État, dit-on autour de ce dernier, « d'imprimer une bonne fois pour toutes » sur les questions écologiques, désormais chères aux Français.
Remaniement : le lent supplice d'Édouard Philippe
« Il n'a rien compris ton Macron »
Matignon ou Transition écologique ? « Joker »,
répond l'intéressé, dont la voix laisse imaginer un sourire qui en dit long sur
la situation du moment. Il faut dire qu'entre le locataire de l'Élysée et
l'ancien édile de Valenciennes, l'amour fut parfois vache. Tout a commencé lors
de la campagne présidentielle 2017. Alors que François Fillon s'effondre,
Jean-Louis Borloo – qui n'avait jusque-là pas soutenu le candidat Les
Républicains – fait offre de service à Emmanuel Macron, avant de la réitérer
lors de l'entre-deux-tours dans les colonnes du JDD où il se dit « prêt à [se]
retrousser les manches » pour Macron. Il n'en fut rien, au grand
dam de Borloo. À la fin de cette même année, le chef de l'État le sollicite
pour préparer un « plan de bataille » sur la politique de la ville
dans les quartiers. Mais l'idylle naissante tourne au cauchemar. Six mois
plus tard, un certain 22 mai 2018, le président crucifie devant des
centaines de personnes le fameux « plan Borloo » : les
plans, « ça ne marche plus comme ça », « c'est vieux »,
c'est une idée de « mâle blanc ». Borloo en veut au jeune président.
Quelques jours après ce 22 mai, il s'emportera devant un ministre venu
« arrondir les angles » : « Mais il n'a rien compris
ton Macron. C'est un sale type ! »Jean-Louis sait se rappeler au bon souvenir des gens au pouvoir
La fâcherie durera plusieurs mois et le déçu Borloo n'hésitera pas à tacler ci et là le président de la République. Mais le rendez-vous manqué entre les deux hommes laisse un goût amer chez certains fidèles de Macron. Ce sont ces derniers qui, les premiers, sortiront le nom de l'ex-ministre du chapeau pour l'élection municipale à Paris. À l'époque, Benjamin Griveaux cale dans les sondages et la victoire semble déjà acquise à Anne Hidalgo. Flatté, Borloo joue le jeu, en coulisses. « C'était parfait pour lui, Jean-Louis adore gratter aux portes, torpille un de ses vieux camarades centristes. Combien de fois a-t-il fait savoir qu'il se tenait prêt pour la Mairie de Paris ? Et combien de fois pour Matignon ? Combien pour l'Écologie ou ministre de la Ville ? C'est son grand talent : il sait se rappeler au bon souvenir des gens au pouvoir en envoyant des signaux. Il a toujours fait ça. » En 2005 déjà, en plein remaniement du gouvernement Raffarin, il ferraille avec Dominique de Villepin pour le poste de Premier ministre. Rebelote en 2010 où Nicolas Sarkozy, alors président de la République, hésite à remplacer François Fillon par Jean-Louis Borloo.
« Il est comme ça Jean-Louis. C'est un gars plein de talents, avec beaucoup d'orgueil et peu d'amour-propre », analyse sans grande amitié un de ses vieux partenaires de route. Ces derniers jours, il a quitté son poste d'administrateur au sein de la filiale française de Huawei, le géant technologique chinois, afin de « se consacrer davantage à ses autres activités » a-t-il indiqué, sans préciser lesquelles. Un départ qui, de fait, alimente toujours un peu plus la rumeur de son arrivée au gouvernement. En 1986, c'est par amour du ballon rond qu'il devient le sauveur du club de football de Valenciennes au bord de la relégation financière. Sera-t-il celui d'Emmanuel Macron ?
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Si ces
anciens politiciens de tous bords perdurent renaissant à chaque élection ou changements
de gouvernements de tous bords, c'est avant tout parce que les français lambda
sont incurables et versatiles et que ces politiciens sont rodés à cette
mauvaise politique qui mine la France et savent les manœuvrer à leur guise !
Le plus bel exemple
étant Ségolène Royal qui s’est même proposée pour le ministère de l’écologie dans
le nouveau gouvernement CASTEIX !?
En fait rien
ne change que ce soit pour le président MACRON ou simplement les français
lambda qui n’arrivent pas à se décrocher de l’ancienne politique ou tirer enfin
un trait sur celle-ci qu’ils ont rejeté en 2017 et ses partis politiques ringards !
Car la REM du
président composé de novices (non politiciens professionnels) n’a pas réussi à
s’implanter localement en France par manque de formation politique et étant des
inconnus pour les français lambda !
Mais surtout
ce qui est préjudiciable, c’est que cela a donné un pouvoir trop grand au président
pseudo monarque sans couronne qui a fait de multiples erreurs jetant les français
lambda et trublions divers dans la rue pour des manifestations quelque fois
dangereuses frisant l’anarchie !
C’est
préoccupant pour la France en général et encore un quinquennat qui s’annonce
perdant pour le président en 2022, mais surtout encore pour les français !
On se
demande parfois, si nous français serions enfin capables d’élire un homme ou
femme capable de diriger notre pays de citoyens frondeurs, râleurs et
versatiles ?!
Car cela devient
mission impossible ?!
Jdeclef 04/07/2020
13h28
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