Algérie :
on achève bien les journalistes
LETTRE DU
MAGHREB. Pour lutter contre sa mauvaise image, le pouvoir algérien a
trouvé la solution : emprisonner opposants et détenteurs de carte de
presse.
Un journaliste emprisonné ? Pas de quoi fouetter une
actualité engourdie par le virus et un début de canicule. De toute façon,
chaque année, cette profession fournit son lot de taulards et de cercueils à
des régimes qui utilisent la geôle comme un bâillon, maniant le Code pénal
comme un assommoir, les procureurs comme des vengeurs. Dans la fournaise
aoûtienne, un nouveau cas, très inquiétant, a été détecté en Algérie. Il se
nomme Khaled Drareni et il a trois gros défauts aux yeux du pouvoir : il
est algérien, il est journaliste, il est correspondant pour un média français,
TV5, ainsi que pour RSF (Reporters sans frontières), le thermomètre de la
liberté d'informer. Le parquet vient de requérir quatre ans de prison à son
encontre. Pour le « système » qui dirige le pays depuis si longtemps,
le procédé n'est pas nouveau, mais il s'amplifie. Pour se maintenir aux
commandes, il ne lui reste plus que cet artifice : menacer, embastiller.VIDÉO. Algérie : Khaled Drareni, star de la télé algérienne censurée par le pouvoir
Haro sur les correspondants des médias étrangers
À 40 ans, Drareni dirige un site, Casbah Tribune, qu'il a
fondé. Il permet à TV5 d'informer ses téléspectateurs de l'actualité en
Algérie : son hirak, sa kleptocratie, ses procès expéditifs, sa manne
pétrolière, son absence d'économie… Dans un pays normal, Drareni pourrait
dormir paisiblement après ses journées de travail ; en Algérie, non.
Depuis le 29 mars, il peut dormir tout son compte, il est en détention
préventive. Le 3 août, quatre ans ferme ainsi qu'une amende (l'équivalent
de 665 euros) et la privation de droits civiques ont été requis à son
encontre. Motifs ? Avoir fait son métier. En langage autocratique ?
« Incitation à un attroupement non armé et atteinte à l'intégrité du
territoire national ». C'est méchamment tourné, c'est du Code pénal
malmené pour offrir un semblant de légitimité juridique à une arrestation sans
fondements. Le journaliste n'a fait que son métier. Il a transcrit les slogans
que des millions d'Algériens scandaient dans la rue, ces vendredis de hirak,
avec des guillemets. Il a relaté le réel, dépeint sans fard la colère d'une
partie de la population Son compte Twitter compte 146 000 abonnés, ce qui
n'est pas peu. Drareni n'est ni une star ni un inconnu, il est un journaliste
dont on peut suivre le travail avec confiance. Il ne roule pour aucune mosquée
politique. Son incarcération, sa mise à l'ombre, veut dire beaucoup. C'est une
mise en garde adressée à tous les journalistes algériens qui œuvrent pour des
médias étrangers, européens en général, français en particulier. Sans ces
correspondants, le monde entier ne pourrait être informé correctement de ce qui
se trame en Algérie. D'autant que, pour obtenir un visa, un journaliste
européen peut patienter longtemps, parfois le temps d'une décennie.Algérie : la liberté de la presse mise en confinement
Tebboune : un hologramme de Bouteflika
Le nouveau président de la République, élu avec 58 % des
voix dès le premier tour le 12 décembre dernier, promettait beaucoup. S'il
accédait à la fonction suprême, on allait voir ce qu'on allait voir. De grands
changements, une justice indépendante, un système revivifié, purifié de sa
corruption, une armée qui retournerait à ses affaires strictement
militaires, etc., etc. Huit mois après, on constate non seulement
qu'il n'en est rien mais que Bouteflika passe pour un aimable modéré face à son
successeur. Récemment interrogé par France 24, Abdelmadjid
Tebboune balayait d'une pichenette les accusations d'atteinte à la liberté
d'expression, expliquant : « Nous sommes le seul pays du
tiers-monde, africain et même arabe, à avoir 160 quotidiens aussi
caustiques les uns que les autres et jamais personne n'a été inquiété. »Depuis plusieurs mois, Internet est plus surveillé que les rues du centre d'Alger, les convocations pleuvent, les cellules sont à disposition pour les mauvais esprits. Le parquet appuie ses réquisitions sur un post Facebook de Drareni qui expliquait que le système politique n'avait pas changé depuis l'élection de Tebboune. Le parquet vient de justifier, jusqu'à l'absurde, l'analyse du journaliste.
En Algérie, « la répression ne se confine pas »
Un aveuglement persistant
Le système politico-militaire qui contrôle le pays depuis des
décennies a acquis l'image d'une entité totalement imperméable à ce qu'on peut
penser d'elle. C'est inexact. Qu'un Algérien puisse collaborer à un média
français, européen, qu'il transmette des faits, du réel, des informations, cela
n'est pas acceptable pour l'armée et ses politiciens vassaux. Pour mémoire, le
11 décembre 2016, Mohamed Tamalt meurt à l'hôpital de Bab El Oued. Il
avait été condamné à deux ans de prison ferme pour « offense aux
institutions et au président ». Après trois mois de grève de la faim, le
journaliste sombrait dans un coma dont il ne se réveilla pas. Cela sonnait le
glas de l'ère Bouteflika. Ce genre de méthodes – menaces, détentions – ne
fonctionne que sur le court terme. Drareni est apparu amaigri, affaibli
lors de l'audience qui s'est tenue par visioconférence. S'il est condamné à
quatre ans de prison ferme, c'est du perdant-perdant. Pour la victime, pour le
pays, pour le pouvoir en place.
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Ils s'en
sont mis plein les poches, car le pays n'est pas pauvre, de par ses ressources
énergétiques gaz et pétrole !
Depuis son
indépendance n’a pas établie une démocratie vraiment libre ?!
Et Le pays à
subit une guerre civile meurtrière de 1990 à 2002 après les élections d'un
parti islamiste le FIS qui a été annulé par les dirigeants de l'état
totalitaire qui ne voulait pas d'un état de style république islamique !
La liberté
n'est qu'en filigrane et ce dernier événement montre bien que l'on muselle la
presse ou médias divers comme dans d'autres pays arabisant ou musulmans connus
dans le monde dirigé par de pseudo dictature qui ne veulent pas dire leurs noms
ouvertement !
La France de
par son histoire et cette guerre d'indépendance, avec cet ex département
français qu’elle a modernisé ainsi que le pays et lui a apporté les progrès de
l'Europe et de l'occident, que fait-elle, depuis l'indépendance de ce pays,
elle traine un boulet à cause de son instabilité politique et d’une majorité
des algériens car étant jeunes voulant une vraie liberté !
Qui se
traduit par une immigration importante, les
algériens sont la première communauté immigrée en France actuellement on peut estimer
à 1,5 millions (chiffre donné par la France) ou
à 4 millions (chiffre donné par l’Algérie) et il y a aussi
constamment des arrivées régulières et des départs. Actuellement encore cette
immigration est loin d’être négligeable, même si elle a beaucoup
diminué – elle est estimée à 30 à 40 000 par
an.
Jdeclef 09/08/2020 11h08
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