Cotta – À
Beyrouth, Macron a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas
CHRONIQUE.
En visite à Beyrouth, dévastée par l'explosion, le chef de l'État a dénoncé la
corruption et appelé à des réformes. Ingérence ? Non, répond Michèle
Cotta.
Comme Jacques Chirac l'avait fait, au lendemain de l'assassinat du Premier ministre libanais, celui qu'il appelait son « ami », Rafic Hariri, en 2005, Emmanuel Macron a été le premier chef d'État à se rendre à Beyrouth, jeudi, et à visiter le port de la ville dévastée, en annonçant secours et moyens français, avant une conférence internationale d'aide au pays. C'est que la France et le Liban sont unis, dans les multiples vicissitudes du Moyen-Orient, par un lien particulier : Beyrouth a été administrée sous mandat français de 1920 à 1945, toute une génération de chrétiens libanais a été formée, pendant vingt ans, au Lycée français. Plus de cent mille Libanais vivent aujourd'hui en France.
Avenir incertain
L'indépendance du pays proclamée en 1943 n'a pas empêché
une proximité culturelle, forte, entre la France et le Liban. Mais sont venus
les multiples guerres, avec Israël ou la Syrie, les innombrables guérillas
entre chefs de clan dans la montagne, les affrontements incessants entre
combattants des différents clans libanais, chiites et chrétiens, armés
jusqu'aux dents, les multiples assassinats de dirigeants politiques de tout
bord. Puis s'est installée, depuis 2009, tant bien que mal et plutôt mal que
bien, une union nationale précaire entre Hezbollah pro-iranien et chrétiens,
cohabitation malmenée, évidemment, par les conséquences des événements de
Syrie. Et déconsidérée par la corruption de ses dirigeants, préoccupés de
garder pour eux et leur clientèle personnelle les richesses du pays et l'argent
des donateurs internationaux.Après l'explosion cette semaine du port de Beyrouth, conséquence, pour le moins, d'une véritable incompétence, le Liban divisé, parcellisé, miné de l'intérieur, exaspéré, atteint le fond du fond dans un gigantesque chaos. Au point que l'avenir du Liban comme État et comme nation est aujourd'hui incertain.
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Un rappel peu diplomatique
Emmanuel Macron a-t-il eu raison ou tort de dire tout haut, et
avec force, ce que, hélas, toute la communauté internationale pense tout
bas ? De rappeler que trois conférences internationales, en
2002, 2007 et 2018, se sont déjà penchées sur les difficultés
économiques du Liban en subordonnant leurs aides à une meilleure gestion du
pays ? A-t-il eu tort d'appeler les dirigeants du pays à la création d'un
ordre politique nouveau, sans lequel le pays sombrera tout à fait ?Est-ce de l'ingérence, comme les opposants d'Emmanuel Macron en France l'ont immédiatement claironné ? Non, dans la mesure où le président français a pris le soin de dire qu'il ne lui revenait pas, à lui, d'opérer ces changements, ou d'obliger qui que ce soit à le faire. Oui, sans doute, puisqu'il a en effet rappelé durement, peu diplomatiquement en tout cas, ses interlocuteurs à une plus grande conscience de leurs responsabilités.
Mais, si toutes les vérités ne sont peut-être pas bonnes à dire, encore faut-il savoir en asséner quelques-unes. Surtout en cas de vie ou de mort.
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Que dirait-il
si l'on venait critiquer chez nous, la politique de la France à l'international?!
Et cela est
déjà arrivé de la part d'un certain président turc bien connu qui ne s'est pas
gêné de le faire !
La
diplomatie cela s'apprend, mais dans un pays instable comme le LIBAN qui a déjà
subi une guerre civile, de 1975 à 1990 très meurtrière, ce n'est peut-être pas
le bon choix, car ce pays est habité et dirigée par des communautés différentes
qui ont du mal à s'entendre depuis son indépendance en 1943 !?
Et même si
la France a un passé historique issu du partage de l'ex empire ottoman par les
européens et notamment les anglais et les français en 1920 dont une partie que
l'on appelait le levant français avec la Syrie le Liban et Israël !
Parallèlement
à cela la France n'a plus les moyens de jouer au grand frère protecteur et
MACRON veut faire croire qu'il peut tout régler par des beaux discours un
défaut que l'on connait bien en France au niveau de notre politique intérieure
!
Jdeclef
07/08/2020 13h38LP
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