vendredi 7 août 2020

MACRON le donneur de leçon bien-pensant s'est laissé emporter par l'émotion ?!


Cotta – À Beyrouth, Macron a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas

CHRONIQUE. En visite à Beyrouth, dévastée par l'explosion, le chef de l'État a dénoncé la corruption et appelé à des réformes. Ingérence ? Non, répond Michèle Cotta.


Les images de l'explosion sont dans toutes les têtes. Et surtout cet énorme champignon recouvrant de son nuage dense le port de Beyrouth tout entier. Les hôpitaux ravagés accueillant dans l'obscurité et les décombres d'innombrables blessés, les vitres brisées jonchant le sol à des kilomètres, les immeubles déplacés par un souffle gigantesque, la grande tour, près des panaches de fumée rouge, encore debout, mais entièrement dénudée : après des mois et des mois de contestation populaire contre une classe politique accusée, à juste titre, de corruption et d'immobilisme, tandis que 50 % des Libanais vivent aujourd'hui en dessous du seuil de pauvreté, l'immense embrasement du 4 août met une sorte de point d'orgue au délitement du Liban tout entier.
Comme Jacques Chirac l'avait fait, au lendemain de l'assassinat du Premier ministre libanais, celui qu'il appelait son « ami », Rafic Hariri, en 2005, Emmanuel Macron a été le premier chef d'État à se rendre à Beyrouth, jeudi, et à visiter le port de la ville dévastée, en annonçant secours et moyens français, avant une conférence internationale d'aide au pays. C'est que la France et le Liban sont unis, dans les multiples vicissitudes du Moyen-Orient, par un lien particulier : Beyrouth a été administrée sous mandat français de 1920 à 1945, toute une génération de chrétiens libanais a été formée, pendant vingt ans, au Lycée français. Plus de cent mille Libanais vivent aujourd'hui en France.

Avenir incertain

L'indépendance du pays proclamée en 1943 n'a pas empêché une proximité culturelle, forte, entre la France et le Liban. Mais sont venus les multiples guerres, avec Israël ou la Syrie, les innombrables guérillas entre chefs de clan dans la montagne, les affrontements incessants entre combattants des différents clans libanais, chiites et chrétiens, armés jusqu'aux dents, les multiples assassinats de dirigeants politiques de tout bord. Puis s'est installée, depuis 2009, tant bien que mal et plutôt mal que bien, une union nationale précaire entre Hezbollah pro-iranien et chrétiens, cohabitation malmenée, évidemment, par les conséquences des événements de Syrie. Et déconsidérée par la corruption de ses dirigeants, préoccupés de garder pour eux et leur clientèle personnelle les richesses du pays et l'argent des donateurs internationaux.
Après l'explosion cette semaine du port de Beyrouth, conséquence, pour le moins, d'une véritable incompétence, le Liban divisé, parcellisé, miné de l'intérieur, exaspéré, atteint le fond du fond dans un gigantesque chaos. Au point que l'avenir du Liban comme État et comme nation est aujourd'hui incertain.
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Un rappel peu diplomatique

Emmanuel Macron a-t-il eu raison ou tort de dire tout haut, et avec force, ce que, hélas, toute la communauté internationale pense tout bas ? De rappeler que trois conférences internationales, en 2002, 2007 et 2018, se sont déjà penchées sur les difficultés économiques du Liban en subordonnant leurs aides à une meilleure gestion du pays ? A-t-il eu tort d'appeler les dirigeants du pays à la création d'un ordre politique nouveau, sans lequel le pays sombrera tout à fait ?
Est-ce de l'ingérence, comme les opposants d'Emmanuel Macron en France l'ont immédiatement claironné ? Non, dans la mesure où le président français a pris le soin de dire qu'il ne lui revenait pas, à lui, d'opérer ces changements, ou d'obliger qui que ce soit à le faire. Oui, sans doute, puisqu'il a en effet rappelé durement, peu diplomatiquement en tout cas, ses interlocuteurs à une plus grande conscience de leurs responsabilités.
Mais, si toutes les vérités ne sont peut-être pas bonnes à dire, encore faut-il savoir en asséner quelques-unes. Surtout en cas de vie ou de mort.
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Que dirait-il si l'on venait critiquer chez nous, la politique de la France à l'international?!

Et cela est déjà arrivé de la part d'un certain président turc bien connu qui ne s'est pas gêné de le faire !

La diplomatie cela s'apprend, mais dans un pays instable comme le LIBAN qui a déjà subi une guerre civile, de 1975 à 1990 très meurtrière, ce n'est peut-être pas le bon choix, car ce pays est habité et dirigée par des communautés différentes qui ont du mal à s'entendre depuis son indépendance en 1943 !?

Et même si la France a un passé historique issu du partage de l'ex empire ottoman par les européens et notamment les anglais et les français en 1920 dont une partie que l'on appelait le levant français avec la Syrie le Liban et Israël !

Parallèlement à cela la France n'a plus les moyens de jouer au grand frère protecteur et MACRON veut faire croire qu'il peut tout régler par des beaux discours un défaut que l'on connait bien en France au niveau de notre politique intérieure !

Jdeclef 07/08/2020 13h38LP

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