Coronavirus :
Londres impose une quatorzaine aux voyageurs venant de France
La mesure
entre en vigueur à partir du 15 août. Le gouvernement français a
rapidement indiqué que des « mesures de réciprocité » seraient
prises.
À partir de
samedi matin, les voyageurs venus de France arrivant au Royaume-Uni seront
soumis à une quatorzaine en raison de la hausse du nombre de cas de coronavirus
dans l'Hexagone. « Nous avons fait de grands sacrifices pour faire baisser
le nombre d'infections dans notre pays. Nous ne pouvons pas nous permettre
d'importer de nouveaux cas de l'étranger », a déclaré le ministre
britannique des Transports, Grant Shapps, pour justifier l'imposition de cette
mesure annoncée jeudi soir. Malte, Monaco et les Pays-Bas sont également
visés par cette initiative unilatérale appliquée récemment à l'Espagne et à la
Belgique.La France a rapidement contesté cette décision. Il s'agit d'« une décision britannique que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité, en espérant un retour à la normale le plus rapidement possible », a tweeté le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.
Quatre
critères
Officiellement,
la décision prise à l'encontre de la France est motivée par quatre critères, le
taux d'infections et de décès, le taux de reproduction du coronavirus, la
qualité de la supervision sanitaire dans le pays concerné et l'importance des
mesures de lutte contre le Covid mises en place. S'est ajoutée la détérioration
brutale de la situation sanitaire dans l'Hexagone qui a poussé les autorités
britanniques à imposer de manière brutale cet isolement.Le ministère britannique des Transports met en exergue la hausse du taux d'incidence (soit le nombre de nouveaux cas rapportés à la population) en France au cours des deux dernières semaines à 32,1 pour 100 000 habitants contre 18,5 au Royaume-Uni.
En pratique, les voyageurs doivent avant leur arrivée remplir le Public Health Passenger Locator Form disponible sur Internet et nécessaire à un déplacement au Royaume-Uni. Il faut notamment fournir une adresse et un numéro de téléphone permettant aux autorités de contacter les intéressés pendant la durée de la quarantaine.
Environ
500 000 Britanniques en vacances en France
Sur le
papier, les conditions de la quarantaine et le respect des mesures sanitaires
sont draconiennes. L'amende imposée à ceux qui défient l'interdiction de sortir
peut s'élever jusqu'à 1 000 livres (1 106 euros). Mais,
arguant du manque de moyens, financiers et techniques en ces temps de Covid, la
police et les services de l'immigration estiment ne pas être équipés pour
procéder à des contrôles. À ce jour, une seule amende pour violation de
quarantaine a été imposée en Angleterre et au Pays de Galles.Londres estime que le nombre de touristes britanniques passant actuellement leurs vacances en France s'élève à 500 000 personnes. La France est la deuxième destination touristique des Britanniques en Europe après l'Espagne.
Boris
Johnson pressé de réagir
Deux
facteurs expliquent la décision de Londres de recourir à la quarantaine. Tout
d'abord, le gouvernement de Boris Johnson est sur la sellette pour sa réaction
trop tardive au coronavirus. En voulant ménager la chèvre (le sanitaire)
et le chou (l'économie), l'équipe au pouvoir a hésité sur la marche à
suivre. Résultat, alors que le pays est un carrefour international des
transports, la quarantaine n'a été introduite qu'en février-mars dans les
aéroports et pour les voyageurs venus d'Asie (Chine, Corée), d'Iran et non
pas d'Europe (à l'exception de l'Italie). Dans un rapport très critique
publié le 5 août, la commission de l'intérieur de la Chambre des communes
a dénoncé le manque de cohérence de l'action gouvernementale dans ce domaine.« Toutes nos décisions lors de cette pandémie ont été basées sur les avis scientifiques », a répondu le 10 Downing Street en réfutant les conclusions de l'enquête parlementaire.
Ensuite, le bilan du coronavirus au Royaume-Uni reste le plus élevé d'Europe, avec officiellement 41 347 morts. Au niveau mondial, le pays se situe à la cinquième place en termes de nombre de décès derrière les États-Unis, le Brésil, le Mexique et l'Inde.
Le
port du masque loin d'être généralisé
Les
scientifiques et les autorités médicales britanniques redoutent une deuxième
vague à l'automne ou en hiver. Les réticences d'une partie des
Britanniques, en particulier les jeunes, de porter le masque ou de pratiquer la
distanciation pourraient favoriser une forte hausse des contaminations et de la
circulation du coronavirus. Obligatoire dans les transports en commun et les
aéroports, le port du masque est seulement conseillé dans les magasins. Rares
sont ceux qui le portent dans la rue.Le Foreign Office a prévenu dans la foulée que seuls les voyages exceptionnels en France sont conseillés. Cette injonction entraîne l'annulation de l'assurance-voyage des Britanniques désireux de traverser le Channel. Jusqu'à la fin de la période de transition du Brexit, fixée au 31 décembre 2020, les sujets de Sa Majesté peuvent toutefois utiliser la carte européenne d'assurance maladie qui leur permet de bénéficier des soins de santé publics dont ils auraient besoin lors d'un séjour temporaire dans l'un des 27 États membres de l'UE, selon les mêmes conditions et au même tarif que les personnes assurées dans ce pays.
Les Britanniques tout comme les résidents installés au Royaume-Uni sont encouragés à terminer leurs vacances en France comme prévu. Reste qu'Eurotunnel, les ferries et les compagnies aériennes s'attendaient vendredi à un énorme afflux de touristes cherchant à rentrer au pays avant le début de la quarantaine.
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De plus le brexit n'a pas amélioré cela, bien
qu'indépendant de la crise sanitaire !
Il n'y a qu'à appliquer la réciprocité pour les
anglais entrant en France !?
Il semble pourtant qu'au niveau sanitaire, ils
aient plus besoin de nous, que nous d'eux ?!
Jdeclef 14/08/2020 13h10
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