Covid-19 :
« Jeunes, vieux, ça ne veut strictement plus rien dire »
INTERVIEW.
Le non-respect des gestes barrières semble faire naître un conflit entre
les générations. Attention aux clichés, prévient le sociologue Serge
Guérin.
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Serge Guérin :
C'est assez amusant, mais avec la crise du Covid-19 est apparu un désir
prononcé de protection qui relève presque de l'infantilisation. C'est
particulièrement visible pour les personnes âgées. À la sortie du confinement,
nous en étions presque à interdire aux anciens de sortir de chez eux,
passé 65 ou 70 ans : « Ne sortez pas de chez
vous. » Cette moralisation des usages du confinement a eu lieu principalement
en direction des plus âgés parce que plus vulnérables. En même temps, des gens
eux-mêmes relativement âgés, peut-être en mal de notoriété, sont intervenus
dans les médias pour expliquer que ce confinement mettait en cause l'avenir des
jeunes à cause des vieux.
Il y a quelque chose de régressif à intimer aux gens tel ou tel comportement en fonction d'une catégorie d'âge.
Le jeunisme, cette maladie du troisième âge ?
Ce petit fumet malodorant, en provenance de gens qui tiennent déjà le haut du pavé médiatique, visait à faire porter le chapeau de la crise aux plus âgés, leur discours se résumant à : « Il ne faut pas sacrifier les jeunes pour sauver quelques vieux qui seraient, de toute façon, partis à un moment ou un autre. » On aurait pris la couleur de la peau, par exemple, cela s'appellerait de l'apartheid. Il y a quelque chose de régressif à intimer aux gens tel ou tel comportement en fonction d'une catégorie d'âge. Nous sommes passés de « tout ça pour sauver quelques vieux » à « décidément, ces jeunes, ils ne sont pas sérieux ». Je crois qu'il y a surtout eu une volonté de la société de protéger les plus faibles ainsi que l'ensemble de la population.
Ne fermons pas les yeux sur les comportements incivils, mais c'est aussi méconnaître que beaucoup de jeunes ont été solidaires de personnes âgées. C'est l'étudiant du coin qui demande à sa voisine sur le palier, à qui elle n'a jamais parlé avant, si celle-ci a besoin d'aide pour les courses, par exemple. Ce sont des choses très simples mais qui permettent tout simplement de faire société. Ces micro-solidarités ont été très importantes durant le confinement. Pour en revenir au déconfinement, ce qui était prévisible, c'est que les plus de 70 ans n'allaient pas se ruer en boîte de nuit. Les gens ne sont pas idiots, environ 80 % des Français ont joué le jeu et puis d'autres, environ 20 %, pour des raisons diverses, refusent le commun. Il ne faut pas confondre le besoin légitime de s'aérer, de sortir, de retrouver ses amis avec un certain mépris, plus malsain, pour les normes. C'est ce que l'on a vu avec la rave party illégale en Lozère.
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Il doit y avoir environ 20 % de jeunes qui ont de réelles convictions écologiques. Même parmi ceux qui participent aux marches pour le climat, souvent de jeunes urbains, combien ont un mode de vie plus polluant que leurs grands-parents ? Ils voyagent, se déplacent, consomment souvent plus… Jeunes, vieux, ça ne veut strictement plus rien dire. Dans un ouvrage précédent, je développais l'idée du « quinquados » pour expliquer que les quinquagénaires d'aujourd'hui ne sont pas ceux d'il y a quelques années. Entre un jeune diplômé d'une école de commerce et son camarade sans diplômes, c'est le jeune non diplômé qui sera le plus touché par la crise qui se profile. Il existe bien un discours sur une génération sacrifiée, mais, encore une fois, on cherche à simplifier alors que les situations ne sont pas comparables. N'oubliez pas que ce sont les séniors qui ont le plus de difficultés à retrouver le chemin de l'emploi.
Les temps sont durs. La solidarité née du confinement existera-t-elle encore dans quelques années ?
J'aimerais rappeler que l'un des secteurs qui auront le vent en poupe sera justement celui de la santé et de l'accompagnement auprès des personnes âgées. Aujourd'hui, on a plutôt du mal, y compris parmi les gens peu diplômés, à trouver le personnel pour travailler ou s'occuper des personnes âgées en situation de dépendance. Quand on dit qu'il n'y a pas d'emploi, c'est juste, mais il y a aussi plein de métiers que les gens ne souhaitent pas faire. Question de dévalorisation, d'image, de salaire… mais il est intéressant de se dire qu'au nom de la santé on a mis en péril l'économie. Dans le même mouvement, la santé est un des pôles majeurs de création d'emplois.
Les personnes âgées continuent de faire attention. Nos vieux auraient-ils plus de mémoire ?
Les vieux ont surtout plus d'histoire. On ne peut pas demander à quelqu'un de 20 ans de se projeter de la même façon. C'est normal. Mais il y a quelque chose qui s'est déjà produit au moment des attentats et qui me fait penser à la fameuse phrase de Raymond Aron : « L'histoire est tragique. » C'est vrai que nos sociétés préfèrent la notion du progrès selon le principe que le nouveau serait préférable à l'ancien. Et pourtant, l'histoire est tragique. Elle est faite d'allers-retours. Finalement, cette épidémie n'a rien d'incroyable. Pensez à la peste noire ou au typhus… Le regard porté sur notre histoire, notamment par les plus âgés, devrait nous inviter à un peu plus de modestie. Malgré toutes nos technologies et les tablettes du monde, c'est finalement un minuscule virus qui parvient à déstabiliser des économies entières. Rendez-vous compte, nous étions presque aussi démunis qu'il y a un siècle, même si le nombre de décès n'avait rien de comparable.
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Si l'on vous suit, la guerre des générations relève plus du fantasme que du réel affrontement…
En effet, les gens âgés – je ne parle pas des personnes en Ehpad ou très âgées – ont globalement bien tenu, tout en s'inquiétant pour les plus jeunes d'entre nous. Pour moi, cela renvoie à une notion que j'évoque très souvent : la solidarité intergénérationnelle. Quand vous dites les vieux, vous pensez souvent à vos propres parents ou grands-parents en fonction de votre âge et inversement. De leur côté, les vieux, comme vous dites, pensent beaucoup à leurs petits-enfants. Ce sont des choses incarnées que nous faisons nôtres. C'est pourquoi je pense qu'il n'y a pas de guerre des générations, contrairement aux discours entretenus par certains décideurs qui adoreraient la voir éclater. Une telle guerre permettrait de ne pas parler d'autres questions qui fâchent, la question sociale ou la question culturelle, par exemple. La différence, par rapport à avant, c'est qu'il existe un écho médiatique.
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Car plutôt que dire que le covid 19 touchait
toute la population sans cibler particulièrement certaines catégories d'âges,
notamment les plus âgés !
Maintenant, on voit le résultat du fait de la
saison d'été et des sorties festives des plus jeunes et des congés d'été ou
tout le monde voulaient sortir et profiter!
On voit le résultat les quadras qui sont
touchés ou les jeunes qui véhicule le virus avec leur fêtes raves ou autres
manifestations dites festives déjantées ont fait indirectement repartir le
virus qui se propage avec les mouvements de populations partis du nord au sud et
ouest vers les bords de mers mais qui remontent maintenant vers leurs régions
d'habitations et professionnelles car c’est la rentrée et donc la propagation
virale remonte en IDF par exemple avec ces 12 millions d’habitants !
Car bien sur après le déconfinement peut être
trop rapide, nos autorités ont relâché la bride et donc faire comprendre cela
maintenant à une certaine jeunesse, qu’il faut être plus strict, c'est presque
mission impossible, car déjà indiscipliné naturellement!
Ce qui prouve d'ailleurs que notre président
lui-même ne connait pas les français lambda, ce qui n'est pas étonnant on le
savait déjà, car depuis le début de cette pandémie en France, les messages des autorités
partaient dans tous le sens avec tout et son contraire, même de la part des
scientifiques !
Alors maintenant on rabâche dans les médias,
les mesures barrières avec le port du masque devenant obligatoire, et on a l’impression
désagréable de ne pas avoir avancé depuis le début il y a 6 mois, dont le changement
inutile du gouvernement essentiellement politique est une parenthèse inutile !
Car en plus la situation économique hasardeuse
pour ne pas dire plus, va revenir dans la face des français lambda comme une
mauvaise claque !
Jdeclef 22/08/2020 13h15
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