Cotta –
Pourquoi Darmanin n'arrive pas à sortir du lot
CHRONIQUE.
« J'ai tué le job », aurait dit Nicolas Sarkozy à propos du ministère
de l'Intérieur. Gérald Darmanin, malgré son volontarisme, en fait les frais.
On les a vus, ensemble ou séparément, dans toutes les villes dont le repos estival a été sévèrement troublé en juillet ou en août. Ils étaient tous les deux à Dijon après l'incroyable attaque de Tchétchènes, dont on ne savait même pas pourquoi ils étaient là, dans une sorte de vendetta subite. Tous les deux encore, en juillet, à Nice, où les dealers se sont rappelés à l'attention de la population, ou à Nantes, à l'occasion de l'incendie de la cathédrale.
Sur tous les fronts
Mais le danger de ces déplacements conjoints est que la présence
du Premier ministre écrase celle de son ministre. C'est donc tout seul, comme
un grand, que Gérald Darmanin n'a de son côté cessé de bouger cet été. Son
premier déplacement en région, c'était dans le Lot-et-Garonne, pour célébrer la
mémoire de la gendarme Mélanie Lemée, fauchée par un chauffeur sans permis
début juillet. On l'a entendu, ne serait-ce que dans les dernières semaines,
rendre hommage aux forces de secours français mobilisées au Liban, parler de
droit d'asile et d'immigration avec son homologue espagnol. On l'a vu
participer, avec Franck Riester, à une opération antidrogue à La
Ferté-sous-Jouarre et lancer cette formule à rendre jaloux un ancien ministre
de l'Intérieur comme Charles Pasqua : « Ce sont les trafiquants de
drogue qui vont arrêter de dormir. » Avant-hier, il a rendu hommage
aux 167 policiers tombés pour libérer Paris en 1944. On l'a vu
auparavant au centre opérationnel de gestion des catastrophes naturelles. Puis,
quelques heures après, se pencher sur le grave incendie d'Istres, rendant
hommage à « nos anges gardiens qui sillonnent le ciel et font face sur
terre pour nous protéger ». Et puis, surtout, après avoir annoncé sa
volonté de « stopper l'ensauvagement d'une partie de la société »,
dénoncer les « voyous » qui ont dévasté les Champs-Élysées après
l'échec du Paris Saint-Germain dimanche dernier, se prévalant surtout
des 148 interpellations, dont 108 gardes à vue, qui ont
marqué ces exactions.En Seine-et-Marne, Darmanin volontariste contre les « points stups »
Débuts difficiles
Et pourtant, cet été restera dans l'esprit des Français un été
d'insécurité, qu'ils continuent de ressentir durement, un été où on a
l'impression que les mailles de la police laissent passer trop de gros ou
moyens poissons. Tandis que trop de magistrats, considérant qu'ils n'ont pas
assez de preuves de la présence de « voyous » dans les magasins dévastés,
les remettent en liberté aussitôt arrêtés. Bref, Gérald Darmanin a beau dire et
faire, il ne sort pas du lot de tous les hôtes de la place Beauvau qui se
succèdent depuis 2017.Coignard – Face aux casseurs, l'impuissance du verbe
Le ministre de l'Intérieur a eu, certes, des débuts difficiles : on a même pu croire un moment qu'il n'allait pas pouvoir résister aux accusations de viols proférées contre lui par des milliers de militantes féministes en colère, qui le suivaient dans tous ses déplacements pour lui faire un accueil indigné dont il se serait bien passé. Le soutien sans faille du président et du gouvernement, le non-lieu qui avait mis un terme, croyait-on, à ses mises en cause et surtout la présomption d'innocence ont fini, dans son cas, par éloigner, au moins pour le moment, le péril. Et soit dit en passant, c'est avec un mariage, le sien, qu'il clôturera cette séquence dimanche prochain : ce jour-là, il a choisi à la fois de quitter la mairie de Tourcoing, conscient qu'on ne peut être ministre de l'Intérieur qu'à temps complet, et d'épouser celle qui est sa compagne depuis quelques années, dont le précieux soutien ne lui a jamais manqué ces derniers mois.
Et si le problème de Darmanin se nommait Macron ?
Qu'est-ce qui lui manque, à Gérald Darmanin, pour exister
vraiment, pour se distinguer ? Pour faire que sa parole marque, dans une
période de doute généralisé sur le langage – et l'action – politique. Trop
jeune ? Non, il a à deux ans près l'âge qu'Emmanuel Macron avait au moment
de son élection. Parce qu'il est trop neuf ? Non encore : Gérald
Darmanin, entré au RPR à l'âge de 16 ans, est en politique depuis plus de
vingt ans, il a été élu en 2014 dans sa ville de Tourcoing, et réélu
il y a quelques semaines. Alors ? Est-il trop réservé malgré tous ses
efforts ? Même le mot « ensauvagement » n'est pas parvenu à
nourrir une furieuse polémique avec la gauche, comme cela avait été le cas en
1999, lorsque Jean-Pierre Chevènement parla de « sauvageons » ?
Son visage encore marqué par l'adolescence, malgré les quelques cheveux gris
qui font leur apparition, nuit-il à ses propos musclés ?La vérité est que la sorte de transparence de Darmanin ne tient pas à lui seul. Un ministre de l'Intérieur ne peut incarner seul la politique de sécurité. C'est au président de le faire. Et celui-ci, on le sait, n'aime guère les grandes phrases régaliennes. Peut-être Jean Castex l'a-t-il compris, lui qui, avant-hier, sur France Inter, s'est réservé de mettre en cause « les suites à donner aux agressions » et a regretté, tout en lui annonçant des renforts, que « le service public de la justice dans ce pays fonctionne insuffisamment bien ». Mais, avant 2022, Emmanuel Macron sera bien obligé de préciser sa pensée dans ce domaine. Nul doute que c'est sur lui, et non pas seulement sur Darmanin ou même sur le Premier ministre, que reposera la crédibilité du quinquennat en matière de sécurité.
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Mais dès qu'ils sont nommés deviennent des
pétards mouillés qui font pschitt avec des mots ou phrases tonitruantes non
suivi d'effets, N.SARKOZY en a été l'exemple avec son karcher !
Mais les suivants n'ont pas fait mieux, en plus
souvent pas en phase avec leurs ministres de la justice souvent à
contre-courant de leur politique en matière de sécurité qui devrait travailler
de concert (ou collaborer voire coopérer ensemble ce qui n’est pas le cas !?)
Mais ce n’est pas entièrement de leur faute car
dans cette V eme république et notre système électoral à deux tours qui élit un
pseudo monarque sans couronne parvenu par défaut en tant que président qui lui
a le pouvoir presque absolu et qui décide arbitrairement de la politique
de la France à l’intérieur et à l’international !
Pourtant les français réclament à juste titre
plus de vraie sécurité au quotidien car la société française dérive dangereusement
vers une situation anarchique violente !
Il y a bien un 1er ministre, mais
lui est inféodé à son patron, donc il lui obéit mais ne sert pas à grand-chose,
sauf à discourir comme d’autres avant lui !
Depuis ces dernières décennies on est entré
dans une période de bien-pensant donneurs de leçons hypocrites bavards
bisounours qui se regarde le nombril, mais dans un contexte mondial tendu avec
de multiples crises graves, ce n’est pas comme cela qu’on gouverne ou dirige un
pays !
On s’étonne que certains grands pays bien
qu’ayant élu démocratiquement leurs dirigeants devenus totalitaires sont en
démocrature voire dictature, car ils veulent simplement être protégés et en
sécurité !?
Il faut simplement espérer que cela ne nous
arrive pas car nos chères libertés ne sont plus encadrées et sans
garde-fou !
Jdeclef 27/08/2020 09h47LP
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