jeudi 27 août 2020

Nos ministres de l'intérieur passés ou présents sont hélas souvent des bonimenteurs forts en paroles creuses !


Cotta – Pourquoi Darmanin n'arrive pas à sortir du lot

CHRONIQUE. « J'ai tué le job », aurait dit Nicolas Sarkozy à propos du ministère de l'Intérieur. Gérald Darmanin, malgré son volontarisme, en fait les frais.


N'est pas Sarkozy qui veut. Gérald Darmanin, baptisé par la presse « le petit Sarkozy », s'il peut se dire flatté de la comparaison avec un homme qui l'a amené à la politique et dont il a été le porte-parole, en souffre plutôt qu'il en profite. C'est lui, on le sait, qui a insisté, c'est le moins que l'on puisse dire, au moment de la formation du gouvernement Castex pour entrer place Beauvau. Ce poste, il le voulait, en partie bien sûr parce que son mentor l'avait occupé, mais aussi parce qu'il se sentait prêt à incarner un rôle clé dans le gouvernement, un ministère régalien, à un moment où, à tort ou à raison, les Français estiment que l'exécutif n'en fait pas assez, qu'Emmanuel Macron reste très (trop ?) discret sur les problèmes de sécurité, ce qu'a bien senti son Premier ministre qui fait le maximum depuis sa nomination pour montrer qu'il est présent, sur tous les terrains, certes, mais sur celui-là aussi. Ainsi Jean Castex et Gérald Darmanin ne se sont-ils pas ménagés depuis la formation du gouvernement pour donner aux Français l'assurance que tous les coupables d'incivilités, de dégradations, de pillages, de délits ou de faits plus graves ne resteraient pas impunis.
On les a vus, ensemble ou séparément, dans toutes les villes dont le repos estival a été sévèrement troublé en juillet ou en août. Ils étaient tous les deux à Dijon après l'incroyable attaque de Tchétchènes, dont on ne savait même pas pourquoi ils étaient là, dans une sorte de vendetta subite. Tous les deux encore, en juillet, à Nice, où les dealers se sont rappelés à l'attention de la population, ou à Nantes, à l'occasion de l'incendie de la cathédrale.

Sur tous les fronts

Mais le danger de ces déplacements conjoints est que la présence du Premier ministre écrase celle de son ministre. C'est donc tout seul, comme un grand, que Gérald Darmanin n'a de son côté cessé de bouger cet été. Son premier déplacement en région, c'était dans le Lot-et-Garonne, pour célébrer la mémoire de la gendarme Mélanie Lemée, fauchée par un chauffeur sans permis début juillet. On l'a entendu, ne serait-ce que dans les dernières semaines, rendre hommage aux forces de secours français mobilisées au Liban, parler de droit d'asile et d'immigration avec son homologue espagnol. On l'a vu participer, avec Franck Riester, à une opération antidrogue à La Ferté-sous-Jouarre et lancer cette formule à rendre jaloux un ancien ministre de l'Intérieur comme Charles Pasqua : « Ce sont les trafiquants de drogue qui vont arrêter de dormir. » Avant-hier, il a rendu hommage aux 167 policiers tombés pour libérer Paris en 1944. On l'a vu auparavant au centre opérationnel de gestion des catastrophes naturelles. Puis, quelques heures après, se pencher sur le grave incendie d'Istres, rendant hommage à « nos anges gardiens qui sillonnent le ciel et font face sur terre pour nous protéger ». Et puis, surtout, après avoir annoncé sa volonté de « stopper l'ensauvagement d'une partie de la société », dénoncer les « voyous » qui ont dévasté les Champs-Élysées après l'échec du Paris Saint-Germain dimanche dernier, se prévalant surtout des 148 interpellations, dont 108 gardes à vue, qui ont marqué ces exactions.
En Seine-et-Marne, Darmanin volontariste contre les « points stups »

Débuts difficiles

Et pourtant, cet été restera dans l'esprit des Français un été d'insécurité, qu'ils continuent de ressentir durement, un été où on a l'impression que les mailles de la police laissent passer trop de gros ou moyens poissons. Tandis que trop de magistrats, considérant qu'ils n'ont pas assez de preuves de la présence de « voyous » dans les magasins dévastés, les remettent en liberté aussitôt arrêtés. Bref, Gérald Darmanin a beau dire et faire, il ne sort pas du lot de tous les hôtes de la place Beauvau qui se succèdent depuis 2017.
Coignard – Face aux casseurs, l'impuissance du verbe
Le ministre de l'Intérieur a eu, certes, des débuts difficiles : on a même pu croire un moment qu'il n'allait pas pouvoir résister aux accusations de viols proférées contre lui par des milliers de militantes féministes en colère, qui le suivaient dans tous ses déplacements pour lui faire un accueil indigné dont il se serait bien passé. Le soutien sans faille du président et du gouvernement, le non-lieu qui avait mis un terme, croyait-on, à ses mises en cause et surtout la présomption d'innocence ont fini, dans son cas, par éloigner, au moins pour le moment, le péril. Et soit dit en passant, c'est avec un mariage, le sien, qu'il clôturera cette séquence dimanche prochain : ce jour-là, il a choisi à la fois de quitter la mairie de Tourcoing, conscient qu'on ne peut être ministre de l'Intérieur qu'à temps complet, et d'épouser celle qui est sa compagne depuis quelques années, dont le précieux soutien ne lui a jamais manqué ces derniers mois.

Et si le problème de Darmanin se nommait Macron ?

Qu'est-ce qui lui manque, à Gérald Darmanin, pour exister vraiment, pour se distinguer ? Pour faire que sa parole marque, dans une période de doute généralisé sur le langage – et l'action – politique. Trop jeune ? Non, il a à deux ans près l'âge qu'Emmanuel Macron avait au moment de son élection. Parce qu'il est trop neuf ? Non encore : Gérald Darmanin, entré au RPR à l'âge de 16 ans, est en politique depuis plus de vingt ans, il a été élu en 2014 dans sa ville de Tourcoing, et réélu il y a quelques semaines. Alors ? Est-il trop réservé malgré tous ses efforts ? Même le mot « ensauvagement » n'est pas parvenu à nourrir une furieuse polémique avec la gauche, comme cela avait été le cas en 1999, lorsque Jean-Pierre Chevènement parla de « sauvageons » ? Son visage encore marqué par l'adolescence, malgré les quelques cheveux gris qui font leur apparition, nuit-il à ses propos musclés ?
La vérité est que la sorte de transparence de Darmanin ne tient pas à lui seul. Un ministre de l'Intérieur ne peut incarner seul la politique de sécurité. C'est au président de le faire. Et celui-ci, on le sait, n'aime guère les grandes phrases régaliennes. Peut-être Jean Castex l'a-t-il compris, lui qui, avant-hier, sur France Inter, s'est réservé de mettre en cause « les suites à donner aux agressions » et a regretté, tout en lui annonçant des renforts, que « le service public de la justice dans ce pays fonctionne insuffisamment bien ». Mais, avant 2022, Emmanuel Macron sera bien obligé de préciser sa pensée dans ce domaine. Nul doute que c'est sur lui, et non pas seulement sur Darmanin ou même sur le Premier ministre, que reposera la crédibilité du quinquennat en matière de sécurité.
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Mais dès qu'ils sont nommés deviennent des pétards mouillés qui font pschitt avec des mots ou phrases tonitruantes non suivi d'effets, N.SARKOZY en a été l'exemple avec son karcher !

Mais les suivants n'ont pas fait mieux, en plus souvent pas en phase avec leurs ministres de la justice souvent à contre-courant de leur politique en matière de sécurité qui devrait travailler de concert (ou collaborer voire coopérer ensemble ce qui n’est pas le cas !?)

Mais ce n’est pas entièrement de leur faute car dans cette V eme république et notre système électoral à deux tours qui élit un pseudo monarque sans couronne parvenu par défaut en tant que président qui lui a le pouvoir presque absolu et qui décide arbitrairement de la politique de la France à l’intérieur et à l’international !

Pourtant les français réclament à juste titre plus de vraie sécurité au quotidien car la société française dérive dangereusement vers une situation anarchique violente !

Il y a bien un 1er ministre, mais lui est inféodé à son patron, donc il lui obéit mais ne sert pas à grand-chose, sauf à discourir comme d’autres avant lui !

Depuis ces dernières décennies on est entré dans une période de bien-pensant donneurs de leçons hypocrites bavards bisounours qui se regarde le nombril, mais dans un contexte mondial tendu avec de multiples crises graves, ce n’est pas comme cela qu’on gouverne ou dirige un pays !

On s’étonne que certains grands pays bien qu’ayant élu démocratiquement leurs dirigeants devenus totalitaires sont en démocrature voire dictature, car ils veulent simplement être protégés et en sécurité !?

Il faut simplement espérer que cela ne nous arrive pas car nos chères libertés ne sont plus encadrées et sans garde-fou !

Jdeclef 27/08/2020 09h47LP

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