Cotta –
Darmanin, Dupond-Moretti : ce n'est que le début !
Entre le
ministre de l'Intérieur et celui de la Justice, il existe de vraies différences
de fond, de parcours et de style. Vont-ils accorder leurs violons ?
La société civile est-elle soluble dans la société
politique ? Faire d'Éric Dupond-Moretti, un des avocats les plus
brillants de sa génération, le garde des Sceaux du second gouvernement d'Emmanuel
Macron est une idée séduisante. Comme celle de choisir Nicolas Hulot comme
ministre de la Transition écologique. Belle idée. Dangereuse, comme on vient de
s'en apercevoir. Certes, entre le ministre de la Justice et celui de
l'Intérieur, il y a toujours un jeu de rôle : l'un est à la chasse des
délinquants, l'autre s'efforce de montrer que les magistrats font bien leur
métier. Police contre justice, l'affrontement ne date pas d'aujourd'hui. Le
problème est que, cette fois, le jeu de rôle habituel peut se transformer en un
jeu perdant-perdant. Pour ces deux postes régaliens, difficile, en effet,
d'associer deux personnalités aussi dissemblables que Gérald Darmanin et Éric
Dupond-Moretti. C'est la limite, fragile, du « en même temps ».Gérald Darmanin, on le sait, voulait depuis longtemps occuper la place Beauvau. Sans doute faut-il y voir la marque de sa reconnaissance et de son admiration pour Nicolas Sarkozy. Mais il faut y déceler aussi la sincère certitude de cet homme pressé, convaincu qu'il peut apporter à Emmanuel Macron l'autorité régalienne qui, aux yeux de l'opposition, lui fait défaut. C'est un politique, qui a conquis ses galons devant le suffrage universel, qui a osé quitter son camp tout en ne changeant pas lui-même, et qui a à son actif, dans les deux premières années du quinquennat, la réussite d'une des réformes sans doute les plus difficiles qui soient, au point que le président de la République a failli y renoncer : celle de la retenue à la source, dont on craignait des dégâts irréversibles, et dont chacun aujourd'hui, contribuable ou fonctionnaire de Bercy, se félicite.
Coignard – Dupond-Moretti, mauvais camarade
Des raisons de douter de l'efficacité du maintien de l'ordre
En lui confiant le ministère de l'Intérieur depuis deux mois,
Emmanuel Macron, pas plus que Jean Castex, ne pouvait ignorer quel langage
tiendrait, devant la police et devant les Français, Gérald Darmanin, qui
voulait justement incarner la lutte contre l'insécurité. Si on peut lui
reprocher quelque chose, c'est peut-être d'avoir tenu des propos d'autant plus
martiaux qu'ils n'ont pas été suivis d'effets marquants. D'autant que les
Français ont depuis trois ans d'abondantes raisons de douter de l'efficacité du
maintien de l'ordre : la découverte du terrorisme islamique et de ses
nombreux assassinats – Charlie
Hebdo nous le rappelle aujourd'hui –, puis, dans un domaine
différent, deux ans de manifestations incessantes des Gilets jaunes dans toute
la France, qui les ont habitués aux vitrines saccagées et aux voitures en feu
dans les grandes villes. Et, lorsque les « incivilités », comme au
mois de juillet dernier, tournent au passage à tabac dans une laverie ou au meurtre
d'un conducteur de bus, il y a de quoi, en effet, penser que les violences
changent, non pas en nombre, peut-être, comme le notent certaines statistiques,
mais en nature. Si on ajoute l'usage d'armes de guerre par les dealers dans les
banlieues ou les expéditions punitives de Tchétchènes dans des endroits où
on ne savait même pas qu'ils existaient, oui, on peut à juste titre se dire que
l'insécurité est devenue un problème majeur dans notre société. « Ensauvagement »
n'est peut-être pas le bon mot, mais c'est une expression qui figure plus ou
moins depuis des années dans le vocabulaire des ministres de l'Intérieur. Une
chose est certaine : Gérald Darmanin pense qu'il est dangereux, pour
lui-même et plus généralement pour l'exécutif, de laisser l'opposition seule
condamner, comme elle le fait, l'inefficacité de la majorité.Montpellier : la nouvelle majorité de gauche s'active contre l'insécurité
Dupond-Moretti a dit exactement ce qu'il pensait
Bien différente est, dans le gouvernement, la personnalité d'Éric
Dupond-Moretti. D'abord parce que, comme tous ses prédécesseurs venus de la
fameuse société civique, il se cherche. Dans les premières semaines, on
trouvait que le lion du barreau rentrait ses griffes, qu'il se faisait trop
timide, qu'il se préoccupait seulement de ne pas déplaire aux magistrats et
encore moins à leurs syndicats, qu'il cherchait où il devait se situer face à
eux, lui qui les avait si souvent affrontés à la barre. Et puis, on ne se
refait pas, Dupond-Moretti est redevenu celui qu'il est : persuadé, en
effet, que, comme on le disait en 2002, le sentiment d'insécurité est largement
un fantasme parce que, sur le fond, des incivilités, des crimes, des
meurtres, il y en a toujours eu dans la vie de celui qu'on avait baptisé
Acquitator. On ne peut pas croire que sa réaction, au micro
d'Europe 1 mardi matin, contre le mot utilisé par Gérald Darmanin
soit le fait de la surprise ou de l'impréparation. Cet homme-là, pour le coup,
maîtrise à la perfection son langage. Il a dit exactement ce qu'il
pensait. Et ce que pensent, comme lui, beaucoup de ces députés centristes de La
République en marche, et une partie de la gauche : que l'expression du
ministre de l'Intérieur n'était pas la bonne parce qu'elle faisait écho à
celle de Marine Le Pen.Une conseillère de Dupond-Moretti remerciée après trois jours
Vrai, il y a une grande différence entre Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti : le premier estime qu'il ne faut à aucun prix laisser le domaine de la sécurité à la droite, LR ou RN. Le second, qu'on fait le jeu du populisme si on dénonce l'insécurité. À Emmanuel Macron de se dépêtrer de cette mésentente.
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Ce qui prouve que le système de gouvernance de
la V eme république n'est pas performant, ce qui dessert les français qui
n'élisent que le président, mais pas les ministres, ni le 1er ministre !
D'ailleurs en ce qui concerne le 1er ministre
lui aussi n'a pas beaucoup de pouvoir, ce qui a déclenché des polémiques du
style mais à quoi sert-il ?!
Dont on s'est rendu compte lors de précédents
quinquennats !
Car qui nomme les ministres théoriquement le
1er ministre, en fait c'est le président qui les choisi, ce qui fait dire
souvent après qu'il fait de mauvais choix, quand cela se passe mal entre deux
ministres qui devraient s'entendre et au moins se supporter ?!
Cependant pour la qualité d'action du
gouvernement, c'est préoccupant surtout pour des postes régaliens qui ne vont
déjà pas bien !
On arrive à se demander, si on aura un
gouvernement de tous bords qui travaillera correctement en bonne entente entre
ses ministres !
D'où l'importance de la qualité performante des
chef de l'état responsables, ce qui n’est pas le cas, depuis les derniers
quinquennats, puisque les français ne les réélisent pas (on verra pour
2022..?!)
Car ce frittage de cours d’école, entre deux
ministres est puéril et inadmissible étant donné leur responsabilité gouvernementale !
Jdeclef 03/09/2020 13h49
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