jeudi 3 septembre 2020

Ce qui est désespérant dans nos gouvernements de tous bords c'est que cet antagonisme entre ministre de la justice et ministre de l'intérieur ne sont pas nouveau !


Cotta – Darmanin, Dupond-Moretti : ce n'est que le début !

Entre le ministre de l'Intérieur et celui de la Justice, il existe de vraies différences de fond, de parcours et de style. Vont-ils accorder leurs violons ?

La société civile est-elle soluble dans la société politique ? Faire d'Éric Dupond-Moretti, un des avocats les plus brillants de sa génération, le garde des Sceaux du second gouvernement d'Emmanuel Macron est une idée séduisante. Comme celle de choisir Nicolas Hulot comme ministre de la Transition écologique. Belle idée. Dangereuse, comme on vient de s'en apercevoir. Certes, entre le ministre de la Justice et celui de l'Intérieur, il y a toujours un jeu de rôle : l'un est à la chasse des délinquants, l'autre s'efforce de montrer que les magistrats font bien leur métier. Police contre justice, l'affrontement ne date pas d'aujourd'hui. Le problème est que, cette fois, le jeu de rôle habituel peut se transformer en un jeu perdant-perdant. Pour ces deux postes régaliens, difficile, en effet, d'associer deux personnalités aussi dissemblables que Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti. C'est la limite, fragile, du « en même temps ».
Gérald Darmanin, on le sait, voulait depuis longtemps occuper la place Beauvau. Sans doute faut-il y voir la marque de sa reconnaissance et de son admiration pour Nicolas Sarkozy. Mais il faut y déceler aussi la sincère certitude de cet homme pressé, convaincu qu'il peut apporter à Emmanuel Macron l'autorité régalienne qui, aux yeux de l'opposition, lui fait défaut. C'est un politique, qui a conquis ses galons devant le suffrage universel, qui a osé quitter son camp tout en ne changeant pas lui-même, et qui a à son actif, dans les deux premières années du quinquennat, la réussite d'une des réformes sans doute les plus difficiles qui soient, au point que le président de la République a failli y renoncer : celle de la retenue à la source, dont on craignait des dégâts irréversibles, et dont chacun aujourd'hui, contribuable ou fonctionnaire de Bercy, se félicite.

Coignard – Dupond-Moretti, mauvais camarade

Des raisons de douter de l'efficacité du maintien de l'ordre

En lui confiant le ministère de l'Intérieur depuis deux mois, Emmanuel Macron, pas plus que Jean Castex, ne pouvait ignorer quel langage tiendrait, devant la police et devant les Français, Gérald Darmanin, qui voulait justement incarner la lutte contre l'insécurité. Si on peut lui reprocher quelque chose, c'est peut-être d'avoir tenu des propos d'autant plus martiaux qu'ils n'ont pas été suivis d'effets marquants. D'autant que les Français ont depuis trois ans d'abondantes raisons de douter de l'efficacité du maintien de l'ordre : la découverte du terrorisme islamique et de ses nombreux assassinats – Charlie Hebdo nous le rappelle aujourd'hui –, puis, dans un domaine différent, deux ans de manifestations incessantes des Gilets jaunes dans toute la France, qui les ont habitués aux vitrines saccagées et aux voitures en feu dans les grandes villes. Et, lorsque les « incivilités », comme au mois de juillet dernier, tournent au passage à tabac dans une laverie ou au meurtre d'un conducteur de bus, il y a de quoi, en effet, penser que les violences changent, non pas en nombre, peut-être, comme le notent certaines statistiques, mais en nature. Si on ajoute l'usage d'armes de guerre par les dealers dans les banlieues ou les expéditions punitives de Tchétchènes dans des endroits où on ne savait même pas qu'ils existaient, oui, on peut à juste titre se dire que l'insécurité est devenue un problème majeur dans notre société. « Ensauvagement » n'est peut-être pas le bon mot, mais c'est une expression qui figure plus ou moins depuis des années dans le vocabulaire des ministres de l'Intérieur. Une chose est certaine : Gérald Darmanin pense qu'il est dangereux, pour lui-même et plus généralement pour l'exécutif, de laisser l'opposition seule condamner, comme elle le fait, l'inefficacité de la majorité.

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Dupond-Moretti a dit exactement ce qu'il pensait

Bien différente est, dans le gouvernement, la personnalité d'Éric Dupond-Moretti. D'abord parce que, comme tous ses prédécesseurs venus de la fameuse société civique, il se cherche. Dans les premières semaines, on trouvait que le lion du barreau rentrait ses griffes, qu'il se faisait trop timide, qu'il se préoccupait seulement de ne pas déplaire aux magistrats et encore moins à leurs syndicats, qu'il cherchait où il devait se situer face à eux, lui qui les avait si souvent affrontés à la barre. Et puis, on ne se refait pas, Dupond-Moretti est redevenu celui qu'il est : persuadé, en effet, que, comme on le disait en 2002, le sentiment d'insécurité est largement un fantasme parce que, sur le fond, des incivilités, des crimes, des meurtres, il y en a toujours eu dans la vie de celui qu'on avait baptisé Acquitator. On ne peut pas croire que sa réaction, au micro d'Europe 1 mardi matin, contre le mot utilisé par Gérald Darmanin soit le fait de la surprise ou de l'impréparation. Cet homme-là, pour le coup, maîtrise à la perfection son langage. Il a dit exactement ce qu'il pensait. Et ce que pensent, comme lui, beaucoup de ces députés centristes de La République en marche, et une partie de la gauche : que l'expression du ministre de l'Intérieur n'était pas la bonne parce qu'elle faisait écho à celle de Marine Le Pen.
Une conseillère de Dupond-Moretti remerciée après trois jours

Vrai, il y a une grande différence entre Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti : le premier estime qu'il ne faut à aucun prix laisser le domaine de la sécurité à la droite, LR ou RN. Le second, qu'on fait le jeu du populisme si on dénonce l'insécurité. À Emmanuel Macron de se dépêtrer de cette mésentente.
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Ce qui prouve que le système de gouvernance de la V eme république n'est pas performant, ce qui dessert les français qui n'élisent que le président, mais pas les ministres, ni le 1er ministre !

D'ailleurs en ce qui concerne le 1er ministre lui aussi n'a pas beaucoup de pouvoir, ce qui a déclenché des polémiques du style mais à quoi sert-il ?!

Dont on s'est rendu compte lors de précédents quinquennats !

Car qui nomme les ministres théoriquement le 1er ministre, en fait c'est le président qui les choisi, ce qui fait dire souvent après qu'il fait de mauvais choix, quand cela se passe mal entre deux ministres qui devraient s'entendre et au moins se supporter ?!

Cependant pour la qualité d'action du gouvernement, c'est préoccupant surtout pour des postes régaliens qui ne vont déjà pas bien !

On arrive à se demander, si on aura un gouvernement de tous bords qui travaillera correctement en bonne entente entre ses ministres !

D'où l'importance de la qualité performante des chef de l'état responsables, ce qui n’est pas le cas, depuis les derniers quinquennats, puisque les français ne les réélisent pas (on verra pour 2022..?!)

Car ce frittage de cours d’école, entre deux ministres est puéril et inadmissible étant donné leur responsabilité gouvernementale !

Jdeclef 03/09/2020 13h49

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