Entre
Macron et LREM, le divorce
VIDÉO.
Miné par les départs, les divisions et l'absence de forces vives, le parti
présidentiel dirigé par Stanislas Guerini n'intéresse plus Emmanuel
Macron.
« On prépare les affiches Wanted, mais dead plutôt que alive si possible. » Dessus,
nous explique ce ponte de la macronie, le délégué général de La République en
marche, Stanislas Guerini. L'objet du crime ? « Il a transformé un
jeune mouvement en machine à perdre, en machine à s'engueuler. On dirait le
Parti socialiste dans ses œuvres ! » Ces derniers temps, il est
vrai que tout va de mal en pis pour le parti présidentiel :
une déroute aux élections municipales, des députés qui quittent le navire,
la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Une débâcle qui a pris
un nouveau tournant lundi matin lorsque le numéro 2, Pierre Person, a
claqué la porte en dénonçant une machine apathique incapable « d'affronter
les échéances de la fin du quinquennat ». Le soir même, lors du
bureau exécutif, les esprits se sont une nouvelle fois échauffés puis
Aurore Bergé et Sacha Houlié ont à leur tour démissionné de la direction
du parti. Tous ou presque reprochent au patron du mouvement de s'agripper à sa
fonction, ignorant l'appel d'Emmanuel Macron à « se
réinventer ».
Grand manitou du parti majoritaire, voilà une fonction loin
d'être anecdotique. Stanislas Guerini est de toutes ces agapes élyséennes,
aux côtés de François Bayrou, Richard Ferrand et Jean Castex, où Emmanuel
Macron édicte le tempo du quinquennat et la stratégie politique. « Le
tiroir-caisse de la campagne, les grands meetings, les idées à mettre dans les
tracts, l'animation des forces locales… C'est lui qui devra mettre en branle la
machine. J'espère qu'il va se réveiller d'ici là ! » explique un
cadre du mouvement. Mission impossible ? « En quoi est-ce utile
LREM ? se lamente le député des Côtes-d'Armor Éric Bothorel. C'est une
question difficile, mais qui doit être posée, et vite. C'est le rôle de
Stan de trouver l'équilibre entre l'importance d'obtenir des résultats
électoraux et la nécessité de faire vivre le débat d'idées. Je ne crois pas que
l'on ait manqué de débats – la presse s'en est régulièrement fait l'écho –,
mais de stratégie pour gagner des campagnes, sans doute. »
Désertion des militants
Preuve s'il en fallait, les forces vives de LREM ont disparu.
Voilà des mois que Le Point
cherche à connaître le nombre d'adhérents actifs au sein, en vain. Chaque
semaine, selon l'interlocuteur, les chiffres varient. Fin juillet, le Canard enchaîné faisait état
de 20 000 militants restants. Mi-août, un cacique du parti jurait, fichier
Excel en main, en compter 60 0000. L'entourage de Stanislas Guerini
n'en démord pas : « Nous avons environ 400 000 adhérents. Il y
a, comme dans tous les partis, des actifs et des moins actifs. » En
réalité, LREM considère comme « adhérent » toute personne
ayant renseigné ses informations personnelles pour suivre les actualités du
mouvement. « C'est facile, gratuit et 3 minutes
suffiront », se vantent même les Marcheurs. Pourtant, en 2018, lors de la
réforme de ses statuts, le parti d'Emmanuel Macron n'a rassemblé que
18 000 personnes. « L'organisation interne est un sujet trop
technique, se défend-on autour de Stanislas Guerini. Ça ne mobilise
pas. »
Fragilisé, Guerini l'est. « Les législatives partielles de
dimanche prouvent à l'envi que LREM n'existe pas. L'étiquette parti
présidentiel ne paie plus ! » enchérit un cacique du MoDem, le
parti allié. Il n'empêche, l'ancien proche de Dominique Strauss-Kahn est
parvenu à se maintenir à la tête de LREM face aux vents contraires. Une
performance dans une séquence politique commencée en juillet qui a vu des
ministres de la première heure se faire remercier sans ménagement, ou encore le
président du groupe à l'Assemblée Gilles Le Gendre être poussé vers la sortie.
Le départ de Pierre Person – considéré comme un rival par Guerini – d'Aurore
Bergé et de Sacha Houlié ne fait que renforcer la position du délégué général
des Marcheurs désormais libre de placer des proches à la direction du parti et
de recaser d'anciens membres du gouvernement comme Sibeth Ndiaye, Mounir Mahjoubi ou
Brune Poirson. En début de semaine dernière, Guerini annonçait ainsi à
Person sa décision unilatérale de nommer la députée juppéiste Marie
Guévenoux au poste de « co-numéro deux » et de lui confier ses
attributions sur l'organisation des élections.
Maison commune
À La République en marche, les « éléments de langage »
distribués en interne dès lundi prescrivent de relativiser ces départs en
série. À commencer par le « cas Person » que l'on a demandé, ni plus
ni moins, de crucifier et de présenter comme quelqu'un qui ne travaillait plus.
« Il a déserté ses fonctions depuis près d'un an et on a besoin de
quelqu'un à fond sur ce poste », torpille un cadre. Des attaques qui
n'indiffèrent pas l'intéressé qui raconte avoir été cornerisé par Stanislas
Guerini, désinvité de réunions cardinales et dépourvu de ses moyens
opérationnels. « Je suis passé de stakhanoviste en 2017 à
branleur qui se promène sur Instagram en 2020, faudrait
savoir ! » s'agace Pierre Person au Point. Mardi, lors de la réunion du
groupe parlementaire, le député et cofondateur des Jeunes avec Macron au début
de l'aventure en 2015 prenait la parole pour de nouveau
alerter sur l'impréparation de LREM à l'aune de 2022… sous les
applaudissements de nombre de ses camarades du groupe.
Chez les proches du président de la République, on n'attache que
très peu d'importance aux soubresauts qui minent le parti présidentiel. À vrai
dire, explique un fidèle, « Emmanuel Macron n'a jamais vraiment été
attaché à ce truc (à LREM, NDLR). C'est un os à ronger pour ceux qui n'ont pas
de poste ». Il voit la bataille interne comme « un concours de
cm2 », il s'est néanmoins agacé du timing, en pleine crise sanitaire
et économique. Sa priorité du moment, qui a été évoquée mercredi dernier au
dîner politique à l'Élysée, c'est la création d'une « maison
commune » de la majorité qui serait non pas une fédération des partis
satellites de la macronie – dont François Bayrou ne veut toujours pas –,
mais une « grande association » avec une structure juridique commune,
une direction collégiale et beaucoup de souplesse. L'objectif des prochains
mois est de ramener dans ses filets de grands maires, comme Christian
Estrosi ou le maire divers droite de Poissy Karl Olive. Exit, donc, La
République en marche.
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Le président s'est servi de
ces français divers par une méthode de recrutement par appel de candidature
nouvelle, choisi par des soutiens de celui-ci de la 1ere heure, mais pas très
démocratique car lui-même n'était pas issu d'un parti politique !
Comme la majorité de ceux
choisi dans ce parti REM à qui on a attribué un nom ronflant qui parle « la
république en marche » !
Le président, il lui en
fallait un nouveau parti, car dans nos institutions de cette V eme république,
il avait besoin de députés pour faire passer sa politique et les lois décidées
par lui-même et son gouvernement et pour les élections législatives une
majorité à l’assemblée nationale!
Ces élus de la REM ne sont
pas des politiciens chevronnés, ils n’ont pas acquis les subtilités, règles de
fonctionnement et la discipline des vieux politiciens des autres partis de tous
bords que l’on revoit depuis des décennies de notre V eme république vieillissante
usée qui a donné trop de pouvoir à un seul homme le président et ces élus dont
on n’arrive plus à se débarrasser de par leur médiocrité qui ne pensent qu’à
leur carrière si lucrative !
Alors voyant que maintenant
beaucoup quitte la REM, le président se désintéresse de ces élus qui le lâche,
car ils sont insatisfaits de son quinquennat médiocre qui ne s’arrange pas, ces
désertions avait déjà commencé lors du quinquennat de F.Hollande avec le PS que
l’on avait appelé des frondeurs !
Mais cela souligne que le
temps des partis trop nombreux de tous bords est désuet et obsolète et il faudrait
peut-être changer la république avec deux courants politique gauche/droite par
exemple comme un peu dans les pays anglo saxons et une élection présidentielle
à un seul tour !?
La France n’avance plus
depuis trente ans elle piétine et recule !
Jdeclef 24/09/2020 10h07
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