mardi 8 septembre 2020

« Ensauvagement » le mot qui a fait éclater une bombe à retardement, s'il fallait çà pour faire bouger l’exécutif, cela aura été peut-être utile !?


« La sécurité est le point noir du macronisme »

ENTRETIEN. Un sondage de l'Ifop paru ce jour montre que 70 % des Français trouvent l'emploi du terme « ensauvagement » justifié.

Ensauvagement. Il aura suffi d'un mot au détour d'une interview pour rouvrir la boîte de Pandore et relancer des polémiques que l'on pensait éteintes. Le 24 juillet, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin expliquait au Figaro qu'il fallait « stopper l'ensauvagement d'une partie de la société », suscitant une poussée d'indignation, le terme étant fort utilisé par l'extrême droite… Par réflexe quasi pavlovien, la classe politique s'est affrontée autour du clivage que l'on croyait éteint entre « insécurité » et « sentiment d'insécurité ». Mais qu'en pensent les Français ? C'est ce qu'a voulu savoir le cabinet d'informations juridiques Avostart en missionnant l'Ifop sur cette question. Deux enseignements ressortent de cette étude : les Français ne semblent pas plus choqués par l'emploi du terme « ensauvagement » qu'ils ne l'avaient été par le terme de « sauvageons » employé par Jean-Pierre Chevènement en 1999. Et au-delà de ce constat, les Français semblent se désintéresser des querelles sémantiques qui occupent les plateaux de télévision et portent un jugement très dur sur le bilan d'Emmanuel Macron en matière de sécurité. Nous avons interviewé François Kraus, directeur du pôle Politique/Actualité à l'Ifop.
Sébastien Le Fol – L'art français du bla-bla

Le Point : L'insécurité est-elle en train de devenir le premier sujet de préoccupation des Français ?
François Kraus : Cela fait longtemps que l'insécurité figure dans le trio de tête des préoccupations de Français. Aujourd'hui, le mécontentement atteint un sommet avec 73 % de mécontents. Nous atteignons un taux d'insatisfaction record depuis la fin du mandat de Nicolas Sarkozy en 2012. Cela fait plus de dix ans que nous n'avons pas constaté d'attente aussi forte de la part des Français, qui espèrent une réponse forte en particulier sur les cas d'agressions physiques et sexuelles comme on a pu le voir dans le drame qui s'est déroulé récemment à Nantes. Aujourd'hui, le bilan du macronisme en matière d'insécurité est impopulaire, à l'exception des sympathisants de la majorité et, dans une moindre mesure, des minorités ethniques et religieuses, chiffres qu'il faut prendre avec des pincettes en matière de représentativité. On voit bien qu'il ne faut en tout cas pas opposer la France rurale et la France urbaine : les deux expriment un besoin de sécurité.

Il y a un fossé profond entre la majorité des Français et une part des acteurs de la vie politique
Cela signifie-t-il que les prochaines élections se joueront d'abord sur les questions de sécurité ?
L'opinion publique considère que la sécurité est le point noir du macronisme. C'est précisément la raison pour laquelle la droite républicaine et l'extrême droite attaquent Emmanuel Macron sur ce bilan. La sécurité est une thématique essentielle à la survie de la droite, prise en étau entre le macronisme et le lepénisme. Les cadres politiques de la droite républicaine se disent qu'avec ce thème, les électeurs de droite pourraient revenir au bercail. Mais on voit bien que le président de la République ne compte pas abandonner ce champ politique et donner davantage de place aux questions régaliennes et identitaires. Il y a aujourd'hui une volonté d'étouffer la droite par un discours plus musclé et martial en matière de sécurité, notamment avec la présence de Gérald Darmanin.

Toute la classe politique a débattu pendant des heures de l'opportunité ou non d'employer le mot « ensauvagement », alors que chez les Français, le consensus semble net : 70 % l'approuvent. Quelle conclusion tirer de ce chiffre ?
Les Français approuvent effectivement le terme « ensauvagement ». Il y a un fossé profond entre la majorité des Français et une part des acteurs de la vie politique qui s'enferment dans des querelles sémantiques. Le fait que le terme ait été popularisé par l'extrême droite ne change rien. Pour les Français, de droite comme de gauche, qu'importe qui pousse le cri, il faut régler le problème. Il y a un quasi-consensus autour de la nécessité de renforcer la réponse pénale et de lutter contre les agressions physiques. Ce consensus autour de l'insécurité posera sans doute plus de problèmes politiques à la gauche, qui a perdu le vote des catégories populaires, premières victimes de cette insécurité. Je ne suis pas certain que la dynamique d'union avec les écologistes permette de faire évoluer le positionnement de la gauche sur les questions de sécurité.
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Depuis les derniers quinquennats passés, ce sujet sur la sécurité devient préoccupant !

Car pour l'instant l'état, c'est à dire les ministres de l'intérieur et de la justice le 1er ministre et le président n'ont rien fait de probant pour lutter efficacement contre cette délinquance violente et insécurité diverse en augmentation !

A part des discours habituels édifiants, mais sans actions définies à venir rapidement et d'autres se plantant lamentablement dans leurs commentaires par des réflexions allant à contre-courant de ce que les français attendent !

Sans compter les discours lénifiants du président qui essaie de planer au-dessus de la mêlée faisant le professeur donneur de leçons bien-pensants que personne n’écoute, et ce de moins en moins !

Ces messieurs sont au pied du mur et le président doit les motiver pour se remuer, s’il veut être réélu en 2022, car c’est l’un des sujets sérieux à régler rapidement, car le vase des mécontentements des français lambda commence à déborder et c’est justifié !

Jdeclef 08/09/2020 15h49

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