Le MoDem
a-t-il encore un avenir ?
LA LETTRE
DU PALAIS. François Bayrou a amorcé le mariage avec la macronie
pour 2022 dans la précipitation, au risque de faire perdre le MoDem
dès les régionales.
Qui arrêtera François Bayrou ?
Lui, le démissionnaire du gouvernement en 2017. Lui qu'Emmanuel Macron a un
temps mis de côté. Lui dont les caciques de la macronie ne cessent de conspuer
l'arrogance tout en s'inclinant devant sa pugnacité. Lui qui a su faire du MoDem
le pilier indispensable d'une majorité tenue par un mouvement (LREM) qui
se délite au fil du quinquennat. Lui qui a su convaincre ce libéral d'Emmanuel
Macron de le remettre au cœur du jeu en le nommant « haut-commissaire au
Plan ».
Le capitaine centriste est
partout ! À commencer – et c'est bien normal ! – par le grand
rendez-vous de rentrée de sa PME politique qui s'est tenu en ce début de
semaine dans les Landes, à Biscarosse. Il ne devait « passer qu'une
tête » aux journées parlementaires du MoDem, il y restera finalement les
trois jours. On l'a vu se faire faussement discret, s'asseyant dans le fond de
la salle avant qu'on ne l'invite au premier rang. Ni député ni
organisateur de ce raout, François Bayrou s'est même imposé comme
« l'invitant » du Premier ministre Jean Castex.
Strauch-Bonart – Au secours, le Plan
revient !
Et qu'importe si l'édile de Pau s'est
opposé à l'opération « hold-up chez LREM » montée par Patrick Mignola
pour notamment récupérer des députés Marcheurs déçus au sein du groupe MoDem,
il en apparaîtrait presque comme l'initiateur. Après tout, la manœuvre ne
renforce-t-elle pas son poids au sein de la majorité ? Ce vendredi,
d'ailleurs, il fera un discours à l'université de rentrée de La République en
marche. Tout pilier de la majorité qu'il est, il sera l'avant-dernier à prendre
la parole, juste avant Castex, qui clôturera l'événement, mais tout de même
après Stanislas Guerini, qui n'est « que » le patron du mouvement
macroniste.
« L'accord de la sainte
alliance »
Le 25 août, il était à ce dîner
de l'Élysée où Emmanuel Macron avait convié le locataire de Matignon, le
secrétaire général de l'État Alexis Kohler, le conseiller spécial Philippe
Grangeon, le président de l'Assemblée nationale – et premier des Marcheurs –
Richard Ferrand ainsi que Stanislas Guerini. Le cercle rapproché. En
décortiquant les crevettes des plateaux de fruits de mer dressés sur la table,
la joyeuse bande a remis au goût du jour « l'accord de la sainte
alliance », comme certains au sommet de l'État s'amusent à l'appeler.
Comprendre : l'accord de la campagne 2017 entre le candidat
Macron et François Bayrou. Un contrat qui date, que chacun des signataires n'a
pas toujours respecté et qui jamais n'a été renouvelé. Mais avec l'élection
présidentielle qui approche à grands pas, le contrat doit faire peau neuve et
les régionales de 2021 en seraient le baptême du feu électoral.
Mais la politique est cynique. La
« sainte alliance » pourrait bien saborder le MoDem, et ce dès les
régionales. En s'accordant avec Stanislas Guerini sur la « consolidation
d'un socle consistant de premier tour », François Bayrou en oublierait presque
ses très nombreux élus locaux sortants, presque tous membres des majorités
tenues par la droite. En 2015, Bayrou avait signé un autre accord à l'aune des
régionales. Partisan d'un centre uni et indépendant, le maire de Pau avait
pourtant à l'époque arrimé son parti au bloc des droites, d'abord aux
départementales puis aux régionales. Après une longue traversée du désert
post-François Hollande, le parti centriste s'était alors refait une santé en
multipliant ses élus locaux à défaut de jouer sur le terrain national.
Clarté politique
À écouter les positions franches de
Richard Ferrand et Stanislas Guerini sur le scrutin de mars 2021, ces
alliances entre le MoDem et la droite ne peuvent plus être d'actualité.
Va-t-en-guerre, le président de l'Assemblée nationale l'a dit au Figaro et répété ici et là : « Je souhaite
que, partout, les ministres s'engagent dans les élections
régionales. » Lors du séminaire gouvernemental, le 9 septembre,
Emmanuel Macron a enjoint à ses ministres de mouiller le maillot en mars
prochain. En d'autres termes, LREM ou le MoDem enverront des soldats batailler
sous l'étiquette majorité présidentielle. « Il n'a échappé à personne, et
je n'espère pas à François Bayrou, que si nous gagnons ensemble, il faut savoir
perdre ensemble », observe non sans ironie un ponte de la macronie.
Voilà de quoi donner des sueurs
froides aux élus régionaux étiquetés MoDem. En particulier dans la région
Île-de-France, sur laquelle LREM lorgne avec avidité. Si le nom de Jean-Michel
Blanquer a longuement circulé pour mener la liste, le ministre de l'Éducation
nationale a fait comprendre à Emmanuel Macron qu'il n'avait guère envie de
mener cette bataille-là. « Faire une liste contre Pécresse, c'est une
mauvaise idée. Très mauvaise idée. Sauf si notre stratégie, c'est de faire gagner
les écologistes… », analyse un cadre de LREM. Valérie Pécresse, justement,
qui compte dans sa majorité pas moins de 13 conseillers régionaux
MoDem. À ces sortants-là, Stanislas Guerini a récemment demandé « de la
clarté politique ». Pas de quoi convaincre les intéressés de se ranger
derrière un candidat de la majorité présentielle pour affronter la présidente
de la région.
François Bayrou peut faire ce qu'il
veut, on est avec toi
« Si nous restons avec Valérie
Pécresse, nous avons toutes les chances de garder la région et d'être une
composante à part entière de sa majorité. Si nous allons derrière
je-ne-sais-quel-ministre LREM, on est au mieux dans l'opposition, au pire pas
élus », peste un centriste francilien qui renchérit : « Ce n'est
pas un choix, c'est un suicide ! » Ces derniers jours, plusieurs élus
régionaux MoDem ont voulu se rassurer et assurer Valérie Pécresse de leur
fidélité : « François Bayrou peut faire ce qu'il veut, on est avec
toi. » Mais qui imagine la MoDem Nathalie Elimas, secrétaire d'État
chargée de l'Éducation prioritaire et conseillère régionale d'Île-de-France de
la majorité, guerroyer contre une liste étiquetée LREM/MoDem et menée par un de
ses collègues du gouvernement ?
François Bayrou, grisé par une
nomination au Plan ou – qui sait – par la promesse d'un poste plus clinquant en
2022, semble avoir amorcé le mariage politique avec la macronie dans la
précipitation, au risque de diluer le MoDem dans une
« confédération » politique au service de la candidature d'Emmanuel
Macron en 2022. « Sacrifier sa PME familiale pour un poste ? C'est
bien mal connaître Bayrou », sourit un fin connaisseur du marécage
centriste. Encore échaudé par la saignée subie par l'UDF après la création
en 2002 de l'UMP pour réunir la droite et le centre, François Bayrou
ne souhaite en rien revivre la douloureuse expérience. Une seule question se
pose alors : jusqu'où François Bayrou respectera-t-il « l'accord de
la sainte alliance » avec LREM ? Dans son dernier livre, Le Temps des tempêtes (éditions de l'Observatoire), Nicolas
Sarkozy y répond : « François Bayrou a toujours trahi ceux qu'il
a choisis […]. Emmanuel Macron en fera, à son tour, avant la fin de son
quinquennat, l'amère expérience. Je n'en doute pas un instant. »
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Pour revenir en lice dans cette politique
politicienne de partis ringards qui ne sont plus utiles à la marche de cette V
eme république obsolète qu'il faudrait changer !
Mais ce vieux politicien chevronné ne travaille
que pour lui, son parti MODEM n’est qu’un pis-aller !
Mais les français lambda ont essayé ? Mais pas
avec assez de conviction pour un vrai changement en croyant à celui-ci avec
E.Macron qui est en fait, le même que ses prédécesseurs pour preuve il a
rappelé F.Bayrou malgré ses affaires politico judiciaire lui qui voulait une
déontologie chez les élus exemplaires pendant son passage éphémère comme ex
ministre de la justice au début du quinquennat du président, bien que lui-même
trainant des casseroles judiciaire toujours en cours !?
Ce qui prouve qu'au plus haut de l'état on se
fiche totalement des français !
On s'étonne de l'abstention grandissante dans
les élections nationales dont beaucoup de français ne se déplace plus pour
aller voter on peut les comprendre !
Quand on a à la tête du pays un monarque sans
couronne mais avec un grand pouvoir digne de l'ancien régime qui fait ce qu'il
veut et choisi ce qui il veut !
Que l'on ne parle pas de démocratie plutôt de
culture de clientélisme développé dans notre république pseudo monarchique !?
Jdeclef 11/09/2020 12h23
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