Sécurité :
et Macron ressuscita « l'ordre juste » !
Après
avoir donné le sentiment d'être mal à l'aise sur ce sujet, le président espère
tuer les critiques en angélisme… sans braquer son aile gauche.
28 août, dans l'enceinte chic du palais de Tokyo :
interpellé sur le retour au premier plan des questions de sécurité, le chef de
l'État se lance dans un long exposé conceptuel, citant cette anecdote qu'il
affectionne sur son maître à penser, Paul Ricœur. À un élève qui questionnait
son autorité, le philosophe avait rétorqué : « Mon autorité vient de
ce que j'ai lu plus de livres. » Un brin nébuleux de la part du chef
d'un État qui vient de vivre un été d'enfer, rythmé par de traumatisants faits
divers, entre des affrontements dignes de Mad Max à Dijon, un chauffeur de bus
battu à mort et une jeune femme fauchée et traînée sur 800 mètres par une
voiture à Lyon.Fin juillet, Emmanuel Macron avait aussi stupéfait en évoquant, alors que le sentiment d'insécurité face aux violences grandit, le thème fourre-tout – et moins anxiogène – d'« incivilités ». « C'est un homme qui vient de la gauche, pour lui le problème de l'insécurité n'existe pas, il le nie. On vit une crise d'autorité et il n'est pas à l'aise avec ce sujet ! », éreinte Agnès Evren, des Républicains, proche du chiraquien François Baroin. Sur les bancs même de la macronie, on s'interroge sur le risque d'une « jospinisation » tant la sécurité et la laïcité semblent les impensés du quinquennat. « S'il n'a pas un discours ferme et dur, il perdra la présidentielle. La droite et le RN vont le dépecer », s'inquiète un Marcheur.
Jean-Pierre Chevènement : « Contre la violence, l'angélisme ne protège pas »
Session de rattrapage
Une prise de conscience ? Le président a intégré, non sans
retard, que le ressenti du pays – le fameux « sentiment
d'insécurité » qui a coûté à l'ancien Premier ministre socialiste
Lionel Jospin sa place au second tour en 2002 – comptait autant,
sinon plus, que les résultats et la multiplication de mesures, souvent mal
expliquées du reste. Lui qui proclamait en octobre 2017 que « les
Français ne supportent plus l'impuissance publique » voit, trois ans
après, son action jugée sévèrement : selon un sondage Ifop pour Sud Radio
et CNews, 70 % des sondés citent la lutte contre la délinquance comme leur
priorité (contre 50 % en septembre 2017, soit un bond
de 20 points), après l'inquiétude liée à la santé sur fond de
Covid-19 à 82 %. Pire, seul un quart des Français (27 %) saluent son
bilan en la matière, selon l'Ifop pour Avostart.Macron a peu goûté le terme « ensauvagement » lâché par son ministre de l'Intérieur et qui s'est répandu comme une traînée de poudre, préférant s'en tenir à une plus simple expression de « banalisation de la violence ». Mais depuis la rentrée, il s'est lancé dans une « séquence » sécurité. Objectif non dissimulé : liquider le procès en angélisme à vingt mois de la présidentielle et faire oublier l'Emmanuel Macron qui a souvent donné l'impression de privilégier la culture de l'excuse à la répression. On se souvient de ses propos de novembre 2015 sitôt après les attentats lorsque, ministre de l'Économie, il avait considéré que la France avait sa « part de responsabilité » dans le « terreau » du djihadisme, s'attirant le courroux de l'intraitable Manuel Valls.
Session de rattrapage ? Le 4 septembre au Panthéon, dans un discours qui se veut le « socle » de sa nouvelle doxa sécuritaire, il a proclamé que la République n'admettait « aucune aventure séparatiste » et a défendu le « droit au blasphème » en plein procès Charlie Hebdo. D'ici la fin septembre, il se rendra aussi à Lunel (Hérault) pour parler de reconquête des quartiers. Entre 2013 et 2015, des dizaines de jeunes avaient quitté cette ville, surnommée « djihadland », pour rejoindre les rangs de l'État islamique en Syrie.
Lunel : la première filière djihadiste post- « Charlie » devant la justice
Un discours éclipsé par la crise sanitaire
À l'Élysée, on promet des mots « clairs et cash » et on
jure que le président ne pèche pas, tel Lionel Jospin en son temps, par « naïveté ».
Début septembre, il a recruté un nouveau conseiller sécurité, le préfet
Frédéric Rose, fin connaisseur des questions de délinquance et de
radicalisation. Et prépare des mesures censées frapper les esprits dans le
projet de loi sur le séparatisme en cours d'arbitrage, attendu en conseil des
ministres courant novembre et au Parlement au début de l'année 2021. Parmi les
mesures en discussion figure la fermeture administrative de salles de
prière accueillant des prêches radicaux ou d'établissements scolaires hors
contrat. « Le régalien n'est pas un angle mort », martèle-t-on au
sommet de l'État, où on dépeint un président décidé à passer la démultipliée.Emmanuel Macron a, convenons-en, quelque peu joué de malchance. Son discours contre le « séparatisme islamiste », prononcé à Mulhouse mi-février, avait été éclipsé par la crise sanitaire et le confinement. Il avait pourtant eu des mots forts : « Dans la République, on ne peut pas accepter qu'on refuse de serrer la main à une femme parce qu'elle est femme, que quelqu'un refuse d'être soigné ou éduqué par quelqu'un ; on ne peut pas accepter la déscolarisation ; on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier. » Bis repetita, donc.
Macron à Mulhouse : amour, foi et fermeté
Ménager ses électeurs
Cela suffira-t-il à inverser la vapeur dans l'opinion ? On ne
l'entendra pas parler de « racaille » ou de « Kärcher » au
pied d'une barre d'immeubles, ni même de « sauvageons » comme Jean-Pierre
Chevènement, qu'il consulte régulièrement. Le chef de l'État ne veut pas céder
au « gros rouge qui tache », selon une expression chère à Nicolas
Sarkozy, ou aux coups de menton à la Manuel Valls. Macron marche sur une ligne
de crête. Soucieux de ne pas faire définitivement fuir l'électorat de centre
gauche qui a voté pour lui en 2017 et attentif à ne pas fissurer
davantage sa majorité, plus à gauche que lui, il veille à toujours lier dans
ses interventions ordre et égalité des chances, sécurité et éducation.
« L'égalité des chances n'est pas encore effective aujourd'hui dans notre
République. C'est pourquoi elle est plus que jamais une priorité », a-t-il
insisté au Panthéon. « Son socle électoral est aussi composé du centre
gauche, d'humanistes proches de la CFDT, qui ont mal vécu la loi asile et
immigration », note un macroniste.LREM : députés cherchent baby-sitter
Il n'est pas anodin que le président ait d'abord songé au ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, pour occuper la place Beauvau lors du remaniement de juillet. Le « et en même temps » appliqué à la sécurité, en somme. À l'Élysée, on érige volontiers en mantra le discours à la jeunesse prononcé en 1903 à Albi par Jean Jaurès, selon lequel la République doit « concilier la liberté et la loi ». Ou comment remettre au goût du jour « l'ordre juste » cher à Ségolène Royal.
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C'est un bavard qui s'écoute parler en bon
comédien éduqué par son épouse !
Comme quoi les femmes ou reines de monarque ne
sont pas les meilleures conseilleuses !?
Rappelons notre histoire de France avec
Marie-Antoinette qui a été la perte du roi Louis XVI bien que pas détesté par
le peuple, à contrario de la reine qui l'était par ses frasques et son dédain
du peuple !
Dans notre histoire ancienne les femmes de
souverains ont été l’écueil de leur pouvoir par exemple Napoléon III et
l’impératrice Eugénie !?
De là à dire que Brigitte MACRON influence le
président?!
Il ne faut pas en tirer trop de conclusion mais...
Car E.MACRON est quand même un bobo bien-pensant
donneur de leçon qui croit tout savoir et très influençable, comme on l'a vu
lors de ses choix médiocres de certains ministres du gouvernement ou autres
collaborateurs depuis le début de son quinquennat !?
Jdeclef 10/09/2020 14h09
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