CRITIQUES DE BON SENS: Commentaires d'articles de presse sur fait de société ou politique du monde
jeudi 17 septembre 2020
On n'est pas à une catastrophe ou mauvais choix près de candidats en ce qui concerne l'élection présidentielle de 2022 !?
Présidentielle :
et si c'était Anne Hidalgo ?
La maire
de Paris, qui ne veut pas voir la gauche passer encore son tour, se tient prête
si les conditions sont réunies. Dans le secret, elle se prépare.
«Macron, on veut ton cul ! »
Le président doit une fière chandelle à Anne Hidalgo. Ce maudit 1er
décembre 2018, des vandales taguent les pires outrages sur l'Arc de triomphe en
marge d'une manifestation ultraviolente des Gilets jaunes. Retenu en Argentine
par un sommet du G20, Emmanuel Macron annonce qu'il viendra constater les
dégâts dès son atterrissage en France. La Mairie de Paris fait nettoyer en
catastrophe. « On a tout
remis en état, alors que la ville était à feu et à sang, il a pu faire sa
parade, et… pas un coup de fil pour remercier Anne ! On n'oubliera pas… »,
maugrée un proche.
Ainsi en va-t-il des relations entre Hidalgo et Macron. Entre ces
grands fauves, ce n'est pas seulement politique, c'est animal, épidermique,
tripal. « Ils ne peuvent pas se blairer », confesse
un macroniste. Le chef de l'État aurait été ravi qu'Hidalgo soit boutée hors de
l'Hôtel de ville aux municipales. Elle fera tout pour éviter qu'il ne soit
réélu et que la gauche ne passe - encore - son tour en 2022. Crise du Covid-19
oblige, ils donnent le change. Le 8 mai, peu avant le déconfinement du pays, il
l'a remerciée sur la tombe du Soldat inconnu d'avoir fait face à cette tempête
sanitaire : « Merci pour ce
que tu as fait à Paris, super boulot ! »
Il n'en pense pas un mot. Il ne lui a surtout pas échappé que quelque chose,
depuis peu, a changé. Un subtil glissement sémantique. Anne Hidalgo ne dit
plus, comme durant sa campagne, qu'elle ne briguera pas la présidentielle. Elle
laisse ouvert le champ des possibles. Elle voit bien que le regard sur elle a
changé. Qu'on l'envisage désormais comme celle qui pourrait porter les espoirs
de son camp. Elle coche quelques cases : maire de la capitale, à la tête d'une
coalition rose-rouge-verte. « J'aimerais une
femme présidente. Pour la gauche écologiste, elle est vraiment la bonne
candidate », plaide Carole Delga, présidente
PS de la région Occitanie. Le virage à droite du président, non assumé, dégage
un chemin inespéré. « Macron a la
base électorale la plus mutante de la Ve République. Il est passé de deux tiers
des électeurs de François Hollande en 2017 à deux tiers des électeurs de
François Fillon. Il y a un sentiment de cocufiage dans toute une partie de
l'électorat social-démocrate et écolo, donc il y a un espace, calcule un stratège de la maire. Anne fait ce raisonnement : cet espace, qui peut aller
au-delà de 20 %, n'est pas occupé. »« C'est la plus dangereuse », estime
un ministre. Sa réélection fin juin, elle qu'on croyait dix pieds sous terre,
lui vaut aujourd'hui une image de combattante, bardée de cicatrices. « Elle a passé sa primaire », concède
un responsable LREM. « Elle est
sortie de l'enfer. Elle a gagné par défaut, parce qu'il n'y avait rien en face.
Benjamin Griveaux et Agnès Buzyn, c'était Noël en juin. C'est la gagnante de
l'Euromillions ! » plaisante un ex-conseiller PS de
Paris.
Hypercontrôle. Elle,
bonne vivante, grande gueule, au langage pas toujours châtié, fuirait
volontiers la lessiveuse médiatique. Le chef des écologistes parisiens, David
Belliard, se souvient d'un soir de débat électoral postconfinement. Dans la rue
déserte qui les conduit au studio télévisé, masque sur le nez, ils arrivent à
un feu tricolore. Rouge pour les piétons. « Et là, elle s'arrête. Nous, on avance. Elle attend que ça
passe au vert, des fois qu'il y ait un photographe. Elle est dans un monde de
dingues, en hypercontrôle ! » « À Paris, vous avez une telle caisse de
résonance que la mort d'un pigeon devient un drame national… »,
soupire son premier adjoint, Emmanuel Grégoire. Aux élus de tous bords qui
défilent dans son immense bureau avec vue sur la cathédrale Notre-Dame, l'un
des plus majestueux de Paris, Anne Hidalgo répète que ce n'est « pas sa vie », qu'elle ne
veut « pas ça pour les siens ». Elle
a connu la fange des rumeurs, quand de bonnes âmes présentaient son fils, né de
son union avec le discret Jean-Marc Germain, rencontré au cabinet de Martine
Aubry dans les années 1990, comme le « fils caché de Hollande ».
Ses trois enfants, dont le dernier est depuis peu majeur, ont payé un lourd
tribut à sa carrière. Une plaie à vif pour cette jeune grand-mère. « Je protège ma famille »,
dit-elle. Mais Anne Hidalgo n'est pas Jacques Delors ni François Baroin, un
ami. « Si les circonstances sont réunies et qu'elle
sent qu'il y a une chance de victoire, elle ne fuira pas ses responsabilités.
Une élection, elle y va pour la gagner, y compris celle-là »,
lâche un membre du premier cercle. Face à Emmanuel Macron, le storytelling est
tout trouvé : le fils de médecins qui a étudié à Henri-IV, face à la fille
d'immigrés, née Ana María Hidalgo Aleu à San Fernando en Espagne, d'un père
ouvrier électricien et d'une mère couturière, élevée dans la cité sensible de
La Duchère à Lyon, naturalisée à 14 ans. « On ne va pas se raconter d'histoires, elle est sur le top
départ des candidats putatifs, lance
David Belliard. Et c'est une
femme. »
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