Sébastien
Le Fol – L'art français du bla-bla
ÉDITO.
« Ensauvagement », « ultralibéralisme »,
« Décroissance »… Les débats sémantiques et conceptuels polluent la
vie politique. Et ne résolvent rien.
Les débats en France font parfois songer à cette satire italienne. Nous affectionnons les querelles théologiques, nous nous gargarisons de controverses sémantiques. L'abstraction est notre royaume. Nous adorons faire monter des mayonnaises conceptuelles. Le « quoi » nous importe plus que le « comment ».
Alors que des crimes sordides sont commis, nos politiques s'empoignent sur la manière de les nommer : « ensauvagement » ? Incivilités ? Sept Français sur dix jugent que leur pays "s'ensauvage". Le mot est fort. Mais une fois que l'on a établi le diagnostic, que fait-on ? La pandémie requiert des masques et des tests ? On disserte sur le « monde d'après ». La crise est là, l'État « nationalise » les salaires durant quelques mois ? Des heures d'antenne sont encore consacrées à la prétendue identité « ultralibérale » de la France. Les webinaires sur « l'économie inclusive » se multiplient. Mais que fait-on concrètement, à tous les niveaux, pour briser le plafond de verre français et réformer les rentes de situation ? Idem pour l'écologie. Les écologistes radicaux refusent toutes les solutions pragmatiques pour défendre l'environnement au nom d'une religion anthropophobe.
Ce penchant n'est pas nouveau, certes. L'Augustinus, le texte fondateur du jansénisme, suscita de passionnés débats un siècle durant. Il s'agissait alors de sauver les âmes… Ce ne sont plus les bulles du pape qui cristallisent nos disputes. Mais nous avons un président de la République qui joue volontiers l'arbitre des élégances intellectuelles. Emmanuel Macron, ce « président philosophe », selon Brice Couturier, aime taquiner les idées. Toutefois, certaines de ses interventions, un peu trop chargées en concepts, laissent les Français pantois comme un personnage de Sempé devant un building new-yorkais.
Sous Macron, nous avons conservé cette habitude des discussions à haute altitude, si haute que les propos échangés paraissent éloignés de la réalité. Nous voyons les problèmes comme Yann Arthus-Bertrand photographie la terre : du ciel. Autant dire : de très loin.
Taleb : « Les institutions devraient avoir une date d'expiration »
Ne plus voir la détresse sur le siège avant de sa Rolls
Absorbé par ses préoccupations théologiques, l'aristocrate italien
des Nouveaux Monstres ne
voit même plus la détresse sur le siège avant de sa Rolls : son passager
mourant. À force d'apposer sur toutes les questions politiques, économiques et
sociales nos grilles de lecture théoriques, nous ne voyons plus la réalité.
D'ailleurs, savons-nous encore la nommer ?Les discussions perchées ont un avantage certain pour les professionnels de la querelle : ils les confortent dans leur posture. Il est frappant de voir à quel point les faits, et, de manière générale, l'expérience acquise sur le terrain sont absents de nos débats. Le ressenti prime désormais. Le pragmatisme est suspect. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce qu'il va communiquer tous les mois les chiffres de l'insécurité en France : on crie au complot.
Autrefois, dans les familles, on expliquait aux enfants qu'il ne fallait pas parler d'argent à table. Aujourd'hui, c'est le réel qui est expulsé de nos conversations.
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Mais E.MACRON par ses discours alambiqués creux
est passé maître dans l’exercice !
Cela plait aux français lambda, car s’il ne dit
rien, ils s’inquiètent et ne peuvent commenter ou critiquer les propos du
président, même s’ils ne sont souvent pas suivi d’effet concret, surtout quand ce
sont des promesses non tenues par exemple !?
Mais chez nos dirigeants ou politiciens élus ou
non élus de tous bords, il faut parler pour faire avaler le maximum de
couleuvre au bon peuple lambda !
Et si on mettait bout à bout ces multiples
péroraisons souvent inutiles on verrait pourquoi notre pays végète et fait du
sur place depuis des décennies !
On est devenu un pays de politiciens bavards
qui s’écoute parler, mais comme les français en redemande, car s’ils ne disaient
rien on se demanderait à quoi ils servent, car pour le concret, ils sont
souvent absents et ne pensent qu’a être réélus et là bien sûr, ils recommencent
à parler pour ne rien dire !
S’ils agissaient d’abord avant de palabrer, ce
serait mieux, mais il ne faut pas rêver, le monde politique français n’est
composé que de bavards perroquets qui disent tous la même chose !?
Jdeclef 07/09/2020 14h54
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