Gérard
Araud – Brexit : mais que nous réserve Boris Johnson ?
Le rapport
de force avec Bruxelles vire à l'affront. En accusant l'UE de
préparer un blocus alimentaire en Irlande du Nord, Johnson se trumpise un peu
plus.
À Bruxelles, on en est encore pantois. On
savait que Boris Johnson
serait un interlocuteur difficile, à la fois pour prouver qu'il était
différent de son prédécesseur et à cause de la conviction qu'il avait exprimée
– et qui n'est pas fausse – qu'il n'y a pas de bonne négociation sans un
rapport de force. On s'attendait donc à des portes claquées, à des éclats de
voix, à une montée de la tension au fur et à mesure que l'échéance du
31 décembre se rapprocherait ; à l'inévitable théâtre qui conclut
toute négociation difficile et qui permet ensuite aux deux parties d'exhiber
leur fermeté devant leur opinion publique pour pouvoir expliquer que le
compromis final est une victoire inespérée… Routine
qui n'est pas du style de Michel Barnier, mais qu'il était prêt à tolérer
au prix d'un accord fixant les futures relations entre le Royaume-Uni et l'Union
européenne.
Claquer la porte, oui, mais pas sur
les mains de votre interlocuteur ! Or, c'est exactement ce que vient de
faire le gouvernement
britannique de la manière la plus brutale et la plus inattendue. Il a
soudain affirmé que l'UE ne préparait rien de moins qu'un blocus alimentaire
en Irlande du Nord et s'est déclaré contraint de revenir sur le protocole
qu'il avait signé et ratifié avec l'UE pour ne pas recréer de frontière entre
les deux Irlandes. Le ministre, pour l'Irlande du Nord, a donc benoîtement
reconnu que le Royaume-Uni allait violer un accord international.
Une rhétorique de plus en plus agressive
Bruxelles a découvert grâce à la BBC à la fois qu'elle était accusée
d'un acte de guerre, puisque c'est ainsi que le droit international qualifie un
blocus, et que l'interlocuteur avec lequel elle tente de conclure un accord en
jetait aux orties un autre auquel les deux parties étaient parvenues il y a
moins d'un an. Depuis lors, le gouvernement britannique s'est lancé dans une
rhétorique de plus en plus agressive à l'encontre de l'Union que ce soit aux
communes, dans la presse et même à Washington, où le secrétaire au Foreign
Office a jugé, devant son homologue américain qui devait boire ses paroles, que
l'UE mettait en danger l'accord de paix dit « du Vendredi saint »
conclu entre les deux Irlandes. Intelligemment, Bruxelles garde le
silence.
Lire aussi L'Irlande
du Nord, le crash-test de Boris Johnson
Toutes les capitales européennes
s'interrogent évidemment : que signifie cette offensive britannique qui
dépasse le mélodrame habituel de fin de négociation ? Pourquoi cette
fixation sur l'approvisionnement alimentaire de l'Irlande du Nord que rien ne
menaçait ? Pourquoi ce ton qui transforme 27 pays européens en
ennemis ?
Tactique ou stratégie ? Dans le
premier cas, il s'agirait de prouver la détermination britannique de ne pas
céder pour obtenir des concessions d'Européens dont on est convaincu à Londres,
depuis le début, qu'ils reculeront devant la perspective de l'absence d'un
accord à cause de leurs intérêts économiques au Royaume-Uni. On ne voit
cependant pas en quoi la violation d'un accord y contribuerait alors que la
confiance est la denrée indispensable à toute négociation fructueuse. Cela
étant, l'incompétence, même chez les Britanniques, n'est pas à exclure. Toute
la saga du Brexit le rappelle.
Lire aussi Brexit :
« Nous n'avons rien à gagner à un Royaume-Uni mal en point »
Stratégie, mais pour aller où si ce
n'est vers une sortie de l'Union sans accord commercial ? Toute cette
agitation ne serait alors que le préambule de la crise, le moment où on
commence à monter le dossier pour démontrer devant l'opinion publique que le
divorce est imputable à l'autre partie. L'explication de la décision de Boris
Johnson de choisir ce qu'on appelle un
« no deal », soit un non-accord, porterait alors non sur la
question de l'alimentation de l'Irlande du Nord, invoquée pour des raisons
politiques, mais sur les aides d'État. Sur ce sujet, le Royaume-Uni est
resté jusqu'ici silencieux malgré les demandes répétées de Bruxelles qui veut
s'assurer qu'elles ne créeraient pas une concurrence déloyale sur le marché
intérieur.
Un nouveau conservatisme
Si cette hypothèse était vérifiée, si
le Royaume-Uni cherchait vraiment à protéger son industrie, ce serait
alors un nouveau conservatisme britannique qui se ferait jour, qui
abandonnerait rigueur budgétaire et concurrence pure et parfaite, tournerait le
dos au marché et ramènerait l'État ; un trumpisme
à l'européenne, en quelque sorte. Rien n'est fait, mais si c'était le
cas, on se souviendrait que c'était le duo Thatcher-Reagan qui avait inauguré
politiquement l'ère néolibérale : pourquoi pas Trump-Johnson pour la
clôturer ?
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L'Irlande du Nord est créée le 3 mai 1921 en
application du Government of Ireland Act 1920 qui divise l'Irlande entre
Irlande du Nord et Irlande du Sud. Le 6 décembre 1922, l'Irlande du Nord est
devenue une région du nouvel État irlandais indépendant, l'État libre
d'Irlande, mais dès le lendemain, le parlement d'Irlande du Nord décide de
quitter le nouvel État pour rester au sein du Royaume-Uni
Et donc le brexit a causé un problème insoluble pour des questions de
frontières avec l'U. E mais les antagonismes entre les deux Irlandes est
toujours bien présent, comme un volcan qui ne demande qu'à se réveiller !
Mais rappelons encore que ce problème est a régler entre les 2 Irlandes et
surtout plutôt avec l'Angleterre qui a déclenché ce brexit qu'il font trainer
depuis 4 ans et non pas à l'Union Européenne qui a subi leur décision de
quitter l'Europe !
Et la mauvaise foi de Boris Johnson ne devrait pas être toléré plus longtemps
car la parole des anglais se trouverait dévalué à l'international !
Ceci étant les deux Irlandes devraient s'unir, elles y gagneraient plus en
tolérant et mettant de côté leurs querelles de religions désuètes indignes de
pays libres civilisés et modernes !
Ce brexit leur revient dans la face et peut déboucher sur la fin du royaume uni
britannique se réduisant à l'Angleterre et pays de Galle car l’Écosse pense
aussi à l'indépendance voulant rester dans l'U. E. !
La grande reine Victoria de par son règne ou l'empire britannique était immense
et présent, puissant de par le monde, n'en reviendrait pas, si elle voyait
cela, mais depuis la fin de la dernière guerre mondiale, la reine Elysabeth II
en fin de règne a vu diminuer cet empire comme une peau de chagrin !
Jdeclef 18/09/2020 17h14LP
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