« La
France est l'ennemi n° 1 des Frères musulmans » : un repenti
témoigne
ENTRETIEN
2/4. Comment la France est devenue l'ennemi préféré des Frères musulmans.
L'ancien frériste Mohamed Louizi se livre au « Point ».
La France occupe une place particulière dans le cœur des Frères
musulmans. Désignée comme ennemie historique, elle sert à galvaniser les
militants de base. Parce qu'elle est « l'incarnation vivante de tout ce
que l'islam politique craint, n'aime pas et veut détruire : la
liberté », nous dit Mohamed Louizi. Personne n'a raconté l'islamisme soft
power des Frères musulmans avec autant d'acuité que lui.
Depuis qu'il a quitté l'organisation en 2006, l'ancien frériste
fait l'objet d'un harcèlement judiciaire systématique visant à le faire taire.
Mais Mohammed Louizi n'a jamais renoncé à écrire – notamment sur son excellent
blog – et à raconter ce qu'il sait du projet des Frères musulmans pour la
France et pour l'Europe. Celui qui fut militant d'un islam éminemment politique
porte aujourd'hui une voix importante capable de nous aider à comprendre ce qui
nous arrive. Voici le deuxième entretien d'une série qui en comptera quatre.
Le Point : On a le sentiment que, malgré le soutien plutôt
inattendu des Émirats arabes unis, que la France serait devenue « l'ennemi
public n° 1 un » des pays musulmans. Partagez-vous ce constat ?
Mohamed Louizi :
Que la France soit l'ennemi public n° 1 des Frères musulmans ne date pas
d'aujourd'hui. Déjà, en 1939, lors du 5e congrès de la mouvance
islamiste des Frères musulmans, dans un discours incendiaire fondateur de
la stratégie de domination globale (Tamkine) menée partout par ces
islamistes, Hassan al-Banna, le guide fondateur de la mouvance et, au passage,
le grand-père des frères Ramadan, avait menacé la France depuis l'Égypte. Il
disait, je traduis : « La France, qui avait prétendu, pendant un
temps, être l'amie de l'islam, devra rendre des comptes aux musulmans aussi
longtemps que possible. Nous n'oublierons jamais sa honteuse position à
l'encontre de notre chère Syrie. Nous n'oublierons jamais sa position vis-à-vis
de la question marocaine et du dahir berbère. Nous n'oublierons pas nos
frères nombreux, tous ces jeunes de la patrie marocaine, libre et combative,
jetés aux fonds des prisons et aux extrémités des exils. Viendra le jour où ce
compte sera réglé. C'est ainsi que nous faisons alterner les jours fastes et
les jours néfastes parmi les hommes. » Cette haine originelle que
témoignent les Frères musulmans à l'égard de la France et de ce qu'elle
représente comme idées, comme idéaux et comme principes, depuis le temps, ne faiblit
jamais. Tel un phénix qui renaît de ses cendres, les Frères musulmans trouvent
toujours le moyen de s'attaquer à la France et de galvaniser leurs bases
radicalisées contre elle.
La France est l’incarnation vivante de
tout ce que l’islam politique craint et n’aime pas.
D'accord, mais pourquoi spécifiquement la France ?
Certainement parce que la France est l'incarnation vivante et
dynamique de tout ce que l'islam politique craint et n'aime pas, de tout ce que
l'islam politique veut détruire : la liberté. Quand on observe bien les
trente dernières années, une constance se dégage : les deux pays
démocratiques ciblés constamment par la propagande de l'internationale frériste
sont : Israël et… la France. C'est un fait, même si le discours de
Dominique de Villepin en février 2003, prononcé contre la guerre en
Irak devant le Conseil de sécurité de l'ONU, avait engendré un semblant de
trêve, qui, en vérité, n'avait été que de très courte durée et avait pris fin
au moment du débat précédant le vote et la promulgation de la loi du
15 mars 2004 qui encadre le port de signes ou de tenues
manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées
publics.
Pourquoi les islamistes semblent-ils avoir renoncé aux États-Unis
– qui ont mené une politique ouvertement anti-islam –, mais pas à la
France ?
S'il est vrai que les Frères musulmans s'attaquent parfois aux
États-Unis et à la Grande-Bretagne, entre autres, cela dépend de la couleur
politique du locataire de la Maison-Blanche, d'un côté, et de celui
de 10 Downing Street, de l'autre. Un président américain, issu du
Parti démocrate, et un Premier ministre britannique, issu du Labour, ont plus
de chances d'être épargnés et à l'abri des attaques fréristes. Histoire, peut-être,
de proximités et de convergences d'intérêts pas uniquement géostratégiques.
Face à la France, le cœur laïque battant de l'Europe, la couleur politique du
locataire de l'Élysée importe peu. Les attaques sont constantes et les
chantages à la déstabilisation se suivent et se ressemblent. Pour cela, les
Frères musulmans s'accrochent à tout événement, quand ce ne sont pas eux-mêmes
leurs principaux instigateurs de l'ombre, pour orchestrer et entretenir ces
attaques : les affaires du voile, les caricatures de Mahomet, le burkini
sur des plages et dans des piscines, le positionnement de la France au sujet de
la Syrie, de la Libye, du Kurdistan, de la Méditerranée orientale, de la Grèce,
de l'Arménie, du Sahel, etc. Ils font feu de tout bois pourvu que ses
flammes tiennent le plus longtemps possible, en attendant la prochaine
provocation. N'oublions pas que Hassan al-Banna a promis à ses Frères que le
bassin méditerranéen sera et redeviendra islamique. Sur le contexte actuel, on
voit bien que les Frères musulmans voudraient bien que l'on considère leur
manœuvre de boycott comme étant « représentative » du sentiment des
musulmans à travers la planète, mais la vérité est tout autre. De ce point
de vue, le positionnement des Émirats arabes unis, qui, en 2014 a
classé, à juste titre, les Frères musulmans et leurs branches comme organisations
terroristes n'est pas un fait isolé. La France est soutenue par de
nombreux musulmans, un peu partout dans le monde arabe, qui chérissent la
laïcité et militent chez eux pour que la modernité soit et prospère.
Islamisme, cette gauche qui ne voulait rien voir
Y a-t-il, pour vous, une ligne politique « frériste »
derrière ces alliances contre la France ?
Sans aucun doute. Cependant, il ne s'agit nullement d'une simple
ligne politique fantasmée ou d'un axe imaginaire sans intérêt. Au contraire, il
s'agit bel et bien d'un croissant islamiste structuré, pragmatique,
idéologique, identifiable, identifié, physique, géopolitique, économique,
financier, militaire et va-t-en-guerrier, rassemblant en son sein l'ensemble
des composantes gouvernementales et non gouvernementales de l'islam politique
en action, qu'elles soient sunnites ou chiites. L'alliance sunnite-chiite au
sein de la famille islamiste n'est pas contre nature. Ce croissant islamiste
relie symboliquement l'Indonésie au Maroc, en passant par la Malaisie, le
Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, le Qatar, la Turquie, la Libye, la Tunisie et
l'Algérie.
Comment se manifeste concrètement cette alliance ?
Lorsque les regards inquiets du monde entier, à la veille de Noël,
étaient rivés sur les incendies en Australie et sur l'apparition à Wuhan en
Chine des premiers cas de contamination au nouveau coronavirus, les parrains de
ce croissant islamiste, eux, étaient tous rassemblés dans un sommet inédit et
cinq étoiles à Kuala Lumpur, la capitale malaisienne, du 18 au
21 décembre 2019. On pouvait y voir un « sommet antisaoudien »,
anti-Émirats arabes unis, matérialisant ce mouvement conscient mais surexcité
des plaques tectoniques islamistes, loin du régime saoudien qui semble décidé à
s'engager sur la voie d'une réforme globale de son système et d'une limitation
de ses influences religieuses extérieures.
On pouvait et on peut voir dans ce sommet la matérialisation de ce
croissant islamiste qui, à dessein inavoué, a rassemblé à cette occasion
les pièces de son puzzle pour faire le bilan d'étape d'une décennie
écoulée ; pour en tirer les enseignements des expériences des islamistes
après ledit Printemps arabe ; et surtout, pour préparer la nouvelle
décennie avec comme date anniversaire, marquée dans tous les esprits, l'an
2024 : le centenaire de la chute du califat ottoman que les Frères
musulmans œuvrent, par tous les moyens, à rétablir à terme.
Cette coalition menace surtout l'ordre mondial entre pays
musulmans, non ?
Certainement. C'est peut-être pour cette raison que les oulémas
officiels de l'Arabie saoudite ont décrété un avis religieux, publié ce
10 novembre 2020, considérant les Frères musulmans comme « groupe
terroriste qui ne représente pas l'approche de l'islam […], attaque les
dirigeants, attise la discorde, dissimule la religion et pratique la violence
et le terrorisme ». Ce virage saoudien doit encore s'affirmer, on
l'espère, par le rejet définitif du salafisme wahhabite.
Il serait imprudent de ne pas tenir compte de la réalité de cette
coalition, de sa capacité de frappe, notamment djihadiste, et de ses menaces à
l'égard de la France et de l'Europe aussi. Sur le papier, cette coalition
revendiquerait, démographiquement parlant, un peu plus de 800 millions
d'habitants quand l'Europe en compte environ 741 millions. Cela ne veut
surtout pas dire que ces 800 millions partageraient la vision de l'islam
politique, encore moins ses projets et ses projections, mais, à l'ère des
réseaux sociaux et des chaînes satellitaires sous contrôle, cette coalition a
fait la démonstration de sa capacité à mobiliser, à s'organiser et à engager,
dans son djihad tout-terrain, des forces exogènes et aussi des forces
endogènes, biberonnées au sein même de la France et de l'Europe.
Comment l'Arabie saoudite a exporté l'islam salafiste
Il y a une méthode frériste particulière appliquée à la
géopolitique internationale ?
Ce croissant islamiste espère faire mal à la France et à l'Europe,
en instrumentalisant, à échelle planétaire, le sentiment religieux musulman et
l'image de Mahomet. Il peut y arriver, en particulier si l'Europe continue
de courber l'échine face à la Turquie d'Erdogan, qui, rappelons-le, contrôle
aux frais de l'UE, les flux migratoires (et accessoirement djihadistes) dans
l'espace Schengen et en fait une carte de pression. Erdogan contrôlait déjà la
porte est de l'Europe. Il contrôle aussi, à travers ses subalternes en Libye et
en Tunisie, la porte sud menant vers Lampedusa. Il aimerait avoir le contrôle
de la porte ouest, Gibraltar, pour que son piège totalitaire se referme
définitivement, complètement, sur le Vieux Continent. C'est bien cette
coalition islamiste qui malmène l'image de la France après les déclarations du
président de la République au sujet de l'islam politique et après l'attentat de
Conflans-Sainte-Honorine. La plupart des pays musulmans qui ont condamné la
France étaient présents officiellement ou représentés discrètement par des
délégations officieuses audit sommet de Kuala Lumpur.
« La France s'est mise à croire que la modernité arabe
venait de l'islamisme »
Quels sont les responsables politiques à la manœuvre ?
On peut citer l'ex-Premier ministre malaisien Mahathir
Mohamad, présent à ce sommet, qui a enjoint récemment aux musulmans de
« tuer des millions de Français ». Ou encore cette déclaration du
Frère musulman Ali al-Qaradaghi, le secrétaire général de l'officine frériste
UISM (Union internationale des savants musulmans) qu'hébergent le Qatar et la
Turquie, présents aussi à ce sommet. Il a accusé publiquement les services
secrets français d'être les instigateurs de la décapitation de Samuel Paty. On
peut citer des députés islamistes marocains et des politiques qataris,
koweïtiens et jordaniens. On peut citer des exemples de cette propagande
principalement menée par les brigades numériques des Frères musulmans, du Maroc
jusqu'en Indonésie. D'ailleurs, l'administration de Facebook vient de supprimer
des milliers de comptes pro-Frères musulmans, suivis par un million et demi
d'abonnés et qui diffusent leur propagande mensongère et déstabilisatrice.
Mahathir Mohamad et le « carnage de Français »
On note aussi, et c'est loin d'être anecdotique, qu'en Andalousie
espagnole, ledit cheikh Abdullah ben Nasser Al-Thani, cousin de l'émir du Qatar
et président du club de Malaga, a menacé clairement, vulgairement, Emmanuel
Macron et a réclamé des excuses officielles. En ligne de mire de la justice
ibérique, soudain, il s'est mué en défenseur de Mahomet ! Tout cela parce
qu'Emmanuel Macron a déclaré que « l'islam est une religion qui vit une
crise aujourd'hui, partout dans le monde ». On n'a pas entendu ce cousin
de l'émir du Qatar tenir les mêmes propos à l'égard de l'ex-Premier ministre
malaisien islamiste Mahatir Mohamad, qui, en ouverture dudit sommet de
Kuala Lumpur, avait dit la même chose, presque à la virgule près, sans être
inquiété. Il dit vouloir comprendre pourquoi « l'islam et les pays
musulmans étaient en crise, sans espoir et indignes de cette grande
religion ». Deux poids, deux mesures.
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De plus cette religion
islamique s'infiltre insidieusement dans la société française depuis les années
60 en pratiquant un prosélytisme actif, dans certaines zones connues de France
!
Avec quelque fois et de plus
en plus un islam extrémiste intolérant avec des dogmes obscurantistes
moyenâgeux essayant subrepticement de supplanter les lois ou coutumes
françaises de notre pays judéo-chrétien depuis 2000 ans !
Et de multiples incidents allant
jusqu'au terrorisme islamique dont certains terroristes se recommande de cette
religion pour justifier leurs actes criminels lâches et barbares!
Donc le trop c'est trop et
que certains des français lambda ne peuvent pas les apprécier, n'en déplaise à
nos biens pensants dirigeants de tous bords donneurs de leçons qui pratiquent
le politiquement hypocrite !
Car les faits sont là
jusqu'à ce jour depuis trente ans que ça dure et peut être dus à l'immigration
galopante que l'on n'arrive pas à stopper dans notre pays des droits de l'homme
de l'homme qu'ils ne respectent pas et du droit d'asile si généreux !
Mais cela n’est pas nouveau
et démontre la situation actuelle de la société en France, car nos dirigeants
depuis des décennies repoussent la poussière sous le tapis à leurs successeurs
méthode typique de la politique d’état française pour les sujets importants et gênants !
Jdeclef 25/11/2020 10h32LP
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