Gabriel
Attal : le porte-parole n'est pas un bleu
LA LETTRE
DU PALAIS. À l'origine d'un couac de communication en début de semaine, le
porte-parole du gouvernement ne serait-il pas sous-estimé par Jean
Castex ?
La politique est bien souvent ingrate.
Prenons Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement. Quand il a pris ses
fonctions et a succédé à la très critiquée Sibeth Ndiaye en juillet, il n'avait
qu'une peur : la boulette, le couac. Celle qui brouillerait le message
gouvernemental et occuperait une semaine durant les commentateurs politiques.
« Ma parole, elle n'engage pas seulement ma personne, mais le
gouvernement. Un mot de trop, un mot de travers et je peux provoquer une crise
diplomatique ou faire dévisser la Bourse. Ça fait peur », nous
soufflait-il au fil de l'été. Le cadet des ministres, pour se préparer au mieux
à ce costume de porte-parole, a même consulté ses prédécesseurs de
« l'ancien monde » : Jean-François Copé, Valérie Pécresse,
Stéphane Le Foll ou encore Luc Chatel.
Cette semaine, il a eu droit à sa
première bévue. Certes Gabriel Attal n'a pas fait « dévisser le CAC
40 » ni « provoqué de crise diplomatique », mais la crise
sanitaire qui bouscule le pays ne fait rien à l'affaire. Mardi 3 novembre,
face à Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV-RMC, il annonce que le gouvernement
se prépare à « réinstaurer un couvre-feu sur Paris et peut-être en Île-de-France »
en plus du confinement déjà en place depuis le 30 octobre. Dans la minute,
la polémique s'envole : le gouvernement décide une nouvelle fois sans
consulter les élus locaux, en l'occurrence Anne Hidalgo et Valérie Pécresse.
Dans la demi-heure, Matignon recadre publiquement son ministre et dément qu'un
couvre-feu est en préparation pour la capitale et sa région. Que n'avait-il pas
dit là, à un moment où les Français s'avouent agacés, voire parfois perdus,
face aux choix du gouvernement pour lutter contre l'épidémie.
Coignard – Vous avez aimé Benjamin et
Sibeth ? Vous adorerez Gabriel !
Popularité
On a moins parlé du mea culpa de
Gabriel Attal, le soir même sur LCI. Alors que le Premier ministre ne concédait
rien de plus qu'une « maladresse » entre les quatre murs de la salle
de réunion de la majorité mardi, le jeune ministre a publiquement admis son
erreur. « J'ai manqué de clarté. C'est moi qui aurais dû être plus clair
sur la méthode employée, la concertation », a-t-il ajouté. Car, en
réalité, l'idée de ce couvre-feu faisait déjà son chemin au sein du
gouvernement. L'idée, exposée au ministre de l'Intérieur par le
préfet de police qui lui rapportait des manquements aux règles sanitaires à
Paris, devait même être au menu du conseil de défense de mercredi. Était-ce
donc vraiment une maladresse de Gabriel Attal ? On le sait, Jean Castex
est tout autant le Premier ministre proche des maires qu'un ami d'Anne Hidalgo.
Ne pas consulter cette dernière, maire de Paris, eût été une double erreur dont
lui seul aurait été tenu pour responsable. « Il fallait rattraper le vase
en pleine chute », ironise dans une métaphore un membre du gouvernement.
Confinement : y a-t-il un pilote
dans l'avion ?
Aussi « tétanisé » – ce sont
ses mots – par l'éventualité d'un couac de communication, Gabriel Attal n'est
pas pour autant un « bleu » de la politique. Le 22 juillet
dernier, en quittant le conseil des ministres, le Premier ministre donnait à
voir aux photographes, sans s'en rendre compte, un bout de papier :
« Finalement, on a trouvé un os à ronger supplémentaire pour le jeune
Gabriel [Attal] ? » Une maladresse, diront certains, une erreur
d'appréciation. Car Attal parle à un électorat jeune que Jean Castex ne
parviendra jamais à cristalliser au service d'Emmanuel Macron en 2022. À coups
de live Instagram avec des influenceurs, d'interviews sur Twitch, Fun Radio et
autres radios libres, le jeune ministre prêche la parole gouvernementale auprès
des jeunes avec succès. Chacune de ses apparitions sur ces canaux d'information
est un succès d'audience. Sa discussion d'une heure, en direct, sur
l'Instagram d'EnjoyPhoenix (5 millions d'abonnés) a été visionnée
plus de 360 000 fois. Son passage à Balance ton post, l'émission de Cyril Hanouna, en octobre
dernier a boosté les audiences du show au point que le présentateur a
envoyé un SMS à Emmanuel Macron le lendemain pour s'en réjouir. Mercredi,
le porte-parole était l'invité de Lovin' Fun, sur Fun Radio, un programme plébiscité par
les jeunes.
Dans une interview au Figaro publiée
jeudi, Gabriel Attal revient sur le couac de communication du début de la
semaine, mais n'en oublie pas son solfège politique. Interrogé sur Anne
Hidalgo, le porte-parole décoche : « Elle vit cette épidémie au
ralenti. Bientôt, elle demandera un confinement plus dur, car sa marque de
fabrique est de s'opposer à tout avant d'être rattrapée par la réalité de
l'épidémie. » Jean Castex pensait pouvoir ménager son amie Anne
Hidalgo sur cette séquence, Gabriel Attal vient de se rappeler à son bon
souvenir.
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Car ATTAL n'est qu'un porte-parole
qui ne répète que ce qu'on lui dit, ou écoute, comme SIBETH avant lui des
personnages qui ne font que le bonheur des médias en mal de scoop, quand ils
font des bourdes !
Ce qu'il faut savoir, c'est
attendre les contre-ordres du 1er ministre !?
Pitoyable communication
désordonnée habituelle !
Jdeclef 06/11/2020 14h29
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