Covid-19 :
pourquoi Macron n'enfermera jamais les « vieux »
RÉCIT.
Évoqué en conseil de défense, le confinement des seules personnes âgées a été
écarté par le président. Un sujet très sensible pour lui.
Le 20 octobre 2007, à l'hôtel Westminster du Touquet
(Pas-de-Calais), c'est jour de mariage entre Brigitte et Emmanuel Macron. L'homme
d'affaires et multimillionnaire Henry Hermand, témoin du marié, déambule dans
les salons privés. « Je suis le meilleur ami d'Emmanuel », se
présente-t-il aux convives, interloqués. Et pour cause : l'homme, ancien
résistant et mécène de la deuxième gauche, disparu en 2016 à l'âge de
92 ans, soit avant l'accession à l'Élysée de son jeune protégé, a
cinquante-trois printemps de plus que lui. Ainsi va Macron, qui a été instruit,
formé et accompagné toute sa vie durant par des gens qui comptaient trente ou
quarante années de plus. « Il raconte que ses rencontres avec des personnes
bien plus âgées ont souvent été les plus belles de sa vie », témoigne un
responsable de la majorité, qui a ses habitudes à l'Élysée. C'est Jacques
Attali, sherpa de François Mitterrand, qui prend cet inspecteur des finances
prometteur sous son aile au sein de la commission pour la libération de la
croissance et se flatte de lui avoir présenté François Hollande dans son
hôtel particulier de Neuilly (Hauts-de-Seine). C'est Michel et Sylvie Rocard,
qui partent en week-end avec les Macron et viennent dîner dans le petit
appartement chichement meublé que les parents du futur président ont acquis
près de la prison de la Santé, à Paris. C'est l'essayiste Alain Minc, qui croit
très tôt en lui, et David de Rothschild, qui en fait un associé-gérant de
sa banque d'affaires.
Comment la crise électrise Emmanuel Macron
Et lorsqu'il s'agit de se lancer à la conquête de la présidentielle,
c'est encore de sages aux cheveux poivre et sel et d'élus expérimentés que le
jeune Macron s'entoure, des anciens socialistes Gérard Collomb et François
Patriat au centriste François Bayrou. Aujourd'hui, il aime échanger avec
Jean-Pierre Chevènement sur la laïcité, la transcendance, la vie et le trépas,
comme il se plaisait à bavarder avec le gardien du temple mitterrandien, Michel
Charasse, avant sa disparition. Il avait aussi convaincu le social-démocrate
Philippe Grangeon, longtemps proche de Hollande, de l'épauler à
l'Élysée comme conseiller spécial, tel Jérôme Monod en son temps, jusqu'à son
départ mi-septembre. Tous affichent quelques dizaines d'années de plus que lui.
Auprès d'eux, ce président élu à 39 ans, sans avoir jamais été élu
local, trouve un supplément d'âme et d'expérience. « Il a ce tropisme de
réunir autour de lui des gens qui sont non pas d'une génération, mais de
deux générations de plus », raconte un ancien camarade de classe, qui ne
lui connaît qu'un ami de sa génération : l'économiste Marc Ferracci, son
autre témoin de mariage, aujourd'hui conseiller à Matignon en charge du suivi
des mesures de relance, de deux jours son cadet.
« Un choix de société »
Le 15 avril dernier, lorsque le Pr Jean-François Delfraissy,
président du conseil scientifique, assène au Sénat que les
18 millions de personnes vulnérables, dont les plus de 65 et
70 ans, devront rester cloîtrées après le déconfinement du 11 mai, le
temps de trouver un vaccin ou un remède efficace contre le coronavirus, le tollé
est immédiat. Deux jours plus tôt, dans son adresse télévisée aux Français, le
président a pourtant dit peu ou prou la même chose, précisant qu'il
s'agissait d'une mesure de précaution « dans un premier temps ». Les
déclarations au journal allemand Bild de la présidente de la Commission
européenne, Ursula von der Leyen, évoquant alors un confinement des seniors
jusqu'à Noël, n'arrangent rien.
Devant la révolte des cheveux blancs qui monte en flèche, l'Élysée
doit rétropédaler : pas question d'infantiliser les seniors ni de les
discriminer, Macron s'en remet à la « responsabilité individuelle »
et promet de ne pas les assigner à résidence. Aussi, lorsque cette
hypothèse a de nouveau été évoquée il y a quelques jours en conseil de défense,
il l'a tout de suite balayée. Autour de la table, des ministres ont fait
valoir que, face à un reconfinement moins bien accepté par la population, en
particulier par les plus jeunes, il fallait peut-être envisager en cas de
troisième vague de n'enfermer que les seniors. Une ineptie, juge le ministère
de la Santé, qui souligne que ce n'est pas cette tranche d'âge qui sature les
services de réanimation et rappelle le drame des seniors isolés décédés en
Ehpad ou à leur domicile au printemps. « Juridiquement, c'est
impossible », complète-t-on au sommet de l'État, en relevant que ce sont
souvent des personnes en situation de forte précarité. « Aucun pays en
Europe n'a isolé ses vieux. C'est une question de santé mentale et sociale. Il
y a eu un long débat en conseil de défense sur le fait d'enfermer les plus
vulnérables, mais le président n'est pas du tout sur cette ligne », achève
un conseiller de l'exécutif. Fin de l'histoire, donc. « C'est un choix de
société », justifie l'Élysée.
Covid 19 : « On pourrait confiner uniquement les
personnes à risque important »
Le chef de l'État sait qu'on ne s'en prend pas impunément à cette
génération rebelle, qu'il a trop côtoyée pour ne pas la connaître. « Ce ne
sont pas nos grands-parents, ces petits vieux qu'on installait dans un coin sur
le fauteuil avec un livre ou la télé, ce sont les rois du monde ! »,
met en garde un macroniste. « C'est la génération de l'après-guerre, celle
de toutes les libertés, la génération de 1968, de la libération sexuelle, des
Trente Glorieuses, de l'insouciance écologique, de la retraite à 60 ans,
celle qui a été libérée du risque de conflit militaire avec la fin de la Guerre
froide. C'est, au fond, la première génération qui va vivre aussi longtemps
dans l'histoire des hommes », abonde le patron des députés MoDem Patrick
Mignola, qui raconte avoir vu pour la première fois des sexagénaires et
septuagénaires « taper au carreau » de sa permanence en Savoie pour
protester après les propos du Pr Delfraissy. « Macron a l'extrême respect
du fait que ces gens ont vécu autre chose dans leur vie. C'est une partie de la
population qui est sacralisée à ses yeux », analyse un conseiller du
pouvoir.
Plus prosaïquement, il ne saurait oublier que 74 % des
retraités – qui votent massivement – l'ont choisi au second tour de la
présidentielle, selon une étude Ipsos Steria, dont 78 % des électeurs ont
plus de 70 ans. Pas question, dès lors, de se les mettre à dos à l'aube de
2022. D'autant qu'il n'a pas hésité en début de mandat à les frapper au
portefeuille en relevant leur taux de contribution sociale généralisée au
nom de « l'équité générationnelle », afin de baisser les cotisations
sociales des actifs.
Ricœur et le « temps long »
Le président sait aussi ce qu'il doit sur le plan personnel à ceux
qu'il appelle ses « maîtres », ses « compagnons », à
commencer par le philosophe Paul Ricœur, dont il a été l'assistant. Habitué du
phalanstère des Murs blancs de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) lorsqu'il
était étudiant à Science Po, le jeune homme dit avoir appris à penser à ses
côtés l'Histoire et le « temps long », un de ses mantras.
Soixante-quatre ans les séparaient. « On est ce que l'on apprend à être
aux côtés de ses maîtres », écrivait Emmanuel Macron dans son livre de
campagne Révolution (XO),
où il livrait la clé de la relation si particulière qu'il entretient avec les
troisième et quatrième âges : « Assez jeune encore, j'ai réalisé ce
que je devais à d'autres que moi, non seulement à mes parents, mes grands-parents
ou mes maîtres, mais à cette succession de générations qui nous a laissé, au
prix de grandes épreuves, l'amour de la liberté. »
« Le plus jeune des deux n’est pas
celui qu’on croit »
« Tout ça renvoie aussi à son histoire personnelle avec sa
grand-mère », Germaine Noguès, dite Manette, rappelle un très proche.
Disparue le 13 avril 2013 à l'âge de 96 ans, cette ancienne
enseignante l'a formé dès l'âge de 5 ans à la lecture, la grammaire, la
littérature. Elle est l'autre femme de sa vie avec son épouse Brigitte,
attaquée violemment aujourd'hui encore sur les réseaux sociaux en raison de
leurs vingt-quatre années de différence, comme s'il était impossible d'aimer
une femme plus âgée que soi. Un intime du couple a cette formule
éclairante : « Vous savez, le plus jeune des deux n'est pas celui
qu'on croit. » De fait, le président cultive des goûts
cinématographiques et musicaux qui ne sont pas toujours ceux qu'on attendrait
d'un homme à l'aube de ses 43 ans. Quand ses congénères quadragénaires
écoutent du rock et de la musique électronique, lui se revendique d'autres
passions. « Il a un rapport à la tradition. Il écoute Michel Sardou en
boucle, Léo Ferré et Georges Brassens, est incollable sur les répliques de
Michel Audiard ou de Louis de Funès, que les Français ont revu à la télévision
lors du premier confinement. Il aime Bernard Blier, Lino Ventura »,
raconte un fidèle. Emmanuel Macron, ou l'homme sans âge.
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Et en plus nos EPHAD en
France semble bien des mouroirs, ceux qui peuvent y échapper ont de la chance !
La parole de notre président
n'est pas parole d'évangile, car si vraiment c'était la faute des personnes de
plus de 65 ans d’être à l'origine de ce cette contamination par ce virus venus d'ailleurs
de cette ASIE bouillon de culture de ces virus qu'ils sont habitués à subir et à
étudier depuis des décennies !
Et dont nos dirigeants
occidentaux n'ont pas voulu voir la dangerosité et la prolifération en ne
prévoyant pas leur venue pour les combattre !
On oublierait les vieilles
personnes, en versant des larmes de crocodiles habituelles de compassion, comme
on le fait déjà dans les EPADH qui comptent les décès de leurs occupants et ça
fait des pensions de retraites en moins à verser...
Excuser moi d’être cynique,
mais je fais partie de cette catégorie d’âge mortifère concernée !
Et hélas NOËL ne peut
qu'amener plus de décès dans cette population âgée par les rassemblements
festifs que l'on ne pourra empêcher, bien que nécessaire, en attendant la
diffusion des vaccins et de la vaccination et leur efficacité sur la vraie
population assez importante pour arriver à une immunisation espérée !?
En fait depuis le début de
cette pandémie, on vit avec espoir ou miracle à venir sur des hypothèses, au
jour le jour, car nos dirigeants ont été vite dépassés par l'ampleur de cette
pandémie et par nos scientifiques dit émérites pas très efficaces, sauf en
paroles sur nos médias jusqu'à saturation depuis 8 mois !
Jdeclef 19/11/2020 13h24
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