Gernelle –
La marche national-islamiste d'Erdogan
ÉDITO. Le
sultan d'Ankara s'offre, au Haut-Karabakh, un succès expansionniste sur le dos
des chrétiens. Dans le silence assourdissant de l'Occident.
Il
est déchirant, le spectacle de la déroute : des colonnes de réfugiés, des
maisons incendiées pour ne pas les laisser à l'adversaire, les adieux à un
monastère qu'ils ne reverront plus… Les Arméniens ont perdu la nouvelle
guerre du Haut-Karabakh et ont dû concéder des territoires. Des milliers
d'entre eux s'enfuient. Non sans raison. Car les vainqueurs, eux, affichent une
joie qui suinte la haine. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a prononcé
cette phrase qu'il ne s'agit pas d'oublier : « J'avais dit qu'on chasserait [les Arméniens] de nos terres comme des chiens et nous l'avons fait. »
Le président turc a envoyé des armes à Bakou et a même organisé le
transfert de mercenaires issus des rangs de ses supplétifs djihadistes de Syrie.
Le sultan d'Ankara s'est donc offert un succès expansionniste par procuration,
donnant du corps à la formule « une nation, deux États », qu'il emploie à propos de
l'Azerbaïdjan et de la Turquie. Mais ce n'est pas tout. Car c'est aussi l'Arménie
chrétienne qui a été vaincue… Erdogan le revendique, d'ailleurs : « Le
Haut-Karabakh redevient un pays de l'islam et reprend sa place sereine à
l'ombre du croissant », a-t-il déclaré. Glaçant. Le gouvernement de
Bakou - qui n'est pas fondamentaliste, tant s'en faut - a certes promis de
respecter les lieux de culte arméniens, mais l'exode des chrétiens ne peut que
galvaniser l'internationale islamiste. Ce message-là n'a pas besoin d'être porté
par l'Azerbaïdjan ; le sponsor turc, qui est par ailleurs le parrain des Frères
musulmans, s'en charge. Après la transformation récente de la basilique
Sainte-Sophie d'Istanbul en mosquée, le « reis » soigne un peu plus son aura de
conquérant sur le dos des chrétiens. Le national-islamisme d'Erdogan a donc
remporté une nouvelle victoire.
Menace d'éradication. Bien
entendu, on entend toujours des arguments pour « localiser » le conflit, et -
en conséquence - se résigner un peu plus sereinement à son résultat. Les voici
: le Haut-Karabakh appartient à l'Azerbaïdjan du point de vue du droit
international et, si l'on remettait en question les frontières en raison des
minorités, on n'en sortirait pas. Surtout dans le Caucase. On dit aussi que
l'Arménie, victorieuse en 1994, avait au passage pris le contrôle de sept
districts azéris, et que ce conflit-là avait fait des centaines de milliers de
réfugiés dans les deux camps, mais majoritairement du côté des perdants.
Tout cela est vrai, sauf que l'on ne peut, à moins d'être atteint
de cécité délirante, renvoyer les adversaires dos à dos lorsque l'un d'entre
eux - doté qui plus est d'une population bien moins nombreuse - est depuis
longtemps menacé d'éradication. La formule d'Ilham Aliev sur les « chiens »
ne fait que justifier a posteriori la révolte, dans les dernières années de
l'Union soviétique, des Arméniens d'Azerbaïdjan contre la volonté de Bakou d'« azérifier »
le pays. Le Haut-Karabakh avait alors tenté de s'unir à Erevan. En réponse, des
appels à la déportation des Arméniens avaient été lancés en Azerbaïdjan, suivis
de pogroms à Soumgaït et à Bakou en 1988 et 1990…
Les Kurdes de Syrie. Tout
cela, rappelons-le, à l'encontre d'un peuple qui avait déjà subi au XXe
siècle un génocide que nient, encore aujourd'hui, la Turquie comme
l'Azerbaïdjan. Ce crime avait d'ailleurs connu un prolongement en septembre
1918 avec le massacre commis lors de la prise de Bakou par l'Armée islamique du
Caucase, créée par Enver Pacha, l'un des principaux responsables du génocide arménien
et grand promoteur du panturquisme. Simple conflit local, vraiment ?
On ne peut par ailleurs regarder la tragédie du Haut-Karabakh sans
penser à l'épuration ethnique pratiquée il y a deux ans par la Turquie à
l'encontre des Kurdes de Syrie (avec l'aide de djihadistes, déjà). Et, plus
généralement, il est difficile de détacher tout cela de l'expansionnisme
hyperactif d'Erdogan, que ce soit sous la forme d'entrisme en Méditerranée -
notamment par l'intermédiaire des Frères musulmans -, de forages pétroliers au
large de Chypre sous escorte militaire ou encore de diatribes contre Charlie Hebdo…
Dimanche, le maître d'Ankara s'est prononcé pour la création d'un État sur la
partie de Chypre occupée - illégalement - par la Turquie depuis 1974. Pourquoi
se gênerait-il ? Il vient de gagner une bataille, et l'Occident se fait tout
petit.
« Un fanatique est quelqu'un qui ne peut pas changer d'avis et ne
veut pas changer de sujet », disait Churchill. Le problème
avec Erdogan est qu'il a plusieurs « sujets » obsessionnels : les Arméniens,
les Kurdes, la Grèce, l'Occident et la chrétienté du côté des haines ; le
nationalisme panturc et l'islamisme du côté des passions. Qui l'arrêtera ?
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N'ont-ils plus de mémoire,
bien que l'histoire hélas se répète, ce n'est pas une raison de la subir par bienpensante
irraisonnée ou des raisons de simple profit économique comme l’Allemagne qui
était déjà l'allié de l'empire ottoman pendant la 1ere guerre mondiale et qui a
subi un dictateur lors de la 2 eme guerre qui a mis le monde à feu et sang
pendant 5 ans avec des conséquences indirectes de guerre froide qui a fait la partition
des deux Allemagne RFA/RDA pendant plus de trente ans après avec l’URSS !
Surtout que ce pseudo dictateur
qui avait hérité d’un état laïque libre démocratique et moderne par la
république qu’avait créé Mustafa Kemal Atatürk son président de 1920 à 1938 par
la chute et le démembrement de l’empire ottoman dont ce président actuel rêve
la renaissance par nostalgie de sa puissance perdue !
Les dirigeants européens
sont d’une pleutrerie coupable et ne lèvent pas le petit doigt même pour le
remettre à sa place à part peut-être E.MACRON bien seul, mais en parole, car
insulté nommément par ce personnage !
Il faudrait déjà au minimum
que son pays sorte de l’OTAN car il n’y a plus lieu d’en faire partie pour déjà
lui couper l’herbe sous le pied militaire !
Mais l’Europe pourrait même
l’arrêter dans son expansionnisme car il fait la guerre à tous ceux qui le gène
ou ne lui plaise pas mais surtout aux plus faibles lâchement comme l’Arménie
par exemple rétrograde de ce dirigeant vindicatif qui veut faire de son pays une
république islamique totalitaire et renvoyer ses habitants à l’âge des ténèbres
d’extrémistes religieux !
Nos dirigeants européens
nous gouvernent mal et surtout ne nous protègent pas, c’est notre talon d’Achille
de cette désunion et du chacun pour soi !
C’est aux peuples européens
libres et démocratiques de le dire haut et fort pour ne pas subir ce qu’on eut
nos anciens, il y a 80 ans à cause de ces dictateurs, car il y en a d’autres
surtout en plus que l’on gère si mal le terrorisme islamique depuis 20 ans !
Jdeclef 20/11/2020 11h49LP
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