vendredi 13 novembre 2020

Fermer les librairies est une ineptie bureaucratique kafkaïenne rétrograde !

 

Confinement : la bataille perdue des libraires

Malgré la mobilisation du secteur, Jean Castex n'a pas annoncé d'exception en faveur de la librairie pour la suite du confinement.

Il n'y aura donc pas eu d'exception culturelle pour les librairies. Elles resteront fermées pendant le confinement, vient d'annoncer Jean Castex. Et ce, à la période de l'année la plus déterminante pour les ventes de livres : dans la foulée des prix littéraires traditionnellement décernés à partir de novembre, même si seuls les prix Femina et Medicis ont conservé leur calendrier. Le Goncourt et, dans la foulée, le Renaudot et l'Interallié évoquent une remise au début du mois de décembre, en espérant que la situation aura changé au moment des cadeaux de Noël. Le Syndicat de la librairie française (SLF) a appelé à une réouverture, et à ce que les livres rejoignent la liste des « biens essentiels ». Un peu tard, alors qu'il avait fait le choix inverse lors du premier confinement, au nom de la protection des libraires et du public, tandis que boulangers et caissières de supermarché, eux, n'avaient pas le choix ?

Au printemps, le ministère, via une main tendue de Bruno Le Maire, avait pourtant proposé d'ouvrir les commerces dits de première nécessité aux librairies, comme en Allemagne. « La situation n'est pas la même qu'au mois de mars, comme je m'évertue à le dire ! explique Guillaume Husson, du Syndicat de la librairie française. À l'époque, nous n'avions pas de masques, pas de gel, ni de jauge, et, par ailleurs, le syndicat n'était pas responsable du fait que les commerces dits essentiels couraient des risques. Notre position responsable était de refuser d'ouvrir. Aujourd'hui, nous sommes tout aussi responsables, et demandons à ouvrir en exerçant notre métier dans le respect de conditions sanitaires strictes et applicables. »

Le plaidoyer du libraire de Rodez en faveur des commerces « de centralité »

Tous au click and collect

Ouvrir ou s'en tenir au click and collect ? La question reste discutée chez les libraires, certains demeurant inquiets du respect des normes sanitaires. « Nous sommes quand même très alertés par la propagation de la pandémie, précise Jean-Marc Brunier, du Cadran lunaire, à Mâcon. Nous ne voulons en rien contribuer à son expansion. Le jeudi avant le couvre-feu, plus de deux cents personnes sont venues à la librairie. C'est déraisonnable. Si nous rouvrons, nous ne sommes pas à l'abri d'être assaillis en cette fin d'année. » À la tête d'une petite librairie parisienne de quartier, Litote – qui avait pratiqué seule à bord le click and collect dès son approbation tardive à la mi-avril par le syndicat –, Corinne se dit pour l'ouverture, tout en songeant aux marchands de jouets et aux fleuristes, et pour finir, elle fait confiance, faute de savoir à quoi s'en tenir sur la pandémie, aux décisions du gouvernement. « Nous sommes 3 500 libraires, avec nécessairement de nombreux avis différents ! confirme Guillaume Husson. Mais si, au mois de mars, l'écrasante majorité était pour la fermeture, aujourd'hui, la tendance est inverse, et entre-temps, quasiment tout le monde s'est mis au click and collect. »

Une grande partie du secteur a relayé le message majoritaire : « ouvrons, ouvrons ». Report du Goncourt, appel d'auteurs, pétitions, actions symboliques, tels que « Rallumez le feu de nos librairies », où des écrivains sont venus rallumer des librairies fermées, et pour évoquer une arche de Noé, une cinquantaine d'auteurs, dont Laurent Binet, Isabelle Carré, Sorj Chalandon, Timothée de Fombelle, Chloé Delaume, Nancy Houston, Riad Sattouf, Joann Sfar, ou Sylvain Tesson, ont embarqué à bord d'une péniche parisienne ce 12 novembre. But revendiqué ? Affirmer leur solidarité envers les librairies…

Quand la préfecture s'en prend aux défenseurs du livre !

Olivier Frébourg, fondateur des éditions des Équateurs, embarqué dans la péniche pour un hommage à la liberté de lire, raconte comment cette paisible assemblée s'est retrouvée bloquée sur le quai de la Seine par trois cars de la préfecture de police. « Nous avons été contrôlés par la brigade fluviale en embarquant, qui a escorté le bateau et d'abord contrôlé nos attestations de déplacement professionnel, puisqu'il s'agissait d'une manifestation d'éditeurs, auteurs, libraires, acteurs, masqués, hydroalcoolisés, nous tenant à distance, et bien sûr circulant au grand air. Nous avons exprimé et partagé nos vues, pas toutes concordantes, c'est la liberté de parole. Il y a eu lectures de poèmes par Mariane Denicourt, Isabelle Carré, Nancy Huston, et de retour, au bout d'une heure, lorsque nous sommes arrivés au débarcadère, nous avons été immobilisés par trois cars de police, bloquant toutes les issues. Nous n'avons pas bougé pendant une bonne vingtaine de minutes, dirais-je. C'était hallucinant. L'édition française cernée par les forces de l'ordre (d'ailleurs assez gênées par la situation), mais attendant les instructions de la préfecture. Qui finit par donner l'ordre de nous libérer ! Nous étions sidérés, dans quel pays sommes-nous ? En France, en 2020, ceux qui, en toute légalité, sur la Seine, lisent des poèmes et parlent de la nécessité du livre et de la liberté sont ainsi traités ? Est-ce le retour de Cohn-Bendit face aux flics en 68 ? Que dirait Guy Debord ? »

En effet, dans le monde du livre dans son ensemble, l'inquiétude, voire la colère, est grande. « Quand on passe dans certains quartiers de Paris où quasiment toute une rue est ouverte, du caviste au chocolatier, glacier, épiceries fines et supérettes, car c'est la tolérance “commerce de bouche” qui justifie leur ouverture avec les tabacs et la pharmacie, alors que, non loin de là, je pense à la rue de Bretagne, le seul commerce fermé, c'est la librairie Comme un roman, on se demande si on est bien dans cette France des Lumières chère à nous tous et à Macron », se désole Jean-Paul Hirsch, directeur commercial des éditions P.O.L. « Un pays du livre et de la pensée, surtout dans des temps si troubles, où les gens ne peuvent plus se rendre en librairie ? » Même réaction aux éditions des Équateurs, où Olivier Frébourg dénonce « l'absurdie » des librairies fermées : « On ne défend pas un corporatisme boutiquier, mais notre enjeu est le combat du livre : la France se doit, dans tout ce que nous traversons, de ne pas nous désarmer intellectuellement et qu'on cesse de dire qu'il s'agit seulement d'un discours de boboland du 19e arrondissement de Paris. Un livre de poche, c'est le premier moyen de l'accès à l' éducation populaire, notre combat est celui de la tolérance, de la liberté. »

Coignard – Commerces « non essentiels » : le syndrome du bureaucrate

Enjeu économique

L'enjeu est aussi, bien entendu, économique, dans un secteur qui concentre son chiffre d'affaires dans ces mois cruciaux. Exigée sur ce thème par le Syndicat de la librairie pour cause de concurrence déloyale, la fermeture des rayons livres de la Fnac et des hypermarchés n'a rien arrangé pour le monde du livre déjà fragilisé. « Cette fermeture me paraît relever de la double punition », s'agace encore Jean-Paul Hirsch. Difficile en effet de voir une victoire dans ces livres mis sous bâches, tandis qu'Amazon continue à fonctionner… Et Olivier Frébourg d'insister sur le fait qu'en raison de sa taille et de sa fréquentation, une librairie ne peut devenir un cluster.

Contrairement au premier confinement, les libraires ont, dans leur grande majorité, mis en place le « click and collect » dès le premier jour. « Bis repetita », dit la libraire de Litote, mais pas tout à fait comme en saison 1 : « Il n'y a pas eu d'interruption de la chaîne, nous sommes livrés, alors que je vivais sur mon stock au premier confinement. Les offices sont maintenus, tout nous arrive, ce qui rend difficile de trouver un livre dans un petit espace comme le nôtre ! Mais on travaille tous les trois, pas de chômage partiel, c'est déjà ce qui est pris sur décembre, car on ne pourra atteindre nos chiffres habituels, c'est évident. » Guillaume Husson alerte : « Il va manquer 70 % du chiffre d'affaires par rapport à novembre 2019 ! » Au ministère de la Culture, on est d'accord sur le constat, mais plus prudent sur son ampleur : « Il ressort que le chiffre d'affaires actuel des librairies serait à environ 40-50 % du chiffre d'affaires habituel, taux beaucoup plus conséquent qu'au premier confinement, ce qui permet d'assurer une part importante du chiffre d'affaires de l'édition. On atteint même, à Paris, des taux de 60 % du chiffre d'affaires. »

Car, comme pour Litote, insérée dans son quartier, certains tirent leur épingle du jeu : les ventes suivent par téléphone, Internet, les clients qui passent devant la porte ouverte : « Jusqu'ici, je travaille mieux qu'à la même période l'an dernier ! s'exclame-t-elle » Au Cadran lunaire, Jean-Marc Brunnier confirme. « Le click and collect marche bien. On est submergés, assaillis ! Le libraire est devenu un porte-drapeau, l'étendard (à son insu) contre la fermeture du petit commerce. La voix, la voie de la résistance. Nous n'avons pratiquement pas de perte de chiffre d'affaires ! Je me réjouis d'assurer la pérennité économique de la librairie. Mais je reste vigilant sur les changements que cela pourrait amener dans notre métier. » Car impossible de conseiller, et donc d'orienter le lecteur vers de l'inattendu. « Toutes nos ventes se font sans échange, sans manipulation des livres, raconte encore Jean-Marc Brunnier. Donc, forcément, nous vendons la même chose que chez Cultura. Toute la diversité, l'originalité, la créativité mises à la trappe. » Même diagnostic pour la librairie Litote, qui se voit commander ce dont les clients « ont entendu parler », une infime portion des parutions, nulle place aux découvertes. « Ceux qui marchent en click and collect sont les auteurs les plus attendus. Pour les autres, c'est la cata, » ajoute le patron d'une grande maison d'édition.

Comment le gouvernement a raté le reconfinement des petits commerces

Impact des prix

« Les deux prix littéraires décernés ont eu leur impact, ce qui leur permet d'être plus visibles, sans être écrasés par le Goncourt », souligne la libraire de Litote. Pierre Hild, directeur commercial des éditions du Seuil, confirme. Le groupe a raflé le Médicis pour Chloé Delaune, le Médicis étranger pour Antonio Muñoz Molina, et le Femina étranger pour Deborah Levy, publié aux éditions du Sous-Sol. « Nous sommes pour les trois prix avec des volumes de commandés à peine dégradés par la circonstance. On sent que, malgré la situation, l'activité est réduite puisqu'elle ne passe que par le click and collect et la vente en ligne, la quasi-totalité des libraires, qu'ils soient indépendants, de grandes surfaces culturelles, ou de grandes surfaces, à quelques modulations près, entendent ne pas rompre la chaîne habituelle du livre. Au moins pour ce qui est des offices ou des commandes de prix d'automne, ils agissent à la fois pour maintenir l'activité qui peut l'être, mais aussi pour se tenir prêts pour toute ouverture plus complète que ce jour. » Certes, il est encore tôt pour estimer les ventes, et ce n'est qu'une exception dans un paysage littéraire morose. « Il est évident que l'activité de la semaine dernière a été pour certains titres de 3 à 5 fois moindre, reconnaît encore Pierre Hild. Mais, pour le Prix Médicis français, et alors qu'il n'a été attribué que vendredi en milieu de journée, ce fut d'ores et déjà une meilleure semaine de vente pour ce livre de Chloé Delaume, et le classement des libraires indépendants Datalib le pointe : le titre étant monté à la 6e place de la littérature. » Même son de cloche chez Flammarion, où on se félicite du Femina attribué à Serge Joncour pour son roman Nature humaine, en tête des commandes Datalib.

Les éditeurs continuent de publier, sans jouer le report, à quelques exceptions, comme L'Ickabog, roman jeunesse très attendu de J. K. Rowling, l'autrice star de Harry Potter. Puissent donc les lecteurs assaillir leurs libraires (en faisant la queue à un mètre de distance) ! Ou commander leurs livres pour être livrés à temps, puisque les tarifs postaux ont été réduits, permettant aux libraires de facturer les frais de port à 0,01 euro, en se rangeant sur Amazon. En effet, comme le prix du livre est unique, le site marchand ne peut jouer sur celui-ci, mais mise sur ces frais minimes de livraison. La mesure du gouvernement est capitale pour le secteur, et le SLF espère qu'elle survive à la crise. Et les petits éditeurs qui postent eux-mêmes leurs livres espèrent en bénéficier aussi… Eux qui ne bénéficient plus de cet état de curiosité si important quand on se promène entre les rayonnages… « C'est une période où le conseil des libraires, comme celui des prescripteurs, critiques, journaux, radios, est très important, souligne Jean-Paul Hirsh, face au risque d'invisibilité de toute une partie de la production. » Et de citer aussi les prix littéraires, qui rythmeront cette fin d'année, envers et contre tout, pour que les fêtes ne se vivent pas sans les lumières des livres…

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Qui est une atteinte à la liberté de lire, mais aussi indirectement à la liberté d'expression tout en instituant une censure de fait !

Non justifié par cette crise sanitaire et pandémie !

Et ne servant à rien puisque qu'on peut lire via internet des livres ou en commandé via internet sur la FNAC LIVRES qui proposent 1 million de titres d'ouvrages de toutes sortes !

Dans les erreurs qu'à commis Mr MACRON, lors de cette pandémie celle-ci restera en mémoire des français, car inutile digne d'un état totalitaire borné !

Je fais partie de ceux à qui on interdit de lire ou d'écrire qui ne pardonne pas ces méthodes d'autres époques ou ancien régime !

Cette pandémie à fait ressortir les défauts pernicieux de nos dirigeants bien-pensants hypocrites donneurs de leçons !

Car c'est une honte pour un pays des droits de l'homme qui se dit libre et veut donner des leçons aux autres, car ce n’est pas la fermeture des librairies avec des mesures de protections spécifiques sanitaires qui ferait augmenter la circulation du virus ?!

Mais Mr MACRON puisque c’est lui qui avait décidé ces fermetures de petites librairies n’a pas voulu revenir sur sa parole, car par son orgueil mal placé aurait cru perdre la face !?

Il est désolant de devoir protester pour tout et pour demander plus de bon sens !

Jdeclef 13/11/2020 13h14


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