lundi 9 novembre 2020

TRUMP n'aimait pas l'Europe, c'est un fait établi et surtout ne resonnait qu'en affairiste, chef d'entreprise, cela ne peut que changer avec BIDEN !

 

Pourquoi l'UE n'attend pas de miracle de Biden

L'AMÉRIQUE ET LE MONDE. À Bruxelles et dans la plupart des capitales européennes, on se réjouit d'un départ de Trump. Pour autant, Biden est-il europhile ?

Depuis l'élection de Donald Trump en 2016, l'Union européenne n'a fait qu'aller de désenchantement en désenchantement. Retrait de l'accord de Paris, remise en cause de l'accord sur le nucléaire iranien, blocage de l'organe d'appel de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), critiques désagréables sur le prix de l'Alliance atlantique, contentieux commerciaux sur les exportations, dialogue de sourds au sein de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur la taxation des géants du numérique… La victoire de Joe Biden, proclamée par les médias américains, a été saluée par la plupart des dirigeants européens, à l'exception du Slovène Janez Jansa et du Hongrois Viktor Orban. Beaucoup espèrent renouer le fil d'un partenariat transatlantique écorné par Trump. Mais les choses iront-elles beaucoup mieux ?

Trump lance sa guerre commerciale contre l'Europe

En vérité, si le soulagement est réel en Europe, la tonalité n'est pas à l'euphorie au sein des différentes institutions européennes. « Faut pas s'imaginer que ce sera facile et que tout redeviendra comme avant, commente un expert commercial de la Commission européenne. Trump a durablement marqué le paysage, aux États-Unis en particulier. » Il n'a pas échappé aux experts de la Commission que Joe Biden lui-même prône sur les marchés publics le Buy American. C'est l'un des points de divergence antédiluvienne entre le Vieux Continent et l'Amérique, qui empêche la conclusion d'un vaste accord commercial de libre-échange : les Américains veulent l'ouverture de nos marchés agricoles et ils nous refusent l'ouverture de leurs marchés publics. Joe Biden, en empruntant le Buy American à son adversaire, ferme la porte à tout rapprochement sur ce point…

Biden « comprend mieux l'Europe que Trump »

Jean-Claude Juncker, l'ancien président de la Commission, ne dit pas autre chose dans un entretien que la Fondation Schuman a récemment publié : « Je connais très bien Biden, il ne changera pas du jour au lendemain l'approche washingtonienne des choses internationales. Il ne peut pas le faire et, d'ailleurs, il commence par dire Buy American. Mais les choses deviendraient plus faciles parce qu'il comprend mieux l'Europe que Trump. Trump ne connaît pas l'Europe, l'Europe pour lui reste une tache noire parce qu'il ne comprend pas le système. » Pour autant, les lois américaines sur l'extraterritorialité du droit américain (qui sanctionne nos entreprises) ne seront pas abolies par les élus démocrates, qui ne sont pas moins intransigeants que les trumpistes sur ce point.

Un changement d'ambiance, tout le monde s'accorde à le dire si tant est que les divers recours introduits par Trump ne retournent la situation d'ici à quelques semaines. « D'abord, on retrouvera au sein des administrations américaines des interlocuteurs connus et avec lesquels on sait discuter, qui n'auront pas l'approche idéologique de l'équipe Trump, très anti-UE, estime Arnaud Danjean, eurodéputé LR/PPE, membre de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Il suffit de se rappeler l'ancien ambassadeur américain à Bruxelles, Sondland, ou celui en Allemagne, Grenell, qui ne cachaient pas leur proximité avec les thèses anti-UE, le Brexit… L'atmosphère va donc changer. On peut aussi espérer plus de concertation et plus de prévisibilité. Moins de saccades unilatérales et de faits accomplis. »

Du soulagement à l'euphorie illusoire

Dans les propos de Juncker, on retient l'idée qu'il existe une administration washingtonienne qui poursuit sa propre logique et qui n'a pas commencé son œuvre avec Trump, mais bien avant. Bien sûr, l'élection de Joe Biden est souhaitée par la plupart des capitales européennes (à l'exception du Hongrois Orban, qui soutient Trump). « Un tel soulagement que se propagera sans doute une forme d'euphorie, craint toutefois Arnaud Danjean. À mon sens illusoire, mais elle confortera ceux qui pensent – de mon point de vue, à tort… – que Trump n'était qu'une parenthèse désagréable et que sa défaite signerait donc un retour à un âge d'or du transatlantisme et du multilatéralisme. Oubliant d'ailleurs que cet âge d'or n'a pas existé depuis longtemps, y compris sous les administrations démocrates Obama ou Clinton ! Mais on observe déjà cet optimisme au sein de la Commission, où beaucoup sont impatients de se rendre à Washington pour relancer tout ce qui est compromis depuis Trump, du commerce à la politique étrangère. Cet excès d'euphorie gommant les aspérités profondes d'un lien transatlantique qui évolue au gré des transformations sociopolitiques et des définitions de priorités différentes, sur les plans tant stratégique que mercantile, est à mon avis le sentiment qui prévaudra largement chez les Européens. »

Gérard Araud – Trump est le symptôme d'une crise de l'Occident

« Biden aura des priorités d'abord domestiques, l'engagement international ne viendra qu'après, juge-t-on au sein de la Commission. Cela dit, ça représente quand même des évolutions positives et fondamentales sur plusieurs points : retour dans l'accord de Paris dès le lendemain de son élection – et coopération possible avec nous là-dessus. » Les Américains seront-ils ouverts à un sujet aussi sensible que le « mécanisme d'ajustement carbone aux frontières », que l'Union européenne veut mettre en place pour élever le niveau d'exigence climatique du monde ? Les Chinois viennent de s'engager sur la neutralité carbone en 2060. En revanche, le multilatéralisme commercial au sein de l'OMC semble durablement bloqué. Il s'agit d'une position largement bipartisane outre-Atlantique.

Quid de la taxe numérique ?

Sur la Chine, l'analyse des Européens et des Américains ne diverge pas. C'est la méthode d'endiguement qui a profondément éloigné les deux rives de l'Atlantique. Là où les Européens veulent corriger les excès chinois au sein de l'OMC, Trump a préféré le rapport de force bilatéral avec un gain éventuel mais solitaire. Joe Biden comprendra, peut-être, que l'Europe n'est pas l'ennemie construite pour nuire aux États-Unis, mais « un allié essentiel notamment vis-à-vis de la Chine, souligne-t-on au sein de la Commission. L'obsession absurde et dangereuse de Trump pour le solde commercial ne devrait plus être de mise ». Ira-t-on jusqu'à la mise en place d'un conseil transatlantique des technologies vis-à-vis de la Chine ? C'est un souhait à Bruxelles.

Le dossier de la taxation mondiale des géants du numérique restera une pomme de discorde… Les négociations au sein de l'OCDE sont au point mort. Bruno Le Maire en a fait l'amer constat et a fait part de ses conclusions auprès des autres ministres européens des Finances. L'Europe doit prendre ses responsabilités et mettre en place sa propre taxation. Joe Biden, soutenu par la Silicon Valley, ne sera pas un partenaire plus accommodant que Trump sur ce point. Les Européens devront éviter un morcellement des taxes qui, une fois de plus, fera le jeu des grands groupes numériques. Ils auront beau jeu de se glisser dans les interstices que ne manqueront pas de créer des taxes divergentes entre les 27…

Une opinion américaine chauffée à blanc

« On ne doit ni banaliser ni trop attendre d'une élection de Biden, dont il faudra en outre savoir comment elle se traduit au Congrès, analyse pour sa part Nathalie Loiseau (Renew), présidente de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen. Ne pas banaliser : le retour au multilatéralisme est probable, notamment le retour à l'accord de Paris et le sauvetage de ce qui reste en matière de contrôle des armements (le traité New Start). Le retour à une relation transatlantique plus apaisée aussi et plus respectueuse. Et sans doute une vision beaucoup plus lucide de l'aventurisme turc. Ne pas trop en attendre : la tentation isolationniste est un marqueur fort depuis longtemps et le restera. On ne verra sans doute pas les États-Unis s'engager dans des crises qui ne les concernent pas directement. Tant que le pétrole américain coulera à flots, le Moyen-Orient restera lointain et compliqué. Sur l'Iran, le consensus bipartisan n'est pas favorable à un rapprochement. Tout au plus peut-on espérer qu'il y aura une stratégie construite plutôt qu'un simple instrument (la pression maximale de Trump). La plus grosse inconnue reste la Chine : de par son passé, Biden est enclin à un engagement avec Pékin. Mais la situation présente est très différente de ce qu'il a connu comme vice-président d'Obama. Voudra-t-il recréer les conditions du dialogue ? Sans doute. Mais là encore, l'opinion a été chauffée à blanc et il ne reviendra pas au business as usual avec Pékin. »

John Bolton : pourquoi la Chine n'a pas peur d'une réélection de Donald Trump

Arnaud Danjean y va plus franco : « Les États-Unis continueront d'avoir la Chine comme adversaire stratégique prioritaire. Avec pour l'Europe deux conséquences : d'une part l'UE ne sera pas le sujet prioritaire par rapport à la zone pacifique, et d'autre part l'UE sera sommée sans trop de ménagement de s'aligner sur la politique américaine vis-à-vis de la Chine. »

L'Otan, un prix à payer plus élevé pour l'Europe

Quant à l'Otan, là non plus, pas d'illusion. Les Américains estiment depuis très longtemps qu'ils paient trop cher la sécurité des Européens. « Les États-Unis continueront d'exiger des Européens des efforts de défense plus substantiels – les fameux 2 % du PIB – et resteront très agressifs en la matière, prédit Danjean. Le « coup de gueule » de Robert Gates à Bruxelles date d'il y a déjà dix ans et c'était sous Obama… L'isolationnisme semble tout de même s'inscrire de plus en plus dans la vie politique américaine. On peut avoir un multilatéralisme de principe, mais une forme d'isolationnisme de fait. » L'Europe n'a donc pas d'autre choix que de prendre en main son destin. C'est aussi l'analyse d'Emmanuel Macron qui, selon ses proches, n'attend pas de grands bouleversements d'une éventuelle victoire de Joe Biden. D'où son idée qui restera inchangée d'une « souveraineté européenne » à construire là où les autres Européens préfèrent parler d'« autonomie stratégique ».

Mais il n’aimait personne, à part lui, summum de l’égocentrisme et se prenant comme un pseudo dictateur, s’il n’avait pas eu le barrage des institutions démocratiques établies depuis 232 ans par la constitution américaine presque aussi ancienne que notre révolution française, mais pour ce pays et le nôtre, c’est encore le peuple qui décide heureusement dans nos démocraties, même s’ils font quelquefois des erreurs !

Son entreprise, c’était les USA d’où son expression América first  « Amérique d’abord » expression qu’il a reprise comme un slogan publicitaire à un ancien président Woodrow WILSON lors de sa campagne pour sa réélection en 1916 !

Trump c’était un boutiquier à qui on avait donné la clef de la plus grande puissance du monde, mais déjanté, excessif à égo démesuré !

Rejet du multilatéralisme, compétition stratégique agressive, guerres commerciales, nationalisme, remise en cause des alliances traditionnelles et des engagements de son prédécesseur : Donald Trump avait décidé de révolutionner la vie politique et la diplomatie américaines mais il a tiré trop sur la ficelle qui a cassée par ses outrances et mensonges !

Jdeclef 09/11/2020 12h46


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