François
Rebsamen : « Tout s'arrête, car tout ne dépend que de Macron »
ENTRETIEN.
Le maire PS de Dijon s'inquiète d'une dérive de la République qui, selon
lui, ne repose, en cette crise, que sur la volonté et les décisions d'un seul
homme.
Le grand entretien du week-end accueille cette semaine François
Rebsamen. Le maire socialiste de Dijon, réélu pour la quatrième fois, a
été l'un des premiers à pousser un coup de gueule pour défendre les petits
commerces. Sa métropole accorde jusqu'à 15 000 euros aux PME
pour surmonter la fermeture imposée par le deuxième confinement. C'est plus que
l'État… Une fois de plus, un grand maire souligne les problèmes de
communication avec le gouvernement Castex et la dérive de nos institutions vers
le pouvoir d'un homme seul. L'ancien ministre du Travail révèle aussi les
dessous des faits divers qui ont secoué sa ville cette année avec la descente
des Tchétchènes et des Turcs pro-Erdogan. À 69 ans, François
Rebsamen répond en homme libre. Et appelle lui aussi à dépasser un PS qui
ne pense plus.
Commerces : « Il est indispensable de rouvrir avant
le 1er décembre »
François Rebsamen :
Pour un pays de culture, je ne veux pas exagérer mon expression, mais
j'étais quand même un peu outré. Franchement, se dire qu'on pouvait acheter des
livres partout sauf dans les librairies, ça m'avait choqué. Heureusement,
le click and
collect – commander et aller chercher – a été mis en place, et ça
marche pas mal, à Dijon. J'y ai moi-même eu recours pour acheter deux livres.
Après cet arrêté, Jack Lang a écrit une belle lettre à Roselyne Bachelot pour
soutenir cette démarche.
Après une semaine de discussions avec le préfet, j'ai retiré mon arrêté. Je
comprends les contraintes du préfet Sudry et je salue, d'ailleurs, sa qualité
d'écoute. Gérald Darmanin m'avait appelé au moment de sa nomination, en août,
pour me dire que c'était un bon préfet. Et je peux le confirmer
aujourd'hui : c'est un très bon préfet.
Confinement : la bataille perdue des libraires
Jean Castex a été choisi parce qu'il était présenté comme l'homme
des territoires. Il avait été le promoteur du couple maire-préfet pour contrer
la crise sanitaire. Cela a-t-il fonctionné ?
Ça a fonctionné… jusqu'à l'intervention télévisée du président de
la République, le 28 octobre. Là, tout s'est arrêté, car tout ne dépend
que de lui. Les partis de droite comme de gauche doivent aujourd'hui
s'interroger sur cette Constitution de la Ve République qu'on
n'arrive pas à faire évoluer. Les partis sont en voie de disparition. Il n'existe
plus, au niveau national, que le président de la République. Ce n'est pas une
critique propre à Emmanuel Macron, mais c'est encore plus accentué aujourd'hui
parce que le Parlement n'a jamais été aussi affaibli. Le Sénat est une
« chambre contre », mais qui n'apporte pas grand-chose. J'avais
défendu l'idée de la création d'un Bundesrat à l'allemande, c'est-à-dire un
Sénat qui puisse représenter toutes les collectivités locales et moins
majoritairement les petites communes, comme aujourd'hui. S'ajoutent à cela les
conséquences des décisions de François Hollande sur le non-cumul des
mandats : on s'est fait plaisir en disant qu'on ne cumulerait plus et
on se retrouve avec une Assemblée hors sol que les effets du scrutin
majoritaire transforment en chambre d'enregistrement.
Donc, depuis la prise de parole du président Macron, les préfets obéissent au doigt et à l'œil. Ils ont peu de marges de manœuvre pour négocier et discuter. Ça tombe comme ça, d'en haut. Un homme décide le jeudi. La veille, on se dit : qu'est-ce qu'il va nous arriver demain ? Les restaurateurs vont-ils avoir le temps de remplir leur frigo ou faut-il qu'ils le vident ? Personne ne sait. Le jeudi soir, on apprend que les enfants de 6 à 11 ans doivent porter le masque à l'école. Personne n'a rien prévu. L'Éducation nationale le découvre durant l'intervention du président de la République… Donc nous sommes dans un pays où il n'y a plus que deux pôles de pouvoir : le président de la République et les collectivités locales. C'est tout.
Confinement : les restaurateurs et cafetiers vont
déposer un recours
La verticalité a tout emporté ! Peu de grandes villes ont
aujourd'hui à leur tête un maire En marche !. Du coup, Emmanuel Macron se
tourne davantage vers les communes rurales. On verra si son calcul est bon… Et
on voit un Premier ministre qui dit : « Je compte sur les communes
rurales pour participer au plan de relance. »
Mais elles sont pauvres…
Oui, j'aimerais bien savoir ce que les communes rurales peuvent
apporter au plan de relance. Certaines n'ont aucun moyen d'investissement, et
de moins en moins de capacité d'action, du fait de l'intercommunalité. De
surcroît, on leur a retiré le pouvoir fiscal… Je suis de plus en plus perplexe
devant le fonctionnement de la République à l'égard des villes. Avec Édouard
Philippe, on était écoutés. Pendant le confinement, on avait des réunions en
visioconférence avec lui, en présence du ministre des Comptes publics.
Certes, Jean Castex nous écoute, mais il ne nous entend pas. Entre maires des
grandes villes au sein de France urbaine, on en est tous à se dire :
« Mais ce n'est pas possible qu'il nous ait ignorés, oubliés à ce
point ! »
Par exemple, on ne nous compense rien de nos grosses pertes
financières sur les transports. On demande juste une compensation,
sinon nous allons perdre en autofinancement et on ne pourra pas
investir. Pour la métropole de Dijon, c'est un trou dans les caisses de l'ordre
de 12 millions d'euros, quand même ! Je parle juste des transports,
je ne parle pas des aides que nous apportons aux entreprises. On n'arrive pas à
avoir de réponse, ou, plutôt, on a celle-ci : « Circulez, il n'y a
rien à voir. » Voilà où nous en sommes. C'est assez agaçant.
Confinement : 100 % des trains circuleront pour les
vacances de Noël
Aviez-vous fait partie des maires qui, lors du premier
confinement, avaient réussi à acheter des masques directement en
Chine ?
Ça a été une longue histoire. On s'est débrouillés tous seuls – je
parle de tous les maires –, avec l'aide des régions. Ici, c'est la région et la
métropole qui ont commandé des masques. La présidente de région a fait la
commande pour nous – de l'ordre de 1 million de masques. J'ai pu
distribuer à la population, sur un week-end, 500 000 masques. Comme je
n'en avais pas assez, j'ai fait appel à la solidarité des maires. J'ai de
bonnes relations avec Christian Estrosi, à Nice, qui m'a avancé 35 000
masques. Et aussi avec David Lisnard, à Cannes, qui m'a passé des masques
siglés Cannes 2020 pour les Dijonnais (rires). Et le maire de
Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat, m'a également dépanné avec des masques
lavables en tissu. Donc, oui, on a pu fournir des masques à tous les
habitants de la métropole.
Le masque, ce nouvel accessoire de mode
En plus, notre région est celle qui s'est fait « rapter »
la première cargaison de masques à l'arrivée de l'avion par le préfet du
Haut-Rhin. Il nous a pris 2,5 millions de masques… Donc il a fallu
attendre quatre ou cinq jours supplémentaires pour les avoir. Pour le deuxième
arrivage, on a surveillé l'arrivée de l'avion, sur le tarmac de l'aéroport. Et
on l'a fait sans l'aide de l'État… Merci à la présidente de région.
« Le masque peut nous faire crever » : la mécanique
complotiste à l'œuvre
Donc un pays qui étouffe par la centralisation des
décisions et qui n'a rien appris de la première vague ?
Oui, je suis pour ma part admiratif du système politique allemand,
très différent et beaucoup plus démocratique. Angela Merkel réunit et consulte
les ministres présidents des Länder. Outre-Rhin, les communes continuent de
percevoir des impôts, alors qu'en France notre autonomie fiscale est de
plus en plus réduite. Ce sont des juristes français et américains qui avaient
conçu, après-guerre, la Constitution allemande, en réaction à la dictature
dévastatrice d'Hitler. Il y a une loi de finances pour les collectivités
locales qui est votée par le Bundesrat, et elle ne peut être modifiée qu'à la
majorité des deux tiers. En France, on meurt de cette verticalité absolue, de
ces silos où l'Agence régionale de santé (ARS) modifie les critères de
suivi du jour au lendemain en mélangeant les lits de réanimation et
ceux de soins intensifs. Pourquoi pas ? Mais sans prévenir…
Covid-19 : le pic de la seconde vague franchi en
France ?
Comment les Dijonnais vivent-ils la limite de l'heure, du
kilomètre et des attestations obligatoires ? Et,
si les maires s'étaient vu déléguer ce pouvoir, auriez-vous pris de telles
restrictions ?
Non ! J'en comprends le but : limiter les contacts. Mais,
franchement, comme me disait un administré, quand on additionne tout ce qu'on
peut faire dans la journée de manière dérogatoire, finalement, on n'est pas
limités. Mais, pour cela, il faut empiler les attestations : pour emmener
les enfants à l'école, pour aller au travail, pour faire les courses, pour
aller voir le médecin, pour faire du sport… C'est quand même très, très
compliqué. Cela dit, je ne veux pas trop critiquer, parce que la situation est
difficile. Mais je sens quand même une infantilisation de la société et
cela m'inquiète au plus haut point. On n'a pas assez fait appel à la
responsabilité des gens. Évidemment, on va me dire : « Oui, mais il y
a 200 étudiants qui ont fait la fête… » Dans d'autres pays,
contrairement à ce que dit Emmanuel Macron, il y a moins de morts et moins
de contraintes. Et nous, on est en train de faire mourir une partie de la
profession dans le domaine des cafés et restaurants. Je ne parle pas des
discothèques parce que ce n'est pas « bien vu », mais, enfin, c'est de
l'emploi, tout ça… Il y a un sentiment d'injustice chez ces petits commerces
qui avaient pris des dispositions pour se conformer aux mesures barrières.
Attention à ce qu'un mouvement poujadiste n'émerge pas dans notre pays… C'est
un danger.
Reconfinement : 60 % des Français ont transgressé les
règles
Le macronisme est-il une parenthèse dans notre vie politique ou un
mouvement plus durable, une sorte de centre droit ou de centre gauche ?
Emmanuel Macron est un homme qui a beaucoup de qualités, du
charisme. C'est un grand séducteur qui cherche à charmer toute personne
qu'il rencontre, et ça marche plutôt, d'ailleurs, parce qu'il est intelligent.
La fonction, il l'assume. Mais est-ce qu'il y a, pour autant, un
macronisme ? Pour moi, la réponse est non. Le mouvement En marche !
n'a pas été capable de se constituer en parti politique. Donc on peut très
bien avoir, demain, une réélection d'Emmanuel Macron sans parti En
marche !. À la limite, il n'a pas besoin de parti. Mais ce qui est très
grave, c'est que cela dépasse le seul cas d'Emmanuel Macron. En France, le
président de la République n'a plus besoin de parti. Une fois élu président,
M. X ou M. Y peut faire élire A ou B sur la simple étiquette
« majorité présidentielle », qui ne constitue pas, pour autant, un
parti politique.
En outre, cette époque ne génère plus de grands leaders, ni à
droite ni à gauche. Il y a un leader « maximo » à l'extrême gauche et
une populiste d'extrême droite avec Le Pen. Mais, entre les extrêmes, il n'y a
plus de personnalités capables de structurer des partis politiques dans un contexte
très difficile pour eux. C'est inquiétant pour la démocratie et,
finalement, ce qu'il en reste s'exerce au niveau local. C'est d'ailleurs pour
cela qu'il y a un hiatus en ce moment entre les collectivités locales et le
gouvernement. Ce gouvernement est un peu déconnecté des Français ; il ne
dépend que du président de la République. Il y a des personnalités de qualité
parmi les ministres, ce n'est pas le sujet. Mais c'est une période extrêmement
étonnante. Est-on arrivé au bout de la Ve République ? Sont-ce
les effets les plus pervers de la Ve République ? On
vantait cette Constitution pour la stabilité de nos institutions. Si c'est
pour avoir cette stabilité-là, c'est une grande menace pour la démocratie. Pour
moi, ce sont les partis politiques qui concourent à l'expression du suffrage.
Maintenant, c'est le président de la République qui concourt à
l'expression du suffrage. Dans ce cadre, il faut avoir un homme, une
femme, qui, à droite, à gauche, ait du charisme et s'impose en fonction de ce
que Laurent Fabius appelait le kairos. Aujourd'hui, je déplore qu'il n'y ait pas
beaucoup de personnalités en situation de concurrence à Emmanuel
Macron. Je n'en vois quasiment pas, et c'est catastrophique pour le débat
démocratique.
Comment la crise électrise Emmanuel Macron
Et comment jugez-vous l'action d'Emmanuel Macron au niveau
international ?
Je dirais presque qu'il est trop intelligent. Il aime les grands
mots, il aime les grandes phrases. Il adorerait être président en temps de
guerre. Malheureusement, la guerre que nous avons à livrer est surtout une guerre
sanitaire. Ce n'est pas exactement ce dont il rêvait. Ses grandes
déclarations sur l'Europe ont fait flop alors que c'est un Européen convaincu.
Il n'a pas encore le sens du rapport de force au niveau international. Il a
essayé avec Trump ; ça n'a pas marché. Il n'a pas pu s'opposer à Poutine,
plusieurs fois, ce qui n'était pas le cas de Hollande, beaucoup plus fin
tacticien et moins idéologue. Ce que dit Emmanuel Macron au niveau
international est pertinent, mais ça ne se produit jamais. Il a fait un
discours à la Sorbonne sur l'Europe que j'aurais signé des deux mains.
Formidable ! Mais le problème, c'est qu'après il faut savoir
manœuvrer en Europe et pas seulement affronter les autres en se prévalant de la
maxime « quia nominor leo » (« parce que je m'appelle lion »).
Et ça, les partenaires européens n'aiment pas. En France, c'est pareil !
De beaux discours, mais, ensuite, pas de concrétisation.
Cotta – Le discours sans fausses notes d'Emmanuel Macron
François Hollande dit travailler à la constitution d'une « nouvelle
force politique » pour donner à la gauche une candidature en 2022. Y
travaillez-vous à ses côtés ?
Non, mais je partage son analyse. Je ne suis pas contre l'idée de
réfléchir avec lui à ce sujet, mais je préviens tout de suite que je ne me
considère pas comme inféodé, ou affilié, etc. Comme lui, je trouve
incroyable que le Parti socialiste ait été incapable, depuis trois ans, de
réfléchir un tant soit peu à un projet, à un programme. Et voilà qu'il veut
faire alliance avec d'autres partis de gauche sans même savoir sur quel
programme… Il ne suffit pas de crier « Alliance ! Alliance !
Alliance ! » pour qu'elle se fasse.
Quand on avait construit, il y a fort longtemps, le
« programme commun de la gauche », on se confrontait
idéologiquement avec le Parti communiste : Mitterrand avait des
lignes de force, des lignes rouges. C'était une confrontation de deux visions
pour parvenir à un compromis. Aujourd'hui, on sent qu'il y a deux
conceptions à gauche : celle d'une écologie radicale chez les Verts
et celle d'une écologie plus pragmatique chez les socialistes. Encore
faudrait-il, pour composer une force centrale, qu'on sache sur quoi la faire
reposer. Nous, les maires socialistes, au niveau des villes, on a bâti un
programme, mais le Parti socialiste ne nous demande rien. Il est déconnecté de
la réalité du terrain. Il ne travaille pas. Je n'ai rien contre Olivier Faure,
mais il n'a pas suffisamment fait travailler le PS sur un projet de
programme : pas de convention, rien !
Présidentielle 2022 : de quoi ont-ils tous peur ?
Je suis intervenu une fois en trois ans au conseil national, où,
je le sens, la nouvelle direction ne m'aime pas beaucoup… J'ai juste dit
que ce serait bien d'avoir un programme en commun avec des écologistes.
Qu'est-ce qu'on accepte d'eux ? Qu'est-ce qu'ils acceptent de nous ?
Et comment peut-on travailler ensemble ? Mais si on ne débat de rien,
alors on n'existe plus. C'est ce que dit François Hollande et il a raison. Se
pose alors la question de la création d'une nouvelle force centrale à gauche,
une gauche de gouvernement, car seule celle-ci peut rassembler pour gagner les
élections.
De son côté, Jean-Christophe Cambadélis a lancé Nouvelle Société.
Il essaie d'avancer des idées et laisse entendre qu'il serait disponible pour
2022…
Très exactement, il a dit qu'il ne se sentait pas « hors
jeu » pour 2022. Vous me permettrez ce jeu de mots footballistique :
moi, je demande à « VAR » ce qui permet de mesurer le
« hors-jeu ». (Rires) J'ai invité Jean-Christophe Cambadélis ou
Laurent Joffrin à s'exprimer devant la FNSER [Fédération nationale des élus
socialistes et républicains, NDLR] pour qu'au moins on débatte,
on échange. C'était un bon début de débat. Hélas, tout cela a été bloqué par le
Covid.
Michel Richard – La présidentielle de 2022 aura-t-elle
lieu ?
Voyez-vous revenir François Hollande ?
J'ai déjà répondu : non. C'est sûrement encore celui qui a le
plus de capacité à rassembler un peu, et c'est d'ailleurs triste pour
nous. Mais non. On ne peut pas être et avoir été, à mon avis. Cela dit, je ne
crache pas sur son bilan : il y a des choses qui ont réussi, d'autres qui
n'ont pas fonctionné. Il a eu tort de déléguer son pouvoir à Manuel Valls et
d'accepter le principe d'une primaire pour un président sortant. Sans parler de
la déchéance de nationalité qui, aujourd'hui, ne semble plus heurter la gauche
de la gauche et continue de se pratiquer en France depuis 1962. Ça n'a choqué
que parce que François Hollande en a parlé. J'avais soutenu, à l'époque, l'idée
que la déchéance de nationalité puisse s'appliquer à tous les citoyens coupables
de terrorisme et pas uniquement aux binationaux. Hollande était de bonne
foi pour rassembler tous les Français, il s'est fait avoir par la ruse de
Nicolas Sarkozy qui lui avait, je crois, suggéré cette idée…
Puisqu'on évoque les questions sécuritaires, que se passe-t-il à
Dijon ? En un an, cette ville réputée calme a connu les
« ratonnades » des Tchétchènes et, plus récemment, une
manifestation de Turcs pro-Erdogan qui cherchaient à tabasser des Arméniens en
plein centre-ville… Le communautarisme gangrène-t-il la ville ?
Les Tchétchènes, c'est un fait divers que le hasard a placé à
Dijon. Des Tchétchènes à Dijon, il y en a très, très peu ! L'un d'eux se
fait tabasser par un trafiquant de drogue d'origine maghrébine. Très organisée,
la communauté tchétchène de France et d'Europe décide de se venger et débarque
dans le quartier des Grésilles pour se faire justice elle-même. Je préviens le
préfet de l'époque [Bernard Schmeltz, NDLR] pour obtenir des renforts de
police. Rien n'arrive. Au bout d'un moment, j'appelle directement Christophe
Castaner, qui me dit qu'il n'a pas été alerté. Et il fait le
nécessaire. Donc, pendant deux jours, les forces de sécurité sont en
nombre insuffisant. Et, pendant deux jours, ce beau quartier et ses habitants
sont livrés aux représailles de quelque 150 Tchétchènes.
Violences à Dijon : huit arrestations après de nouvelles
fouilles
Comme toutes les villes de France, Dijon connaît un développement
exponentiel du trafic de drogue. Nous avons, en France, la loi la plus
répressive d'Europe depuis 1970 et, malgré cela, la consommation de
drogues explose. C'est un échec qui mobilise des millions d'heures de
travail de policiers… J'avais fait des propositions dès 2012 pour
convertir en amende l'infraction sur la consommation de drogues douces, ce qui
m'a valu la vindicte de la bien-pensance. Ce débat, la France se le refuse.
Nous manquons de forces policières sur le terrain. Nicolas
Sarkozy, je le redis, a supprimé 13 000 postes. François Hollande en a
rétabli plus de 7 000, mais, dans le contexte des attentats, il les a
surtout affectés à l'action antiterroriste. Emmanuel Macron continue d'augmenter
les effectifs, bien que ce soit moins qu'annoncé. Et donc il n'y a
toujours pas assez de policiers sur le terrain. Même si je perçois que, depuis
que Darmanin est à l'Intérieur, la présence policière est plus visible.
Quant aux nationalistes turcs ?
Les Turcs qui ont défilé dans les rues de Dijon ne sont pas
majoritairement de Dijon. Ils viennent de communes de la plaine de Saône, comme
Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage. Pour se faire de la publicité, ils ont
préféré Dijon. S'ils avaient manifesté à Saint-Usage, personne n'en aurait
parlé. Comment a-t-on pu les laisser arriver jusqu'au cœur de Dijon sans
les intercepter avant ?
Sur la base de ces deux incidents, vous êtes accusé par
Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, d'encourager le communautarisme
et l'entrisme d'un islam radical… Allez-vous porter plainte en justice ?
J'ai saisi le procureur de la République d'une plainte pour
diffamation. Gilles Platret est tête de liste aux régionales 2021. Il
essaie de se faire, à bon compte, une publicité sur mon dos et, en même temps,
de piquer des voix au Rassemblement national. Il est grotesque de m'accuser de
vouloir imposer la charia ou un califat à Dijon… Soyons sérieux ! Il met
en cause un imam qui est reconnu par les autorités, y compris préfectorales,
comme un interlocuteur confessionnel au même titre que les autres représentants
des cultes que sont l'évêque, le rabbin ou le pasteur, et que nous convions aux
cérémonies publiques. J'ai invité cet imam à la minute de silence en hommage à Samuel
Paty et je l'ai publiquement remercié, à ce titre, pour sa participation. C'est
à partir de là que Gilles Platret a démarré sa campagne calomnieuse. Je n'ai
jamais reçu de signalement des autorités à l'encontre de cet homme, un ancien
professeur de maths de l'enseignement public.
Je vois bien qu'il y a derrière ces accusations une opération
politique à laquelle on mêle le projet de mosquée dans le quartier de la
Fontaine-d'Ouche. Aujourd'hui, les musulmans de ce quartier ont un local trop
petit et ils prient dans la rue. Je suis, sur ce point, très clair :
je ne veux pas d'un islam des caves ; je veux un islam de France, pas un
islam en France. Il y a un terrain délaissé de la ville qui permettra d'édifier
une mosquée. La Ville de Dijon examinera le projet et restera, quoi qu'il
en soit, propriétaire du terrain. Pour certains, tout est bon pour diviser les
Français, attiser les haines et, en même temps, exister médiatiquement à bon
compte. Ma volonté c'est, à l'inverse, de rassembler et, en ces temps
difficiles, de sauvegarder la solidarité et le vivre-ensemble.
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Mais depuis F.Mitterrand et
les présidents avec leurs quinquennats qui ont suivi se sont pris pour des
Napoléons ou césars à petit pieds et donc exerce leur pouvoir presque absolu,
car on leur a donné celui-ci, nous les français par nos institutions et V eme
république modifiée par eux sans s'en rendre compte insidieusement qui sert à
ces dirigeants médiocres de tous bords en fait !
Ce n'est qu'un héritage du
gaullisme, car le général décidait et on exécutait pour ceux qui l'on connut et
on respectait le président de la république !
Mais les Français comme
d'autre pays qui étaient démocratiques, ont besoin d'un chef pour être dirigé
ou protégé, alors ils glissent vers des démocratures imperceptiblement surtout
quand il y a des problèmes graves, il faut quelqu'un pour les sortir du
marasme, car ils ont perdu l'habitude de s'en sortir par eux-mêmes par la vie
meilleure et le confort facile, cette crise sanitaire devenue par rebond
économique et certains croient que notre président est le sauveur, alors qu’il
doit subir ces éléments naturels comme partout dans le monde !
Ceci étant, donner trop de
pouvoir à un seul homme est pernicieux ,surtout s’il se prend pour un pseudo
monarque !
Car nous avons l’exemple de
la Turquie et son pseudo sultan ottoman qui insulte notre président, la France et
l’Europe ouvertement qui pourtant avant lui était un pays libre démocratique laïque
depuis 1920, mais qui maintenant glisse vers une république islamique
totalitaire !
Mais en fait il est facile à
certains politiciens ou harangueurs politiques d’influencer les masses
populaires comme ils disent avec dédain nos dirigeants donneurs de leçon, surtout
quand en plus, c’est nous qui les élisons !
Jdeclef 21/11/2020 10h26LP
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