samedi 21 novembre 2020

Il est certain qu'E.MACRON se prend pour un pseudo monarque de l'ancien régime qui colle à notre histoire et notamment celle de la V eme république ! (C'est pitoyable...)

 

François Rebsamen : « Tout s'arrête, car tout ne dépend que de Macron »

ENTRETIEN. Le maire PS de Dijon s'inquiète d'une dérive de la République qui, selon lui, ne repose, en cette crise, que sur la volonté et les décisions d'un seul homme.

Le grand entretien du week-end accueille cette semaine François Rebsamen. Le maire socialiste de Dijon, réélu pour la quatrième fois, a été l'un des premiers à pousser un coup de gueule pour défendre les petits commerces. Sa métropole accorde jusqu'à 15 000 euros aux PME pour surmonter la fermeture imposée par le deuxième confinement. C'est plus que l'État… Une fois de plus, un grand maire souligne les problèmes de communication avec le gouvernement Castex et la dérive de nos institutions vers le pouvoir d'un homme seul. L'ancien ministre du Travail révèle aussi les dessous des faits divers qui ont secoué sa ville cette année avec la descente des Tchétchènes et des Turcs pro-Erdogan. À 69 ans, François Rebsamen répond en homme libre. Et appelle lui aussi à dépasser un PS qui ne pense plus.

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Le Point : Vous êtes l'un des maires qui ont mené la bataille du livre en publiant un arrêté municipal permettant aux librairies dijonnaises de rester ouvertes si elles le désiraient. Comment le préfet a-t-il réagi ?

François Rebsamen : Pour un pays de culture, je ne veux pas exagérer mon expression, mais j'étais quand même un peu outré. Franchement, se dire qu'on pouvait acheter des livres partout sauf dans les librairies, ça m'avait choqué. Heureusement, le click and collect – commander et aller chercher – a été mis en place, et ça marche pas mal, à Dijon. J'y ai moi-même eu recours pour acheter deux livres. Après cet arrêté, Jack Lang a écrit une belle lettre à Roselyne Bachelot pour soutenir cette démarche.
Après une semaine de discussions avec le préfet, j'ai retiré mon arrêté. Je comprends les contraintes du préfet Sudry et je salue, d'ailleurs, sa qualité d'écoute. Gérald Darmanin m'avait appelé au moment de sa nomination, en août, pour me dire que c'était un bon préfet. Et je peux le confirmer aujourd'hui : c'est un très bon préfet.

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Jean Castex a été choisi parce qu'il était présenté comme l'homme des territoires. Il avait été le promoteur du couple maire-préfet pour contrer la crise sanitaire. Cela a-t-il fonctionné ?

Ça a fonctionné… jusqu'à l'intervention télévisée du président de la République, le 28 octobre. Là, tout s'est arrêté, car tout ne dépend que de lui. Les partis de droite comme de gauche doivent aujourd'hui s'interroger sur cette Constitution de la Ve République qu'on n'arrive pas à faire évoluer. Les partis sont en voie de disparition. Il n'existe plus, au niveau national, que le président de la République. Ce n'est pas une critique propre à Emmanuel Macron, mais c'est encore plus accentué aujourd'hui parce que le Parlement n'a jamais été aussi affaibli. Le Sénat est une « chambre contre », mais qui n'apporte pas grand-chose. J'avais défendu l'idée de la création d'un Bundesrat à l'allemande, c'est-à-dire un Sénat qui puisse représenter toutes les collectivités locales et moins majoritairement les petites communes, comme aujourd'hui. S'ajoutent à cela les conséquences des décisions de François Hollande sur le non-cumul des mandats : on s'est fait plaisir en disant qu'on ne cumulerait plus et on se retrouve avec une Assemblée hors sol que les effets du scrutin majoritaire transforment en chambre d'enregistrement.

Donc, depuis la prise de parole du président Macron, les préfets obéissent au doigt et à l'œil. Ils ont peu de marges de manœuvre pour négocier et discuter. Ça tombe comme ça, d'en haut. Un homme décide le jeudi. La veille, on se dit : qu'est-ce qu'il va nous arriver demain ? Les restaurateurs vont-ils avoir le temps de remplir leur frigo ou faut-il qu'ils le vident ? Personne ne sait. Le jeudi soir, on apprend que les enfants de 6 à 11 ans doivent porter le masque à l'école. Personne n'a rien prévu. L'Éducation nationale le découvre durant l'intervention du président de la République… Donc nous sommes dans un pays où il n'y a plus que deux pôles de pouvoir : le président de la République et les collectivités locales. C'est tout.

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La verticalité a tout emporté ! Peu de grandes villes ont aujourd'hui à leur tête un maire En marche !. Du coup, Emmanuel Macron se tourne davantage vers les communes rurales. On verra si son calcul est bon… Et on voit un Premier ministre qui dit : « Je compte sur les communes rurales pour participer au plan de relance. »

Mais elles sont pauvres…

Oui, j'aimerais bien savoir ce que les communes rurales peuvent apporter au plan de relance. Certaines n'ont aucun moyen d'investissement, et de moins en moins de capacité d'action, du fait de l'intercommunalité. De surcroît, on leur a retiré le pouvoir fiscal… Je suis de plus en plus perplexe devant le fonctionnement de la République à l'égard des villes. Avec Édouard Philippe, on était écoutés. Pendant le confinement, on avait des réunions en visioconférence avec lui, en présence du ministre des Comptes publics. Certes, Jean Castex nous écoute, mais il ne nous entend pas. Entre maires des grandes villes au sein de France urbaine, on en est tous à se dire : « Mais ce n'est pas possible qu'il nous ait ignorés, oubliés à ce point ! »

Par exemple, on ne nous compense rien de nos grosses pertes financières sur les transports. On demande juste une compensation, sinon nous allons perdre en autofinancement et on ne pourra pas investir. Pour la métropole de Dijon, c'est un trou dans les caisses de l'ordre de 12 millions d'euros, quand même ! Je parle juste des transports, je ne parle pas des aides que nous apportons aux entreprises. On n'arrive pas à avoir de réponse, ou, plutôt, on a celle-ci : « Circulez, il n'y a rien à voir. » Voilà où nous en sommes. C'est assez agaçant.

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Aviez-vous fait partie des maires qui, lors du premier confinement, avaient réussi à acheter des masques directement en Chine ?

Ça a été une longue histoire. On s'est débrouillés tous seuls – je parle de tous les maires –, avec l'aide des régions. Ici, c'est la région et la métropole qui ont commandé des masques. La présidente de région a fait la commande pour nous – de l'ordre de 1 million de masques. J'ai pu distribuer à la population, sur un week-end, 500 000 masques. Comme je n'en avais pas assez, j'ai fait appel à la solidarité des maires. J'ai de bonnes relations avec Christian Estrosi, à Nice, qui m'a avancé 35 000 masques. Et aussi avec David Lisnard, à Cannes, qui m'a passé des masques siglés Cannes 2020 pour les Dijonnais (rires). Et le maire de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat, m'a également dépanné avec des masques lavables en tissu. Donc, oui, on a pu fournir des masques à tous les habitants de la métropole.

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En plus, notre région est celle qui s'est fait « rapter » la première cargaison de masques à l'arrivée de l'avion par le préfet du Haut-Rhin. Il nous a pris 2,5 millions de masques… Donc il a fallu attendre quatre ou cinq jours supplémentaires pour les avoir. Pour le deuxième arrivage, on a surveillé l'arrivée de l'avion, sur le tarmac de l'aéroport. Et on l'a fait sans l'aide de l'État… Merci à la présidente de région.

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Donc un pays qui étouffe par la centralisation des décisions et qui n'a rien appris de la première vague ?

Oui, je suis pour ma part admiratif du système politique allemand, très différent et beaucoup plus démocratique. Angela Merkel réunit et consulte les ministres présidents des Länder. Outre-Rhin, les communes continuent de percevoir des impôts, alors qu'en France notre autonomie fiscale est de plus en plus réduite. Ce sont des juristes français et américains qui avaient conçu, après-guerre, la Constitution allemande, en réaction à la dictature dévastatrice d'Hitler. Il y a une loi de finances pour les collectivités locales qui est votée par le Bundesrat, et elle ne peut être modifiée qu'à la majorité des deux tiers. En France, on meurt de cette verticalité absolue, de ces silos où l'Agence régionale de santé (ARS) modifie les critères de suivi du jour au lendemain en mélangeant les lits de réanimation et ceux de soins intensifs. Pourquoi pas ? Mais sans prévenir…

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Comment les Dijonnais vivent-ils la limite de l'heure, du kilomètre et des attestations obligatoires ? Et, si les maires s'étaient vu déléguer ce pouvoir, auriez-vous pris de telles restrictions ?

Non ! J'en comprends le but : limiter les contacts. Mais, franchement, comme me disait un administré, quand on additionne tout ce qu'on peut faire dans la journée de manière dérogatoire, finalement, on n'est pas limités. Mais, pour cela, il faut empiler les attestations : pour emmener les enfants à l'école, pour aller au travail, pour faire les courses, pour aller voir le médecin, pour faire du sport… C'est quand même très, très compliqué. Cela dit, je ne veux pas trop critiquer, parce que la situation est difficile. Mais je sens quand même une infantilisation de la société et cela m'inquiète au plus haut point. On n'a pas assez fait appel à la responsabilité des gens. Évidemment, on va me dire : « Oui, mais il y a 200 étudiants qui ont fait la fête… » Dans d'autres pays, contrairement à ce que dit Emmanuel Macron, il y a moins de morts et moins de contraintes. Et nous, on est en train de faire mourir une partie de la profession dans le domaine des cafés et restaurants. Je ne parle pas des discothèques parce que ce n'est pas « bien vu », mais, enfin, c'est de l'emploi, tout ça… Il y a un sentiment d'injustice chez ces petits commerces qui avaient pris des dispositions pour se conformer aux mesures barrières. Attention à ce qu'un mouvement poujadiste n'émerge pas dans notre pays… C'est un danger.

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Le macronisme est-il une parenthèse dans notre vie politique ou un mouvement plus durable, une sorte de centre droit ou de centre gauche ?

Emmanuel Macron est un homme qui a beaucoup de qualités, du charisme. C'est un grand séducteur qui cherche à charmer toute personne qu'il rencontre, et ça marche plutôt, d'ailleurs, parce qu'il est intelligent. La fonction, il l'assume. Mais est-ce qu'il y a, pour autant, un macronisme ? Pour moi, la réponse est non. Le mouvement En marche ! n'a pas été capable de se constituer en parti politique. Donc on peut très bien avoir, demain, une réélection d'Emmanuel Macron sans parti En marche !. À la limite, il n'a pas besoin de parti. Mais ce qui est très grave, c'est que cela dépasse le seul cas d'Emmanuel Macron. En France, le président de la République n'a plus besoin de parti. Une fois élu président, M. X ou M. Y peut faire élire A ou B sur la simple étiquette « majorité présidentielle », qui ne constitue pas, pour autant, un parti politique.

En outre, cette époque ne génère plus de grands leaders, ni à droite ni à gauche. Il y a un leader « maximo » à l'extrême gauche et une populiste d'extrême droite avec Le Pen. Mais, entre les extrêmes, il n'y a plus de personnalités capables de structurer des partis politiques dans un contexte très difficile pour eux. C'est inquiétant pour la démocratie et, finalement, ce qu'il en reste s'exerce au niveau local. C'est d'ailleurs pour cela qu'il y a un hiatus en ce moment entre les collectivités locales et le gouvernement. Ce gouvernement est un peu déconnecté des Français ; il ne dépend que du président de la République. Il y a des personnalités de qualité parmi les ministres, ce n'est pas le sujet. Mais c'est une période extrêmement étonnante. Est-on arrivé au bout de la Ve République ? Sont-ce les effets les plus pervers de la Ve République ? On vantait cette Constitution pour la stabilité de nos institutions. Si c'est pour avoir cette stabilité-là, c'est une grande menace pour la démocratie. Pour moi, ce sont les partis politiques qui concourent à l'expression du suffrage. Maintenant, c'est le président de la République qui concourt à l'expression du suffrage. Dans ce cadre, il faut avoir un homme, une femme, qui, à droite, à gauche, ait du charisme et s'impose en fonction de ce que Laurent Fabius appelait le kairos. Aujourd'hui, je déplore qu'il n'y ait pas beaucoup de personnalités en situation de concurrence à Emmanuel Macron. Je n'en vois quasiment pas, et c'est catastrophique pour le débat démocratique.

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Et comment jugez-vous l'action d'Emmanuel Macron au niveau international ?

Je dirais presque qu'il est trop intelligent. Il aime les grands mots, il aime les grandes phrases. Il adorerait être président en temps de guerre. Malheureusement, la guerre que nous avons à livrer est surtout une guerre sanitaire. Ce n'est pas exactement ce dont il rêvait. Ses grandes déclarations sur l'Europe ont fait flop alors que c'est un Européen convaincu. Il n'a pas encore le sens du rapport de force au niveau international. Il a essayé avec Trump ; ça n'a pas marché. Il n'a pas pu s'opposer à Poutine, plusieurs fois, ce qui n'était pas le cas de Hollande, beaucoup plus fin tacticien et moins idéologue. Ce que dit Emmanuel Macron au niveau international est pertinent, mais ça ne se produit jamais. Il a fait un discours à la Sorbonne sur l'Europe que j'aurais signé des deux mains. Formidable ! Mais le problème, c'est qu'après il faut savoir manœuvrer en Europe et pas seulement affronter les autres en se prévalant de la maxime « quia nominor leo » (« parce que je m'appelle lion »). Et ça, les partenaires européens n'aiment pas. En France, c'est pareil ! De beaux discours, mais, ensuite, pas de concrétisation.

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François Hollande dit travailler à la constitution d'une « nouvelle force politique » pour donner à la gauche une candidature en 2022. Y travaillez-vous à ses côtés ?

Non, mais je partage son analyse. Je ne suis pas contre l'idée de réfléchir avec lui à ce sujet, mais je préviens tout de suite que je ne me considère pas comme inféodé, ou affilié, etc. Comme lui, je trouve incroyable que le Parti socialiste ait été incapable, depuis trois ans, de réfléchir un tant soit peu à un projet, à un programme. Et voilà qu'il veut faire alliance avec d'autres partis de gauche sans même savoir sur quel programme… Il ne suffit pas de crier « Alliance ! Alliance ! Alliance ! » pour qu'elle se fasse.

Quand on avait construit, il y a fort longtemps, le « programme commun de la gauche », on se confrontait idéologiquement avec le Parti communiste : Mitterrand avait des lignes de force, des lignes rouges. C'était une confrontation de deux visions pour parvenir à un compromis. Aujourd'hui, on sent qu'il y a deux conceptions à gauche : celle d'une écologie radicale chez les Verts et celle d'une écologie plus pragmatique chez les socialistes. Encore faudrait-il, pour composer une force centrale, qu'on sache sur quoi la faire reposer. Nous, les maires socialistes, au niveau des villes, on a bâti un programme, mais le Parti socialiste ne nous demande rien. Il est déconnecté de la réalité du terrain. Il ne travaille pas. Je n'ai rien contre Olivier Faure, mais il n'a pas suffisamment fait travailler le PS sur un projet de programme : pas de convention, rien !

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Je suis intervenu une fois en trois ans au conseil national, où, je le sens, la nouvelle direction ne m'aime pas beaucoup… J'ai juste dit que ce serait bien d'avoir un programme en commun avec des écologistes. Qu'est-ce qu'on accepte d'eux ? Qu'est-ce qu'ils acceptent de nous ? Et comment peut-on travailler ensemble ? Mais si on ne débat de rien, alors on n'existe plus. C'est ce que dit François Hollande et il a raison. Se pose alors la question de la création d'une nouvelle force centrale à gauche, une gauche de gouvernement, car seule celle-ci peut rassembler pour gagner les élections.

De son côté, Jean-Christophe Cambadélis a lancé Nouvelle Société. Il essaie d'avancer des idées et laisse entendre qu'il serait disponible pour 2022…

Très exactement, il a dit qu'il ne se sentait pas « hors jeu » pour 2022. Vous me permettrez ce jeu de mots footballistique : moi, je demande à « VAR » ce qui permet de mesurer le « hors-jeu ». (Rires) J'ai invité Jean-Christophe Cambadélis ou Laurent Joffrin à s'exprimer devant la FNSER [Fédération nationale des élus socialistes et républicains, NDLR] pour qu'au moins on débatte, on échange. C'était un bon début de débat. Hélas, tout cela a été bloqué par le Covid.

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Voyez-vous revenir François Hollande ?

J'ai déjà répondu : non. C'est sûrement encore celui qui a le plus de capacité à rassembler un peu, et c'est d'ailleurs triste pour nous. Mais non. On ne peut pas être et avoir été, à mon avis. Cela dit, je ne crache pas sur son bilan : il y a des choses qui ont réussi, d'autres qui n'ont pas fonctionné. Il a eu tort de déléguer son pouvoir à Manuel Valls et d'accepter le principe d'une primaire pour un président sortant. Sans parler de la déchéance de nationalité qui, aujourd'hui, ne semble plus heurter la gauche de la gauche et continue de se pratiquer en France depuis 1962. Ça n'a choqué que parce que François Hollande en a parlé. J'avais soutenu, à l'époque, l'idée que la déchéance de nationalité puisse s'appliquer à tous les citoyens coupables de terrorisme et pas uniquement aux binationaux. Hollande était de bonne foi pour rassembler tous les Français, il s'est fait avoir par la ruse de Nicolas Sarkozy qui lui avait, je crois, suggéré cette idée…

Puisqu'on évoque les questions sécuritaires, que se passe-t-il à Dijon ? En un an, cette ville réputée calme a connu les « ratonnades » des Tchétchènes et, plus récemment, une manifestation de Turcs pro-Erdogan qui cherchaient à tabasser des Arméniens en plein centre-ville… Le communautarisme gangrène-t-il la ville ?

Les Tchétchènes, c'est un fait divers que le hasard a placé à Dijon. Des Tchétchènes à Dijon, il y en a très, très peu ! L'un d'eux se fait tabasser par un trafiquant de drogue d'origine maghrébine. Très organisée, la communauté tchétchène de France et d'Europe décide de se venger et débarque dans le quartier des Grésilles pour se faire justice elle-même. Je préviens le préfet de l'époque [Bernard Schmeltz, NDLR] pour obtenir des renforts de police. Rien n'arrive. Au bout d'un moment, j'appelle directement Christophe Castaner, qui me dit qu'il n'a pas été alerté. Et il fait le nécessaire. Donc, pendant deux jours, les forces de sécurité sont en nombre insuffisant. Et, pendant deux jours, ce beau quartier et ses habitants sont livrés aux représailles de quelque 150 Tchétchènes.

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Comme toutes les villes de France, Dijon connaît un développement exponentiel du trafic de drogue. Nous avons, en France, la loi la plus répressive d'Europe depuis 1970 et, malgré cela, la consommation de drogues explose. C'est un échec qui mobilise des millions d'heures de travail de policiers… J'avais fait des propositions dès 2012 pour convertir en amende l'infraction sur la consommation de drogues douces, ce qui m'a valu la vindicte de la bien-pensance. Ce débat, la France se le refuse.

Nous manquons de forces policières sur le terrain. Nicolas Sarkozy, je le redis, a supprimé 13 000 postes. François Hollande en a rétabli plus de 7 000, mais, dans le contexte des attentats, il les a surtout affectés à l'action antiterroriste. Emmanuel Macron continue d'augmenter les effectifs, bien que ce soit moins qu'annoncé. Et donc il n'y a toujours pas assez de policiers sur le terrain. Même si je perçois que, depuis que Darmanin est à l'Intérieur, la présence policière est plus visible.

Quant aux nationalistes turcs ?

Les Turcs qui ont défilé dans les rues de Dijon ne sont pas majoritairement de Dijon. Ils viennent de communes de la plaine de Saône, comme Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage. Pour se faire de la publicité, ils ont préféré Dijon. S'ils avaient manifesté à Saint-Usage, personne n'en aurait parlé. Comment a-t-on pu les laisser arriver jusqu'au cœur de Dijon sans les intercepter avant ?

Sur la base de ces deux incidents, vous êtes accusé par Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, d'encourager le communautarisme et l'entrisme d'un islam radical… Allez-vous porter plainte en justice ?

J'ai saisi le procureur de la République d'une plainte pour diffamation. Gilles Platret est tête de liste aux régionales 2021. Il essaie de se faire, à bon compte, une publicité sur mon dos et, en même temps, de piquer des voix au Rassemblement national. Il est grotesque de m'accuser de vouloir imposer la charia ou un califat à Dijon… Soyons sérieux ! Il met en cause un imam qui est reconnu par les autorités, y compris préfectorales, comme un interlocuteur confessionnel au même titre que les autres représentants des cultes que sont l'évêque, le rabbin ou le pasteur, et que nous convions aux cérémonies publiques. J'ai invité cet imam à la minute de silence en hommage à Samuel Paty et je l'ai publiquement remercié, à ce titre, pour sa participation. C'est à partir de là que Gilles Platret a démarré sa campagne calomnieuse. Je n'ai jamais reçu de signalement des autorités à l'encontre de cet homme, un ancien professeur de maths de l'enseignement public.

Je vois bien qu'il y a derrière ces accusations une opération politique à laquelle on mêle le projet de mosquée dans le quartier de la Fontaine-d'Ouche. Aujourd'hui, les musulmans de ce quartier ont un local trop petit et ils prient dans la rue. Je suis, sur ce point, très clair : je ne veux pas d'un islam des caves ; je veux un islam de France, pas un islam en France. Il y a un terrain délaissé de la ville qui permettra d'édifier une mosquée. La Ville de Dijon examinera le projet et restera, quoi qu'il en soit, propriétaire du terrain. Pour certains, tout est bon pour diviser les Français, attiser les haines et, en même temps, exister médiatiquement à bon compte. Ma volonté c'est, à l'inverse, de rassembler et, en ces temps difficiles, de sauvegarder la solidarité et le vivre-ensemble.

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Mais depuis F.Mitterrand et les présidents avec leurs quinquennats qui ont suivi se sont pris pour des Napoléons ou césars à petit pieds et donc exerce leur pouvoir presque absolu, car on leur a donné celui-ci, nous les français par nos institutions et V eme république modifiée par eux sans s'en rendre compte insidieusement qui sert à ces dirigeants médiocres de tous bords en fait !

Ce n'est qu'un héritage du gaullisme, car le général décidait et on exécutait pour ceux qui l'on connut et on respectait le président de la république !

Mais les Français comme d'autre pays qui étaient démocratiques, ont besoin d'un chef pour être dirigé ou protégé, alors ils glissent vers des démocratures imperceptiblement surtout quand il y a des problèmes graves, il faut quelqu'un pour les sortir du marasme, car ils ont perdu l'habitude de s'en sortir par eux-mêmes par la vie meilleure et le confort facile, cette crise sanitaire devenue par rebond économique et certains croient que notre président est le sauveur, alors qu’il doit subir ces éléments naturels comme partout dans le monde !

Ceci étant, donner trop de pouvoir à un seul homme est pernicieux ,surtout s’il se prend pour un pseudo monarque !

Car nous avons l’exemple de la Turquie et son pseudo sultan ottoman qui insulte notre président, la France et l’Europe ouvertement qui pourtant avant lui était un pays libre démocratique laïque depuis 1920, mais qui maintenant glisse vers une république islamique totalitaire !

Mais en fait il est facile à certains politiciens ou harangueurs politiques d’influencer les masses populaires comme ils disent avec dédain nos dirigeants donneurs de leçon, surtout quand en plus, c’est nous qui les élisons !

Jdeclef 21/11/2020 10h26LP


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