La
laïcité, ce racisme ordinaire (vu des États-Unis)
ANALYSE.
Pour de nombreux médias américains, la laïcité serait la cause des
attentats en France. Comme si, au fond, le pays méritait ce qui lui arrive.
Voilà cinq
ans qu'en France, des policiers, des journalistes, des enseignants, des fêtards
ou des croyants sont assassinés par des terroristes dans des attentats
islamistes. Cette réalité, pourtant facile à constater, semble de plus en plus
difficile à relater par des médias américains, qui naviguent entre contresens
hâtifs et contorsions sémantiques. 260 morts depuis 2015, tous tués
pour ce qu'ils sont. C'est peu, comparé aux ravages d'une épidémie de Covid,
mais c'est toujours trop dès lors que l'on considère qu'il s'agit là de
meurtres théologico-politiques en série dans un pays qui garantit pourtant la
liberté de culte et de conscience. Mais qu'importe. Certains journalistes
préfèrent occulter la nature djihadiste du phénomène pour y voir la
confirmation d'un racisme structurel français ; comme si la France, au
fond, méritait ce qui lui arrive. Un retournement cruel de la part d'un
vieil allié avec lequel nous avons compati au lendemain du 11 septembre
2001.
Islamisme –
Cette gauche qui ne voulait rien voir
Critique
Dès lors
qu'il faut chercher un responsable à cette série noire qui endeuille le pays,
c'est d'abord vers la « laïcité à la française » que se
tournent certains correspondants américains en France et non vers l'islamisme
radical porté par une dynamique mondiale. Coutumier du fait, le Washington Post, quotidien
démocrate et progressiste propriété de Jeff Bezos (patron d'Amazon), n'a pas
hésité à présenter le discours d'Emmanuel Macron aux Mureaux sur la lutte
contre le séparatisme comme une « critique de la plus grande
communauté minoritaire de France », avant de reprendre des éléments
de langage d'un communiqué du Collectif contre l'islamophobie (CCIF, dissous
depuis) dénonçant la dimension « répressive » de cette
loi dont personne ne connaissait les détails. Le CCIF y est alors présenté
comme un « important groupe de défense des musulmans »,
sans jamais préciser sa proximité connue et régulièrement dénoncée avec des mouvements
fondamentalistes religieux. Pour le Washington
Post, si le président français remet la laïcité au cœur du débat et
tente de limiter le pouvoir de nuisance des associations qui cherchent à
transformer n'importe quel Français musulman en militant islamiste, c'est
uniquement par volonté politique cynique de capter les voix de l'électorat
d'extrême droite… C'est faire peu de cas du combat des militantes féministes
universalistes de gauche (dont certaines musulmanes) qui se battent avec
courage contre l'islamisme depuis des dizaines d'années pour préserver leurs
droits. La devise du quotidien américain ? « La démocratie
meurt dans les ténèbres. » Le correspondant du Washington Postà Paris, qui
n'hésitait pas à présenter l'élection présidentielle de 2017 comme
« un référendum sur les musulmans et leur place dans ce qui est
probablement la société multiculturelle la plus angoissée d'Europe », n'a
pas souhaité nous répondre.
Islamisme :
« Il est minuit moins deux avant l'heure du choix »
Tourments
Tous les
médias ne sont fort heureusement pas aveuglés par cette idéologie et certaines
publications de référence osent, comme c'est le cas du Foreign Affairs, s'interroger sur
l'échec du modèle multiculturaliste en Europe. C'est aussi le cas de The Economist, qui, défendant une
position minoritaire dans le monde anglo-saxon, affirme que « la France a
raison de défendre la liberté d'expression ». Reste que les journalistes
américains dépêchés en France par leur rédaction peuvent parfois se sentir
tourmentés entre le modèle culturel dans lequel ils ont grandi et une
réalité parfois brouillonne : « Je ne suis pas là pour juger, mais
pour expliquer », prévient Rachel Donadio, correspondante à Paris du magazine
The Atlantic. « La
France est un pays qui pense être progressiste, mais se révèle au fond assez
conservateur. C'est un pays d'idées et de polémiques, où le désir de défendre
des idées universelles est très vivant. Pour un journaliste américain, c'est
compliqué d'expliquer ce qu'est la laïcité. On la traduit par
« sécularisme », mais ce n'est pas suffisant. Il faut en général
utiliser 20 mots pour effleurer un univers tout entier et la croyance
que la religion n'a pas de place dans la vie publique. Les lecteurs américains
ont parfois du mal à comprendre pourquoi en France il y a des débats sur le
droit ou non de porter le voile dans les lieux publics ou d'autres questions
qui peuvent nous sembler absurdes. La manière dont les débats sont menés ici
sont très théoriques et peu pratiques face à des problèmes qui pourraient être
réglés par des accommodements raisonnables, explique-t-elle. C'est la même
chose sur la manière dont on parle ou ne parle pas de race en France. On
reconnaît la classe sociale et la pauvreté, mais pas l'ethnie ! »
fait-elle remarquer.
Emmanuel
Macron à Al-Jazira : « Il y a des gens qui déforment l'islam »
Offense
Certains
médias américains n'hésitent pas à transposer les grilles de lecture en vigueur
aux États-Unis, au risque de passer à côté de l'essentiel. « La
police française abat un homme après une attaque meurtrière au couteau dans la
rue », a d'abord titré le New York
Times après la décapitation de Samuel Paty… Pourtant, à ce
moment-là, les faits étaient déjà connus et le caractère terroriste clairement
énoncé. Devant la levée de boucliers sur les réseaux sociaux, le titre a été
modifié en « Un homme décapite un enseignant dans la rue en France
et est tué par la police », plus précis, mais laissant encore planer
un air de fait divers sur cette attaque djihadiste. Le plus grand quotidien
progressiste américain – qui a renoncé aux dessins et caricatures politiques
pour n'offenser personne – n'est pas le seul média à considérer
outre-Atlantique que la France subit ces attaques en réponse à une défense
excessive de son modèle laïque, souvent présenté comme une forme de racisme
institutionnalisé de la part du pays qui compte le plus de musulmans, le plus
de juifs et le plus d'athées en Europe.
Kamel Daoud
– Décapitation et désinformation
« Islamophobie »
Plus
inquiétant, certains médias américains se révèlent particulièrement poreux au
discours d'organisations communautaires proches des Frères musulmans qui tentent
de faire croire que la France déteste structurellement les musulmans. Ces
organisations n'ont pas eu à mener de campagne élaborée tant l'aile gauche du
« progressisme » américain ne veut plus percevoir
les rapports sociaux qu'à travers les questions de race et de domination.
Ainsi une chaîne comme CNN n'hésite-t-elle pas à se faire le relais sans
contrepoint du Council on American-Islamic Relations (CAIR) dans un article
intitulé « Un groupe de défense des musulmans déconseille aux
musulmans américains de se rendre en France au milieu des
tensions ». Cet article donne une large place aux déclarations du
directeur adjoint du CAIR, Edward Ahmed Mitchell, expliquant que
« les musulmans américains, en particulier les musulmans américains
qui sont visiblement musulmans, devraient éviter de se rendre en France jusqu'à
ce que son gouvernement cesse d'attiser les flammes de l'islamophobie, de
poursuivre les femmes musulmanes pour leurs vêtements religieux et de punir
collectivement toute la communauté musulmane pour le crime individuel d'un
extrémiste ». Reprenant fidèlement la logique argumentative des
groupuscules religieux musulmans français qui ont tenté de transformer un fait
divers impliquant deux femmes voilées au pied de la tour Eiffel en attentat
« islamophobe », CNN entretient l'idée d'un deux poids
deux mesures appliqué à l'ensemble des musulmans français :
« Tout comme la France n'a pas collectivement puni tous les laïcs
français pour l'attaque raciste à l'arme blanche de la semaine dernière contre
des femmes musulmanes près de la tour Eiffel, la France doit cesser de punir
collectivement tous les musulmans français pour les crimes d'extrémistes
religieux. » Avant de conclure avec cette description de la
réalité très frériste que Mohammed Louizi qualifierait de « pleurniche
communautaire » : « Il convient également de noter que le
gouvernement français a une longue histoire de transformation du sectarisme
antimusulman en politique gouvernementale »…
Laïcité – Le
constat alarmant de Pierre-Henri Tavoillot
Staline et
Mao
La laïcité,
improprement traduite par secularism outre-Atlantique,
n'a pas bonne presse, pas plus que l'athéisme avec laquelle elle est souvent
confondue. Ainsi, lorsque lundi 1er novembre, Emmanuel Macron
rappelait que « la laïcité n'a jamais tué personne », une
journaliste au New Yorker Alexandra
Schwartz réagissait : « Rappel : Staline et
Mao », suscitant la consternation générale. Alors que les États-Unis
sont l'un des pays les plus religieux du monde occidental et la France l'un des
pays les plus athées du monde occidental, il n'est pas forcément étonnant qu'un
mur d'incompréhension les sépare sur la question de la religion dans la chose publique.
« Les États-Unis ont fait inscrire In god we trust (“En Dieu nous croyons”) sur
leurs billets de banque en 1956, en pleine Guerre froide. C'était un message
envoyé à l'ennemi païen ! », explique la politologue
franco-américaine Nichole Bacharan. « Il persiste aux
États-Unis l'idée qu'être croyant, c'est bien et qu'être athée, c'est suspect.
Toute entrave à l'expression religieuse est sévèrement jugée. La laïcité est
présentée comme une entrave à l'expression religieuse d'une minorité ethnique,
de surcroît issue de l'histoire coloniale, trois bonnes raisons de la
condamner », décode la politologue.
Classe, race
et genre à l'université, notre enquête
« Il y
a dans la gauche américaine une incapacité à faire la différence entre
musulmans et islamistes », explique la journaliste et essayiste
Caroline Fourest, censurée par Skynews lorsqu'elle a voulu montrer la une de Charlie Hebdo. Elle rappelle
que la presse américaine s'est montrée particulièrement féroce envers Charlie Hebdo, avant et après
l'attentat qui a décimé la rédaction le 7 janvier 2015 et se
souvient du moment où Gérard Biard, alors rédacteur en chef de Charlie Hebdo, tentait
d'expliquer sur CNN « que Charlie avait décidé de ne pas céder aux
menaces et à l'interdiction de dessiner Mahomet pour défendre la “liberté de
conscience”, de croire ou de ne pas croire, donc le droit de blasphémer. À
l'antenne, la voix qui le doublait a traduit “liberté de conscience” par
“liberté religieuse”. Et voilà comment les téléspectateurs se sont retrouvés
face à un journal “qui montrait des dessins blasphémateurs pour défendre la
liberté religieuse” ! », racontait-elle déjà dans son ouvrage Le Génie de la laïcité (Grasset)
en 2016.
« Bipoc »
Cette
incompréhension, pour ne pas dire cette cécité volontaire quant à la réalité du
modèle français, s'enracine aussi dans un contexte américain récent où les
faits importent moins que les idéologies qu'ils vont venir conforter. Dans ce
monde de journalisme post-factuel, faire l'impasse sur la dynamique djihadiste
permet de confirmer l'existence d'une indiscutable lutte des races.
« Depuis le meurtre de George Floyd, les médias progressistes
défendent l'idée d'un traitement médiatique spécifique pour l'islam, dans le
cadre de la lutte contre un racisme « systémique ». En
l'occurrence, les musulmans, qui recouvrent une immense diversité d'origines et
de situations aux États-Unis, sont tous considérés comme des “Noirs, indigènes,
personnes de couleur” ou Bipoc (Black,
Indigenous, Persons of Color) », expliquaient dans une
tribune parue dans Le
Monde le 21 octobre Bernard Haykel, professeur à
l'université de Princeton, et Hugo Micheron, auteur de Djihadisme français. Quartiers, Syrie,
prisons, actuellement en poste à l'université de Princeton.
« Face à ces nouvelles préoccupations, qui définissent désormais de
nouveaux canons intellectuels pour une large part de la gauche américaine, la
liberté d'expression doit s'incliner devant les faits sélectifs. Au nom de la
justice sociale, la priorité est à la “bonne parole” (correct speech) et non plus à la
liberté de parole (free speech).
Pour ne pas heurter une prétendue “sensibilité” des “musulmans”, il
convient d'omettre la dimension djihadiste d'un acte de décapitation d'un
professeur aux abords de son collège », constataient-ils dans ce
texte qui sera très prochainement publié en anglais sur le site Persuasion
animé par Yascha Monk.
Culpabilité
« Nous
avons écrit ce texte, Hugo et moi, pour que cette grille de lecture basée sur
l'identité et la race ne soit pas importée en Europe », explique
Bernard Haykel au Point. « C'est
un racialisme terrible, qui de surcroit ne permet absolument pas de comprendre
pourquoi un Tunisien débarque à Nice deux heures avant d'y perpétrer un
attentat, de comprendre le passage à l'acte d'un Tchétchène français à
Conflans-Sainte-Honorine ou d'un Albanais à Vienne ! »,
explique le professeur, référence internationale sur les dynamiques djihadistes
dans le monde, qui s'inquiète aussi de la prégnance d'une grille de lecture
essentialisante développée par certains médias conservateurs qui considèrent
les musulmans comme complices du terrorisme par nature… « Assimiler
l'islam à la violence ou assimiler l'Occident à l'oppression, c'est reprendre
le discours djihadiste dans les deux cas ! » alerte-t-il,
soulignant qu'une partie de la gauche traditionnelle américaine supporte de
plus en plus difficilement cette nouvelle gauche identitaire qui se revendique
progressiste. « Pour cette nouvelle gauche américaine, si on est
noir et riche, ou noir et républicain, on n'est pas vraiment noir »,
explique le chercheur.
Chroniques
d'un étudiant à Columbia
Le phénomène
qu'il décrit n'est pas sans rappeler les thèses décoloniales qui fleurissent
sur le supposé racisme d'État français et qui défendent aussi l'idée que l'on
peut se rendre coupable de racisme sans en avoir conscience dès lors que
l'on est blanc. Ainsi, la bonne foi n'existe plus, l'intention des mots non
plus, seul compte le ressenti de celui qui se proclame victime. Et si celui qui
est désigné comme coupable se défend, cela vient tout simplement confirmer son
étroitesse d'esprit et sa culpabilité.
Multiculturalisme
Cette
idéologie, très présente dans les médias américains, ne reflète pas nécessairement
le degré de conscience du problème européen qu'avait l'administration
américaine en 2007. Ainsi on retrouve dans les WikiLeaks un document
intitulé : « Immigration musulmane en Europe : le conflit entre
l'islam et la laïcité », qui s'interroge sur la validité du modèle de
laïcité face au modèle multiculturel : « Alors que certains pays
comme l'Angleterre ont adhéré à une politique de “multiculturalisme”,
permettant aux groupes de conserver leurs identités distinctes, d'autres, comme
la France, ont adopté une politique stricte d'assimilation, estimant que les
musulmans devraient s'intégrer dans leur culture laïque. Aucune de ces
politiques n'a produit de résultats spectaculaires, car le nombre de musulmans
à la périphérie de la société reste élevé et les incidents de violence n'ont
pas non plus diminué. Bien que la voie qui mènera aux meilleurs résultats ne
soit pas claire, il est certain que sans un effort ciblé, ces États européens
vont faire face à un retour de bâton, car les minorités musulmanes ne
parviennent pas à s'intégrer et restent dans des conditions socio-économiques
de plus en plus appauvries. » Dommage que ce constat pourtant lucide
ait conduit le Département d'État américain à financer des programmes pour
faire la promotion du modèle multiculturel en France, accélérant l'importation
de grilles de lecture militantes et racialistes sous couvert de déconstruction
universitaire.
Pour Jacob
Hamburger, journaliste et traducteur américain qui a travaillé avec l'équipe de
Charlie Hebdo sur une éventuelle
version américaine de l'hebdomadaire, s'il existe des « comparaisons
parfois naïves » entre la France et les États-Unis, il ne faut pas blâmer
la presse américaine, qui produit des reportages en lien avec ce qui a du sens
pour un lectorat américain. Il ne faut pas négliger non plus les chicaneries
rituelles entre les deux pays. « Les Américains adorent présenter les
Français comme contre-modèle, tout comme les Français adorent présenter les
Américains comme contre-modèle », explique-t-il. Une querelle amoureuse,
sans doute…
Ces
idéologues qui poussent à la guerre civile
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Il faudrait déjà que tous
les français sachent ce qu’elle veut dire ?!
Et que nos dirigeants et politiciens
de tous poils arrêtent d’en parler sans cesse en la brandissant comme le drapeau
français que certains pays extrémistes religieux brulent ou foulent au pied
ainsi que certains de leurs dirigeants !
Car eux voudraient imposer
leur religion moyenâgeuse et ses dogmes extrémistes au détriment des autres
religions de notre pays judéo chrétien et même à ceux qui ne croient à rien !?
Donc sa définition est :
La laïcité garantit la liberté de conscience. De
celle-ci découle la liberté de manifester ses croyances ou convictions dans les
limites du respect de l'ordre public. La laïcité implique la neutralité de
l'Etat et impose l'égalité de tous devant la loi sans distinction de religion
ou conviction.
La laïcité garantit
aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de
leurs croyances ou convictions. Elle assure aussi bien le droit d’avoir ou de
ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. Elle garantit le
libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté
vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes
ou prescriptions religieuses.
La laïcité implique
la séparation de l’Etat et des organisations religieuses. L’ordre politique est
fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’Etat !
Dans les cours de civisme, morale et respect d’autrui
à l’école, dès les classes primaires, il faut faire apprendre cela à nos élèves
impérativement par cœur, comme notre hymne national, la Marseillaise faisant
partie des valeurs de notre pays, comme ce qui est écrit sur le fronton de nos
immeubles d’état : liberté Egalité Fraternité et le drapeau français
symbole de la nation française !
Si des individus quels qu’ils soient ne peuvent
respecter cela, ils n’ont rien à faire sur le sol de la république française !
Il est temps que nos dirigeants bien-pensants
donneurs de leçon arrêtent de palabrer pour ne rien dire et qu’ils fassent
appliquer nos lois avec rigueur sans aucune dérogation !
Jdeclef 12/11/2020 13h33
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire