CRITIQUES DE BON SENS: Commentaires d'articles de presse sur fait de société ou politique du monde
jeudi 19 novembre 2020
La justice et la médiatisation que l'on en fait sur ce crime odieux est en effet un mauvais spectacle immoral digne d'un mauvais film noir !
Procès
Daval : dans les coulisses de la « justice spectacle »
Cinquante
journalistes suivent le procès de Jonathann Daval, accusé du meurtre de sa
femme Alexia. Cette hypermédiatisation n'est pas du goût de tous.
Quatre fois par jour, c'est la montée des marches. Isabelle
Fouillot, sa fille Stéphanie, son gendre Grégory et son mari Jean-Pierre font
alors face au mur de micros et de caméras dressé sur le parvis du palais de
justice de Vesoul (Haute-Saône), où Jonathann Daval est jugé pour le meurtre de
sa femme Alexia, en novembre 2017. La mère de la victime salue d'un grand
signe les riverains qui, aux balcons, l'encouragent et brandissent des
pancartes de soutien. Puis elle fait sa déclaration.
À force d'interviews, elle a acquis le sens de la formule.
« Si Jonathann Daval n'était pas bien avec Alexia, il n'avait qu'à divorcer
et retourner vivre chez sa mère, repartir chez sa mère plutôt que de commettre
de telles horreurs. Aujourd'hui, on divorce quand ça ne va pas ! »,
déclarait-elle lundi soir, au terme de la première journée d'audience.
« Ma fille est un être humain, pas un morceau de viande », s'est-elle
indignée mardi, à l'issue de la déposition du médecin légiste. « Un peu de
douceur, ça fait du bien ! » lançait-elle ensuite, après avoir
entendu Marie-France, son amie et collègue du conseil municipal de Gray,
évoquer à la barre la mémoire de sa fille : « Elle était pétillante
comme une coupe de champagne, Alexia était un petit soleil qui, hélas, est
parti chez les étoiles », a dit ce témoin. Le directeur de la banque où Alexia
travaillait, dans le quartier sensible de Planoise, à Besançon (Doubs), était
également cité : « On n'avait pas que le haut du panier, niveau
clients (sic), mais Alexia était toujours respectueuse, elle était complètement
dans l'image mutualiste du Crédit mutuel », a-t-il témoigné face aux
jurés. Ces deux témoins sont maintenant aux côtés de la famille, pour le point
de presse rituel du soir. Me Gilles-Jean Portejoie, qui défend les
intérêts de la famille d'Alexia, est là aussi – il n'est jamais bien loin quand
un projecteur s'allume –, qui conclut chaque interview par un tonitruant et
complice : « Allez, on vous embrasse et on vous dit à
demain ! »
Soirées spéciales
La médiatisation de l'affaire n'est pas étrangère à la popularité
de ses protagonistes – pour Jonathann, on parlera plutôt d'une notoriété
forcée. Le procès est abondamment couvert, et Le Point ne fait pas exception. La petite
place du palais de justice de Vesoul s'est transformée en plateau de télévision
à ciel ouvert où s'enchaînent les directs. Lundi et mardi, BFM TV a consacré
deux soirées spéciales à l'affaire de Gray, avec un « feuilleton » en
quatre épisodes suivis d'un débrief en plateau animé par l'inoxydable
Dominique Rizet, vétéran de Faites entrer
l'accusé. Marc-Olivier Fogiel, le patron de la station, a salué d'un tweet
triomphant le succès du programme, mardi matin : « Bravo aux équipes
de Ligne rouge
[nom de l'émission, NDLR] : les deux premiers épisodes de la série Daval
ont réuni 975 000 (spectateurs) au quart d'heure moyen / 2,7 millions
de tel (téléspectateurs) cumulés. Record historique pour nos docs !
Les 2 derniers épisodes ce soir sur @BFM TV 21 heures. »
Procès Daval : le grand barnum judiciaire
L'autre icône du procès, c'est Randall Schwerdorffer. Mâchoire
carrée, carrure athlétique (il fut mannequin durant ses années de droit), mèche
rebelle et verbe haut, ce fils de général aux costumes toujours
impeccables accroche la lumière. Barbe poivre et sel fournie (le soir dans
les reportages tournés par BFM TV) ou rasé de près (le jour, au procès),
l'avocat de Jonathann Daval assure que « cette affaire n'est, ni
plus ni moins importante que les autres dossiers suivis par
[son] cabinet ». Il n'empêche : de nombreux pénalistes de la
place de Paris se damneraient pour être à sa place – certains ont d'ailleurs
essayé de lui voler le dossier, et donc la vedette en approchant discrètement
son célèbre client, toute déontologie bue.
Affaire Daval : quand les avocats se battent pour défendre
Jonathann
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