Le canon
Baba Merzoug va-t-il quitter Brest pour Alger ?
LETTRE DES
ARMÉES. L'Algérie réclame le retour de son mythique canon, pris par les
Français en 1830 et érigé en colonne à Brest. Macron pourrait faire
un geste.
Depuis une décennie et plus, le sujet est régulièrement mis sur la table par l'Algérie. Le pays réclame le retour sur son sol d'un trophée de guerre de la marine française, le canon Baba Merzoug, pièce maîtresse de la défense du port d'Alger dès le XVIe siècle. Monstrueux pour son époque avec ses 12 tonnes de bronze et ses 7 mètres de long, il pouvait projeter des boulets de 80 kilos à près de 5 kilomètres.
Cette arme n'était pas seulement un outil de défense. Elle a aussi servi à humilier délibérément la France, à deux reprises au moins. En 1683, lorsqu'une flotte française commandée par l'amiral Abraham Duquesne bombarde Alger pour libérer les esclaves chrétiens, le consul français, le prêtre Jean Le Vacher, est placé devant le Baba Merzoug et déchiqueté par son tir. En 1688, son successeur André Piolle est traité de la même façon. Pour les Français, le Baba Merzoug est dès lors devenu le très lourd symbole de la discorde entre la France et l'Algérie. Ce n'est donc pas un hasard s'il est capturé en 1830, lors de la prise d'Alger par les forces françaises conduites par le général Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont, et l'amiral Guy-Victor Duperré.
Éloge de la colonisation
Appelé en France La Consulaire, le canon
algérois est redevenu une pomme de discorde. Les demandes de restitution par
Alger ont toutes été déclinées. Elles perdurent aujourd'hui. En
décembre 2012, l'Élysée avait sérieusement étudié le sujet afin
d'offrir un « cadeau symbolique de la réconciliation » franco-algérienne,
à l'occasion d'une visite d'État du président François Hollande. Durant
laquelle il lancera : « Je reconnais ici les souffrances que la
colonisation a infligées au peuple algérien. Pendant cent trente-deux ans,
l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et
brutal. » Mais pas un mot sur le Baba Merzoug.
En 2018, un rapport sur la « restitution du patrimoine
culturel africain », commandé par le nouveau président Emmanuel Macron à
l'historienne de l'art Bénédicte Savoy et à l'universitaire et écrivain
sénégalais Felwine Sarr, préconisait des restitutions progressives, nécessitant
des procédures complexes. Il n'évoquait certes pas le cas de l'Algérie, qui
réclame donc le retour de son canon emblématique, parmi un ensemble
de 158 objets, mais le cadre était dressé. Ce n'était que partie
remise.EXCLUSIF. Œuvres d'art africaines : un rapport préconise de tout rendre (ou presque) !
« Destin commun en Méditerranée »
De fait, Emmanuel Macron a récemment pris des mesures
annonciatrices d'initiatives nouvelles. La première est la restitution, début
juillet, par la France à son ancienne colonie d'Afrique du Nord des restes (les
crânes) de vingt-quatre combattants algériens tombés lors de la conquête au XIXe siècle.
Ils ont été inhumés lors d'une cérémonie officielle le 5 juillet dernier,
jour de la fête de l'indépendance. À cette occasion, le chef de l'État
Abdelmadjid Tebboune a salué sur France 24 le geste de son homologue
français.Rapatriement des crânes des résistants algériens : une cérémonie, un réveil mémoriel
Le 24 juillet, Emmanuel Macron a demandé à l'historien Benjamin Stora un rapport sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie », que celui-ci doit rendre avant la fin de l'année. Dans sa lettre de mission, le chef de l'État indique qu'« il importe que l'histoire de la guerre d'Algérie soit connue et regardée avec lucidité. Il en va de l'apaisement et de la sérénité de ceux qu'elle a meurtris », ainsi que « de la possibilité pour notre jeunesse de sortir des conflits mémoriels ». Le rôle de « Benjamin Stora sera de formuler librement des recommandations sur les prochaines étapes de ce travail de vérité et de mémoire. […] Je souhaite m'inscrire dans une volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algérien. Le sujet de la colonisation et de la guerre d'Algérie a trop longtemps entravé la construction entre nos deux pays d'un destin commun en Méditerranée ».
Grande affaire du quinquennat, le retour de la France vers la Méditerranée, de la Libye aux eaux gréco-turques, du Liban au Maghreb, exige des gestes symboliques forts. La restitution du Baba Merzoug n'en serait-elle pas un ?
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Avant le début de ce conflit qui a fait des
milliers de morts français et algérien !
Sans compter une partie de ses ressortissants dû
à une forte immigration qui vivent en France et continue à y venir ?!
Ne peut on traiter ce pays étranger comme tous
autres pays à l'international et cesser de céder à ses caprices pseudo
historiques anciens sous prétexte que notre pays ex colonisateurs de toute l'ex
Afrique du nord et AOF/AEF car on ne refait pas l'histoire.
Mais ce pays que l'on avait fait ex département
français « en tant qu' Algérie française » ce qui a déclenché
indirectement cette guerre d'indépendance, abuse de ses réclamations
périodiques, à la différence de ses autres pays du maghreb colonisé Tunisie/Maroc,
aussi par la France dont l’indépendance n'a pas posé de problème !
Cela suffit, car ils ne cesseront pas comme
dans une sorte de chantage à l'histoire que l'on a assez payé comme cela, il
faut que nos dirigeants de tous bords qui subissent depuis 1962 leurs
réclamations et exigences pour tout et n'importe quoi ou en demandant notre
aide pour leur pays qu'il n'arrive pas à gérer correctement et qui a déjà subi
une révolution sanglante interne islamique avec le FIS en 1991 !
Quand on ne s'entend plus avec un voisin même
séparé par la mer méditerranée encombrant qui ne fomente que des discordes sans
fin, on se sépare sans se retourner ce sera mieux !
Jdeclef 02/09/2020 11h15LP
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