jeudi 24 octobre 2019

A défaut de prendre des nouveaux quelque fois douteux il y aurait été mieux de le choisir au début ?!


Commission européenne : Thierry Breton, l'atout « numérique » de Macron

PORTRAIT. S'il est confirmé, il sera le seul grand patron à intégrer la Commission von der Leyen. Une consécration pour ce redresseur d'entreprises.


À 64 ans, Thierry Breton, dont la candidature a été proposée par le président Emmanuel Macron, serait le seul grand patron à intégrer la Commission européenne s'il était confirmé par le Parlement européen. Il affiche un CV impressionnant de redresseur d'entreprises forgé chez Bull, Thomson, France Télécom et Atos (le géant européen du numérique, qu'il dirige depuis 2009), un passage par Bercy sous l'ère Chirac et une proximité avec Emmanuel Macron qui s'est affirmée pendant la campagne, quand son candidat, Alain Juppé, a perdu la primaire de la droite.
Thierry Breton dispose de la dimension pour le méga-portefeuille auquel la France prétend dans la Commission von der Leyen. À travers Atos, il est même un acteur majeur du secteur qu'il aurait à couvrir depuis Bruxelles, où il serait tout à la fois chargé du Marché intérieur, de la Politique industrielle, de l'Innovation, de la Défense et de l'Espace. Le numérique, qui a été le fil rouge de sa vie professionnelle depuis ses débuts à New York, à 26 ans, où il a créé sa première société de logiciels de sécurisation bancaire, sera au cœur de son activité de commissaire...

Nul doute que sa déclaration d'intérêt sera scrutée avec attention par la commission JURI. Outre sa démission du poste de PDG d'Atos, on lui demandera sans soute de se retirer des conseils d'administration où il siége (Carrefour, Bank of America), du think tank Institut Aspen France ou encore de la présidence du « comité des sages » veillant à la succession de Bernard Arnault en cas de disparition prématurée. Au moins, on ne pourra pas lui faire le grief de chercher un poste bien rémunéré au chaud à Bruxelles puisqu'en entrant à la Commission son salaire annuel va être divisé par onze (il a empoché 2,7 millions d'euros chez Atos en 2018). Thierry Breton est à l'abri du besoin depuis longtemps et son patrimoine se compte en dizaines de millions d'euros. À la fin d'une carrière d'entrepreneur bien remplie (trois fois dans le top 100 des managers les plus performants de la Harvard Business Review), il envisage donc les cinq prochaines années comme un legs politique à l'Europe.

Le seul ministre qui a réduit la dette

Chez les Allemands de la CDU-CSU, nul doute que Thierry Breton a la cote. Il est en effet le seul ministre français des Finances à avoir réduit la dette en 2006, de 66 à 63,9 %. Ce fut aussi la première fois depuis 1995 que le budget français présentait un excédent primaire. Adepte d'une gestion économe des deniers publics, il avait prévenu, dès juin 2005, que la France vivait « au-dessus de ses moyens ».

S'il est validé en tant que commissaire, il aura à créer un terrain favorable à l'émergence de champions industriels européens. Or, pour lui, ce n'est pas une vue de l'esprit. Il a pratiqué concrètement la coopération franco-allemande. « Quand je suis devenu PDG d'Atos, je pensais qu'il manquait en Europe un acteur de taille mondiale qui accompagne les entreprises dans leur transformation numérique, expliquait-il au Parisien en juin 2017. Il fallait le bâtir avec les Allemands. Je suis donc allé voir Siemens, dont nous avons repris 28 000 ingénieurs. C'est la plus grosse opération franco-allemande depuis Airbus. On a atteint l'objectif d'être numéro un en Europe en transition numérique et en cybersécurité. »

L'héritier politique de René Monory

Sur le volet défense et espace, Thierry Breton, auditeur de la 46e session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), n'est pas totalement démuni. En mars 2016, il avait d'ailleurs proposé la création d'un fonds européen de sécurité et de défense (FESD) tout à la fois pour répondre à la montée des menaces et à l'endettement européen. « Sa vocation première serait de redonner une vision et des marges de manœuvre à la zone euro en reprenant tout ou partie du cumul des dettes respectives des États membres contractées au titre de la défense depuis l'introduction de l'euro, écrivait-il. D'un principe similaire à celui du Mécanisme européen de stabilité, il émettrait à moindres coûts des obligations de très long terme, autour de 50 ans, garanties via un transfert de ressources fiscales (2 points de TVA par an et par État). Une fois les dépenses de défense du passé logées dans le FESD, la dette de la France chuterait de 91 à 61 % du PIB. Celle de l'Allemagne serait mécaniquement ramenée à 55 %. Illusoire aujourd'hui, la convergence reviendrait de nouveau à portée de main. » Le fond européen pour la défense a bien été adopté par le Parlement européen en avril 2019, mais il ne répond pas au mécanisme exposé par Thierry Breton et son budget ne sera défini que dans le cadre financier multiannuel (2021-2027) dont la discussion politique vient tout juste de commencer.
La carrière foisonnante de Thierry Breton, diplômé de Supelec (1979), passe aussi par le Futuroscope de Poitiers à la suite de sa rencontre avec René Monory, son mentor en politique. Il en sera l'un des chefs de projet entre 1986 et 1990. Il accompagnera Monory au ministère de l'Éducation nationale. Il siégera au conseil régional de Poitou-Charentes de 1986 à 1992, sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin. En 1993, Édouard Balladur le missionne sur le télétravail. Mais c'est avec Jacques Chirac qu'il prend son envol en politique en succédant, en 2005, à Hervé Gaymard au ministère de l'Économie et des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Raffarin III. On lui doit une loi de modernisation de l'économie. Il fait transposer en droit français le statut de « société européenne », permettant aux entreprises de commercer partout en Europe dans un ensemble de règles financières unifiées. Il en fera d'ailleurs bénéficier Atos lorsqu'il en prendra les commandes.    


À Bruxelles, il débarquerait dans un univers très particulier. D'abord, il ne serait plus président, mais seulement commissaire, soumis aux règles de la collégialité et, plus précisément, sous la houlette de Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive chargée du numérique. Son audition permettra de se faire une idée de la manière dont il envisage son nouveau rôle, qui ne sera plus celui d'un acteur de l'économie mais d'un régulateur ou d'un facilitateur sans avoir le levier final de la décision, qui revient au Conseil et au Parlement européen.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Enfin certains diront, que çà ne concerne que l'Union Européenne en oubliant que l'on en fait partie...

Le président a recours à ceux dans l'ancienne classe politique, ils ne sont pas tous mauvais semble-t-il, quand ils ont la compétence requise ?!

Cela aurait évité au président de se prendre un camouflet de plus, mais confirme s'il le fallait que notre monarque sans couronne n'a pas beaucoup d'amour propre, défaut inhérent à tous nos présidents passés, hélas aveuglés par leurs égos surdimensionnés !

En fait on sait pourquoi nous sommes mal gouvernés, car c'est nous, peuple de France qui les élisons (même si ce n'est pas vraiment une vraie majorité, suite à notre système électoral obsolète, comme notre constitution à rénover ou à changer !)

Jdeclef 24/10/2019 12h37

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire