Commission
européenne : Thierry Breton, l'atout « numérique » de Macron
PORTRAIT.
S'il est confirmé, il sera le seul grand patron à intégrer la Commission von
der Leyen. Une consécration pour ce redresseur d'entreprises.
Thierry Breton dispose de la dimension pour le méga-portefeuille auquel la France prétend dans la Commission von der Leyen. À travers Atos, il est même un acteur majeur du secteur qu'il aurait à couvrir depuis Bruxelles, où il serait tout à la fois chargé du Marché intérieur, de la Politique industrielle, de l'Innovation, de la Défense et de l'Espace. Le numérique, qui a été le fil rouge de sa vie professionnelle depuis ses débuts à New York, à 26 ans, où il a créé sa première société de logiciels de sécurisation bancaire, sera au cœur de son activité de commissaire...
Le seul ministre qui a réduit la dette
Chez les Allemands de la CDU-CSU, nul doute que Thierry Breton a
la cote. Il est en effet le seul ministre français des Finances à avoir réduit
la dette en 2006, de 66 à 63,9 %. Ce fut aussi la première fois
depuis 1995 que le budget français présentait un excédent primaire.
Adepte d'une gestion économe des deniers publics, il avait prévenu, dès juin
2005, que la France vivait « au-dessus de ses moyens ».
L'héritier politique de René Monory
Sur le volet défense et espace, Thierry Breton, auditeur de la 46e
session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), n'est pas
totalement démuni. En mars 2016, il avait d'ailleurs proposé la création d'un
fonds européen de sécurité et de défense (FESD) tout à la fois pour
répondre à la montée des menaces et à l'endettement européen. « Sa
vocation première serait de redonner une vision et des marges de manœuvre à la
zone euro en reprenant tout ou partie du cumul des dettes respectives des États
membres contractées au titre de la défense depuis l'introduction de l'euro,
écrivait-il. D'un principe similaire à celui du Mécanisme européen de
stabilité, il émettrait à moindres coûts des obligations de très long terme,
autour de 50 ans, garanties via un transfert de ressources fiscales
(2 points de TVA par an et par État). Une fois les dépenses de défense du passé
logées dans le FESD, la dette de la France chuterait de 91 à
61 % du PIB. Celle de l'Allemagne serait mécaniquement ramenée à
55 %. Illusoire aujourd'hui, la convergence reviendrait de nouveau à
portée de main. » Le fond européen pour la défense a bien été adopté par le
Parlement européen en avril 2019, mais il ne répond pas au mécanisme exposé par
Thierry Breton et son budget ne sera défini que dans le cadre financier
multiannuel (2021-2027) dont la discussion politique vient tout juste de
commencer.La carrière foisonnante de Thierry Breton, diplômé de Supelec (1979), passe aussi par le Futuroscope de Poitiers à la suite de sa rencontre avec René Monory, son mentor en politique. Il en sera l'un des chefs de projet entre 1986 et 1990. Il accompagnera Monory au ministère de l'Éducation nationale. Il siégera au conseil régional de Poitou-Charentes de 1986 à 1992, sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin. En 1993, Édouard Balladur le missionne sur le télétravail. Mais c'est avec Jacques Chirac qu'il prend son envol en politique en succédant, en 2005, à Hervé Gaymard au ministère de l'Économie et des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Raffarin III. On lui doit une loi de modernisation de l'économie. Il fait transposer en droit français le statut de « société européenne », permettant aux entreprises de commercer partout en Europe dans un ensemble de règles financières unifiées. Il en fera d'ailleurs bénéficier Atos lorsqu'il en prendra les commandes.
À Bruxelles, il débarquerait dans un univers très particulier. D'abord, il ne serait plus président, mais seulement commissaire, soumis aux règles de la collégialité et, plus précisément, sous la houlette de Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive chargée du numérique. Son audition permettra de se faire une idée de la manière dont il envisage son nouveau rôle, qui ne sera plus celui d'un acteur de l'économie mais d'un régulateur ou d'un facilitateur sans avoir le levier final de la décision, qui revient au Conseil et au Parlement européen.
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Enfin certains diront, que çà ne concerne que l'Union
Européenne en oubliant que l'on en fait partie...
Le président a recours à ceux dans l'ancienne classe
politique, ils ne sont pas tous mauvais semble-t-il, quand ils ont la
compétence requise ?!
Cela aurait évité au président de se prendre un
camouflet de plus, mais confirme s'il le fallait que notre monarque sans
couronne n'a pas beaucoup d'amour propre, défaut inhérent à tous nos présidents
passés, hélas aveuglés par leurs égos surdimensionnés !
En fait on sait pourquoi nous sommes mal gouvernés,
car c'est nous, peuple de France qui les élisons (même si ce n'est pas
vraiment une vraie majorité, suite à notre système électoral obsolète, comme
notre constitution à rénover ou à changer !)
Jdeclef 24/10/2019 12h37
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