mardi 1 octobre 2019

La vieillesse est un naufrage c’est surtout une inondation pour de tel personnage !


Jean-Luc Mélenchon se dit victime d'une « lawfare » : qu'est-ce que c'est  ?

L'Insoumis clame que son procès est politique et établit un parallèle avec les présidents latino-américains accusés de corruption. Plus qu'hasardeux...

Il en convient lui-même : « c'est assez rare de me voir employer un mot anglais plutôt qu'un mot français ». Le lawfare occupe les vingt dernières pages du dernier livre de Jean-Luc Mélenchon, Et ainsi de suite (Plon, 10 euros, 182 pages). Sa tournée cet été en Amérique latine, où il a rencontré Andres Manuel Lopez Obrador, « AMLO », président du Mexique, Lula da Silva, l'ancien président du Brésil en prison pour corruption, et Cristina Kirchner, ancienne présidente de l'Argentine, en procès pour corruption aussi, l'a inspiré. Car le terme a beau être anglais, il hante le vocabulaire de la gauche latino-américaine.
Le 7 septembre, dans une tribune parue dans le JDD Mélenchon attaquait : « Non, la justice ne doit pas servir d'arme de persécution politique. C'est ce que l'on appelle la tactique du lawfare. Il s'agit de l'instrumentalisation de la justice pour éliminer les concurrents politiques. » Avec lui, 201 signataires, et pas des moindres : des représentants de mouvements de la société civile qui ont marqué l'histoire du continent, comme les Mères de la place de Mai en Argentine. Des membres de Morena, le parti d'AMLO, ou Gleisi Helena Hoffman, présidente du Parti des travailleurs (PT) de Lula. Surtout, Lula lui-même, l'ancien président de l'Équateur Rafael Correa et celui de l'Uruguay Jose Mujica ont signé. Tous appartiennent au Forum de São Paulo, fondé par Lula et Fidel Castro en 1990 et qui rassemble des organisations de gauche latino-américaines. La tribune avance les exemples de Lula, Correa et Kirchner. Comme eux, Mélenchon, en procès en lien avec la perquisition du siège de La France insoumise, serait victime de lawfare. La comparaison non seulement est hasardeuse, mais elle est en plus partiale.
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Pression sur l'opinion

Le terme, résultant de la contraction des termes law (loi) et warfare (guerre), est apparu dans le domaine militaire. En 1999, deux colonels chinois, Qiao Liang et Wang Xiangsui, l'emploient dans le livre Unrestricted Warfare, qui explore les moyens de vaincre un ennemi technologiquement supérieur comme les États-Unis. L'usage de la loi ou des ONG en est un. En 2001, le colonel de l'armée de l'air américain Charles Dunlap signe un article pour le Carr Center de Harvard, après le conflit au Kosovo où les débats ont porté sur la légalité de la guerre. Il définit le lawfare comme « l'utilisation de la loi comme arme de guerre » et cite des adversaires qui ont « exploité les valeurs » des États-Unis pour les vaincre. C'est « la stratégie consistant à utiliser (ou à détourner) la loi, comme un substitut aux moyens militaires traditionnels pour atteindre un objectif opérationnel ».
Aujourd'hui, le mot désigne les pressions sur l'opinion ou l'usage des tribunaux à des fins politiques. À la sortie de la prison de Lula, filmé avec Fernando Haddad, candidat de remplacement malheureux du PT à la présidentielle, Mélenchon décrit son propre cas : « C'est la même méthode… il y a même la possibilité de me déclarer inéligible… mêmes incriminations sans preuve, même procédure hasardeuse, même violation des droits de la défense… » La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, « assez stupéfaite », a rappelé qu'elle ne donnait « strictement aucune instruction sur les affaires individuelles » au parquet.

Arguments médiatiques

Quels sont les instruments du lawfare ? Le site geostrategia.fr, lié à l'École militaire, en énumère trois : des procédures judiciaires internationales, des actions en justice nationales et un échange d'arguments par médias interposés. Pour le Centre stratégique latino-américain de géopolitique (Celag), le lawfare combine « des actions apparemment légales et une vaste couverture de presse pour faire pression sur l'accusé et son entourage, pour qu'il soit plus vulnérable aux accusations sans preuve ». L'argument des médias revient dans le livre de Mélenchon, qui décrit « un pilori médiatique sans fin ».
Dans un communiqué de soutien, Dilma Rousseff, destituée pour corruption en 2016, appuie : « Une vidéo à l'origine du procès intenté à Mélenchon donnait l'impression que lui et cinq autres membres de La France insoumise ont défié les agents de police… Il a été démontré qu'ils ne demandaient que le droit d'assister à la perquisition et ils ne se sont pas opposés à l'opération et se sont comportés de manière apaisante. Mais l'image de l'accusé avait déjà été détruite par la reproduction constante à la télévision de vidéos montées et manipulées. C'est une méthode typique du lawfare, adoptée au Brésil pour créer un environnement favorable au coup d'État de 2016, à l'arrestation de Lula et à l'élection d'un gouvernement d'extrême droite. » Or chez Mélenchon, c'est lui qui filme avec un téléphone, lui encore qui prévient que le siège de La France insoumise est aussi perquisitionné.

Corruption médiatique

Le prétexte des procès, précise le Celag, est la corruption. Les médias manipulent l'opinion publique et « fabriquent le consensus sur la corruption comme “maladie” de l'État et de la chose publique ». Ce fléau, en Amérique latine, a influencé nombre d'élections. Au Brésil, les électeurs fatigués de la corruption du PT, et privés de la figure charismatique de Lula, ont élu président le candidat d'extrême droite, Jair Bolsonaro, en octobre 2018. Lula soutient qu'il a été victime d'un complot pour l'empêcher de revenir au pouvoir, lui qui réunissait 39 % d'intentions de vote, 20 points devant Bolsonaro, avant d'être déclaré inéligible.
Or, en juin, The Intercept Brasil a publié des messages de Sergio Moro, le juge qui l'a condamné en première instance, qui mettent en doute son impartialité. Les raisons de son inculpation, en revanche, demeurent. « Lula est le plus connu et le plus spectaculaire des victimes politiques du lawfare  », écrit Mélenchon à la dernière page de son livre. Sur son blog, il se filme dans l'avion qui le mène à Curitiba, où Lula est incarcéré : « Ici, en Amérique latine, il n'y a personne qui doute qu'il ne soit en prison pour des raisons purement politiques… » Voir. Lula, président entre 2003 et 2010, purge une peine de huit ans et dix mois pour avoir reçu un triplex de l'entreprise de construction OAS en échange d'attributions de marchés publics.
Brésil : Sergio Moro, le juge qui a fait tomber Lula, rejoint Bolsonaro
Dans l'apparence, même Staline faisait mieux
« La caractéristique du lawfare est qu'aucune preuve matérielle ne vient jamais corroborer les accusations… Lula a pris douze ans de prison sur la base du “doute” du juge Moro. Il aurait reçu un somptueux pot-de-vin : un appartement triplex. Où est cet appartement ? Personne ne le dira. Il n'existe pas », assure Mélenchon. C'est si faux que le triplex, à Guarujá, en bord de mer, dans l'État de São Paulo, a été occupé par le Mouvement des travailleurs sans toit, car c'était « l'appartement de Lula », donc du peuple. En revanche, des documents le concernant ont été trouvés chez Lula, mais aucun titre de propriété. Il nie le posséder ou l'avoir possédé. « Dans l'apparence, même Staline faisait mieux, il essayait d'avoir des aveux. C'est juste la conviction qu'a un juge », ironise Mélenchon en vidéo.
Pour le rapporteur, les éléments à charge vont au-delà du doute raisonnable : selon Leo Pinheiro, ancien président d'OAS, le triplex n'a pas été mis à la vente parce qu'il était réservé à Lula. Des textos dans son téléphone évoquaient « Fabio », fils de Lula, et les plans pour le triplex du « chef » et de « madame », Lula et sa femme Marisa Leticia. Ceux-ci l'ont visité, d'après des employés d'OAS et d'entreprises de rénovation. Un cadre d'OAS, Agenor Franklin, a confirmé les pots-de-vin pour les attributions de chantiers et a entendu que le triplex serait débité du compte de pots-de-vin du PT. Par ailleurs, la peine que Lula purge correspond à cette affaire et à un détournement de fonds de 2,4 millions de reais (522 000 euros), lié au scandale Petrobras. Mais six autres procès et deux dénonciations l'attendent, pour corruption, blanchiment, tentative d'achat du silence d'un ancien directeur de Petrobras, pots-de-vin en échange de maintien de bénéfices fiscaux pour des entreprises ou financements, intégration d'une organisation criminelle pour 1,485 milliard de reais (327 millions d'euros), obstruction...

Maillon faible de l'argumentation

Quant à Cristina Kirchner, elle fait face à un quatrième procès dans le cadre du dossier des « cahiers de la corruption ». Lors de ses trois présidences (2003 à 2015), le couple Kirchner aurait exigé 146 millions d'euros de pots-de-vin en échange d'octroi de marchés publics. Depuis le 21 mai, elle est aussi jugée pour des malversations dans la construction de routes dans la province de Santa Cruz (920 millions d'euros détournés), et doit être jugée dans un autre procès, pour blanchiment, avec ses enfants. Elle est pourtant favorite pour l'élection d'octobre où elle se présente comme vice-présidente, car le président Mauricio Macri pâtit de la crise économique. « Sous son mandat, 1,8 million d'Argentins sont sortis de la pauvreté. C'est pour ne jamais avoir à revivre ça que l'oligarchie a déchaîné la persécution judiciaire contre elle. Sa victoire le 27 octobre prochain serait une première défaite pour le lawfare », écrit Mélenchon.
C'est le maillon le plus faible de l'argumentation sur le lawfare, « une arme au service d'une idéologie. Elle se répand dans tous les régimes libéraux », écrit Mélenchon. Sur son blog, il développe : « En Amérique latine, elle a été utilisée partout contre les opposants aux politiques néolibérales. » Or dans le cas brésilien, le Lava Jato est allé bien au-delà du PT. Les méthodes controversées de Sergio Moro (« dénonciation récompensée », prison préventive, fuites d'informations) ont révélé le détournement de 42,8 milliards de reais (9,3 milliards d'euros) et mené à 224 condamnations contre 159 personnes. Le député fédéral et leader du Parti progressiste (PP) Paulo Maluf a été condamné à 7 ans et 9 mois de prison.
Plusieurs membres du MDB, parti de l'ancien président Michel Temer, ont été condamnés, comme Eduardo Cunha, ancien président de la Chambre des députés (14 ans et 6 mois) et Sergio Cabral, ancien gouverneur de l'État de Rio, dont les peines cumulées atteignent 100 ans. Quant à Michel Temer, il a été accusé, en avril 2017, de financement illégal de sa campagne de 2014 (à cause d'un enregistrement diffusé par O Globo, pourtant vu comme de l'establishment) et dans le cadre du Lava Jato, il a été emprisonné deux fois et libéré en vertu de l'Habeas Corpus. Le procès est en cours et on vient de lui refuser un voyage en Angleterre pour donner une conférence.

Et le Venezuela  ?

Les exemples ne manquent pas de lawfare contre des politiques de droite : au Guatemala, l'ex-général putschiste d'extrême droite Otto Perez Molina a démissionné en septembre 2015, après avoir été accusé d'avoir monté un système de corruption avec les douanes. Il avait dénoncé une application sélective de la justice de la part… de la gauche. Au Pérou, le président conservateur Pedro Pablo Kuczynski a démissionné en décembre 2017 pour éviter l'impeachment dans l'affaire Odebrecht. Mais s'il y a un gouvernement qui a fait du lawfare un art, et que Mélenchon semble oublier, c'est celui du Venezuela. Ses procédés suivent à la perfection la définition donnée par l'Insoumis, à part, peut-être, sur la longueur des procédures, expéditives : « Le lawfare est une chaîne d'actions politiques hostiles qui commence avec une dénonciation sans preuve par des personnalités politiques perturbées, se continue dans une campagne de presse hostile et se couronne dans l'ouverture de procédures judiciaires sans fin dans lesquelles l'accusé n'accède à aucun moment à son dossier. »
En décembre 2015, l'Assemblée nationale est remportée par l'opposition. Trois députés de l'État d'Amazonas, dont les élections auraient été entachées d'irrégularités (sans que le gouvernement organise un nouveau scrutin dans l'État), persistent à siéger. L'Assemblée est alors déclarée illégitime pour « outrage » (en desacato). Le président Nicolas Maduro crée donc une autre Assemblée nationale, constituante et 100 % chaviste, le 30 juillet 2017. À noter que les députés de la majorité sont cette semaine retournés à l'Assemblée nationale (pourtant toujours illégitime).

Incitation publique au délit

Autres exemples : en février 2014, après des manifestations anti-chavistes, le chef du parti d'opposition Voluntad Popular, Leopoldo Lopez, est accusé d'incitation publique au délit, dommages matériels, incendie prémédité d'édifice public et conspiration. Il est condamné à 13 ans, 9 mois et 7 jours de prison et mis en résidence surveillée en 2014. En avril 2017, le chef du parti d'opposition Primero Justicia, Henrique Capriles est déclaré inéligible pour 15 ans à cause d'irrégularités dans l'État de Miranda où il est gouverneur. Le 20 mai 2018, l'élection présidentielle se déroule donc en l'absence des principaux candidats d'opposition, représentée par Henri Falcon, ex-chaviste qui suscite la méfiance. Sans surprise, Maduro est réélu. Le lawfare « enferme les débats politiques dans les cours de justice. Pour finir, il fausse le déroulement des élections », détaillait la tribune. On ne saurait mieux dire.
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Et voudrait être élu président de notre république comme ces ex dirigeants de l'ex URSS à âge canonique?

Mais lui est largement nanti à l'abri du besoin grand donneur de leçons tribun vindicatif contre ce qui est pour et pour ce qui est contre !

Maître utopique politicien inutile empêcheur de tourner en rond qui a bien profité de cette V eme république comme d'autres sous divers gouvernements de tous bords !

Qui en plus ne comprend pas qu'une majorité de français en ont marre de l'entendre aboyer comme un bonimenteur de foire qui ne fait rire personne !

Pour clore le tout joue maintenant au pleurnichard, car il s'ennuie, car rejeté par nos concitoyens qui ne veulent plus de cette ancienne politique et ses vieux politiciens !

Plutôt que d’être en retraite qui serait dorée bien meilleure que pour bien de français lambda!

Lui qui était passé à travers du grand ménage en 2017 qu'il prônait, croyait qu'il plairait aux français aveuglé par son orgueil démesuré, comme d'autres s'est trompé!

Jdeclef 01/10/2019 12h08LP

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