Sylvie
Goulard écartée : Emmanuel Macron a mal à l'Europe
ANALYSE.
Le rejet de sa candidate à la Commission européenne est un nouvel échec pour le
président de la République, qui accumule les déconvenues à Bruxelles.
Quand ça
ne veut pas… L'ambition européenne d'Emmanuel Macron ne cesse de se fracasser
sur la réalité. Le rejet de la candidate française à la Commission, Sylvie
Goulard, par le Parlement européen, jeudi, est un échec personnel de plus pour
le président de la République sur la scène bruxelloise. Le contraste entre
l'ambition européenne, élevée, et les résultats, très maigres, pourrait
difficilement être plus fort pour l'hôte de l'Élysée.Emmanuel Macron avait été élu en 2017 avec l'aura d'un sauveur de l'Union européenne, qu'une succession de crises avait mise en danger : crise financière, crise migratoire, puis crise populiste, avec le vote britannique pour le Brexit en 2016. Pendant sa campagne électorale, son attitude résolument proeuropéenne l'avait aidé à se démarquer de la plupart des autres candidats, et d'abord de l'eurosceptique Marine Le Pen.
France is
back
Une fois
investi dans ses fonctions, il avait continué sur sa lancée, prononçant deux
discours européens majeurs, le premier à Athènes, sur fond d'Acropole, le
7 septembre 2017, et le second, encore plus ambitieux, trois semaines
plus tard à la Sorbonne. Il y prononçait le mot « Europe » à 228 reprises.
« France is back », entendait-on alors à Bruxelles : « La
France est de retour » était alors le mot d'ordre du nouveau pouvoir
macronien après un quinquennat de François Hollande qui fut
particulièrement pauvre en réalisations européennes.Commission : le Hongrois Trocsanyi et la Roumaine Plumb écartés
Las, Emmanuel Macron n'a cessé d'essuyer une série de déboires. Son idée de listes transnationales pour les élections européennes a été retoquée par les conservateurs allemands. Son projet de renforcer la gouvernance de la zone euro, avec la création d'un budget représentant au moins 1 % du produit intérieur brut, a été réduit à la portion congrue sous le poids des réticences des pays du nord de l'Europe. Sa proposition d'une taxe européenne ciblant les géants américains du numérique n'a jamais réussi à percer. Sa volonté de parachever l'Union bancaire en instaurant une garantie européenne des dépôts bancaires a été contrée. Il a même dû, au printemps dernier, malgré son impatience, accepter un nouveau délai pour le Brexit alors qu'il aurait voulu tourner cette page le plus rapidement possible.
Faiseur de
rois et de reines
Pourtant,
Emmanuel Macron, en théorie, avait un boulevard devant lui : avec une
chancelière Angela Merkel en fin de course à Berlin, rien ne l'empêchait
de devenir le roi de l'Europe, surtout à un moment où la demande de
souveraineté communautaire ne cesse de croître devant l'accumulation de menaces
extérieures, de l'émergence de la Chine à la volonté de puissance de la Russie,
en passant par le caractère erratique et débridé de la politique américaine de Donald
Trump.À défaut, le chef de l'État aurait pu au moins devenir le faiseur de rois et de reines, ce qu'il a commencé à faire au début de l'été en manœuvrant habilement, en bonne entente avec Angela Merkel, pour imposer trois candidats de son choix à la tête des trois principales institutions européennes – l'Allemande Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, la Française Christine Lagarde à la Banque centrale et le Belge Charles Michel au Conseil européen.
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La
vengeance de Manfred Weber
C'était
compter sans le Parlement européen et surtout les membres du groupe
conservateur, qui n'ont pas pardonné à Emmanuel Macron d'avoir retoqué
leur tête de liste, le Bavarois Manfred Weber, dont ils espéraient qu'il
devienne le président de la Commission. Le fait que le président de la
République ait cru bon de l'humilier au passage n'a pas été oublié. La
vengeance est un plat qui se mange froid. L'affaire fut d'autant plus facile
pour les conservateurs que la candidate retenue par le président, Sylvie
Goulard, présentait deux défauts majeurs malgré sa grande compétence : une
enquête en cours contre elle pour une affaire d'emplois fictifs au Parlement et
surtout un travail fort bien rémunéré mené pour le compte d'un cercle de
réflexion américain, lorsqu'elle était députée européenne, mais dont elle a eu
du mal à prouver la réalité.Emmanuel Macron, dans sa politique européenne, a surestimé le poids d'Angela Merkel, qui est très affaiblie du fait de la grande fragilité de sa coalition berlinoise. Mais, d'un autre côté, il a sous-estimé le poids du Parlement européen et de sa volonté de renouveau. En rejetant coup sur coup trois candidates à la Commission, le Hongrois, la Roumaine, puis la Française, les députés ont imposé le jeu démocratique sur celui des appareils d'État. S'il veut enfin parvenir à des résultats en Europe, Emmanuel Macron devra apprendre l'art du compromis, non seulement avec les États parlementaires, mais aussi avec un Parlement européen désormais sûr de son pouvoir.
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Il se croyait ou se
voyait déjà le chef de cette Union Européenne de Bruxelles retord mais en fait
plus démocratique car rejetant les appareils d'états et qui elle en fait décide
plus que lui ce qui touche à la France et autres pays de cette union de 28 pays!
De toute façon, il avait
fait un mauvais choix (de plus) car on ne coopte et ne propose pas une
politicienne qui traine des casseroles douteuses !
Une leçon qu'il faudra
qu'il tire, s'il le peut ou surtout s'il le veut, car ce type d'erreurs de
casting entre autres, n'est pas la 1ere et son principal défaut !
Il n'a pas compris
croyant pouvoir enfoncer une porte ouverte depuis qu'A.MERKEL n'est plus au top
et en fin de mandat en Allemagne, mais toujours là !
Comme d'autres avant lui,
il subit son propre égo, défauts inhérents à tous nos présidents de cette V eme
république avec une dose d'arrogance habituelle !
Ce président est un
homme se prenant pour un monarque sans couronne, défaut de notre constitution
vieillissante et démocratie qui n'est plus au fait du monde qui a changé, mais
il accumule pas mal d'erreurs et cela fait beaucoup, tout en n'améliorant pas
les conditions et vies quotidiennes des français ?!
Les français voulaient
changer pour gommer ce passé politicien sclérosé, eux aussi peut être se sont
trompés?!
Car la France va mal !
Jdeclef 11/10/2019 09h33LP