« Vous
avez la parole » : Christophe Castaner rate son oral de rattrapage
Critiqué
de toute part, le ministre de l'Intérieur n'a pas réussi à trouver les mots,
jeudi soir, durant l'émission politique de France 2.
S'il n'y avait que ses exploits en boîte de nuit, où « le premier flic de France » était allé arroser à la vodka le 17e acte des Gilets jaunes le 9 mars dernier alors que Paris brûlait, on pourrait en rire. Mais l'actualité est moins rieuse, elle est même dramatique, et son passif est lourd depuis sa prise de service : déclarations intempestives sur « l'attaque » de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, après les émeutes du 1er Mai ; mort du jeune Steve Maia Caniço le soir de la Fête de la musique, à Nantes ; communication calamiteuse après l'attentat de la préfecture de police de Paris, qui a plongé le pays dans un abîme d'incompréhension. Sans parler de la tragicomédie de l'arrestation du faux Dupont de Ligonnès, sur laquelle enquêtent à présent les « bœuf-carottes », la police des polices.
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Dernier épisode en date : le gazage par un gendarme mobile d'un sapeur-pompier manifestant, mardi 15 octobre à Paris. La photo a produit un effet dévastateur sur les réseaux sociaux – et dans le cœur des Français. Léa Salamé et Thomas Sotto lui mettent l'image sous les yeux à peine l'émission commencée, comme on présenterait à un gardé à vue la preuve irréfutable de son forfait. Pas très à l'aise dans son complet bleu pétrole, « Casta » bredouille qu'il trouve ça « perturbant », « très choquant politiquement, même si c'est réglementaire ». Avant de céder à une faiblesse à laquelle il succombera à plusieurs reprises, durant le programme : l'art de la défausse. S'il juge les revendications des hommes du feu « légitimes », leur rémunération, considère-t-il, « dépend des départements et des mairies ». Ce qui lui vaudra d'être sèchement recadré par le maire de Cannes, David Lisnard, qui lui rappellera les règles de cogestion des services de secours.
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L'art de la défausse
Deuxième image : celle des obsèques des quatre fonctionnaires
de police assassinés par un agent radicalisé de la préfecture de police (PP) de
Paris, le jeudi 3 octobre. « Vous vous sentez
responsable ? » lui demande Léa Salamé. « Pourquoi voulez-vous
chercher de la responsabilité ? On avait quelqu'un dont la radicalité
était passée inaperçue. L'erreur, c'est ça », réplique l'invité. Un peu
court, quand on sait que le rapport que la directrice du renseignement de la PP
lui a transmis après l'attentat évoquait « dès 2015, des discussions entre
membres de la PP sur une éventuelle radicalisation » de l'auteur. Dès
lors, le ministre n'a-t-il pas eu tort de déclarer, à chaud, que le dossier de
l'assassin ne contenait « aucune trace, aucun signalement »
susceptible d'alerter ses services ? « Qu'ai je dit ? La
vérité telle qu'elle m'a été rapportée par la hiérarchie et nos services de
renseignements », se dédouane-t-il pour la seconde fois.La question de sa démission lui est posée. « Un réflexe pavlovien qui cache un manque d'idées », réplique Christophe Castaner, piqué par les critiques de Xavier Bertrand, qui le juge incapable de rassurer les Français. « Les seuls qui puissent émettre des doutes, c'est le président de la République et le chef du gouvernement », estime-t-il. Circulez, y a rien à voir !
« Tu restes un pirate »
L'affaire du voile au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté
arrive sur le tapis. Elle a fait apparaître une fracture politique au sein du
gouvernement, mais « Casta » nous invite « à prendre un peu de
hauteur » : « On s'oppose sur des choses qui ne sont pas
fondamentales, le sujet n'est pas le voile », élude-t-il. Thomas Sotto
tente une relance : « Vous n'êtes donc pas d'accord avec votre
collègue Blanquer [le ministre de l'Éducation considère que "le voile
n'était pas souhaitable" dans l'espace public]. » « Aucun
intérêt, votre question… », siffle l'invité.Temps fort : un journaliste de l'émission propose à présent de suivre le ministre « durant vingt-quatre heures ». Et là, c'est un festival de révélations : le ministre « apprend tous les jours » ; il a pratiqué la méditation et, franchement, ça « [l']aide » ; « non », il n'est pas « tourmenté ». Un gros Playmobil à l'œil bandé trône sur sa cheminée : « un cadeau » de sa fille pour qu'il n'oublie pas qu'il « reste un pirate ». Sinon, il ne sera pas candidat aux municipales à Forcalquier. Et pratique une « solidarité naturelle » avec son secrétaire d'État, Laurent Nuñes – « la fonction est tellement difficile ». « Je sais ce que les arbres m'apportent comme énergie », devise-t-il encore.
Quand Zineb El Rhazoui crève l'écran
Retour sur le plateau. L'essayiste et ancienne journaliste à Charlie Hebdo
Zineb El Rhazoui ; la députée de La France insoumise Clémentine
Autain ; Tariq Obrou, imam de la grande mosquée de Bordeaux ; le
maire de Cannes David Lisnard et Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie
en Seine-Saint-Denis (ah, l'éternel enseignant de la Seine-Saint-Denis !)
l'ont rejoint pour le grand débat. Zineb El Rhazoui démarre très fort.
Elle brandit une photo où l'on voit Christophe Castaner inaugurant l'Institut
français de civilisation musulmane, en septembre dernier, à Lyon, aux côtés du
secrétaire général de la Ligue islamiste mondiale. « Cette ligue n'est pas
mondiale, elle est saoudienne. C'est le navire amiral du wahhabisme, mouillé dans
le financement du terrorisme ! Une note de la DGSE indique d'ailleurs que
cette organisation a financé un camp d'entraînement pour djihadistes. Elle a
donné un million à cet institut ; n'est-ce pas faire entrer le loup dans
la bergerie ? s'indigne cette invitée, qui se revendique comme
« athée jusqu'au dernier degré ». Christophe Castaner encaisse, sonné
par l'efficacité de l'uppercut : « La question n'est pas la photo.
Savez-vous ce que je lui ai dit ? »Zineb El Rhazoui : la vraie insoumise, c'est elle
On ne le saura pas. Pour le reste, le ministre de l'Intérieur « n'a pas connaissance des notes de la DGSE ». « L'État ne peut financer aucun culte, le paradoxe est que les États étrangers peuvent le faire. C'est une question que nous devons organiser », admet-il tout de même.
« L'islam n'est pas une race »
La deuxième charge vient du professeur
d'histoire-géographie : « J'ai des élèves qui m'ont dit :
"Pour Charlie
[l'attentat à Charlie
Hebdo, NDLR], c'est bien fait !" Eh bien moi, je ne suis pas
resté les bras croisés ; j'ai argumenté. Si je ne me trompe pas, Michaël
Harpon, qui a assassiné quatre policiers, avait tenu exactement ces propos à
des collègues. Ça veut dire qu'il y a un problème de formation au cœur
même de l'institution policière, une incapacité à détecter des signes évidents
de radicalisation. Et je ne comprends pas. »Réponse embarrassée du ministre de l'Intérieur : « Mon sentiment, c'est que ces collègues n'ont pas eu la bonne perception et pris la bonne décision. On a mis en place des référents radicalisation pour faire remonter les informations. »
Le Fol – Tuerie à la préfecture de police : cet islamisme qu'on refuse de voir
Et ce qui devait arriver arriva : Clémentine Autain nous mit tous en garde contre le « racisme », qualifiant ainsi un questionnaire anti-radicalisation diffusé à l'université de Cergy-Pontoise. Zineb El Rhazoui, encore elle, lui rue dans les brancards : « Arrêtez de parler de racisme ! Une fois pour toutes, l'islam n'est pas une race ! Être musulmane et voilée n'est pas un pléonasme. Porter la barbe sans la moustache ou s'absenter de son bureau pour aller prier, oui, ce sont des signes ! »
Iannis Roder (l'enseignant du 93) lui emboîte le pas : « J'en ai assez que certains brandissent sans arrêt le racisme pour refuser d'aborder certains sujets. » Les paroles de l'imam présent sur le plateau sont pleines de sagesse : « Une religion doit apaiser, elle ne doit pas angoisser. Nous devons être alertés par cette peur que l'on sent monter. Nous devons travailler sur une doctrine qui permette aux musulmans de vivre leur religion de manière apaisée, sans angoisser le reste de la société. »
Face à l'islamisme, sommes-nous devenus lâches ?
Spectateur de son émission
Christophe Castaner évoque bien « un numéro vert » pour
lutter contre la radicalisation, l'existence d'un site « stop
djihadisme » ; il devise sur la « théorie du faisceau
d'indices », mais à ce stade de l'émission, le débat semble lui échapper.
Comme s'il en était devenu le spectateur.Altière dans son tailleur écru, Zineb El Rhazoui, encore elle, porte le coup de grâce : « L'islamisme est un péril international. La France n'y est pour rien, mais elle doit traiter ses émanations sur notre sol. » Elle salue « la fraternité du peuple français qui, bien que meurtri dans sa chair par le terrorisme, n'a cédé à aucun acte de vengeance, depuis 2012 ». Elle « n'approuve pas » l'intervention du conseiller régional RN Julien Odoul, mais veut « redonner au mot victime son vrai sens » : « Les vraies victimes, pour moi, ce sont les orphelins de la préfecture de police. » Elle crève l'écran et, définitivement, a pris la place de l'invité.
Zineb El Rhazoui : « Si on applique les textes islamiques, cela donne un totalitarisme absolu et liberticide » et Zineb El Rhazoui : « Il y a une vague d'athéisme qui arrive dans les pays arabes »
Ce bon sens frontal, cette manière de dire les choses sans se cacher derrière le petit doigt de la technostructure policière ont manqué au ministre de l'Intérieur, qui partait, il est vrai, avec un sérieux handicap. Alors, quand tomba le verdict final sur sa prestation, on ne fut guère surpris : 44 % des téléspectateurs, seulement, se déclaraient « convaincus ». Le commentateur de l'institut de sondage en semblait presque gêné : « Ce n'est pas un bon score, c'est même le moins bon score depuis le début de l'émission après Marine Le Pen », annonçait-il. « Mais vu les circonstances, vu le calendrier, c'est meilleur qu'attendu », nuançait-il, magnanime.
Vu comme ça…
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Ce n’est qu’une émission
de télé de grande écoute, mais cela représente les carences de l’état !
Une erreur de plus car
il n'est pas à la hauteur de la tâche et de son poste c'est un amateur qui veut
faire de la com. mais même çà, il ne sait pas faire !
C'est un bobo dans toute
sa splendeur de ministre inutile, car incompétent, et superficiel, il ferait
mieux de passer la main cela rendrait service aux français !
Et ce n'est pas le 1er à
se planter, car ce poste demande des hommes ou femmes spécialistes de pointes
pour ce ministère de l'intérieur, mais pas des clowns qui vont en boite de nuit
font la fête et qui parle pour ne rien dire !
Mais en fait une fois de
plus, c'est de la faute du président MACRON qui a fait un mauvais choix de plus
de ses ministres ou collaborateurs divers, d'ailleurs quand il y a eu le
premier vrai problème avec les gilets jaunes à l'arc de triomphe et aux champs
Élysées on a eu l'exemple de son incompétence et après pour d'autres problèmes
divers cela a continué !
Le président a trop de
pouvoir mais ne sait pas les utiliser correctement pour discipliner et diriger
ses ministres et le gouvernement en général quant au 1er ministre à sa botte on
se demande à quoi il sert, mais dans cette V eme république ce n'est pas
nouveau !
Son quinquennat s'en va
en lambeau qui se disperse au gré du vent non maitrisé des événements trop
importants et nombreux qui déçoive bon nombre de nos concitoyens!
Là, on voit ce qu'est cette
V eme république usée par des politiciens incapables car pas au fait d'un monde
qui changé et ce n'est pas fini !
Les français avaient
voulu du changement, mais hélas c'est raté, et ils ne savent plus quoi faire
pour qu'on les entende ou les comprenne, car les discours creux ils n'y croient
plus et si rien n'est fait de vraiment concret, çà se terminera mal !
Jdeclef 18/10/2019 09h41LP