samedi 19 octobre 2019

Le président nous demande de faire ce que lui n'est pas capable d'organiser efficacement !


« Société de la vigilance » : devons-nous tous devenir des agents de renseignements ?

PARTI PRIS. Pour combattre « l'hydre islamiste », le président en a appelé à la vigilance de chacun. Un aveu de faiblesse en plus d'une invitation à la dénonciation.


C'est l'histoire d'un père qui, par impuissance, demande au grand frère de surveiller le petit frère turbulent. Il est des moments où la tâche incombant à l'aîné est parfaitement accomplie. Et il en est d'autres, plus fréquents, où la simple vigilance tourne au harcèlement, à l'obsession ou à la vengeance. Ce n'est plus la prévention d'un acte objectivement dangereux qui anime le « surveillant », mais l'intention prêtée a priori au petit dernier qui justifie de le suivre comme son ombre et de le dénoncer, à tort ou à raison. Il n'est pas rare non plus, quand arrive la « bêtise », de voir le grand frère intervenir lui-même, infliger la sanction, avec excès, parfois violence, sûr du bon droit que lui a conféré l'invitation paternelle. Le père a délégué son autorité à un enfant, lequel se débat entre sa raison immature et ses pulsions juvéniles.
Ainsi Emmanuel Macron en appelle-t-il à une « société de la vigilance » pour répondre à la menace face à « l'hydre islamiste » après l'attaque contre la préfecture de police de Paris. Qu'aurait-on dit si un leader populiste avait lancé un tel appel ? En somme, le président nous donne pour mission d'ouvrir l'œil. Il légitime la surveillance de tous par tous au nom de la lutte contre le terrorisme. Il nous demande de scruter notre voisin de bureau ou de palier et d'être attentif à la moindre manifestation d'une radicalisation religieuse, ces « petits gestes qui signalent un éloignement avec les lois et les valeurs de la République ». Et pourquoi pester si vous n'avez rien à vous reprocher ? Pour que les choses soient claires, d'aucuns ont commencé à établir des listes de « signaux faibles » qui prouveraient une adhésion à un islamisme in fine assassin. Macron est pareil à cette voix qui dans les gares nous prie de signaler « tout bagage suspect abandonné ». Nous voilà flanqué d'un mandat, celui d'agent de la DGSI en civil. Dans le lot, combien de Pieds nickelés ? Et à quoi ressemble un terroriste avant que celui-ci ne passe à l'acte ? Un jour, il a une barbe ; un autre non. Des baskets de marques occidentales ou des sandales ? Un jean ou une djellaba ? Seul un sérieux suivi des autorités compétentes peut nous le dire selon les cas. Dans son livre Pour la liberté (Tallandier), l'avocat François Sureau écrit que « lorsque l'acte est commis, on recherche l'intention. Mais avant qu'il soit commis, au moins dans la forme du commencement d'exécution, il n'existe que des citoyens comme les autres, des citoyens innocents. Rompre avec cette conception, c'est faire de tout citoyen un délinquant, un criminel en puissance, c'est organiser la société précaire du soupçon, de la surveillance, demain de la rétention généralisée, ou pire encore. »
Quand l'ennemi n'a pas d'uniforme qui le désigne, on lui en prête un.
Pourtant, il y a de fortes chances que chacun voie ce qu'il a envie de voir chez l'autre, selon ses biais personnels. En l'occurrence, la probabilité la plus forte est que la suspicion soit jetée sur des musulmans pratiquants, qui en ont du moins l'apparence, et qui n'ont pourtant rien à voir avec les Harpon, Kouachi et Merah. Il en faudra du discernement. Quand l'ennemi n'a pas d'uniforme qui le désigne, on lui en prête un. Quand il n'y a pas de circonscription à la vigilance (les prisons, la préfecture de police, l'armée…), celle-ci doit être totale. Personne n'a pourtant besoin de l'ordre de mission d'un chef de l'État pour dénoncer un comportement suspect ou appréhender un malfaiteur s'il en a la capacité.
Face à l'islamisme, sommes-nous devenus lâches ?

Société fragmentée

C'est un aveu de faiblesse – l'État est-il à ce point démuni ? – en plus d'être une entaille dans notre contrat social. Macron croit s'adresser aux citoyens, il parle en fait aux hommes, qu'il réinstalle de fait dans leur état de nature. Le message : défendez-vous vous-mêmes. Au lendemain des attentats qui ont frappé le pays, les Français n'ont pourtant pas cédé à leurs pulsions primaires, et ce fut heureux. Ils ont compris que le policier Ahmed Merabet n'avait rien de commun avec son assassin Chérif Kouachi et que la mère voilée de Mohammed Merah, qui trouvait des circonstances atténuantes aux actes de son fils, n'était pas celle, aussi voilée, du soldat Imad Ibn Ziaten.
Si surveillance ciblée il doit y avoir, elle doit être l'œuvre de la seule puissance publique. « Nous sommes ici dans la défausse des autorités administratives et politiques de leurs responsabilités sur le corps social dans son ensemble. On transfère la responsabilité sur la société civile », a encore tonné Sureau, l'autre matin sur France Inter.
En outre, à quelle société s'adresse le président Macron ? À une société de bruit et de fureur, fragmentée comme peut-être jamais, où la suspicion est déjà généralisée, où la paranoïa est une disposition d'esprit assez partagée, le complotisme la bêtise de ceux qui se croient les plus lucides et la délation un sport national, et d'abord sur les réseaux sociaux où l'oiseau bleu se fait souvent corbeau, usant avec jouissance du bouton « Signaler ». De fait, le président reconnaît-il une prééminence de ces mœurs sur les lois ? Il invite au vigilantisme, comme au XIXe siècle où des comités d'autodéfense se mettaient en place là où l'État n'avait ni institutions ni incarnation, et seulement.
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« Alors qu’il nomme le mal en appelant un chat un chat avec courage » !

Car sa culture de bienpensant hypocrite et du politiquement correct ne lui permet pas d'aller au fond des problèmes qui deviennent maintenant préoccupants!

Car bien sur ce sont des problèmes à consonances religieux que l’on connait et que l’on sait ou ils se développent et se trouve, mais dont nos autorités diverses et justement les services de renseignements ne veulent pas voir ou chercher en profondeurs, car ils n’ont pas les instructions fermes au plus haut de l’état sans faux fuyants !

Et surtout qu’on n’applique pas avec rigueur les lois déjà existantes !

Que l’on ne dise pas que cette lutte molle est du racisme, car ce n’en n’est pas une, car c’est des français vivant dans notre pays qu’il faut surveiller de plus près !

Que fait-il Mr MACRON, il nous demande à nous français lambda de surveiller ou de se renseigner sur les comportements d’autres français, tout cela parce que dans la plus haute administration à la préfecture de police qui a failli, un individu est venu assassiner par un attentat, certains de ses propres collègues, alors qu’il y travaillait depuis des années, au nom d’une idéologie moyenâgeuse qui pourri notre vie quotidienne !

Et il parle de guerre civile à craindre ?!

Cela rappelle des jours sombres de la guerre sous l’occupation nazie avec un gouvernement collaborationniste que nous ne citerons pas qui se servait de la délation de certains de nos concitoyens ?!

Alors pour résumer au lieu de fuir devant ce problème sérieux, qu’il exerce déjà son mandat de chef d’état, il en a les moyens, qu’ils les mettent en œuvre avec rigueur !
Mais ne demande pas aux français de le faire à sa place, car il a été élu pour ça, pas seulement pour les avantages dus à sa fonction !

Jdeclef 19/10/2019 13h00LP

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