Kurdes -
Boris James : histoire d'un peuple indocile
Les Kurdes
ne sont jamais parvenus à faire du Kurdistan un État indépendant. Le chercheur
Boris James retrace leur histoire mouvementée.
Quand
observe-t-on les premières revendications nationalistes kurdes ?
Au
XIXe siècle, au moment où l'Empire ottoman renforce sa centralisation,
les résistances sont nombreuses, notamment au sein du monde kurde. À la fin du
XIXe siècle, des clubs et des journaux kurdes sont créés à Istanbul
et affirment que les Kurdes doivent défendre leurs différences.
Les
Kurdes ont activement participé au génocide arménien.
C'est
un fait. Si celui-ci a été pensé au plus haut niveau de l'empire, sur le
terrain les Kurdes ont largement participé à l'extermination. Arméniens et
Kurdes vivaient côte à côte et, en échange de leur participation aux massacres,
les Kurdes ont récupéré des terres. Là encore, les Kurdes, dans l'esprit de
l'Empire ottoman, constituent un rempart. Les Arméniens sont une menace ? Il
faut donc utiliser les Kurdes.
À
l'issue de la Première Guerre mondiale et lors du démantèlement de l'Empire
ottoman, les Kurdes voient presque se concrétiser leur rêve de créer un État.
Le traité de Sèvres leur en accorde un. Mais, à Lausanne, ils sont oubliés…
En
fait, au moment où l'Empire ottoman s'effondre, les Kurdes parviennent, grâce à
un lobbying subtil, à convaincre les Alliés. Mais, petit à petit, Mustafa Kemal
rassure la France et la Grande-Bretagne, qui oublient les Kurdes. Kemal a
d'ailleurs joué cette carte en intégrant très vite au sein de la nouvelle armée
turque les combattants kurdes en leur accordant certains privilèges. Avec ce
résultat que le mandat français sur la Syrie et le mandat britannique sur
l'Irak ne comprennent pas de clause spécifique concernant les Kurdes, alors
que, deux ans auparavant, ils étaient à deux doigts de constituer un nouvel
État qui aurait, par ricochet, affaibli la « nouvelle Turquie ». La réputation
de rebelles de ce peuple indocile inquiétait aussi Paris et Londres, qui, dès
le début de leurs mandats respectifs, ont affronté plusieurs soulèvements. Et
notamment celle de Cheikh Mahmoud, qui s'autoproclama roi du Kurdistan et leva
une armée contre les Britanniques.
Après
la Seconde Guerre mondiale, les États, souvent autoritaires, de la région (la
Turquie, l'Iran, la Syrie, l'Irak) qui comprennent de fortes populations kurdes
ne parviennent pas à faire taire les revendications kurdes. Pourquoi ?
Mais
justement parce qu'ils sont autoritaires. C'est parce que les dirigeants
nationalistes arabes ont mis en place des dictatures qu'ils ne parviennent pas
à assimiler les Kurdes. Pour un jeune Kurde, s'opposer au régime de Damas ou de
Bagdad, c'est évidemment participer à des mouvements kurdes plus ou moins
clandestins. Cela dit, en Iran, en Irak, en Syrie, les régimes ont évidemment
utilisé les Kurdes. Saddam Hussein avait toujours dans son gouvernement des
personnalités kurdes qui le soutenaient. Le régime syrien accueillait des
Kurdes de Turquie pour affaiblir son rival. L'Iran encourageait les Kurdes
d'Irak pour fragiliser Saddam, etc. En Syrie, comme le pouvoir était aux mains
de la minorité alaouite, le régime a laissé un certain espace - sur le plan
culturel, pas sur le plan politique - aux Kurdes pour pouvoir s'appuyer sur eux
contre les éventuelles revendications de la majorité sunnite!
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Le
Kurdistan,est une région géographique et culturelle d'Asie occidentale,
majoritairement peuplée par les Kurdes
Capitale : Amed (Turquie); Erbil (Irak); Sanandaj (Iran); Kameshli (Syrie)
Population : 44 000 000 hab. (estimation.)
Superficie : 503 000 km2
Langue(s) : kurde (majoritaire), turc, arabe, géorgien, azéri, turkmène,
araméen, arménien, persan
Statut
politique : Partiellement
autonome (en Irak de facto et de jure, en Iran de jure
et en Syrie de facto)
Cela
explique pourquoi ce peuple doit gêner les autres pays concernés par leurs
implantations dans ceux-ci.
Mais étranger en fait, car apatrides, et oubliés
dans le partage après la chute de l’empire Ottoman en 1920 avec des frontières
redessinées en fonction des intérêts européens derniers grands colonisateurs !
Par
contre ils servent bien aux coalitions diverses pour combattre les terroristes
islamiques de DAESH ces dernières années depuis 2013 que l’on laisse tomber
maintenant de la part de ces même européens et surtout les turcs car se sont
leur ennemi héréditaire :
Le conflit
kurde en Turquie qui a lieu au Kurdistan turc depuis 1984. La question
kurde, née principalement à la fin de la Première Guerre mondiale agite la vie géopolitique du pays depuis la naissance
de la République turque en 1923.
La Turquie considérant une partie des Kurdes comme
terroristes par son mouvement le PKK !
(A noter en passant
que la Turquie est un pays qui ne partage pas et a fait de même avec les arméniens
avec un génocide pour ce peuple) et que tous ses antagonismes ne s’arrangent pas
avec ERDOGAN nostalgique des ottomans et faux sultan qui veut faire de son pays
une république islamique !)
Jdeclef 11/10/2019
11h37 LP