Syrie :
Washington menace la Turquie de sanctions « infernales »
VIDÉO. Des
sénateurs américains promettent de faire payer « très cher »
l'offensive turque envers les Kurdes, alliés des États-Unis qu'ils jugent
abandonnés par Trump.
« Sanctions infernales », « anéantissement »
économique : en lançant une offensive militaire contre des forces kurdes
en Syrie, la Turquie pourrait s'exposer très rapidement à des mesures punitives
américaines qui risquent de plonger les deux pays alliés dans une crise sans
précédent.
C'est le Congrès qui est monté sans attendre en première ligne,
dès le début de l'opération turque en Syrie. Promettant de faire « payer
très cher » à la Turquie son offensive, le sénateur républicain Lindsey
Graham et son collègue démocrate Chris Van Hollen ont dévoilé mercredi une
proposition visant à sanctionner sévèrement Ankara si l'armée turque et ses
supplétifs ne se retirent pas de Syrie. L'influent Lindsey Graham, qui soutient
d'ordinaire Donald Trump, mais l'accuse d'avoir « honteusement abandonné »
les Kurdes, a promis des « sanctions infernales », « de grande
ampleur, draconiennes et dévastatrices », contre l'économie et l'armée
turques.Lire aussi La tragédie des Kurdes
Donald Trump, lui, est resté plus en retrait. Sur le plan militaire, il a en effet laissé le champ libre à l'opération turque en annonçant dimanche le retrait des forces américaines déployées dans le Nord-Est de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs annoncé mercredi avoir lancé son offensive moins de deux heures après que son homologue américain eut confirmé que ses « 50 soldats » concernés avaient bien « quitté » la zone.
« Anéantir » l'économie turque
Mais face aux critiques unanimes, dont les plus virulentes viennent,
une fois n'est pas coutume, de ses propres rangs républicains, l'ex-homme
d'affaires installé à la Maison-Blanche a durci le ton. « Si la Turquie
fait quoi que ce soit dont j'estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que
cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l'économie de
la Turquie », a prévenu lundi Donald Trump. Mercredi, appelant Recep
Tayyip Erdogan à agir de manière « rationnelle » et aussi « humaine »
que possible, il a réitéré sa mise en garde toute conditionnelle. Si le
président turc mène cette opération « de manière injuste, il paiera un
énorme prix économique », a-t-il assuré.Problème : où Donald Trump place-t-il la ligne rouge ? « Avec l'ambiguïté des menaces de Trump et sa réticence passée à sanctionner la Turquie, Erdogan estime avoir une grosse marge de manœuvre », dit à l'Agence France-Presse Nicholas Danforth, expert au German Marshall Fund of the United States. De fait, le spectre des sanctions n'a pas empêché l'armée turque d'aller de l'avant.
Lire aussi Les Kurdes syriens, sur le point de chasser l'EI et sous la menace d'Erdogan
Aux messages contradictoires émis par Donald Trump ces derniers jours s'ajoute son ambivalence ancienne à l'égard de la Turquie et de son dirigeant, qu'il vient d'inviter à Washington pour le 13 novembre et avec lequel il espérait conclure un accord commercial.
Donald Trump s'est montré réticent à punir Ankara pour l'acquisition des missiles antiaériens russes S-400, alors même que le Congrès estime que ces sanctions devraient être automatiques. Mais le même Trump a aussi renforcé les taxes douanières sur des produits turcs à l'été 2018 pour obtenir – avec succès – la libération du pasteur américain Andrew Brunson longtemps détenu en Turquie.
Sanctions sans préavis
« Si Erdogan franchit une ligne rouge qui existerait dans
l'esprit impénétrable de Trump, des sanctions pourraient tomber sans
préavis », estime Nicholas Danforth. Or en 2018, les précédentes mesures,
pourtant relativement symboliques, avaient eu des conséquences désastreuses
pour l'économie déjà fragile de la Turquie, faisant plonger la livre.Recep Tayyip Erdogan, « plus vulnérable que jamais » après des défaites électorales, « sait que les États-Unis peuvent faire beaucoup de mal à l'économie turque », explique Gönül Tol, directrice du Centre d'études turques au cercle de réflexion Middle East Institute. « Mais il a tellement investi dans sa relation avec le président Trump qu'il veut croire en la force de leur alchimie. » La vraie menace, pour Ankara, semble pourtant venir des parlementaires américains. En présentant son texte mercredi, Lindsey Graham s'est dit certain d'obtenir un « fort soutien des deux bords politiques », remontés par l'inaction de l'exécutif.
La proposition parlementaire tape très fort : gel des avoirs aux États-Unis des plus hauts dirigeants turcs, y compris du président Erdogan, et restrictions à l'octroi de visas américains ; embargo sur les ventes d'armes américaines et étrangères à Ankara ; mesures punitives contre le secteur énergétique turc ; et enfin mise en œuvre sans délai des sanctions liées à l'achat des S-400. Pour Gönül Tol, si cette menace se concrétise, « les relations américano-turques vont tomber au plus bas ».
« Les Kurdes ne nous ont pas aidés en Normandie »
Interrogé mercredi sur la possibilité que les Américains
construisent une alliance avec les Kurdes, le président américain a répondu que
ces derniers n'avaient « pas aidé » les États-Unis pendant la Seconde
Guerre mondiale et le débarquement en Normandie.
« Les Kurdes se battent pour leur terre, il faut que vous
compreniez », a expliqué le président républicain depuis la
Maison-Blanche. Affirmant s'appuyer sur un article « très puissant »,
vraisemblablement publié par le site internet conservateur Townhall, il a
développé son argumentaire : « Ils ne nous ont pas aidés pendant la
Seconde Guerre mondiale. Ils ne nous ont pas aidés en Normandie, par
exemple. »
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Les turcs par
l’intermédiaire d’ERDOGAN nostalgique de cet empire ottoman détestent les
kurdes et cela ne date pas d’hier et aussi les arméniens qui ont payé cher cet
antagonisme !
Un peu d’histoire ça ne
fait pas de mal :
Car depuis le
démantèlement de l'empire Ottoman et le partage fait par les deux grands
colonialistes mondiaux de l'époque après la grande guerre de 1914/18 accords
Sykes-Picot l'Angleterre et la France ont oublié les kurdes semble-t-il ... ?
Cet événement marque la
fin officielle de l’Empire ottoman et du califat sunnite : le nom de « Turc »
remplace officiellement celui d’«Ottoman ». La République est proclamée avec
Mustafa Kemal pour président, et le nouveau traité de Lausanne de 1923 reconnaît l’indépendance de la Turquie actuelle.
Révoltes arabes et
effondrement de l'armée turque entraînent le dépeçage de l'Empire ottoman.
Les diplomates Mark
Sykes et François-Georges Picot s'en chargent. Syrie et Liban passent sous
influence française, Irak et Jordanie sous influence britannique.
Les populations arabes
se sentent flouées, d'autant que la Grande-Bretagne, sous la poussée du
mouvement sioniste, décide de créer un foyer juif en Palestine, prémisse du
futur État d'Israël.
Le Moyen-Orient,
carrefour entre l'Orient et l'Occident, est aussi fortement déstabilisé par les
premières découvertes de pétrole. Depuis, coups d'État, révoltes et conflits
n'ont jamais cessé.
Ces mêmes européens et
surtout les USA ont armé la Turquie en la faisant entrer dans l'OTAN bien
qu'elle fut l'allié de l'Allemagne pendant la dernière guerre mondiale !
Maintenant ces mêmes
pays donneurs de leçon se contente de protester en appelant à l'ONU d'une
inefficacité reconnue pour faire stopper cette guerre qui se rallume dans cette
région instable !?
En fait D.TRUMP est
dépassé et ne sait plus quoi faire, on voit la limite de ce président US ?!
Jdeclef 10/10/2019 09h35LP