Mohamed
Sifaoui : « L’islamophobie, ce bouclier idéologique qui atrophie tout
débat »
Auteur
d’une enquête sur l’infiltration en France des Frères musulmans, l’essayiste
explique comment le « dénigrement de la nation » nourrit le
terrorisme.
Le Point :
La radicalisation de Mickaël Harpon a échappé à la hiérarchie de la
préfecture de police de Paris. Y a-t-il une forme de déni de la part
des autorités françaises à appréhender la radicalisation islamique ?
Mohamed Sifaoui :
Je ne crois pas qu’on puisse parler de déni. Beaucoup de responsables français
sont en revanche pétrifiés face à ce sujet, ils ne savent pas comment aborder
cette question sans s’attirer les foudres des antiracistes et redoutent de se
voir traités d’« islamophobes », même si ce terme est un non-sens. En
dehors des services de renseignement, il y a une réelle méconnaissance du
sujet. En ce qui concerne la préfecture de police de Paris, l’erreur réside
aussi dans l’organisation interne, qui ne prévoit aucun contre-pouvoir.
L’absence de service spécialisé pour observer les risques de retournement et de
compromission est un problème. Il ne faut pas non plus passer sous silence le
fait que le handicap de Mickaël Harpon a pu induire une dimension d’empathie
importante auprès de ses collègues. Mais, dans un service de renseignement, il
faut un minimum de paranoïa !
Pour vous, c’est la peur d’un « chantage
à l’islamophobie » qui verrouille les débats ?
C’est un frein dans la société civile, chez les intellectuels, les
journalistes et les responsables politiques. Quant au terme
d’« islamophobie », les islamistes ont créé ce mot-valise comme un
bouclier idéologique capable d’atrophier tout débat démocratique sur la
question religieuse. Avec cette arme idéologique, ils parviennent à rendre
impossibles la dénonciation de l’extrémisme tout comme la légitime critique de
la religion, le tout étant délibérément amalgamé avec le racisme antimusulman,
qui existe aussi.
Vous dénoncez la communautarisation comme étant une partie du
problème…
Vous avez des gens qui sont intégrés dans la communauté nationale
uniquement… aux heures de bureau. Lorsqu’ils rentrent chez eux, ils entrent
dans une autre communauté, avec d’autres codes, d’autres discours, d’autres
valeurs… Mais, quand on s’extrait de la communauté nationale pour enfiler
d’autres vêtements et adopter d’autres modes de pensée, on entre dans une
logique de fracture, une construction du « nous » et du
« eux ». Les processus qui peuvent pousser un homme à tuer des gens
avec qui il travaille depuis seize ans sont complexes, mais on sait qu’il a
fallu faire tomber toutes les digues morales, casser l’empathie à travers la
diabolisation du mécréant, du policier français. Cet homme devait considérer
son travail comme alimentaire. La radicalité, ce n’est pas seulement vouloir
passer à l’action. La radicalité, c’est l’apologie du terrorisme, les discours
victimaires de fracture nationale, la naissance d’une fiction entre le
« nous » musulman et le « eux » français, ce sont les
théories conspirationnistes qui diabolisent les institutions de la République,
le rabaissement de la valeur démocratique, de la laïcité, de l’égalité
homme-femme… Ce dénigrement continuel des valeurs occidentales concourt à armer
et à conforter intellectuellement le terrorisme et son monde. Le dénigrement de
la nation et de ses valeurs arme idéologiquement la main de chaque
terroriste.
La démocratie est-elle faible face aux assauts identitaires
religieux, plus particulièrement islamistes ?
La manière dont les Frères musulmans instrumentalisent la
démocratie est fondamentale. Partout où ils sont présents, leur activisme
réduit le champ des libertés collectives et le débat public. Car, à chaque
événement, ils font en sorte qu’il y ait une polémique négative qui aggrave les
conflits dans la société. Ils ne sont pas vecteurs d’apaisement mais de
fracturation et d’explosion. La logique qui nous fait grand tort est de
considérer que l’idéologie des Frères musulmans serait une simple opinion
religieuse, alors qu’il s’agit d’une opinion politique puisée dans un corpus
totalitaire. Le chantage à l’islamophobie joue un rôle fondamental pour stopper
les discussions en créant une confusion, un amalgame entre les valeurs
républicaines démocratiques et l’extrême droite !
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Nos dirigeants qui se
réfugient en faisant du faux politiquement correct hypocrite, car en fait ils
ont peur, et n'osent pas appeler « un chat un chat » !
En préférant la
politique de l'autruche ou en poussant la poussière sous le tapis n'ayant aucun
courage, ce qui est une erreur plutôt que d'affronter des dogmes moyenâgeux
dangereux pour la paix civile dans notre pays et dans tout le monde occidental
!
Car il ne faut pas se
taire, pour ne pas se laisser déborder, car ce risque monte insidieusement
hélas !
Jdeclef 12/10/2019 17h22