EXCLUSIF.
Le document-choc sur l'État face à l'islamisme
Pompiers,
policiers, préfets, RATP... « Le Point » s'est procuré les auditions de la
mission parlementaire sur « les services publics face à la radicalisation ».
C'est
un rapport explosif que s'apprête à rendre la mission d'information sur les
services publics face à la radicalisation. Limites de l'action publique,
secteurs à risques, montée du communautarisme, aucun des sujets qui fâchent
n'échappe à la loupe de la commission parlementaire dirigée par les députés Eric
Diard (Les Républicains) et Eric Poulliat (LREM). Les conclusions seront
rendues publiques le 26 juin, mais on sait déjà qu'elles devraient préconiser
l'élargissement des enquêtes administratives pour les professions chargées de
la jeunesse et des personnes vulnérables, afin de s'adapter à une menace en
recomposition permanente.
Le Point a eu accès au contenu des
auditions menées à huis clos. Ces témoignages de hauts fonctionnaires et
d'acteurs de terrain dessinent un état des lieux détaillé de la radicalisation
islamiste en France. Si les propos sont parfois alarmistes, une lueur d'espoir
éclaire ce tableau : la plupart des services régaliens de l'Etat semblent
parfaitement conscients des risques et des dynamiques à l'œuvre. Mais tous les
secteurs ne semblent pas capables de prendre en charge la menace avec la même
diligence. «
Les remontées d'informations pénitentiaires deviennent efficaces, celles dans
l'Education nationale s'améliorent. Mais la remontée de signalement depuis le
milieu médical ou hospitalier est très compliquée », explique un haut
fonctionnaire aux élus.
Il faut raison garder. Sans
sombrer dans le pessimisme, des témoignages révèlent une certaine impréparation
de la part de quelques services publics. Un enseignant et ex-militaire décrit par
exemple l'université comme « un milieu très inertiel, conservateur, absolument pas préparé à
affronter quelque problème de sécurité que ce soit ». Pour Olivier
de Mazières, auditionné en tant que préfet de police des Bouches-du-Rhône et « père » du Fichier des signalements pour la prévention
de la radicalisation à caractère terroriste, « la radicalisation potentiellement violente est extrêmement
diffuse sur l'ensemble du territoire, dans les secteurs public comme privé. Le
travail est plus facile dans le secteur public, grâce à la hiérarchie et
l'important réseau d'agents
MARDI
5 FÉVRIER 10 H - DGSI NICOLAS LERNER - DIRECTEUR GÉNÉRAL HUIS CLOS « Même si tout est fait pour que l’environnement cyber soit
dépollué, il reste des applications et plateformes cryptées causant des
enfermements idéologiques voire physiques importants via des contacts avec des
personnes sur zones. » Confidentiel. Les documents que nous publions sont
extraits des auditions conduites à huis clos par la mission d’information
parlementaire sur les services publics face à la radicalisation, dirigée par
les députés Eric Diard (LR) et Eric Poulliat (LREM).
Si les réseaux de détection sont désormais à peu près
opérationnels, on découvre avec ahurissement les suites administratives et les
tâtonnements juridiques donnés à ces signalements. L'arsenal législatif,
renforcé ces dernières années, est-il adapté à la menace ? Pas toujours, pas
encore. Ainsi, dans la fonction publique, les textes ne permettent pas, en
l'état, de révoquer un agent pour « radicalisation ». Il faut raison garder.
Statistiquement, les cas de fonctionnaires de police identifiés comme
possiblement radicalisés sont rares (28 cas suivis par l'Inspection générale de
la gendarmerie nationale ou l'Inspection générale de la police nationale). Pour
licencier un agent radicalisé, il faut utiliser des « motifs connexes »,
comme la faute professionnelle. Un ancien secrétaire général pour
l'administration de la préfecture de police de Paris a évoqué devant la mission
quelques cas qu'il a eu à traiter. Parmi eux, celui d'un policier diffusant sur
Internet des thèses complotistes et des propos insultants envers l'Etat et la
France : «
Il a été le plus facile à révoquer, la faute professionnelle a été retenue pour
raison d'image [dégradée] de la police. » Autre exemple, un
fonctionnaire non titulaire entretenait, par l'intermédiaire de son frère, des
contacts avec une mouvance djihadiste en Syrie. « Il avait des demandes très suspectes,
comme avoir accès à certains fichiers. Il a été révoqué pour un fait totalement
connexe, une altercation avec un tiers en voiture. »
« Les
lieux de culte ne sont plus les incubateurs qu’ils ont pu être, car les
pouvoirs publics se sont donné les moyens de les contrôler. »
Nicolas
Lerner, patron de la DGSI
Un policier municipal représentait « une menace sérieuse
d’emprise idéologique ». Il a été
révoqué, jusqu’à ce qu’un référé demande sa réintégration.
Michel
Delpuech, ancien préfet de Paris
« Pour
les agents de sécurité, s’ils ont volé une orange, ils ne pourront pas être
engagés. S’ils sont suivis et fichés par les renseignements, il n’y aura aucun
problème. »
Stéphane
Volant, secrétaire général de la SNCF et
président du Club des directeurs de sécurité des entreprises
« Il y a
un fort communautarisme dans les entreprises dans lesquelles c’est une certaine
origine qui permettra d’y entrer. »
Henri-Michel
Comet, directeur général adjoint d’ADP
« La
radicalisation potentiellement violente est extrêmement diffuse sur le
territoire, dans les secteurs public comme privé. »
Olivier
de Mazières, préfet
des Bouches-du-Rhône
Révocations difficiles. Quand
les preuves viennent à manquer, la révocation est hasardeuse. Michel Delpuech,
encore préfet de police de Paris au moment de son audition, a relaté devant les
parlementaires le cas d'un agent radicalisé dans les effectifs d'une police
municipale de Seine-Saint-Denis. L'homme travaillait au contact des jeunes. Et
présentait, selon les mots du préfet, « une menace sérieuse d'emprise idéologique ». Pour
cette raison, le policier municipal a été révoqué… Jusqu'à ce qu'un référé
devant le tribunal administratif demande à la préfecture de police de le
réintégrer. Photographies de ses fréquentations, témoignages évoquant « le fait
qu'il n'a rien à faire dans la police », les preuves n'ont pas été jugées assez solides.
Que dit la loi Savary ?
La loi Savary, adoptée le 9 mars 2016, prévoit que les entreprises
de transport peuvent passer leurs employés ou candidats au « criblage »,
c'est-à-dire vérifier auprès des services de renseignement qu'ils ne présentent
pas de profil « à risque ». Cette pratique réservée aux entreprises sensibles
aux risques terroristes a été rejetée dans un premier temps par le Conseil
d'Etat, car elle ne précisait pas ce qu'il devait advenir du salarié jugé
dangereux. La mesure a finalement été promulguée dans un décret de mai 2017.
Faudrait-il imaginer un dispositif de huis clos pour que les juges
puissent accéder aux dossiers des renseignements territoriaux ? D'après un
préfet auditionné, cela impliquerait de toucher à des valeurs essentielles… « Certains
comprennent cela, d'autres pas. Les juges prendront leurs responsabilités. Le
jour où un bagagiste fera sauter un avion, on saura qui a essayé ou pas de l'en
empêcher », a-t-il prévenu, désignant en filigrane les juges
administratifs.
Etat d'urgence. Cette
difficulté à se faire entendre des juges fait partie des griefs classiques des
services de police. Un cadre du Service central du renseignement territorial a
ainsi exposé aux parlementaires le dilemme des services qui ne peuvent produire
toutes leurs preuves devant une cour, par crainte de mettre en danger leurs
sources : «
Au départ, quand les mesures de police administratives étaient rares, le juge
administratif prenait pour argent comptant ce qu'on lui disait. Il n'y avait
pas de problème. Avec l'état d'urgence, il y a eu une très forte augmentation
du nombre de mesures de police administratives, ainsi que du nombre de recours.
Ce qui a entraîné une plus grande rigueur du juge administratif. » Certains
fonctionnaires regardent avec envie ce qui se fait de l'autre côté de la
Manche. «
Au Royaume-Uni, on peut arriver devant le magistrat en lui donnant la totalité
des éléments dont on dispose, mais seule une partie sera transmise à la partie
défenderesse », explique un spécialiste auditionné. Cette
procédure, qui évite l'exposition des sources et permet au juge de trancher en
disposant de tous les éléments, est contestée en France au nom des libertés
fondamentales.
Cependant, lorsque des services de l'Etat considèrent les risques
trop importants, ils rusent et composent avec les textes législatifs, tant pour
les procédures de licenciement que pour les fermetures de lieux de culte
radicaux. Ainsi, un spécialiste du renseignement raconte comment certains
services font appel aux maires pour fermer des mosquées radicales : « On a une
boîte à outils qui doit être utilisée de façon pragmatique et opportuniste : si
on peut passer par une commission de sécurité ou un non-renouvellement du bail
par le maire, on le fait. »
Bons plans
Deux plans publics sont chargés, sous la responsabilité du Premier
ministre, de lutter contre la radicalisation : le Plan d'action contre le
terrorisme (PACT) et le Plan national de prévention de la radicalisation
(PNPR). Ce dernier définit 60 mesures pour réorienter la politique de
prévention.
Les failles du concours. Autre
angle mort, le recrutement. Si le concours d'entrée dans la fonction publique
garantit une procédure équitable, il peut aussi poser problème dès lors qu'il
devient nécessaire d'écarter un candidat pour des raisons non prévues par les
textes. «
Si on le refuse alors qu'il a eu le concours, comment le justifier ? Il n'y a
pas de moyens juridiques », souligne un haut fonctionnaire. L'Etat
se retrouve alors dans une situation ubuesque où le concours devient le
meilleur allié des individus radicalisés, puisque seuls les contractuels
peuvent être écartés pour radicalisation… Les policiers ne sont pas les seuls à
faire face à ces dysfonctionnements du mode de recrutement. Entendu par la
commission parlementaire, le colonel Grégory Allione, président de la
Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, reconnaît : « On a des
progrès à faire sur le recrutement : les sapeurs-pompiers de Paris ou les
marins-pompiers de Marseille ont un statut militaire qui permet un criblage au
recrutement important. Mais les pompiers volontaires sont des civils engagés
volontairement, donc on ne fait un criblage qu'à partir du bulletin n°2 du
casier judiciaire, qui ne révèle rien de leurs activités. » S'il
refuse de quantifier le phénomène de radicalisation chez les pompiers - « car aucune
étude n'existe sur ce sujet » -, il partage en revanche son expérience
de terrain : «
Je pense qu'il y a des radicalisés sur les sujets islamistes parce que je l'ai
vécu en tant que chef de corps ; mais je ne peux pas vous dire combien. Nous
n'avons pas l'organisation centrale qui nous permet de répondre à cette
question. »
Démunis. Pour illustrer ces propos, l'un de
ses collègues lui vient en aide en racontant aux députés le cas de suspicion de
radicalisation auquel il a été confronté : « J'ai mis en place une femme chef de centre, un homme a eu une
réaction disproportionnée, il a ensuite refusé de la saluer, puis s'est mis en
arrêt maladie et a demandé sa mutation, qui a été acceptée. Et de
poursuivre : Un
autre cas de figure est celui des personnes qui font le ramadan : il est
essentiel de s'alimenter quand on est pompier, et ceux qui le refusent
totalement sont les plus radicaux. » Face à ces comportements
nouveaux, les pompiers se sentent de leur propre aveu « démunis »
et la définition même de la radicalité reste assez floue. Comme beaucoup de
leurs collègues de la fonction publique, ils déplorent le manque d'outils, de
formation - «
Tous nos officiers qui passent par l'Ecole nationale supérieure des officiers
de sapeurs-pompiers d'Aix-les-Milles (…) n'ont
aucun élément sur ce qui concerne le prosélytisme ou la radicalisation »
- et racontent leur façon parfois peu académique de gérer les difficultés
rencontrées. «
Face au cas du ramadan, on gère ça par la pédagogie : j'ai fait venir un imam
qui lui dit qu'il lit le Coran trop restrictivement et qu'il peut s'alimenter. Je
sais que c'est choquant de faire intervenir un ministre religieux dans un
service public, mais c'est tout ce que j'ai. »
MARDI
5 FÉVRIER 9 H - ADP HENRI-MICHEL COMET DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT « Le
retrait du badge rouge est une décision de l’Etat, pas du groupe ADP, de même
que ce n’est pas nous qui l’octroyons. (…) »
De la même
manière, lorsque des pompiers découvrent des cas de radicalisation islamiste
lors de leurs interventions, ils agissent surtout en fonction de leur bon sens.
Il arrive que des pompiers pénétrant dans l'appartement d'une personne à
secourir se retrouvent nez à nez avec des drapeaux de l'Etat islamique. Ou
qu'on leur interdise de toucher une femme, ou même d'entrer dans une pièce dans
laquelle se trouvent des femmes. Alors ils parlementent, négocient. « On
essaie de convaincre ou on fait appel à une femme qui est à nos côtés. Ou alors
la personne qui interdit change d'avis une fois que sa femme a perdu
connaissance. » Que faire ensuite des informations glanées sur le terrain ?
« Quand il y a des signes de radicalisation, le chef d'agrément essaie avant
tout de porter secours, puis de faire remonter l'information, affirme
Grégory Allione aux parlementaires. Mais il faut que les agents y
soient éduqués pour en avoir le réflexe. »
Criblage. Les
pompiers représentent un bon baromètre de la société française : avec 80 % de
leurs interventions consacrés au secours d'urgence aux personnes, ils sentent,
prennent le pouls de la France dans sa diversité et dans sa complexité. « Ce
que vit le pays actuellement, nous l'avions repéré à travers des signaux
faibles ressentis dans des attitudes à l'encontre du service public des
sapeurs-pompiers », atteste le colonel Allione, observant au passage la
hausse des agressions à leur égard. Pour lui, deux menaces sont à prendre au
sérieux : « La radicalisation relative à l'islamisme et la radicalisation
relative à un idéal politique. » Les formations menées par les pompiers sur
tout le territoire peuvent aussi être l'occasion de détecter nombre de signaux.
Ainsi, 8 500 élèves des 65 collèges d'un département de l'est de la France ont
été formés en 2018 aux premiers secours, 2 % d'entre eux ont refusé de
participer en raison de pratiques religieuses (refus de toucher une femme ou un
homme, refus de toucher le sang…). « Ce sont des informations que l'on
pourrait faire remonter », fait remarquer un pompier auditionné. «
Utiliser la force des sapeurs-pompiers sur le territoire pour faire remonter
des informations est quelque chose que l'on ne fait pas », déplore son
collègue.
DÉCEMBRE
2018 UN HAUT FONCTIONNAIRE « Les remontées d’informations
pénitentiaires deviennent efficaces, les remontées dans l’Education nationale
s’améliorent. Mais la remontée de signalement depuis le milieumédical ou
hospitalier est très compliquée. »
Autre sujet qui pose question, le processus de vérification des
agents dans les fichiers de renseignement, une opération dénommée « criblage ». Comme l'explique aux députés Stéphane Volant,
secrétaire général de la SNCF, « nous avons beaucoup recours à l'intérim. Or nous n'avons aucune
possibilité de cribler les intérimaires ni même les prestataires extérieurs.
Cela nous serait utile, car ils peuvent occuper des emplois ou être sur des sites
sensibles ». Volant est aussi président du Club des directeurs de
sécurité des entreprises, une organisation qui regroupe les 150 plus grandes
entreprises du pays et qui devrait s'ouvrir aux collectivités locales et
territoriales. Devant les élus, il s'inquiète : « Nous aurons à accueillir la
Coupe du monde de rugby en 2023 et les JO en 2024. Il faudra employer des
dizaines de milliers d'agents de sécurité. Le seul criblage fait à l'embauche
est celui du casier B2 : s'ils ont volé une orange, ils ne pourront pas être
engagés. S'ils sont suivis et fichés par les renseignements, il n'y aura aucun
problème. (…) Imaginez
que pendant les JO des vigiles laissent volontairement passer des personnes
radicalisées armées dans le stade principal pour la cérémonie d'ouverture… »
Il prédit un engorgement du tout récent Service national des enquêtes
administratives de sécurité (SNEAS) si rien n'est fait rapidement : « On va
engager des dizaines de milliers d'agents et le SNEAS n'est pas équipé pour
cribler l'ensemble de ces personnes. »
La
Ratp a fait étudier
5 912
dossiers
au Service national des enquêtes administratives de sécurité
(SNEAS) : 5 608 avis se sont révélés positifs, 125 négatifs et 179 sont en
attente. Sur les 125 avis négatifs, la grande majorité concerne des agents en
cours de recrutement.
Si les acteurs parapublics sont désormais sensibilisés à la
radicalisation, le communautarisme est quant à lui encore diversement apprécié.
A la RATP, où, d'après un proche du dossier, il arrive « après la
titularisation que les barbes s'allongent à mesure que les pantalons
raccourcissent », on refuse pourtant de parler de «
radicalisation ». Mais les responsables de la RATP auditionnés
admettent être confrontés au communautarisme de certains de leurs agents. Selon
le directeur général adjoint, Jean Agulhon, la situation actuelle est le
résultat d'une politique menée par la RATP il y a vingt ans, consistant à
recruter les « grands frères » comme médiateurs
ou conducteurs de bus afin d'éviter leur caillassage dans les quartiers. « On a
rapporté dans nos centres de bus la communauté de la cité, admet Agulhon. Avec beaucoup de gens qui s'en plaignent : "Je viens travailler
pour échapper au communautarisme et je le retrouve au travail". On a donc
opéré un changement dans notre politique de recrutement en affectant délibérément
les personnes dans un autre centre bus que dans celui d'où elles dépendent, là
où elles vivent. » Si la politique de recrutement a été corrigée,
certains faits évoqués par l'un des trois syndicats de la RATP entendus
laissent pantois. «
Ce qui nous est remonté, c'est surtout des personnes qui mettent des gants pour
ne pas avoir à manipuler de la monnaie qui aurait été touchée par des
femmes, relate un responsable syndical
de la RATP auditionné par la commission. Ce n'est pas un cas unique,
mais on ne peut pas dire que c'est généralisé, ce sont plein de petits cas
isolés. Comme, à une époque, il y a eu des conducteurs qui refusaient de
prendre le service après une femme, mais aujourd'hui on n'en entend plus
parler. »
Femmes. La prière dans les locaux de l'entreprise
de transports publics semble être une pratique courante, malgré les dénégations
des responsables de la régie. « Et pas seulement pour les conducteurs de bus »,
précise un syndicaliste. « On a même des locaux interdits à des femmes dans des terminus,
et ces remontées sont récentes, poursuit-il. On a
une autre difficulté, aujourd'hui, qui est que des musulmans pratiquants sont
en train de cibler des femmes croyantes non pratiquantes. Au moment du ramadan,
une collègue qui partait à Ibiza s'est fait réprimander par un collègue qui lui
a dit que c'était mal de ne pas faire le ramadan et, encore pire, de faire la
fête pendant le ramadan. Elle a été complètement mise à l'écart après ça. Il y
a une véritable cabale de cette communauté pour mettre à l'écart ces femmes qui
ne respectent pas ses prescriptions. Il se passe des choses, dans l'entreprise,
qui doivent être signalées. » Des propos qui tranchent avec les
affirmations du délégué général à l'éthique de la RATP, Patrice Obert : « Notre
discours est très ferme et, désormais, les managers se sentent bien plus
rassurés et outillés par rapport à il y a quelques années. De plus, ils ont
l'intelligence de la situation : dès qu'il y a un problème, ils procèdent à un
recadrage en direct qui règle immédiatement l'affaire. »
MARDI
19 FÉVRIER - 10 H - FNSPF UN RESPONSABLE LOCAL DES SAPEURS-POMPIERS « Face
au cas du ramadan, on gère ça par la pédagogie : j’ai fait venir un imam
qui lui dit qu’il lit le Coran trop restrictivement et qu’il peut s’alimenter.
Je sais que c’estchoquant de faire intervenir un ministre religieux dansun
service public, mais c’est tout ce que j’ai, nous sommes démunis. »
Psychose. Mais ce que ces auditions
révèlent, ce sont aussi les désaccords entre syndicats sur ces questions. L'Unsa
(arrivée en tête lors des dernières élections syndicales) et le CFE (syndicat
des cadres arrivé troisième après la CGT) tiennent des discours très
différents, voire opposés. Si l'un des syndicalistes auditionnés évoque sans
détour «
des phénomènes communautaristes ça et là », côté Unsa, on s'insurge
contre une laïcité qui serait « discriminante » et on expose une autre vision aux
députés : «
Je suis machiniste dans le nord de Paris depuis un peu moins de dix-huit
ans. (…) Il y a
une communauté de travail, car on a grandi dans les mêmes quartiers, on a des
amis communs, c'est pour ça qu'on traîne ensemble, sans qu'on ait un aspect
religieux. Là, on est en période de ramadan : si je demande une semaine de
congés, comment cette demande serait classée ? Il y a une sorte de psychose, il
n'y a qu'à nous qu'on demande ça, au prétexte de laïcité. On a l'impression
d'être visés par la laïcité. »
5
lieux
de culte
ont été fermés entre novembre 2017 et novembre 2018.
L'obsession du repli. Si
les risques de passage à l'acte terroriste sont toujours présents,
l'observation des phénomènes de replis communautaires entrent désormais dans
les radars des services de renseignement. La mosquée n'est pas le cœur de la
radicalisation violente, « qui se fait d'abord par la famille, puis par Internet, puis le
sport et les mosquées, presque par ordre décroissant », d'après le
préfet de police des Bouches-du-Rhône. De son côté, le patron de la Direction
générale de la sécurité intérieure (DGSI), Nicolas Lerner, assure que « les lieux de
culte ne sont plus les incubateurs qu'ils ont pu être, car les pouvoirs publics
se sont donné les moyens de les contrôler et les autorités religieuses ont
également pris conscience du rôle qui était le leur. (…) L'environnement éducatif et, de manière plus générale, tout
ce qui touche à la formation des esprits nécessitent aussi une certaine
vigilance ». La floraison d'écoles coraniques dans des quartiers où
les services publics sont affaiblis fait partie des préoccupations.
Difficile de déterminer quels sont les services de l'Etat les plus confrontés à
la radicalisation de leurs usagers, néanmoins, le directeur général de la DGSI
avance une hypothèse : « Je pense que c'est l'administration pénitentiaire qui est
numériquement le plus confrontée à ces phénomènes. L'Education nationale ou les
services publics hospitaliers sont aussi quotidiennement confrontés à de la
radicalisation, ou du moins à des personnes qui, par leurs propos ou attitudes,
se trouvent déjà dans les prémices de la radicalisation par bêtise, bravade ou
défi de l'autorité. »
70 000
signalements
ont été effectués auprès du numéro vert du Centre national
d'assistance et de prévention de la radicalisation, 8 % ont été considérés
comme des cas de radicalisation par l'Unité de coordination de la lutte
antiterroriste.
Cette tendance au repli identitaire sur motif religieux préoccupe
les services de renseignement comme les élus, souvent démunis face à ces
phénomènes. Najwa El Haïté, adjointe au maire de la commune nouvelle
d'Evry-Courcouronnes, dans l'Essonne, a ainsi raconté aux députés comment les
activités de soutien scolaire et sportives, notamment le foot, pouvaient servir
de moyen de diffusion de discours prosélytes. Et a livré le récit de sa
rencontre déroutante, alors qu'elle attendait un rendez-vous : « Je me gare
et je vois un déferlement de voitures. Des petites filles de 6 à 8 ans
entièrement voilées, accompagnées par leurs pères, se rendaient dans une école
coranique qui se tenait dans un appartement privé. Elles étaient une quinzaine.
» Effarée, l'élue décide d'entrer à son tour. Accompagnée d'un
homme, elle prétexte vouloir prendre des cours d'arabe. « La
responsable d'accueil a dit qu'il était hors de question que l'homme qui
m'accompagnait suive ces cours, c'était réservé aux femmes. J'ai découvert que
l'école est hébergée par une association, qu'elle est non agréée. Beaucoup de
petites filles ont été retirées des écoles républicaines quand l'Abécédaire de
l'égalité a été diffusé, prétextant qu'il véhiculait la théorie du genre. »
Sa conclusion est alarmante : « J'ai reproché à Manuel Valls d'exagérer ses propos sur
l'islamisme. Il m'a proposé d'aller m'impliquer et j'ai découvert la réalité.
Heureusement, la majorité des musulmans est profondément attachée à la
république. Mais une minorité s'organise de manière active et très dangereuse.
» En attendant, l'Etat compose§
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Ils ne servent à rien,
car ils sont devenus des bien-pensants hypocrites donneurs de leçons aveugles
ou sourds et çà c'est bien plus que préoccupant !
Et ce n'est pas les
discours alambiqués ou les grands débats à sens unique du président qui
changeront cela !
Car ils sont coincés
dans des idées bornées ou ils n'osent pas appeler « un chat un chat »
et ce terrorisme dormant qui se réveille périodiquement, ainsi que l'insécurité
et la délinquance qui augmente de plus en plus violente pour tout et n'importe
quoi !
Alors que Mr Castaner
essaie de travailler un peu en cessant de pérorer pour ne rien dire ou se
tromper et qu'il ne se fasse pas de bille, il est inutile, et si on le remplace
son successeur n'aura surement pas plus de pouvoir car c'est Mr MACRON qui
décide on a vu avec cette déplorable affaire BENALLA et ce personnage qui
continue à bavasser pas encore jugé pour les faits que l'on lui le reproche on
comprend que l'ancien régime n'est pas mort !
Et c'est tout à
l'avenant, quand après ce drame à la préfecture de police on apprend le laxisme
qui règne dans cette administration qui sert à la protection des français ou on
héberge des personnages douteux désolé de le dire !
Les français croyaient
avoir tiré un trait sur l’ancienne classe politique sclérosée et en changeant
pour un président inconnu et bien encore, c’est une fois plus raté, notre pays
est incurable, mais c’est de notre faute, car nous ne sommes pas assez
exigeants sur le choix de nos dirigeants dans une fausse démocratie qui ne
correspond plus au monde ou nous vivons!
Jdeclef 06/10/2019 13h37LP