Martine
Aubry : « La crise va être très lourde »
Candidate
à un quatrième mandat, la maire de Lille dévoile sa vision de l'après-Covid.
Pour elle, pas de transition écologique sans justice sociale.
Le Point :
Comment cette crise a-t-elle marqué Lille ?
Martine Aubry : Comme elle a
marqué la France et le monde. Il y a d'abord eu l'angoisse de voir la ville
totalement paralysée. Mais, après la sidération, les Lillois ont été d'une
grande exemplarité dans le respect des règles sanitaires et continuent à l'être
aujourd'hui. Je leur tire mon chapeau.
Comment cette période vous a-t-elle marquée en tant que
responsable politique ?
Nous avons dû mener un travail extrêmement lourd du matin au soir
pour assurer la continuité des services publics, soutenir les plus vulnérables.
Dès les premiers jours de la pandémie, nous avons aussi commandé des masques à
des entreprises françaises et européennes, ce qui nous a permis de ne pas
attendre les masques chinois qui n'arrivaient pas.
Avez-vous eu le sentiment d'être abandonnée par l'État ?
Non. On aurait préféré plus de clarté dans les annonces et moins
de changements de pied, mais nous avons très bien travaillé avec le préfet,
l'Éducation nationale, l'ARS. Il y a eu une vraie collaboration avec les
services de l'État.
Vous avez publié une tribune dans « Le JDD »,
dans laquelle vous appelez à une reconstruction écologique. La crise a-t-elle
changé l'ordre de vos priorités ?
Non. Ma conviction, contrairement à d'autres, c'est qu'il n'y aura
pas de transition écologique sans justice sociale. C'était déjà dans mon
programme avant le premier tour des municipales et c'est ma priorité depuis que
je suis maire. J'ai fait voter le premier Agenda 21 dès 2001, nous avons eu le
premier écoquartier de France dès 2004. Étudiante, j'ai eu la chance d'avoir René
Dumont comme professeur, cela m'a beaucoup influencée. Quand j'ai préparé mon
projet au PS pour l'élection présidentielle de 2012, j'avais déjà lancé cette
idée de relance économique par l'écologie. Aujourd'hui, il faut avancer sur la
construction durable, les transports publics, les centrales solaires et
thermiques, l'agriculture bio et locale… La France a besoin d'un grand
programme avec des investissements soutenus par l'Europe.
Pourquoi, alors, n'avez-vous pas réussi à vous entendre avec EELV
pour le second tour ?
À Lille, comme à Dijon et à Strasbourg, les Verts ont aujourd'hui
une vision assez caricaturale de la société et ne s'intéressent qu'aux gens qui
vont bien. Au-delà de l'aspect électoral, c'est une erreur d'analyse : la
transition écologique ne se fera pas sans la contribution de toute la
population. Je ne comprends pas pourquoi ils ne reconnaissent pas qu'ils n'ont
jamais voulu d'un accord. Moi, j'ai toujours été pour le rassemblement.
Aujourd'hui encore, je souhaite le rassemblement pas seulement de la gauche,
mais de tous ceux qui portent des valeurs d'humanité, de solidarité et qui sont
convaincus que la transition écologique est nécessaire.
Que changera la crise au prochain mandat, si vous êtes réélue ?
Je crois que j'ai été la seule à parler avant le premier tour de
l'emploi et de la santé comme de deux priorités. Bien sûr, la crise change
profondément les choses. En tant que maire, j'aurai à traiter à la fois
l'urgence, car la crise sanitaire perdure, mais aussi la crise économique et
sociale qui vient. C'est pour cela que je propose la création de 300 000
emplois d'utilité environnementale pour accompagner la reprise économique et
que je soutiens, pour les salariés qui restent en chômage partiel, la création
d'un contrat d'avenir professionnel qui leur permette de se former tout en
maintenant un lien avec l'entreprise. Au niveau local, peut-être faudra-t-il
reporter les investissements moins importants, mais, tout en traitant la crise,
il faudra avancer sur le projet de transition écologique et de justice sociale.
Je discute déjà avec des entreprises qui réfléchissent à cela. Beaucoup de
salariés qui se trouvent en bas de l'échelle ont tenu le pays pendant cette
crise. Il faut revaloriser leurs salaires et améliorer leurs conditions de
travail. Le salaire est censé mesurer la performance, mais celle-ci doit-elle
être liée aux actions qui rapportent de l'argent à l'entreprise ou bien aux
services rendus aux citoyens ? On doit repenser tout cela.
Vous défendez depuis longtemps la société du « care ». Cette crise
a-t-elle fini par vous donner raison ?
On a beaucoup plaisanté sur le côté nunuche de cette notion. Mais
nous sommes dans un monde qui n'a plus de valeurs et où la compétition est
permanente. Or, le care, c'est
prendre soin des autres, de la nature, mais aussi de soi-même. Le meilleur
souvenir que je garderai du confinement, c'est la solidarité qui s'est
déployée, celle du personnel soignant, des associations, mais aussi des grandes
entreprises et des habitants.
Espérez-vous un coup de barre à gauche de la part d'Emmanuel
Macron ?
Je n'espère rien de particulier, je n'ai pas à donner ce genre de
conseil au président de la République. Ce que j'attends, c'est qu'il sorte de
cette crise avec la conviction profonde qu'on ne peut pas vivre comme avant et
donc qu'il renonce à certaines réformes purement libérales. Le care, pour l'État, c'est porter des
réformes qui protègent tout le monde, mais qui comportent aussi des mesures
particulières pour chacun. C'est l'inverse de la réforme des retraites, qui
laissait de côté les emplois pénibles et précaires. Deuxièmement, il faut
appuyer la reprise sur une politique de transition écologique, sur l'économie
sociale et solidaire et défendre ces chantiers au niveau européen. Il faut
aussi que l'État s'attaque à la revalorisation des bas salaires, dans les
hôpitaux comme dans le privé, où certains ne vivent pas de leur revenu. C'est
ce que disait une partie des Gilets jaunes, d'ailleurs.
Comment jugez-vous la gestion de la crise par le gouvernement ?
Le temps n'est pas à la polémique. J'ai essayé d'apporter à tout
moment ma pierre à l'édifice, d'appliquer les directives du gouvernement même
si elles étaient parfois tardives ou complexes. C'est ce que je continuerai à
faire si je suis encore maire, car la crise va être très lourde - et c'est
compliqué de trouver les réponses.
On vous a connue plus féroce envers Emmanuel Macron…
À l'époque, ses petites phrases m'avaient choquée, je les trouvais
méprisantes. Aujourd'hui, la situation de la France est très difficile. Quand
le pays va mal et qu'on est à un certain niveau de responsabilités, il faut
être à la hauteur, là où on est, en l'occurrence pour moi comme maire de Lille
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Mme 35 heures
dont tout le monde à pu voir que c’était une idée utopique qui n’a pas marché
et que l’on traîne comme un boulet depuis !
Alors devoir
traîner ces anciens politiciens de cette classe politique sclérosée qui s’accroche
comme des parasites ne rêvant que de revenir au pouvoir ayant l’âge de la retraite
comme cette clique « holandaise », rejetée par une majorité de
français devraient enfin réfléchir et moins voter dans l’avenir en 2022 !
Car on traîne déjà une kyrielle de nuls incompétents beaux parleurs bien-pensants incurables
et si c’est pour reprendre les vieux anciens qui on sévit durant ces trente dernières
années, c’est que les français sont incurables et n’ont que ce qu’ils méritent !
La source d’hommes
ou femmes d’état français et politiciens de tous bords est tarie et il n’y a
pas de remplaçants valables, il serait temps que des jeunes éduqués rénovent
notre vieux pays usé et reprennent le flambeau politique pour sortir la France
qui glisse dans un trou si profond qu’on n’en voit pas le fond !
La V eme
république est finie il faut en changer !
Cette crise
sanitaire mondiale et économique qui va suivre rapidement va finir par mettre
la majorité des français dans la misère et ils ne s’en rendent pas compte, il
faut qu’ils se réveillent et ne se laisse plus endormir par les beaux discours
de nos dirigeants actuels qui ont montré leur limite qui n’était déjà pas
importante !
Car ces
poignées de politiciens élus et nos dirigeants pseudo monarque sans couronne s’en
sortiront toujours, mais pas la majorité des français lambda on parle souvent
de la crise de 1929 et bien on rentre dans celle de 2020 peut être pire et
surtout il faut dire la vérité à nos compatriotes, sans rien cacher des
difficultés à venir, pour qu’ils aient le courage de l’affronter et se
retrousser les manches, car c’est eux et pas nos médiocres politiciens qui ne
pensent qu’à eux qui le feront !
Jdeclef 18/06/2020
10h50LP
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