Remaniement
: Castaner, Ndiaye… Jusqu'où ira l'indulgence de Macron ?
Le
président se montre très conciliant avec ses premiers soutiens, malgré leurs
insuffisances. Le remaniement pourrait être l'occasion de régler certains
cas.
Scène
de la vie quotidienne à l'Élysée : par un dimanche après-midi ronronnant
d'avant Covid-19, quelques conseillers sont conviés au premier étage du Palais
pour un échange avec le président. Installé derrière une grande table noire au
design contemporain - qui a remplacé l'illustre bureau Louis XV cher au général
de Gaulle -, Emmanuel Macron, un œil sur le téléviseur allumé au fond de la
pièce, engage la conversation avec ses hôtes. Lesquels s'étonnent, après
quelques instants, d'entendre des éclats de voix dans leur dos, commentant
tantôt les images télévisées, tantôt les propos présidentiels. Ils découvrent Christophe
Castaner, allongé sur le canapé en cuir, vêtu d'un simple sweat-shirt et d'un
jean, venu en voisin depuis la place Beauvau. Le ministre de l'Intérieur se
lève d'un bond : «
Bon, c'est pas tout ça, je reviens tout à l'heure, comme convenu, pour le dîner
! » Tout est condensé là de leur relation : une tranquille
complicité. Sans être un intime ni un ami, « Casta » est l'un des premiers
apôtres. C'est un passeport. Il vaut de l'or. Pour combien de temps ?
Comment Macron veut dynamiter la droite
Le mitan du quinquennat sonne souvent, pour les présidents,
l'heure de la séparation avec les soldats qui ont accompagné la conquête et les
premiers pas dans l'exercice du pouvoir. Pour Emmanuel Macron, c'est le moment
de vérité. S'il n'y avait qu'une question à retenir du prochain remaniement, ce
serait celle-ci : sa main tremblera-t-elle au moment de sceller le sort de ses
fidèles, qu'ils n'aient pas donné satisfaction dans leurs fonctions ou qu'ils
sortent scarifiés de ces trois rudes années ? Et si c'était cela, se «
réinventer » ? Pour Christophe Castaner, la porte-parole Sibeth Ndiaye, Marlène
Schiappa (Égalité femmes-hommes), Julien Denormandie (Logement), Cédric O
(Numérique) ou Stanislas Guerini (LREM), la pièce tournoie dans les airs, sans
que l'on sache encore de quel côté elle tombera. Restera, ou non ? Ils sont
pour Macron comme les sparadraps du capitaine Haddock, dont le marin barbu de Tintin
a toutes les peines du monde à se délester. Car le « patron » déteste sacrifier
les siens, offrir des scalps à l'opposition. Il n'y a jamais, avec lui, de
licenciement sec ou de départ contraint. La séparation, comme une petite mort…
Ménage estival. À
l'Élysée, les pots de départ débutent toujours sur ces mots du chef de l'État :
« J'ai
horreur de ce moment. Je n'aime pas les départs. » « Il va encore nous
faire un refus d'obstacle ! » frémit un haut responsable de La
République en marche, partisan d'un grand ménage estival, de Matignon jusqu'au
parti, pour préparer la bataille présidentielle de 2022. « Emmanuel
n'est pas un mec qui tire sur les ambulances, qui lâche celui qui est affaibli.
La meute, le lynchage, il a horreur de ça. Avec Brigitte, ils sont capables de
dire : "on y va, on le soutient !" » vante l'un de ses
grognards.
Remaniement : la macronie au bord de la crise de nerfs
« Nul n'est propriétaire de son poste »,
énonce-t-elle, avec la voix lasse et le visage endolori de ceux qui ont mené
tant de combats. Sibeth Ndiaye ignore où elle sera à la rentrée prochaine. À
l'heure des comptes, après le confinement, la porte-parole a conscience de
personnifier, aux yeux des Français, les errements du gouvernement sur les
masques, le mensonge d'État. « Une grande brûlée », dit l'un des « mormons »,
surnom donné aux premiers de cordée du président. Ils préfèrent le terme « compagnons
» : ceux qui cheminent ensemble. « Quand vous avez un visage qui a incarné la crise, depuis les
retraites jusqu'au coronavirus, le duo exécutif doit se poser la question »,
confesse-t-elle, d'une lucidité apaisée sur sa possible éviction. Des amis
l'ont pressée de démissionner, craignant pour sa sécurité tant elle suscite la
détestation.
Maillons faibles. En
bon soldat, « Sibeth » se pliera à ce que le « PR » décidera, qu'il lui confie
un ministère technique, se sépare d'elle ou lui demande de rejoindre le parti
pour animer le débat d'idées, comme elle a commencé à le faire en soulevant la
question des statistiques ethniques. Comme elle, Christophe Castaner est devenu
un maillon faible, entre ses déclarations approximatives et la grande déprime
de la police. Les images des agents posant menottes à terre lui seront-elles
fatales ? «
Si Macron était un type normal, il lui dirait : "Tu as connu le top, tu as
été ministre régalien, d'une fidélité absolue. Je te mets en retrait jusqu'à la
campagne de 2022 pour que tu reviennes plus fort." Et pareil pour Sibeth »,
préconise un macroniste.
C'est compter sans la reconnaissance qu'il leur voue. « Toi,
Christophe, tu es là depuis le début, ça compte », lui a soufflé un
jour la première dame. Quand il a fallu aller sous la mitraille, pendant
l'affaire Benalla, ils étaient là, amortissant les coups. « Richard
Ferrand, Sibeth, Casta et moi, quand il fallait prendre des balles pour lui, on
était là », se remémore Benjamin Griveaux. La fine équipe moque
encore Gérald Darmanin (Budget), qui s'était opportunément déniché un
déplacement sur les douanes en Polynésie, en plein mois de juillet.
Clémence présidentielle. Chez
Emmanuel Macron, hypermnésique, le souvenir des temps heureux l'emporte sur les
fautes et les trahisons. Il n'oublie pas qu'ils ont, les premiers, cru à son
aventure. Alors quand un fidèle - un « compagnon » - trébuche, il absout les
péchés, pardonne les excès. Tel François Mitterrand qui avait écrit ces mots à
son ministre et ami, Charles Hernu, au moment de rompre pour cause d'affaire du
Rainbow
Warrior : « À l'heure de l'épreuve, je suis, comme toujours, votre ami. »
Devant les élus qu'il consulte ces jours-ci, le président tient contre toute
attente des propos amicaux sur le patron des députés LREM Gilles Le Gendre,
dont une note révélée par Marianne a mis en émoi la majorité. Là où son
intérêt politique commanderait plutôt de l'exfiltrer. Quand les vidéos intimes
de Griveaux ont fuité, percutant sa candidature à Paris, il a décroché son
portable : «
Benjamin, c'est toi qui décides. Si tu veux y aller, on se met en phalange
derrière toi et on tire sur tout ce qui bouge ! » Il y a peu,
Brigitte a pris des nouvelles du candidat déchu. Les Macron ont trop longtemps
subi les regards en coin de cette France chabrolienne des messes basses et des
corbeaux, quand la bonne société amiénoise avait fait d'eux des parias.
L'épouse du président tient un rôle essentiel dans cette chorégraphie des
fidèles. Quand Richard Ferrand a eu son « problème » - l'affaire des Mutuelles
de Bretagne, qui lui vaut une mise en examen -, elle l'a porté à bout de bras.
Cette clémence présidentielle n'est pas sans poser des difficultés
dans la gestion des hommes. « C'est sa faiblesse. On dit qu'il est darwinien, mais en vérité
il est faible. Il n'ose pas se fâcher, il ne sait pas tuer ! »
tonne un membre du premier cercle. Avec Macron, il faut souvent provoquer la
rupture. Son stratège Ismaël Emelien, sa plume Sylvain Fort, son conseiller
politique Stéphane Séjourné ont quitté le Palais, malgré lui. Parce qu'ils se
sentaient sous-exploités, sans perspectives d'évolution. Le chef de l'État,
c'est un euphémisme, n'est pas le plus brillant des DRH.
Déconfiner ou ne pas déconfiner Édouard Philippe ? Telle est la
question
À l'Élysée, les jours se suivent qui voient son conseiller spécial
Philippe Grangeon brandir la menace de son départ, sans qu'il la mette encore à
exécution. Gérard Collomb avait dû placer le président devant le fait accompli
en annonçant sa démission par voie de presse pour arracher son bon de sortie.
Le soir même, lors d'un dîner des responsables de la majorité, Macron n'en
avait soufflé mot. C'est Édouard Philippe qui, se tournant vers l'ancien maire
de Lyon, avait lâché : « On se crée quand même des emmerdes tout seuls ! » Le
président passe tout à son « Gégé », de ne pas l'avoir défendu dans l'affaire
Benalla, d'avoir claqué la porte de la pire des façons, comme d'avoir épinglé
son «
hubris ». Un « coup de poignard », un « salopard », ont
hurlé des fidèles. « Il était là au début », leur a-t-il répondu.
L'accord avec Les Républicains à Lyon ? Pardonné aussi. Mieux, validé par le
chef, qui ignorait certes que Laurent Wauquiez, radioactif, était en coulisse. « Mitterrand disait
qu'il ne commettrait pas de délit d'amitié. C'est vrai aussi pour Macron, qui
n'abandonne pas les siens », vante le sénateur LREM François
Patriat, un des premiers ralliés. « Il peut se montrer naïf et crédule », corrige un
autre, sous couvert d'anonymat.
Homme libre. D'aucuns,
parmi les déçus, défont cette légende du patriarche bienveillant. « C'est un
grand séducteur, très utilitariste. Il peut vous donner le sentiment d'être la
personne la plus importante du monde, vous hypnotiser comme un fakir. Mais gare
au dépit amoureux ! On peut lui donner du "Manu", recevoir des SMS à
2 heures du matin, s'entendre appeler "ma poule", et sortir très vite
du champ. Il n'a aucune attache, c'est un homme libre », dépeint
un fantôme de sa vie passée. Celle d'avant l'Élysée, dont on ne sait rien, ou
si peu.
On ne connaît guère d'amis à Emmanuel Macron. Le patron du Groupe
SOS, Jean-Marc Borello, qui a été son professeur à Sciences Po, est l'un des
rares à pouvoir l'appeler « Kiki ». L'économiste Marc Ferracci, conseiller
spécial au ministère du Travail, de deux jours son aîné, fut son témoin de
mariage. Mais là où Nicolas Sarkozy invitait Brice Hortefeux et les Balkany aux
anniversaires avec Carla et les enfants, là où François Hollande avait la
promotion Voltaire de l'ENA, le président cloisonne ses vies, fonctionnant par
cercles concentriques étanches. La macronie aussi a ses secrets de famille :
certains n'ont jamais été récompensés pour leur engagement à ses côtés.
Anne-Marie Idrac, ancienne patronne de la RATP qui a œuvré au rapprochement
avec François Bayrou, était donnée première-ministrable en 2017. Depuis, plus
rien. Christian Dargnat, longtemps spécialiste en gestion d'actifs pour BNP
Paribas, qui a levé pour sa campagne présidentielle des millions d'euros, est
simple membre du bureau exécutif de LREM. Décoré, certes, de la Légion
d'honneur. Pas plus.
Dans son livre Révolution (éditions XO), Emmanuel Macron ne se
reconnaît que deux amis, Henry Hermand, son mentor et mécène disparu fin 2016,
de cinquante-trois ans son aîné, et Michel Rocard, disparu la même année.
Depuis l'élection de mai 2017, sa veuve Sylvie n'a plus guère de nouvelles. Un
macroniste livre la clé : « Emmanuel est un homme d'affections plus que d'amitiés. Dans
l'affection, vous restez dans le contrôle de ce que vous donnez. »
Un autre témoin de sa vie d'avant a cette jolie formule, décrivant le jeune
Macron : «
Ce n'était pas un chef de meute, ni un solitaire. Il menait sa vie avec
Brigitte, et il était un peu à part des autres étudiants. Emmanuel, c'est le
chat de Rudyard Kipling : il aimait la compagnie, mais il partait parfois
cheminer seul. » La liberté, le fil rouge de sa vie
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Car après
cette cacophonie et bourdes ou erreurs de diverses allant jusqu’à une certaine incompétence
de certains de ses ministres CASTANER/NUNEZ à l’intérieur, BELLOUBET à la justice
et NDIAYE porte-parole, il ne sait pas par qui les remplacer ?!
Et d’autres sans
compter, ceux qui ont déjà disparus avant, en cours de route...
Il ne peut
se réfugier derrière la raison du Covid 19 et la crise sanitaire ou la crise
économique à venir, s’il veut relancer son quinquennat prèsque moribond il faut
qu’il prenne une décision rapidement, car après ce sera vite l’année de son
hypothétique réélection et trop tard !
Quand au 1er
ministre qui semble plaire aux français, il veut rester en place qui bien qu’il
ne soit pas toujours en phase avec son patron étant peut-être le moins mauvais
du lot !
Mais le président
devrait faire ce remaniement, car repartir avec les mêmes ministres usés serait
peut-être la dernière erreur qu’il ferait, car l’opinion, et les français
lambda croiraient qu’il est satisfait de ces 3 années médiocres en fait après
les épisodes plus que houleux qu’ont dû subir tous les français déjà déçus, ce
qui diminuerait ses chances de réélection en 2022 !
A moins que
par soucis d’orgueil mal placé comme dans son discours d’auto satisfaction pour
la gestion de la crise sanitaire, mais pas encore pour la crise économique qui n’est
pas encore entamée et se ressentira à la rentrée ?!
Où que cela
lui importe peu, comme HOLLANDE qui avait jeté l’éponge avant la fin et parce que
les français sont habitués avec nos élus au plus haut de l’état de ces derniers
quinquennats, qu’ils n’ont aucun amour propre se prenant pour des pseudo
monarques sans couronne bienpensant donneurs de leçon ?!
Jdeclef 17/06/2020
17h18
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