Covid-19 :
à quoi joue le Pr Delfraissy ?
VIDÉO.
Autrefois chantre d'un confinement strict, le président du conseil scientifique
veut désormais laisser « les gens vivre ». C'est grave,
docteur ?
Coronavirus : ce conseil scientifique qui gouverne la France
Mais est-ce vraiment le cas ? Dans cette crise mouvante, la réalité est sans doute plus complexe. « Il ne faut pas oublier quel était l'état des connaissances scientifiques au moment où le déconfinement a été décidé », plaide un membre du Haut Conseil pour la santé publique, dont les avis restent bien plus suivis par le gouvernement que ceux du conseil scientifique, une « instance œcuménique créée dans l'urgence pour intégrer tous les avis – ceux d'anthropologues, de sociologues, de généralistes… – et ne pas risquer de commettre une erreur. » En avril, donc, l'épidémie était encore très active, et « nous pensions encore que les enfants, comme dans les autres cas de coronavirus, étaient potentiellement des vecteurs importants. » Or, la connaissance, ces dernières semaines, a fait un pas de géant : une étude réalisée par des pédiatres français montre qu'ils sont au contraire très peu transmetteurs du Covid-19, confirmant une première étude réalisée en avril en Haute-Savoie. Pour Robert Cohen, pédiatre et infectiologue à l'hôpital de Créteil qui a conduit ces travaux, il s'agit bel et bien d'une « maladie d'adultes ». Par ailleurs, les effets délétères du confinement sur les publics scolaires (inégalités accrues, décrochage…) commencent à être mieux connus…
Vers la fin
des 4 mètres carrés par élève ?
« Jean-François
Delfraissy agit en scientifique : il intègre ces connaissances et adapte
son discours » : alors que seulement 22 % des élèves ont, depuis
le 11 mai, réellement repris le chemin de l'école, la pertinence du strict
protocole sanitaire mis en œuvre au moment du déconfinement ne paraît plus pertinente.
Selon les informations du Point, un nouvel avis a été transmis
ce lundi à la Direction générale de la santé : il préconise d'abandonner
le fameux « quatre mètres carrés par élève », qui a contraint les
professeurs à déménager les armoires et à réduire drastiquement le nombre
d'élèves pouvant être accueillis dans chaque classe, au profit d'une approche
comparable à celle retenue pour les cafés ou les restaurants. « De la même
façon que des groupes d'adultes peuvent s'asseoir à la même table, on peut
constituer des groupes d'élèves de la même classe », avance une source
bien informée. Ce qui permettrait, d'ici à la fin du mois de juin, d'accueillir
un nombre beaucoup plus important d'élèves… Et de répondre à une exigence
politique, qui, par définition, ne relève pas du champ du conseil
scientifique : permettre aux parents de reprendre réellement le travail,
sans être entravés par des problèmes insolubles de garde d'enfant.
Macron
pris à son propre piège
L'option,
sur la table du gouvernement, doit encore faire l'objet d'arbitrages, et nul ne
se risque à la commenter. « La situation s'est améliorée et continue de
s'améliorer, [mais] il est trop tôt pour relâcher en aucune manière notre
vigilance », a prévenu le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un
déplacement dans un centre de dépistage d'Argenteuil. Dans l'entourage du
ministre, toutefois, nul ne considère que le Pr Delfraissy a
outrepassé son mandat : « Il s'exprime en scientifique selon des
données scientifiques… Le politique, lui, se doit de prendre en compte des
données plus larges. » Sociales, économiques, sociétales… C'est le cœur du
problème : en installant, au mois de mars, ce conseil scientifique, et en
s'abritant derrière ses avis pour des décisions qui ne le concernaient
nullement – comme le maintien du premier tour des élections municipales,
« Emmanuel Macron s'est pris à son propre piège », estime
l'ex-président de l'Assemblée nationale, par ailleurs médecin, Bernard Accoyer.
« Il apparaît comme le jouet des scientifiques… Et la personnalité
même de M. Delfraissy entretient ce soupçon : François Hollande l'a
nommé président du Conseil national
d'éthique en 2016 uniquement parce qu'il savait qu'il
rendrait un avis favorable sur la PMA. »Mais les médecins, estime le médecin chef à la Pitié-Salpêtrière Gilbert Deray, ont plutôt « été instrumentalisés par les politiques, qui ne se sont jamais départis de leur pouvoir dans cette crise ». Ainsi, alors qu'il apparaît dès le mois de mars que neuf victimes du Covid-19 sur dix ont plus de 65 ans, Emmanuel Macron refuse de suivre l'avis du conseil scientifique, qui plaide pour un déconfinement différencié de la population. « 17 à 18 millions de personnes [âgées ou souffrant de polypathologies, NDLR] resteront à risque. Il faudra donc sûrement, en l'absence de traitement préventif, poursuivre un confinement relativement strict chez ces personnes », déclare le Pr Delfraissy devant le Sénat le 15 avril. Le président hésite d'abord, avant de reculer : les pressions exercées par ses proches issus de ces générations dites « vulnérables » (comme Daniel Cohn-Bendit) et la crainte de blesser le cœur de son électorat retraité s'imposent devant la « raison scientifique ».
Déconfinement : le grand tabou de l'âge
À quoi joue donc, aujourd'hui, le Pr Delfraissy, qui déclare également vouloir arrêter la mission du conseil en juillet, alors que la crise ne sera pas finie ? Sollicité par Le Point, il n'a pas souhaité nous répondre. Mais l'un de ses proches avance cette idée : « Le conseil, parce qu'il a été nommé par Macron, est perçu comme une entité à la botte du pouvoir. Au moment où l'épidémie recule et qu'un répit se profile, il est temps de dépolitiser ces questions, en nommant une autre instance, plus neutre, démocratique, qui pourra rendre compte de ses avis devant l'Assemblée et le Sénat. » Une instance chargée d'éclairer la gestion de crise, autant que de préparer celles à venir… Au ministère de la Santé, on concède avoir exploré l'idée : « Une telle instance, à l'avenir, sera indispensable. » Jean-François Delfraissy, par sa prise de parole imprévue, n'a fait qu'accélérer, peut-être, le calendrier.
Pitoyable
professeur qui dit tout et son contraire !
Professeurs
surtout inféodés à notre pseudo monarque sans couronne qui pérorent dans les
médias pour leur carrière en se regardant le nombril !
Notre pays n’a
pas besoin de ce genre de marionnettes médiatiques soi-disant scientifiques qui
ne savent pas ou ils vont depuis le début de cette pandémie, car ils n’ont rien
à dire de positif !
Ils ne valent
pas mieux que nos politiciens de tous bords ou nos dirigeants chargés de la
gestion de notre pays !
C’est
préoccupant car la France va mal, et les français pensant aux vacances d’été (pour
ceux qui pourront ne prendre,) mais quand ils se réveilleront à la rentrée cela
risque de se transformer en cauchemar !
Car certains
français lambda ne pensent déjà plus au Covid 19 surtout si le 1er
ministre lève l’état de crise sanitaire en juillet, mais pas de crise
économique, car là il n’a pas la main !
Jdeclef 10/06/2020
11h42
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire