EXCLUSIF.
Bismuth/Sarkozy : la nouvelle affaire des écoutes
ENQUÊTE.
Des avocats espionnés, leurs téléphones géolocalisés... Comment des magistrats,
pour se payer Nicolas Sarkozy, ont piétiné l'état de droit.
Le procureur est en convaincu, la
taupe, celle qu'il recherche depuis des mois, se pare de noir. Que ce soit la
couleur de la robe d'un avocat ou de celle, plus intrigant encore, d'un
magistrat… Pendant près de six ans, de début 2014 à fin 2019, le Parquet
national financier (PNF) a organisé un montage judiciaire extrêmement complexe
visant à trouver qui était à même d'informer Nicolas Sarkozy sur des procédures
judiciaires en cours. La justice n'a pas lésiné sur les moyens. Sans soupçons
avérés, les factures de téléphone détaillées (fadettes) des cabinets d'avocats
Dupond-Moretti, Temime, Lussan, Canu-Bernard, Haïk ou encore Veil-Jourde ont
été épluchées, et quelques-uns des pénalistes les plus renommés de France,
géolocalisés. Avec une question centrale : l'un d'entre eux, de par sa
proximité avec des juges ou des policiers, a-t-il eu accès à des informations
couvertes par le secret professionnel, renseignements qu'il aurait ensuite
répercutés, en violation de la loi, à l'avocat personnel de l'ancien président
de la République, Me Thierry Herzog ?
Les
enquêteurs ont obtenu, sur une période donnée, la liste de tous les appels
entrants et sortants des numéros reliés au standard du Parquet national
financier, avant qu'une juge d'instruction parisienne ne subisse le même sort.
Mieux encore : alors que les investigations se sont vite dirigées vers un
classement sans suite - aucune taupe n'avait été identifiée en mars 2016 -, les
résultats ont été volontairement tus par le PNF. Et ce alors même que
d'importants éléments à décharge étaient susceptibles de nourrir la défense de
Nicolas Sarkozy, poursuivi pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire
Paul Bismuth.
Lexique
« Fadettes » : factures détaillées d'une ligne
téléphonique, comprenant notamment la liste des appels entrants et sortants,
leur durée, le numéro de téléphone du correspondant et le lieu où l'appel a été
émis.
Information judiciaire : enquête confiée à des juges
d'instruction, statutairement indépendants. Si des indices graves et
concordants existent contre une personne, elle peut être mise en examen.
Enquête préliminaire : enquête qui reste aux mains d'un
parquet. À la fin de son enquête, le procureur peut classer sans suite,
ordonner l'ouverture d'une information judiciaire ou citer à comparaître.
Pendant
toutes ces années, cette enquête a donc été menée dans le plus grand secret,
dans un cadre procédural trouble, de manière à ce que nul autre que les
procureurs qui en avaient la charge ne puissent en avoir connaissance. Le 10
juin, Éliane Houlette, l'ancienne patronne du PNF, a déclaré devant l'Assemblée
nationale avoir subi des « pressions
» de sa hiérarchie pour remonter, presque en temps réel, des
informations sur tous les actes d'investigation menés contre les époux Fillon.
Ces propos courageux visaient à critiquer la dépendance du parquet vis-à-vis de
l'exécutif et à appeler à une profonde réforme du système judiciaire français.
Mais ils ont aussi pour mérite d'avoir délié quelques langues sur la cuisine
interne du PNF dans les affaires Sarkozy. LePoint
a mené l'enquête. Au commencement, une étrange discussion.
« Bâtards
». Le 30 janvier 2014, la nuit est tombée depuis un moment déjà
lorsque Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog conversent. Les deux hommes pensent
être surveillés. Aussi prennent-ils le soin de se trouver une ligne
téléphonique réservée uniquement à leur stratégie judiciaire, que Me
Herzog fait ouvrir sous le nom de Paul Bismuth. C'est sous ce drôle d'alias et
en se croyant à l'abri des oreilles indiscrètes que l'ex-président de la République
et son conseil insultent tranquillement leurs juges. Ces « bâtards de Bordeaux » vont
avoir du « boulot », lance
Herzog, qui semble persuadé, au téléphone, que la Cour de cassation s'apprête à
annuler la saisie des agendas de Nicolas Sarkozy, ordonnée par les juges
bordelais dans l'affaire Bettencourt. Pourquoi un tel espoir ? Leur « ami » Gilbert, raconte l'avocat
le 29 janvier, a bien « bossé ».
Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation, fait en effet montre du plus
grand entrain pour obtenir des informations confidentielles sur la procédure
Bettencourt. « Il a eu accès à l'avis, qui ne
sera jamais publié, du rapporteur (…) Cet avis conclut au retrait de toutes les
mentions relatives à tes agendas », assure Me Herzog à
son célèbre client le 30 janvier 2014.
Secret professionnel. Me Hervé Temime (ici en 2018), avocat
de Thierry Herzog.
« Tout cela témoigne des moyens utilisés, à la fois disproportionnés
et déloyaux, pour s’en prendre à tout prix à Nicolas Sarkozy. » M e
Hervé Temime
Cinq jours plus tard, le 5 février, tout s'accélère. Herzog, encore : « [Gilbert]
avait rendez-vous avec un des conseillers [de la Cour de cassation, NDLR] pour
bien lui expliquer ce qu'il faudrait… Il m'a dit : "Tu peux dire au
président que je suis optimiste." » L'homme tenterait-il d'influencer ses
collègues juges chargés du dossier ? Les enquêteurs en sont persuadés. Les
écoutes téléphoniques s'enchaînent. Comme récompense de ses efforts, Gilbert
Azibert fait savoir qu'il serait très intéressé par un poste à Monaco et s'en
ouvre à Thierry Herzog, lequel répercute ce souhait à Nicolas Sarkozy. L'ancien
président, qui séjourne quelques jours sur le Rocher, n'y voit aucun
inconvénient, au contraire : « J'ai rendez-vous à midi avec Michel Roger, le
ministre d'État de Monaco, confie Nicolas Sarkozy à son avocat le 25
février 2014 (…) Il [Gilbert, NDLR] veut un poste de conseiller d'État ici ?
(…) Tu peux lui dire que, à midi, je ferai la démarche. »
Mais le lendemain, au téléphone, Nicolas Sarkozy explique subitement avoir
fait marche arrière : « Je lui ai pas parlé de Gilbert [au ministre, NDLR]. (…)
Ça m'embête de demander quelque chose alors que je le connais pas très bien (…)
Je t'avais dit que je le ferai, et puis j'ai réfléchi. » Ses remords sont
répétés deux fois à quelques minutes d'intervalle, d'abord sur la « ligne Paul
Bismuth », puis sur celle ouverte à son nom. Nicolas Sarkozy cherche-t-il à
s'assurer que ses propos n'ont pas échappé aux oreilles qui l'écoutent ? C'est
la thèse qui sera aussitôt adoptée par les juges Thépaut et Simon - les « deux
dames », comme les appellera bientôt Sarkozy - chargées le jour-même par le
Parquet national financier d'une information judiciaire pour violation du
secret de l'instruction et trafic d'influence. Pour les enquêteurs, un pacte de
corruption a bel et bien été noué entre le camp Sarkozy et un magistrat de la
Cour de cassation en vue d'influer sur une procédure en cours.
En première ligne. Me Jacqueline Laffont et Me Pierre
Haïk (ici en 2010), avocats de Nicolas Sarkozy.
« Ce qui est certain, c’est que le résultat de cette enquête cachée à
la défense (…) est de nature à disqualifier la thèse de l’accusation. » M e
Jacqueline Laffont
« Simulacre de conversation ». Et qu'importe la volte-face du 26
février 2014 qui, pour les magistrats chargés des investigations, n'a rien de
spontané. Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy n'ont fait que se livrer à un «
simulacre de conversation » dans une communication qu'« ils savaient écoutée »,
écrit le PNF en octobre 2017. Mais comment le prouver ? Comment démontrer que
Thierry Herzog a vraiment « bénéficié d'un renseignement le 25 février entre 10
h 20 (appel de Nicolas Sarkozy)et 15 h 30 », comme le suppose la commissaire
Dufau dans son rapport de mars 2014 ? Car c'est bien le postulat formé par les
policiers : Thierry Herzog aurait appris que la ligne Bismuth était écoutée et
se serait empressé, en milieu d'après-midi, de rejoindre l'aéroport pour aller
avertir en personne Nicolas Sarkozy, qui se trouvait alors à Monaco. Les juges
Thépaut et Simon ont-elles enquêté sur ce point pour tenter de connaître la
vérité ? La réponse est non. Pour la seule raison qu'on ne le leur a pas
permis…
Le 3 mars 2014, dans des circonstances particulièrement troubles, le PNF
décide de garder pour lui ces investigations. Alors qu'une information
judiciaire est déjà ouverte sur des faits identiques et que des juges
indépendants ont été saisis, Ariane Amson, substitut du procureur - qui deviendra
bientôt conseillère pour la Justice de François Hollande à l'Élysée -, ordonne
une enquête préliminaire pour violation du secret professionnel (une infraction
qui n'est normalement pas de la compétence du PNF). L'enquête, suivie par le
procureur Patrice Amar, démarre sur les chapeaux de roue. Les policiers
commencent par dresser la liste de toutes les personnes qui ont appelé Thierry
Herzog le 25 février 2014 et sont susceptibles de lui avoir dit que la ligne
Bismuth était « cramée ». Les fadettes du téléphone portable du célèbre
pénaliste Éric Dupond-Moretti, qui avait tenté de joindre Thierry Herzog ce 25
février au matin, sont épluchées.
Ce jour-là, Dupond-Moretti est également en contact avec une autre personne
proche de Thierry Herzog. Un ami que les deux hommes ont en commun, monégasque
et ancien intime du prince Albert. Les policiers décident de creuser cette
piste et vont jusqu'à examiner les fadettes de Dupond-Moretti pendant deux
semaines. Interrogé par LePoint, l'avocat s'insurge : « Sur la base d'un seul
appel à Thierry Herzog, un ami que je n'ai même pas réussi à joindre, on m'a
espionné pendant quinze jours. On a pu savoir quand et qui j'appelais, le nom
de mes amis et de mes clients. C'est une atteinte intolérable à ma vie privée
et à ma vie professionnelle. » La robe noire ajoute : « Je trouve cela
monstrueux. Certains magistrats n'ont plus de limites. Je réfléchis très
sérieusement au dépôt d'une plainte. »
Fadettes. D'autres avocats connaissent le même sort. C'est notamment
le cas d'Hervé Temime, autre grand nom du barreau parisien et du droit pénal
des affaires. Ou encore du cabinet Lussan, où travaillent notamment Mes
François Martineau et Jean-Yves Dupeux. Mais les investigations se concentrent
surtout autour du cabinet Veil Jourde, un des plus puissants de la capitale.
Les enquêteurs ont retrouvé la trace d'un SMS envoyé à 11 h 41 le 25 février,
depuis une ligne de téléphone portable appartenant au cabinet, et adressé à
Thierry Herzog. Dès la réception de ce message, ce dernier avait quitté son
bureau pour borner quelques minutes plus tard rue de Lisbonne, à proximité du
même cabinet Veil. Se pourrait-il qu'un avocat d'affaires, suffisamment proche
du PNF pour traiter avec lui tous les jours, ait bénéficié d'une indiscrétion
au sujet de Nicolas Sarkozy ? Et qu'il ait décidé d'envoyer un SMS à Me Herzog
pour lui donner rendez-vous et lui confier de vive voix la précieuse
information ? Mystère.
Les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les
infractions financières et fiscales vont en tout cas décortiquer les fadettes
du cabinet et vérifier chacun des appels. Une enquête de géolocalisation aura
également lieu pour s'assurer que les avocats du cabinet ne se sont pas rendus
à proximité de l'île de la Cité et de la rue des Italiens, où se situent
encore, à l'époque, le parquet de Paris et le PNF (les deux ont déménagé
depuis). Les limiers de Nanterre obtiennent également la liste de tous les
appels entrants et sortants du Parquet financier. Mais également ceux de la
juge d'instruction Sylvie Caillard, qui avait échangé avec Thierry Herzog le 25
février 2014 et qui est aujourd'hui en fonction à la cour d'appel de
Versailles. Rien n'est laissé au hasard. Cette enquête serait demeurée secrète
si un document, tombé dans le dossier d'instruction des juges Thépaut et Simon
au printemps 2014, n'en avait pas fait négligemment mention.
Deux ans plus tard, en août 2016, les avocats de Thierry Herzog et de
Nicolas Sarkozy apprennent par le greffe que l'enquête préliminaire est censée
avoir été jointe à l'information judiciaire depuis… le 17 juin 2014. Une lettre
est donc écrite aux juges d'instruction, lesquelles la transmettent à Éliane
Houlette. La cheffe du PNF prend la plume le 28 septembre 2016 et dément : «
Aucun acte tendant à joindre cette enquête à la procédure d'information dont
vous êtes saisi n'a été délivré par le parquet. » Selon nos informations, un
document appelé « soit-transmis », daté du 11 juin 2014 et émanant du parquet,
a pourtant été retrouvé en procédure. « Ces pièces sont à joindre au dossier
NS-TH-GA qui doit être chez Mme Houlette. Il s'agit des mêmes faits. Il faut
donc enregistrer une jonction. Merci », peut-on y lire. Jusqu'au bout, et
peut-être parce que des mesures particulièrement attentatoires aux libertés
avaient été ordonnées contre des magistrats et des avocats, on aura cherché à
cacher le contenu de cette enquête.
Surveillés. Pierre-François (à g.) et Jean Veil, le 5 juillet 2017,
lors de l’hommage national rendu à Simone Veil, leur mère.
L’office anticorruption reçoit l’ordre d’identifier tous les numéros de
téléphone ayant borné au moins une heure aux abords du cabinet Veil.
Acharnement. Dans sa missive du 28 septembre 2016, Éliane Houlette
apporte cependant un élément intéressant : l'enquête préliminaire en question
aurait été retournée au parquet pour « transmission définitive » le 7 mars
2016, soit sept mois plus tôt. L'enquête contient alors 96 procès-verbaux mais
aucune preuve : les policiers reconnaissent ne pas avoir pu identifier de
taupe. Un classement sans suite se profile. Mais c'est mal connaître le
procureur chargé de l'enquête, Patrice Amar, qui, le 6 octobre 2016, juste
après la lettre d'Éliane Houlette, relance l'affaire et demande aux policiers
de « faire l'hypothèse que plusieurs personnes puissent avoir eu l'information
en même temps ». L'office anticorruption reçoit comme ordre d'examiner les
fadettes de Marie-Alix Canu-Bernard, autre avocate parisienne proche de Thierry
Herzog, et de Me Pierre Haïk, devenu en 2014 l'avocat de Nicolas
Sarkozy. Mais aussi d'identifier tous les numéros de téléphone ayant borné au
moins une heure aux abords du cabinet Veil. Ce qui représente un nombre
incalculable d'appels dans une ville comme Paris.
Pendant tout ce temps, une bataille procédurale s'engage. Les avocats du
camp Sarkozy exigent, sans succès, que cette enquête soit versée au dossier.
L'enjeu est primordial. En février 2017, lorsqu'il réclame un procès pour
corruption, le PNF affirme en effet que la discussion du 26 février 2014 entre
Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy est un « simulacre de conversation », les
deux hommes sachant leur portable sur écoute. C'est durant cet échange que
l'ancien chef de l'État fera volte-face, en abandonnant l'idée de demander un
poste à Gilbert Azibert à Monaco. Or, selon les premières conclusions de
l'enquête préliminaire, déjà connues du parquet à l'époque, les policiers ne
sont pas parvenus à identifier une taupe, ni même à prouver que Thierry Herzog
savait que « Paul Bismuth » était écouté. « Ce qui est certain, c'est que le
résultat de cette enquête cachée à la défense jusqu'au moment capital du renvoi
devant le tribunal correctionnel est de nature à disqualifier la thèse de
l'accusation », pourfend Me Jacqueline Laffont, avocate de Nicolas
Sarkozy.
Victime collatérale. Me Marie-Alix Canu-Bernard, avocate
proche de Thierry Herzog.
« Le parquet a détourné la procédure légale permettant les écoutes
d’un avocat. » M e Marie-Alix Canu-Bernard
Le PNF a-t-il volontairement mis cette enquête « en sommeil », comme le
pense Me Laffont, pour que ses résultats ne viennent pas perturber
le cours de l'information judiciaire des juges Thépaut et Simon ? Mystère. «
Mais il faudra qu'il soit répondu un jour à toutes les interrogations que
suscite cette enquête cachée », ajoute l'avocate. Une chose est sûre : aucun
acte d'enquête n'a été enregistré entre octobre 2016 et mars 2019. Les
policiers auront donc mis deux ans et demi à retrouver l'adresse du PNF dans ce
dossier, pour finalement conclure que les croisements effectués entre les
lignes téléphoniques disséquées ne permettaient pas d'identifier la moindre
taupe. Quant au bornage de tous les téléphones qui ont stationné au moins une
heure à proximité du cabinet Veil, la demande est impossible à réaliser,
répondent les policiers en août 2019. Cela reviendrait à examiner les appels de
plus de 2 500 appareils…
Des poursuites contre l'État ? Le classement sans suite sera
finalement prononcé en décembre 2019 pour « infraction insuffisamment
caractérisée », et la procédure portée à la connaissance des avocats au début
de l'année 2020, au moment d'audiencer le procès pour corruption et trafic
d'influence. Ce dernier doit se tenir au mois de novembre. « Nous n'avions donc
plus la possibilité de saisir la chambre de l'instruction ou la Cour de
cassation pour faire annuler la procédure », tempête Paul-Albert Iweins,
un des avocats de Thierry Herzog dans ce dossier. Contacté par LePoint, Me
Marie-Alix Canu-Bernard, visée par les investigations, estime le procédé
scandaleux : « Si mes fadettes ont effectivement été réquisitionnées dans le
cadre d'une enquête dont j'ignore tout, je considère cela comme extrêmement
choquant, et de surcroît déloyal. Car, ce faisant, le parquet a détourné la
procédure légale permettant les écoutes d'un avocat, et qui impose normalement
d'informer le bâtonnier et de préciser le motif.
Rappels à l’ordre. Me Olivier Cousi, bâtonnier de Paris.
« Si ces faits sont avérés, ils représentent une menace inquiétante
pour le secret professionnel des avocats. » M e Olivier Cousi,
bâtonnier de Paris
Me Hervé Temime, dont les fadettes ont également été épluchées
avant qu'il ne devienne l'avocat, aux côtés de Paul-Albert Iweins, de Thierry
Herzog, s'emporte lui aussi : « Tout est anormal dans cette enquête
préliminaire. Son ouverture alors que les juges d'instruction venaient d'être
saisis de faits totalement connexes. Les investigations à l'égard des avocats
qui témoignent du peu de respect du parquet pour notre secret professionnel. Sa
durée extravagante et son maintien artificiel afin qu'un classement de
l'affaire ne puisse servir la défense (…). Au minimum, tout cela témoigne
des moyens utilisés, à la fois disproportionnés et déloyaux, pour s'en prendre
à tout prix à Nicolas Sarkozy et à son avocat, dans un dossier totalement
inconsistant. » Les avocats pourraient-ils engager des poursuites contre l'État
? Rien n'est exclu, affirment-ils, à l'image de Dupond-Moretti. « Si ces faits
sont avérés, ils représentent une menace inquiétante pour le secret
professionnel des avocats », conclut le bâtonnier de Paris, Olivier Cousi.
Le PNF répond au « Point ». Interrogé, le PNF nous a fait parvenir une
longue missive, qui ne répond toutefois pas à de nombreuses questions posées
par cette affaire. Le parquet affirme avoir été « compétent » pour enquêter sur
l'infraction de violation du secret professionnel, alors même qu'une
information judiciaire était déjà ouverte, en raison de la « connexité avec les
faits ». « C'est par ailleurs en conformité avec les usages et dans un souci de
bonne justice que les magistrats instructeurs n'ont pas été saisis de ces faits
qui portaient atteinte à la bonne conduite de l'information judiciaire dont ils
avaient la charge. » En quoi ? Le PNF ne le dit pas. Il précise toutefois que
les « fadettes des magistrats du PNF n'ont jamais été analysées dans le cadre
de cette enquête ». Et ajoute également qu'« aucune jonction de cette enquête à
l'information judiciaire n'a été ordonnée », en dépit du soit-transmis retrouvé
en procédure et daté du 11 juin 2014. « Il s'agit d'une erreur purement
administrative », rétorque-t-on. Enfin, le parquet affirme avoir demandé aux
policiers des « investigations complémentaires » au mois d'octobre 2016, alors
même que ces derniers avaient déjà conclu à l'absence de preuve dès le mois de
mars. Le parquet ne s'explique pas non plus sur le fait qu'aucun acte d'enquête
n'a été enregistré entre 2016 et mars 2019, avant qu'un classement sans suite
ne soit prononcé au mois de décembre. Deux ans, donc, après avoir pris un
réquisitoire définitif dans l'information judiciaire, aux fins de renvoyer
Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog devant un tribunal, des faits de corruption
et trafic d'influence§
À la recherche d’une présumée taupe d’un ex-président placé sur
écoute…
Janvier – février 2014 : Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy
discutent sur la ligne « Paul Bismuth », placée sur écoute par le
juge Tournaire. Ils obtiennent des informations sur l’affaire Bettencourt grâce
à Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation.
25 février 2014 : Nicolas Sarkozy est à Monaco. Au téléphone,
l’ex-chef de l’État explique avoir rendez-vous avec le chef de gouvernement et
promet d’intercéder en faveur de Gilbert Azibert pour lui obtenir un poste sur
le Rocher. Thierry Herzog le rejoint.
26 février 2014 : Nicolas Sarkozy change brusquement d’avis et
explique au téléphone ne pas avoir agi en faveur de Gilbert Azibert. Les
enquêteurs soupçonnent Me Herzog d’avoir appris que la ligne Bismuth
était sur écoute et d’en avoir averti son client.
26 février 2014 : ouverture d’une information judiciaire des
chefs de violation du secret de l’instruction et de trafic d’influence, confiée
aux juges Thépaut et Simon.
3 mars
2014 : Ariane Amson, substitut du
procureur de la République financier, ordonne l’ouverture d’une enquête préliminaire
pour violation du secret professionnel. Objectif : trouver la taupe
sarkozyste au sein de l’appareil judiciaire français.
1er juillet 2014 : Nicolas Sarkozy est mis en examen, notamment
pour corruption et trafic d’influence. Gilbert Azibert et Thierry Herzog
subissent le même sort.
22 mars 2016 : La Cour de cassation valide les écoutes
téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog. Ces derniers assuraient
qu’elles étaient protégées par le secret professionnel qui lie un avocat et son
client.
Décembre 2019 : l’enquête du PNF, qui avait été mise en sommeil, fait enfin
l’objet d’un classement sans suite. La prétendue taupe sarkoyste n’a pas pu
être identifiée, et il n’a donc pas pu être prouvé que Me Herzog
avait su que la ligne Bismuth était sur écoute.
Sacré panier
de crabes avocats/magistrats qui gravitent autour des affaires de l’ex président
NARKOZY au point que l’on s’y perd dans cette justice filandreuse !?
Pourtant il traîne une batterie de casseroles, mais c'est surtout souvent ses acolytes qui
trinquent !
Cette
justice d'une lenteur exceptionnelle, quand elle touche nos politiciens élus de
tous bords, encore pire quand il s'agit d'ex président de notre république
hyper protégée par des arguties juridiques faites pour eux et immunités
diverses qui les protège !
Quand ils
sont élus ces politiciens au plus haut de la hiérarchie du pouvoir, ils
deviennent des monarques sans couronne à peu près intouchables !
Et cela se
vérifie avec ceux de cette V eme république faite pour eux avec cette justice
et ses magistrats pas nets qui essaient de faire indirectement la pluie et le
beau temps dans la politique de notre pays !
Donc notre
justice n'est pas vraiment indépendante du pouvoir trop d'affaires finissent
dans des tiroirs sans fond !
Et malgré
que nous soyons en démocratie avec un peuple dit souverain qui n'a aucune main
sur elle, et à moins de changer notre constitution ou cette V eme république,
rien ne changera, car l'ancien régime monarchique nous colle à la peau malgré
la chute de notre monarchie un 21 janvier 1793 qui a exécuté notre dernier roi,
car plus tard on a fait mieux avec l'Empire français napoléonien qui nous a
donné un code civil !
Jdeclef 25/06/2020
11h33LP
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